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Echos des luttes antinucléaires

Mars-avril 2014 : Retour sur 50 jours d’actions !

Publié le 30 mars 2014



Cette année, entre les dates commémorant les catastrophes de Fukushima et de Tchernobyl, le Réseau "Sortir du nucléaire" appelait à l’organisation de "50 jours d’actions", pour arrêter le nucléaire avant la catastrophe, car les deux plus grandes tragédies de l’histoire du nucléaire sont toujours en cours. Des territoires immenses sont contaminés pour des milliers d’années, avec des populations sacrifiées, victimes de la radioactivité.



En France, la présence de 58 réacteurs et de nombreuses installations de la chaîne du combustible font planer le risque d’un accident majeur sur la population française.

Pourtant, l’arrêt du nucléaire n’est toujours pas à l’ordre du jour et les pouvoirs publics envisagent de prolonger le risque nucléaire en allongeant la durée de vie des réacteurs. Une telle décision aurait pour conséquence d’augmenter toujours plus la possibilité d’une catastrophe dans une de nos centrales, et de prolonger d’autant le fonctionnement de toute la filière nucléaire, de l’extraction de l’uranium au traitement des déchets, en passant par le retraitement du combustible usé.

Afin d’informer, sensibiliser et dénoncer ces risques, les groupes antinucléaires se sont largement mobilisés entre le 8 mars et le 26 avril, avec plus de 130 actions inscrites à l’agenda. Après un week-end de lancement sur les chapeaux de roues à Fessenheim et en Rhône-Alpes, les temps forts se sont enchaînés, notamment à Valence et à Chinon, puis pour le "Chernobyl Day". Aussi, de nombreuses conférences et projections-débats ont été organisées, ainsi que des actions rond-point, des tractages, des "die-in", des chaînes humaines, des vélorutions…

© SDN Berry-Puisaye

Un week-end de lancement sur les chapeaux de roues

"Tous sur les ponts du Rhin !" Dimanche 9 mars 2014, à l’approche de la date anniversaire de la catastrophe de Fukushima, de grandes mobilisations ont eu lieu en Alsace pour la fermeture immédiate de Fessenheim. Sept ponts ont été occupés par les militants, puis une marche a eu lieu devant la centrale. Une manifestation qui a rassemblé plus de 7000 personnes !

© Mélisande Seyzériat

Le matin, les manifestants ont investi les ponts, avec différentes actions : des chaînes humaines, des concerts, des "die-in" et des prises de paroles en soutien aux victimes de Fukushima et pour exiger la fermeture de Fessenheim, promise par le candidat Hollande.

© Guy Collin

En début d’après-midi, les manifestants ont convergé vers la centrale nucléaire de Fessenheim, et vers 15h30, le cortège s’est mis en marche. Des Français, Allemands, Suisses et Japonais portaient la banderole de tête. Naoto Matsumura, habitant de la zone évacuée de Fukushima, était au côté des militants de la région.

© Cristo Miche

Devant la centrale, les manifestants ont observé une minute de silence, puis les organisateurs ont pris la parole en allemand et en français pour rappeler les risques liés à l’industrie nucléaire.

Une belle journée de mobilisation, sous le soleil alsacien, qui aura marqué les esprits et rappelé que le danger est partout, car la France est le pays le plus nucléarisé du monde.

Des actions rond-point aux quatre coins de la France

Dès le week-end de lancement des "50 jours", le samedi 8 mars, 15 ronds-points ont été investis par les militants antinucléaires de la région Rhône-Alpes, à l’appel du Collectif Stop Bugey, dans un rayon de 30 km autour de la centrale du Bugey (Ain), la deuxième plus vieille centrale de France. Cette action aura permis de rendre visible les revendications du collectif et de sensibiliser les automobilistes et les passants aux risques du nucléaire, en cette semaine de commémoration de la catastrophe de Fukushima.

© SDN Bugey

Tout au long de la mobilisation entre les commémorations de Fukushima et de Tchernobyl, plus d’une dizaine d’actions rond-point ont été réalisées partout en France (à Montluçon, Brioude, Golfech, Aubagne…) pour alerter les automobilistes et les passants sur les dangers du nucléaire. Ce type d’action ne nécessite pas un grand nombre de militants et permet de toucher de nombreuses personnes, en disposant des banderoles très visibles et/ou en distribuant des tracts quand le trafic le permet. Et certains militants en ont profité pour faire du stop…

© André Larivière

Des conférences et projections-débats

Afin de sensibiliser et informer les citoyens, de nombreux groupes ont organisé des conférences et des projections-débats, notamment autour des films de Alain de Halleux "Welcome to Fukushima", un voyage à la frontière de la zone contaminée de la centrale éventrée, et "Chernobyl 4 ever", un documentaire poignant sur Tchernobyl qui interroge la mémoire de la catastrophe et son avenir. Des projections souvent suivies d’un exposé sur la situation actuelle au Japon, avec des fuites toujours incontrôlables et un gouvernement qui renforce la censure.

L’association "Enfants de Tchernobyl-Belarus" a aussi été accueillie par plusieurs groupes antinucléaires (à Lannion, Colmar, Chinon…). Son président, Yves Lenoir, est revenu sur une catastrophe en cours depuis 28 ans, ainsi que sur le travail de l’institut indépendant Belrad sans lequel nous n’aurions aucune donnée suivie sur la contamination. Il a expliqué que les enfants des zones à risques sont contaminés, même quand leurs parents font très attention. Globalement, l’état de santé des enfants dans les régions touchées continue de se dégrader. Un désastre qui sanctionne la politique internationale de radioprotection basée sur les recommandations, et les "bons conseils", de la CIPR (Commission Internationale de Protection Radiologique).

Deux temps forts à mi-parcours

Le 29 mars à Valence

Le soleil et le vent printaniers ont accompagné toute la journée organisée à Valence le samedi 29 mars par le groupe Sortir du nucléaire Drôme-Ardèche et à laquelle ont participé près de 300 personnes.

De nombreux groupes et associations du Grand Sud-Est (du Bugey, Grenoble, de Bure à Montpellier !) ont participé à cette journée, qui a alterné jusqu’au soir les moments sérieux et les moments festifs.

© Jannes Rupf

Festives les déambulations en centre-ville avec le groupe de musique Faucon Folk et les promenades à vélos, tricycles et même quadriporteur ; plus sérieuses, les discussions place Porte neuve avec les passants qui examinent la carte des centrales de la vallée du Rhône, et plutôt inquiétant le "die-in" d’un quart d’heure organisé sur la place à 11h.

Tous ont ensuite rejoint le parc des expositions : pour plusieurs tables rondes animées par des acteurs-actrices des mouvements de luttes locales et antinucléaires, où des sujets graves ont été abordés (les transports et les déchets nucléaires, les dangers du nucléaire en France, les situations vécues à Tchernobyl et à Fukushima,…) et ensuite pour la pièce de théâtre "L’impossible procès" de la compagnie Brut de béton : le public nombreux a été enthousiasmé par l’intérêt de cette pièce et la qualité des acteurs !

La journée s’est terminée par une projection-débat au cinéma le LUX : Alain de Halleux, le réalisateur du film "Welcome to Fukushima" avait accepté de se déplacer ; le public a été ravi !

© Bernard Nicolle

Le 12 avril à Chinon

Samedi 12 avril a eu lieu à Chinon un grand rassemblement antinucléaire organisé par le Collectif SDN Touraine. Intitulée "FukuChiNon", la manifestation entendait dénoncer les risques liés au vieillissement de la centrale de Chinon, et aux scandales révélés récemment (lire en page 22).

À 11h30, les militants ont commencé à affluer sur le village des alternatives, où ils ont découvert de nombreux stands militants, des expositions, des ateliers pour enfants dans une grande yourte, des concerts, des conférences et projection de films.

Petit à petit aux alentours de midi, les tables et les bancs se sont remplis, avec différentes options : repas biologique et local proposé par le Collectif SDN Touraine, ou des crêpes bio pour les gourmands !

La manifestation s’est mise en marche vers 14h : le cortège a longé les quais de la Vienne, accompagné d’une batucada… Et des forces de l’ordre, venues en nombre pour la journée. En effet, on comptait environ un CRS pour trois manifestants ! Le dispositif mis en place était ridiculement disproportionné. S’ils avaient voulu provoquer les manifestants, ils ne s’y seraient pas pris autrement… Au-delà de l’encadrement du cortège, toutes les entrées de la ville étaient bloquées afin que les forces de l’ordre procèdent à des contrôles d’identité et des fouilles de véhicules. Parfois, les militants ont été arrêtés trois fois avant de réussir à accéder au centre-ville où se trouvait le village militant et certains se sont fait confisquer leur matériel (banderoles...).

© SDN Rennes

À mi-chemin de la manifestation, nous avons fait une pause où étaient prévues des prises de paroles sur pourquoi sortir du nucléaire et comment en sortir. Car si nous étions là pour nous opposer au nucléaire, nous étions aussi là pour découvrir et tester de nombreuses alternatives.

© Mélisande Seyzériat

Au retour de la manifestation, les conférences ont débuté, avec notamment Didier Anger, Yves Lenoir, l’ACRO… La journée s’est terminée en musique, autour d’un bon repas ! Une journée ensoleillée qui aura permis de faire découvrir les risques du nucléaire et les alternatives pour en sortir, et qui aura aussi permis à de nombreux militants de se retrouver dans une belle manifestation, avec des personnes ayant fait le déplacement en cars depuis Rouen, Angers, Nantes, Le Mans… Ou en vélo depuis Tours !

Et pour finir, des "Chernobyl Day" un peu partout !

Le 26 avril, plus d’une trentaine d’actions "Chernobyl Day" ont été organisées dans l’Hexagone, pour ne pas oublier une catastrophe qui entre dans sa 29ème année…

À Paris, les groupes antinucléaires d’Ile-de-France ont organisé une manifestation en quatre tableaux : un "die-in" place de la Bastille, une danse des kimonos, un mariage entre le lobby nucléaire et le pouvoir devant l’église de Beaubourg, puis sous les sifflets de manifestants, le divorce entre le nucléaire et les élus a été prononcé place de l’Hôtel de Ville.

© Mélisande Seyzériat

Jean-Claude Mary (Enfants de Tchernobyl-Belarus) et Yûki Takahata (Yosomono.net) ont pris la parole pour faire le point sur la situation à Tchernobyl et à Fukushima. Une manifestation qui a rassemblé 200 personnes malgré le mauvais temps.

À Grenoble, les militants se sont retrouvés à 14h30 pour une manifestation et un "die-in", suivis du spectacle "écolo-coaching pour tous" au café de la Table Ronde. La soirée s’est terminée par une projection-débat autour du film "La Terre outragée" de Michale Boganim à l’auditorium du musée des beaux-arts de Grenoble.

À Lyon, la commémoration de la catastrophe de Tchernobyl s’est déroulée sous la forme d’un cortège funèbre. Un cortège suivant cinq cercueils de liquidateurs qui, en avril 1986, ont été enrôlés pour arrêter l’incendie de la centrale nucléaire de Tchernobyl, empêchant ainsi une catastrophe encore plus meurtrière qu’elle n’a été. Le nombre de décès et maladies graves ne diminue pas avec les années, contrairement à ce que l’on nous fait croire. En effet, aujourd’hui, le taux de croissance démographique est négatif (il y a plus de décès que de naissances), et 80% des enfants qui naissent actuellement dans la région de Kiev sont atteints d’au moins une pathologie lourde (cardiaque, pulmonaire…) du fait de l’exposition de leur parents, eux-mêmes enfants au moment de la catastrophe, et de la contamination de leur alimentation. Preuve en est maintenant que la radioactivité tue pendant plusieurs générations. Le cortège Lyonnais, aussi composé de liquidateurs en combinaisons blanches, est parti de la Place des Terreaux jusqu’au consulat d’Ukraine, place Bellecour, pour y déposer une plaque commémorative et des gerbes. Des extraits de La Supplication de Svetlana Alexievitch ont été lus autour des cercueils.

Une journée riche en actions qui a conclu la fin d’une belle mobilisation-marathon de 50 jours.

 

Mélisande Seyzériat

En France, la présence de 58 réacteurs et de nombreuses installations de la chaîne du combustible font planer le risque d’un accident majeur sur la population française.

Pourtant, l’arrêt du nucléaire n’est toujours pas à l’ordre du jour et les pouvoirs publics envisagent de prolonger le risque nucléaire en allongeant la durée de vie des réacteurs. Une telle décision aurait pour conséquence d’augmenter toujours plus la possibilité d’une catastrophe dans une de nos centrales, et de prolonger d’autant le fonctionnement de toute la filière nucléaire, de l’extraction de l’uranium au traitement des déchets, en passant par le retraitement du combustible usé.

Afin d’informer, sensibiliser et dénoncer ces risques, les groupes antinucléaires se sont largement mobilisés entre le 8 mars et le 26 avril, avec plus de 130 actions inscrites à l’agenda. Après un week-end de lancement sur les chapeaux de roues à Fessenheim et en Rhône-Alpes, les temps forts se sont enchaînés, notamment à Valence et à Chinon, puis pour le "Chernobyl Day". Aussi, de nombreuses conférences et projections-débats ont été organisées, ainsi que des actions rond-point, des tractages, des "die-in", des chaînes humaines, des vélorutions…

© SDN Berry-Puisaye

Un week-end de lancement sur les chapeaux de roues

"Tous sur les ponts du Rhin !" Dimanche 9 mars 2014, à l’approche de la date anniversaire de la catastrophe de Fukushima, de grandes mobilisations ont eu lieu en Alsace pour la fermeture immédiate de Fessenheim. Sept ponts ont été occupés par les militants, puis une marche a eu lieu devant la centrale. Une manifestation qui a rassemblé plus de 7000 personnes !

© Mélisande Seyzériat

Le matin, les manifestants ont investi les ponts, avec différentes actions : des chaînes humaines, des concerts, des "die-in" et des prises de paroles en soutien aux victimes de Fukushima et pour exiger la fermeture de Fessenheim, promise par le candidat Hollande.

© Guy Collin

En début d’après-midi, les manifestants ont convergé vers la centrale nucléaire de Fessenheim, et vers 15h30, le cortège s’est mis en marche. Des Français, Allemands, Suisses et Japonais portaient la banderole de tête. Naoto Matsumura, habitant de la zone évacuée de Fukushima, était au côté des militants de la région.

© Cristo Miche

Devant la centrale, les manifestants ont observé une minute de silence, puis les organisateurs ont pris la parole en allemand et en français pour rappeler les risques liés à l’industrie nucléaire.

Une belle journée de mobilisation, sous le soleil alsacien, qui aura marqué les esprits et rappelé que le danger est partout, car la France est le pays le plus nucléarisé du monde.

Des actions rond-point aux quatre coins de la France

Dès le week-end de lancement des "50 jours", le samedi 8 mars, 15 ronds-points ont été investis par les militants antinucléaires de la région Rhône-Alpes, à l’appel du Collectif Stop Bugey, dans un rayon de 30 km autour de la centrale du Bugey (Ain), la deuxième plus vieille centrale de France. Cette action aura permis de rendre visible les revendications du collectif et de sensibiliser les automobilistes et les passants aux risques du nucléaire, en cette semaine de commémoration de la catastrophe de Fukushima.

© SDN Bugey

Tout au long de la mobilisation entre les commémorations de Fukushima et de Tchernobyl, plus d’une dizaine d’actions rond-point ont été réalisées partout en France (à Montluçon, Brioude, Golfech, Aubagne…) pour alerter les automobilistes et les passants sur les dangers du nucléaire. Ce type d’action ne nécessite pas un grand nombre de militants et permet de toucher de nombreuses personnes, en disposant des banderoles très visibles et/ou en distribuant des tracts quand le trafic le permet. Et certains militants en ont profité pour faire du stop…

© André Larivière

Des conférences et projections-débats

Afin de sensibiliser et informer les citoyens, de nombreux groupes ont organisé des conférences et des projections-débats, notamment autour des films de Alain de Halleux "Welcome to Fukushima", un voyage à la frontière de la zone contaminée de la centrale éventrée, et "Chernobyl 4 ever", un documentaire poignant sur Tchernobyl qui interroge la mémoire de la catastrophe et son avenir. Des projections souvent suivies d’un exposé sur la situation actuelle au Japon, avec des fuites toujours incontrôlables et un gouvernement qui renforce la censure.

L’association "Enfants de Tchernobyl-Belarus" a aussi été accueillie par plusieurs groupes antinucléaires (à Lannion, Colmar, Chinon…). Son président, Yves Lenoir, est revenu sur une catastrophe en cours depuis 28 ans, ainsi que sur le travail de l’institut indépendant Belrad sans lequel nous n’aurions aucune donnée suivie sur la contamination. Il a expliqué que les enfants des zones à risques sont contaminés, même quand leurs parents font très attention. Globalement, l’état de santé des enfants dans les régions touchées continue de se dégrader. Un désastre qui sanctionne la politique internationale de radioprotection basée sur les recommandations, et les "bons conseils", de la CIPR (Commission Internationale de Protection Radiologique).

Deux temps forts à mi-parcours

Le 29 mars à Valence

Le soleil et le vent printaniers ont accompagné toute la journée organisée à Valence le samedi 29 mars par le groupe Sortir du nucléaire Drôme-Ardèche et à laquelle ont participé près de 300 personnes.

De nombreux groupes et associations du Grand Sud-Est (du Bugey, Grenoble, de Bure à Montpellier !) ont participé à cette journée, qui a alterné jusqu’au soir les moments sérieux et les moments festifs.

© Jannes Rupf

Festives les déambulations en centre-ville avec le groupe de musique Faucon Folk et les promenades à vélos, tricycles et même quadriporteur ; plus sérieuses, les discussions place Porte neuve avec les passants qui examinent la carte des centrales de la vallée du Rhône, et plutôt inquiétant le "die-in" d’un quart d’heure organisé sur la place à 11h.

Tous ont ensuite rejoint le parc des expositions : pour plusieurs tables rondes animées par des acteurs-actrices des mouvements de luttes locales et antinucléaires, où des sujets graves ont été abordés (les transports et les déchets nucléaires, les dangers du nucléaire en France, les situations vécues à Tchernobyl et à Fukushima,…) et ensuite pour la pièce de théâtre "L’impossible procès" de la compagnie Brut de béton : le public nombreux a été enthousiasmé par l’intérêt de cette pièce et la qualité des acteurs !

La journée s’est terminée par une projection-débat au cinéma le LUX : Alain de Halleux, le réalisateur du film "Welcome to Fukushima" avait accepté de se déplacer ; le public a été ravi !

© Bernard Nicolle

Le 12 avril à Chinon

Samedi 12 avril a eu lieu à Chinon un grand rassemblement antinucléaire organisé par le Collectif SDN Touraine. Intitulée "FukuChiNon", la manifestation entendait dénoncer les risques liés au vieillissement de la centrale de Chinon, et aux scandales révélés récemment (lire en page 22).

À 11h30, les militants ont commencé à affluer sur le village des alternatives, où ils ont découvert de nombreux stands militants, des expositions, des ateliers pour enfants dans une grande yourte, des concerts, des conférences et projection de films.

Petit à petit aux alentours de midi, les tables et les bancs se sont remplis, avec différentes options : repas biologique et local proposé par le Collectif SDN Touraine, ou des crêpes bio pour les gourmands !

La manifestation s’est mise en marche vers 14h : le cortège a longé les quais de la Vienne, accompagné d’une batucada… Et des forces de l’ordre, venues en nombre pour la journée. En effet, on comptait environ un CRS pour trois manifestants ! Le dispositif mis en place était ridiculement disproportionné. S’ils avaient voulu provoquer les manifestants, ils ne s’y seraient pas pris autrement… Au-delà de l’encadrement du cortège, toutes les entrées de la ville étaient bloquées afin que les forces de l’ordre procèdent à des contrôles d’identité et des fouilles de véhicules. Parfois, les militants ont été arrêtés trois fois avant de réussir à accéder au centre-ville où se trouvait le village militant et certains se sont fait confisquer leur matériel (banderoles...).

© SDN Rennes

À mi-chemin de la manifestation, nous avons fait une pause où étaient prévues des prises de paroles sur pourquoi sortir du nucléaire et comment en sortir. Car si nous étions là pour nous opposer au nucléaire, nous étions aussi là pour découvrir et tester de nombreuses alternatives.

© Mélisande Seyzériat

Au retour de la manifestation, les conférences ont débuté, avec notamment Didier Anger, Yves Lenoir, l’ACRO… La journée s’est terminée en musique, autour d’un bon repas ! Une journée ensoleillée qui aura permis de faire découvrir les risques du nucléaire et les alternatives pour en sortir, et qui aura aussi permis à de nombreux militants de se retrouver dans une belle manifestation, avec des personnes ayant fait le déplacement en cars depuis Rouen, Angers, Nantes, Le Mans… Ou en vélo depuis Tours !

Et pour finir, des "Chernobyl Day" un peu partout !

Le 26 avril, plus d’une trentaine d’actions "Chernobyl Day" ont été organisées dans l’Hexagone, pour ne pas oublier une catastrophe qui entre dans sa 29ème année…

À Paris, les groupes antinucléaires d’Ile-de-France ont organisé une manifestation en quatre tableaux : un "die-in" place de la Bastille, une danse des kimonos, un mariage entre le lobby nucléaire et le pouvoir devant l’église de Beaubourg, puis sous les sifflets de manifestants, le divorce entre le nucléaire et les élus a été prononcé place de l’Hôtel de Ville.

© Mélisande Seyzériat

Jean-Claude Mary (Enfants de Tchernobyl-Belarus) et Yûki Takahata (Yosomono.net) ont pris la parole pour faire le point sur la situation à Tchernobyl et à Fukushima. Une manifestation qui a rassemblé 200 personnes malgré le mauvais temps.

À Grenoble, les militants se sont retrouvés à 14h30 pour une manifestation et un "die-in", suivis du spectacle "écolo-coaching pour tous" au café de la Table Ronde. La soirée s’est terminée par une projection-débat autour du film "La Terre outragée" de Michale Boganim à l’auditorium du musée des beaux-arts de Grenoble.

À Lyon, la commémoration de la catastrophe de Tchernobyl s’est déroulée sous la forme d’un cortège funèbre. Un cortège suivant cinq cercueils de liquidateurs qui, en avril 1986, ont été enrôlés pour arrêter l’incendie de la centrale nucléaire de Tchernobyl, empêchant ainsi une catastrophe encore plus meurtrière qu’elle n’a été. Le nombre de décès et maladies graves ne diminue pas avec les années, contrairement à ce que l’on nous fait croire. En effet, aujourd’hui, le taux de croissance démographique est négatif (il y a plus de décès que de naissances), et 80% des enfants qui naissent actuellement dans la région de Kiev sont atteints d’au moins une pathologie lourde (cardiaque, pulmonaire…) du fait de l’exposition de leur parents, eux-mêmes enfants au moment de la catastrophe, et de la contamination de leur alimentation. Preuve en est maintenant que la radioactivité tue pendant plusieurs générations. Le cortège Lyonnais, aussi composé de liquidateurs en combinaisons blanches, est parti de la Place des Terreaux jusqu’au consulat d’Ukraine, place Bellecour, pour y déposer une plaque commémorative et des gerbes. Des extraits de La Supplication de Svetlana Alexievitch ont été lus autour des cercueils.

Une journée riche en actions qui a conclu la fin d’une belle mobilisation-marathon de 50 jours.

 

Mélisande Seyzériat



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