Faire un don

Echos des luttes antinucléaires

Communiqué du CRILAN

Le CRILAN demande une expertise indépendante sur l’EPR de Flamanville

Demande d’expertise indépendante sur les différents problèmes apparus au cours de la construction de l’EPR de Flamanville et de leurs implications sur sa sûreté en exploitation

Article publié le 18 novembre 2021



Article original : http://crilan.fr/epr-flamanville-le-crilan-demande-une-expertise-independante/

Les membres des CLI ont la faculté de demander à la Commission Locale d’Information à procéder à des expertises indépendantes et des contre-expertises dans son domaine.



Au moment où EDF nous présente l’état des réparations en cours et restant à intervenir sur l’EPR, l’exploitant communique déjà, une fois de plus, sur le calendrier du démarrage de l’installation.

Nous ne saurions accepter un démarrage en force avec tant de problèmes irrésolus et d’incohérences sans disposer d’une revue contradictoire de l’ensemble des questions qui restent posées du point de vue de la sûreté de ce réacteur.

Globalement, la construction de l’EPR a été le laboratoire d’un nouveau contexte d’instruction technique, où la confiance dans la sincérité, l’exactitude et la complétude des informations fournies par l’exploitant, premier responsable de la sûreté, ne peut plus être accordée comme elle l’était traditionnellement, quelles qu’en soient les raisons.

La construction de l’EPR a fait l’objet de nombreuses malfaçons et de nombreux écarts, depuis l’implantation de ferraillages ou le coulage de voiles béton jusqu’aux écarts sur les piquages du circuit primaire, en passant par les falsifications de dossiers de fabrication au Creusot.

Certaines ont donné lieu à des procédures dérogatoires, comme c’est le cas pour les marges consommées par le défaut de fabrication de la cuve, d’autres à des réparations inédites et incertaines, comme pour les soudures du circuit secondaire couvertes par l’exclusion de rupture.

La progression de l’instruction technique et le retour d’expérience international ont également mis en évidence des problèmes spécifiques parfois non résolus, comme la qualification des soupapes, les vibrations induites par le pressuriseur, voire plus récemment les incertitudes sur la tenue du combustible au vu de la situation à Taishan-1.

Cette liste n’est pas exhaustive. C’est pourquoi il nous semble indispensable, au regard de l’accumulation de ces dysfonctionnements, de disposer d’une revue technique des différents dossiers qui ont émaillé la construction du réacteur, et de leurs conséquences potentielles. Ainsi, cette revue pourrait porter sur un rappel des implications de chacun de ces dossiers, sur l’analyse de la façon dont ils ont été instruits, sur le caractère conclusif ou non de cette instruction, et sur le caractère satisfaisant ou non de cette conclusion.

Cette démarche permettrait d’identifier les différentes implications de ces constats pour la sûreté, qu’il s’agisse de la consommation des marges de sûreté recherchées à la conception (cas de la cuve), de l’atteinte à la démarche de défense en profondeur (cas des défaillances dans l’application à la fabrication des exigences d’exclusion de rupture), ou encore des incertitudes résiduelles (cas des défauts de réalisation des ouvrages de génie civil ou de fabrication de gros composants), tout en tenant compte de leur éventuel caractère cumulatif.

Alors que les coûts et les délais de ce chantier dérapent toujours plus, que les recours et les plaintes des associations sont tous rejetés, alors que le Rapport Foltz sur l’EPR, le rapport de la Cour des Comptes sur son coût et le discours du ministre de l’Industrie décrivent un échec pour la filière nucléaire, alors enfin que la pression se renforce pour accélérer un démarrage ouvrant la voie à de nouvelles commandes de réacteurs, toutes les conditions d’une mise en service à tout prix de l’EPR sont réunies.

Ce contexte ne peut qu’inspirer l’inquiétude sachant que les conséquences d’un accident seraient catastrophiques pour notre presqu’ile et notre région.

C’est pourquoi le CRILAN demande à la CLI Flamanville de diligenter l’expertise indépendante esquissée ci-dessus, seule démarche susceptible d’éclairer complètement la CLI, par cette revue des différents sujets susceptibles d’affecter la sûreté de l’exploitation de l’EPR, sur l’aptitude de ce réacteur à démarrer un jour ou jamais..

18/11/2021

Au moment où EDF nous présente l’état des réparations en cours et restant à intervenir sur l’EPR, l’exploitant communique déjà, une fois de plus, sur le calendrier du démarrage de l’installation.

Nous ne saurions accepter un démarrage en force avec tant de problèmes irrésolus et d’incohérences sans disposer d’une revue contradictoire de l’ensemble des questions qui restent posées du point de vue de la sûreté de ce réacteur.

Globalement, la construction de l’EPR a été le laboratoire d’un nouveau contexte d’instruction technique, où la confiance dans la sincérité, l’exactitude et la complétude des informations fournies par l’exploitant, premier responsable de la sûreté, ne peut plus être accordée comme elle l’était traditionnellement, quelles qu’en soient les raisons.

La construction de l’EPR a fait l’objet de nombreuses malfaçons et de nombreux écarts, depuis l’implantation de ferraillages ou le coulage de voiles béton jusqu’aux écarts sur les piquages du circuit primaire, en passant par les falsifications de dossiers de fabrication au Creusot.

Certaines ont donné lieu à des procédures dérogatoires, comme c’est le cas pour les marges consommées par le défaut de fabrication de la cuve, d’autres à des réparations inédites et incertaines, comme pour les soudures du circuit secondaire couvertes par l’exclusion de rupture.

La progression de l’instruction technique et le retour d’expérience international ont également mis en évidence des problèmes spécifiques parfois non résolus, comme la qualification des soupapes, les vibrations induites par le pressuriseur, voire plus récemment les incertitudes sur la tenue du combustible au vu de la situation à Taishan-1.

Cette liste n’est pas exhaustive. C’est pourquoi il nous semble indispensable, au regard de l’accumulation de ces dysfonctionnements, de disposer d’une revue technique des différents dossiers qui ont émaillé la construction du réacteur, et de leurs conséquences potentielles. Ainsi, cette revue pourrait porter sur un rappel des implications de chacun de ces dossiers, sur l’analyse de la façon dont ils ont été instruits, sur le caractère conclusif ou non de cette instruction, et sur le caractère satisfaisant ou non de cette conclusion.

Cette démarche permettrait d’identifier les différentes implications de ces constats pour la sûreté, qu’il s’agisse de la consommation des marges de sûreté recherchées à la conception (cas de la cuve), de l’atteinte à la démarche de défense en profondeur (cas des défaillances dans l’application à la fabrication des exigences d’exclusion de rupture), ou encore des incertitudes résiduelles (cas des défauts de réalisation des ouvrages de génie civil ou de fabrication de gros composants), tout en tenant compte de leur éventuel caractère cumulatif.

Alors que les coûts et les délais de ce chantier dérapent toujours plus, que les recours et les plaintes des associations sont tous rejetés, alors que le Rapport Foltz sur l’EPR, le rapport de la Cour des Comptes sur son coût et le discours du ministre de l’Industrie décrivent un échec pour la filière nucléaire, alors enfin que la pression se renforce pour accélérer un démarrage ouvrant la voie à de nouvelles commandes de réacteurs, toutes les conditions d’une mise en service à tout prix de l’EPR sont réunies.

Ce contexte ne peut qu’inspirer l’inquiétude sachant que les conséquences d’un accident seraient catastrophiques pour notre presqu’ile et notre région.

C’est pourquoi le CRILAN demande à la CLI Flamanville de diligenter l’expertise indépendante esquissée ci-dessus, seule démarche susceptible d’éclairer complètement la CLI, par cette revue des différents sujets susceptibles d’affecter la sûreté de l’exploitation de l’EPR, sur l’aptitude de ce réacteur à démarrer un jour ou jamais..

18/11/2021



Le saviez-vous ?
Le Réseau "Sortir du nucléaire" est un véritable contre-pouvoir citoyen. Totalement indépendants de l’État, nous dépendons exclusivement du soutien de nos donateur⋅ices. C’est grâce à votre soutien financier que nous pouvons nous permettre de tout mettre en œuvre pour offrir aux générations futures l’espoir d’un avenir sans risques nucléaires. Aidez-nous à obtenir cet objectif et à nous permettre de continuer la lutte au quotidien contre cette énergie mortifère et pour promouvoir la sobriété énergétique et les alternatives renouvelables.

Faire un don

 Le Réseau en action
Echos des luttes antinucléaires