Publié initialement dans la revue Sortir du nucléaire n°100, mis en ligne le 15 janvier 2024
La France doit rejoindre le Traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) en vigueur depuis le 22 janvier 2021. Tel était le message des actions organisées le 23 septembre dernier à l’initiative de ICAN France, le Mouvement pour une alternative non-violente, le Mouvement de la Paix et l’Observatoire des armements avec le soutien de nombreuses organisations, dont le Réseau "Sortir du nucléaire". Une date symbolique, située entre la Journée internationale de la paix (21 septembre) et la Journée internationale pour l’élimination des armes nucléaires (26 septembre) de l’ONU.
Sur Lyon, cela faisait bien longtemps qu’une action collective pour l’abolition des armes nucléaires n’avait pas rassemblé autant de monde. Près de 150 personnes se sont réunies devant l’Hôtel de ville avant de sillonner les rues en direction de Limonest et du Mont Verdun. Lieu hautement symbolique car il abrite une base militaire de surveillance de l’espace aérien et un poste de commandement de la bombe atomique au cas ou celui de Paris serait anéanti. Un clin d’œil également au passé car en 1971 et 1972 des actions d’intrusions et des rassemblements de plusieurs milliers de personnes avaient été réalisés au Mont Verdun [1]. Plusieurs élu·es de la ville et des députés sont venu·es apporter leur soutien pour que la France adhère au TIAN et, dans un premier temps, participe comme observateur à la Seconde réunion des États parties au traité fin novembre à l’ONU.
À Grandville, une marche, à l’initiative de Serge Levillayer d’Abolition des armes nucléaires-Maison de Vigilance, s’est déroulée avec notamment des tournesols pour rappeler qu’en 1995 l’Ukraine avait renoncé à son arsenal nucléaire.
À Paris, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées en début d’après-midi sur le parvis du Trocadéro pour écouter plusieurs intervenant·es, avant de rejoindre la manifestation contre les violences policières organisée le même jour.
À Quimper, une marche a réuni plus de 70 personnes à l’initiative du Collectif pour l’interdiction des armes nucléaires en Bretagne (Cian 29).
À Dijon, le collectif Bourgogne Franche-Comté pour l’abolition des armes nucléaires a organisé une réunion publique à laquelle plus de cinquante de personnes ont participé et qui s’est terminée par une soirée festive avec le groupe folk « Bal à trois ».
À Montélimar, la marche a permis de rassembler une soixantaine de personnes dans le centre ville, qui se sont ensuite jointes à la manifestation contre les violences policières.
Patrice Bouveret
Observatoire des armements
Une première : la Métropole de Lyon soutient le TIAN
À la veille de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires du 26 septembre, le Conseil de la Métropole de Lyon a adopté à une large majorité le vœu : « Appel des Villes et Collectivités territoriales pour soutenir le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ».
La Métropole de Lyon a ainsi rejoint les 78 villes, ainsi que la région Bourgogne-Franche-Comté, le département de Seine-Saint-Denis et l’Assemblée de la Polynésie française, qui ont déjà signé cet appel au 31 décembre 2023.
Pour en savoir plus : https://icanfrance.org/appel-aux-maires/
[1] Résister à la militarisation • Le Groupe d’action et de résistance à la militarisation, Lyon, 1967-1984, ouvrage collectif, ACL • CEDRATS • Observatoire des armements • 2018 • 324 p. • 18 €. Disponible : https://www.obsarm.info/spip.php?article316