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Projet Cigéo à Bure : non à l’enfouissement des déchets radioactifs !

Bure : c’est dans ce petit village de la Meuse que l’industrie nucléaire veut enfouir ses déchets les plus dangereux, qui resteront radioactifs pendant des centaines de milliers d’années.


Journée de mobilisation contre l’expulsion du Bois Lejuc et contre CIGÉO

19 février 2017 |




Le 18 février, près de 700 personnes se sont rassemblées à Bure pour dire non à la poubelle nucléaire CIGÉO et refuser l’expulsion des militant.e.s qui occupent actuellement le Bois Lejuc pour le protéger de la destruction. Habitant.e.s du village et de la région, militant.e.s antinucléaires venus de partout en France et des pays voisins, sympathisant.e.s de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes, tous venaient témoigner que cette mobilisation ancrée localement trouve un écho national. En témoignaient également les actions de solidarité menées depuis quelques jours aux quatre coins du pays, de Montpellier aux Deux-Sèvres et de Valence à La Turballe.

Beaucoup étaient venus en famille pour découvrir le Bois Lejuc, cette forêt vieille de plusieurs siècles que l’Andra a acquis à l’issue d’un vote contesté et qu’elle veut raser pour construire CIGÉO. Chacun.e a pu admirer les cabanes construites dans le bois par les militants, au sol ou à la cime de grands chênes. Les participant.e.s étaient invité.e.s à nouer des rubans autour des branches des arbres menacés de destruction.

Après un repas convivial, un texte a été lu à l’orée de la forêt, dénonçant la menace d’expulsion qui pèse sur les habitant.e.s du Bois et réaffirmant la volonté collective, face au projet mortifère de l’Andra, de défendre ce territoire et le faire vivre.

Le long cortège coloré s’est ensuite mis en route au son de la batucada vers le laboratoire de l’Andra, dans l’objectif de déposer devant ses grilles des morceaux du mur érigé illégalement par l’agence l’été dernier, faisant résonner en rythme la balustrade qui longeait la route.

Un imposant dispositif policier était déployé tout autour du laboratoire et de son « écothèque », ce bâtiment où l’Andra prétend conserver des échantillons des espèces végétales et animales qui seront détruites par la construction de CIGÉO [1].

Tout en chantant « Gardez vos déchets, on garde la forêt ! », les manifestant.e.s se sont déployé.e.s dans les champs, devant le grillage des installations de l’Andra. En réponse à la progression des militants, les gardes mobiles retranchés derrière les grilles ont commencé à tirer des grenades lacrymogènes.

Refusant de reculer, les manifestant.e.s sont restés sur place. Dans ce face-à-face, trente ans de colère légitime face au projet imposé de l’Andra, à son mépris de la populations et aux violences policières se sont alors exprimés, chaque participant.e le traduisant à sa manière. Aux tirs de grenade, ont répondu des jets de pierre et le crépitement de feux d’artifice ; des dizaines de personnes se sont jetées sur les grillages, les faisant ployer ; d’autres ont enflammé un phénix de papier amenée en tête de cortège, censé représenter le renouveau de la lutte antinucléaire ; des slogans ont parsemé la route, tandis que résonnaient les chants et le son de la batucada et que des militants déployaient devant les gardes mobiles une banderole proclamant « Sortir du nucléaire, c’est urgent ! ».

Les manifestant.e.s ont cependant dû se replier après une charge des gardes mobiles, plusieurs personnes ayant été blessées par des grenades de désencerclement (et prises en charge par l’équipe médicale). Le cortège a repris la direction de la Maison de Bure. Un concert s’est ensuite tenu dans la forêt.

Dans leur diversité, les nombreuses personnes présentes ont exprimé un message fort : leur détermination est sans faille et elles ne laisseront pas s’installer ce projet dangereux et illégitime. Plus que jamais, il faut en finir avec l’industrie mortifère qui produit ces déchets !


Photos de la journée extraites du site de BureStop


communiqué du CEDRA 52 et de l’EODRA

BURE

Qui sème le vent...

EODRA et CEDRA apportent leur total soutien aux courageux résistants du bois Lejuc à Mandres-en-Barrois, que l’Andra tente de s’accaparer.

Ce samedi 18 février, dans un bel ensemble, toutes les générations étaient réunies pour crier leur révolte. Une révolte face au projet insensé, inutile et ruineux que les pouvoirs publics voudraient imposer pour se débarrasser honteusement, à Bure, des résidus-poisons de l’industrie nucléaire.

De très nombreux adhérents et sympathisants de nos associations étaient présents sur place, et ont pu vivre tout au long de la journée une manifestation colorée dans une ambiance des plus revigorantes. Ambiance plombée toutefois en fin de journée quand un imposant dispositif de gardes mobiles bloquait la route menant au faux « labo » de l’Andra devant lequel les manifestants venaient déposer les débris du « mur de la honte ».

Un tel déploiement de force, pour défendre quoi ? Et en réalité pour quel objectif non avoué ?

Perçu par les participants comme une pitoyable interdiction de manifester, ce blocage en a exaspéré plus d’un. Au point que lorsque les affrontements se sont produits, tous sont restés sur place pour témoigner de leur soutien.

EODRA et CEDRA condamnent la posture des « forces de l’ordre » - aux ordres de qui et pour quoi ? - et apportent leur soutien total aux militants présents dans leur combat pour le bon sens.

La colère qui s’est exprimée est la conséquence directe du comportement honteux des décideurs dans cette affaire. Hier comme depuis plus de vingt ans, c’est toujours le mépris face à des opposants pourtant de plus en plus nombreux.

Ceux qui ont semé l’exaspération récoltent aujourd’hui la tempête...

Et leur entêtement créerait les conditions de l’amplification de la révolte.


Communiqué Réseau "Sortir du nucléaire"

Suite aux journées de mobilisation contre le projet de poubelle nucléaire Cigéo qui ont été organisées du 14 au 18 février, le Réseau “Sortir du nucléaire“ réaffirme son soutien à toutes celles et ceux engagé-e-s dans la lutte à Bure et aux personnes arrêtées ce samedi.

L’appel à actions décentralisées lancé il y a quelques semaines, a reçu un large écho et de nombreuses actions ont été organisées partout en France (Valence, Montpellier, Grenoble, La Turballe...), marquant une amplification de la lutte contre l’enfouissement des déchets nucléaires au niveau national.

La manifestation du samedi 18 février, qui a rassemblé plus de 600 personnes au bois Lejuc puis devant l’écothèque [2] de l’ANDRA, a permis de montrer la détermination de l’ensemble du mouvement à défendre le bois Lejuc et à mettre fin en urgence au projet Cigéo ainsi qu’à la production de déchets radioactifs. Cette journée de mobilisation, qui a allié rassemblement grand public, découverte de la vie des occupant-es de la forêt, protestation devant l’écothèque et soirée festive dans le bois, a également permis d’affirmer une solidarité sans faille entre opposants, habitants, associations historiques et nouveaux arrivés dans la lutte.

Le Réseau “Sortir du nucléaire“ rappelle que CIGÉO, ce projet d’enfouissement démesuré, aux coûts ruineux et dont les risques ont été abondamment documentés (risque d’explosion et d’incendie souterrain, risque d’accident lors du transport de déchets, impacts environnementaux…), a été imposé aux habitants de la région. Ceux-ci n’ont jamais été consultés et leurs manifestations et demandes de référendum, pourtant motivées par des craintes fondées, ont été ignorées par les élus et les gouvernements successifs. Après plus de 20 années de mobilisation sans relâche et de juste colère contre un projet illégitime, c’est un message d’avertissement qui a été lancé à la filière nucléaire : « Gardez vos déchets, nous gardons la forêt ! ».

Alors que les jours à venir seront décisifs sur le plan juridique, nous appelons, en cas d’expulsion ou de répression à Bure, l’ensemble du mouvement antinucléaire à se tenir prêt à défendre le Bois Lejuc et à soutenir la lutte contre l’implantation du projet de méga-poubelle nucléaire CIGÉO, en venant sur place ou en organisant des actions de soutien décentralisées.


Communiqué VMC : Les grilles de l’ANDRA renversées par 20 ans de colère contenue !

" Si on avait fait ça il y a 25 ans ça ne se serait pas passé comme ça " Un ancien agriculteur de Mandres, passant en voiture pour saluer le cortège arrivant devant les grilles de l’Andra

Le 18 février devait être une journée de mobilisation contre l’expulsion prochaine du Bois Lejuc, elle aura au final été un nouveau grand moment de déconfiture infligé à l’Andra.

Sous un soleil frais et timide, à 11h du matin, une longue colonne chamarrée et joyeuse de près de 600 personnes s’est étirée entre Bure et le Bois Lejuc. L’occasion d’observer au passage, depuis le point de vue culminant du Chaufour, l’imposant laboratoire de l’Andra et les emplacements des futurs travaux liés à l’installation de la poubelle nucléaire CIGÉO. Le cortège a symboliquement suivi les pas des deux précédentes manifestations de réoccupation de la forêt, lors de l’été 2016, avant de s’y engouffrer, le temps de partager un repas servi par la cantine et de découvrir les différentes habitations. Une ambiance chaleureuse, tandis que 700 rubans jaunes distribués à chacun.e venaient décorer les branches pour symboliser la résistance du bois au désert nucléaire.

Vers 15h, chacun.e muni.e de morceaux de mur de l’Andra détruit en août dernier, un cortège de près de 700 personnes a repris la route en sens inverse pour rejoindre le laboratoire en repassant par Bure. Sur place, un important dispositif policier retranché derrière un mur de barbelés et des grilles anti-émeutes gardait tout le pourtour de la place forte. Une image aussi saisissante que celle d’un mur d’un kilomètre enserrant un bois : celle de l’industrie nucléaire acculée, retranchée derrière ses hautes murailles gardées par la soldatesque. La foule, unie, au pas rythmé par le son roulant de la batucada, le martèlement métallique des pierres sur les glissières de sécurité, et des hurlements de hiboux et de loups a poursuivi son chemin avec détermination,dans une ambiance électrique. Elle s’est déployée en arc-de-cercle depuis la route, tout au long du bâtiment de l’écothèque, et une bonne partie du cortège, avançant et reculant tour à tour vers les grilles, est finalement parvenue à renverser une grande partie de celles qui avaient réchappé à la virée nocturne de l’avant-veille, sous une pluie de grenades lacrymogènes. Hors de portée des tirs, le reste des manifestant.e.s de tous âges et horizons les encourageaient, enthousiastes, en cris et en musique, tout en peinturlurant la route et enflammant le grand phénix bariolé construit à cet effet, symbole d’une lutte populaire qui renaît de plus belle depuis quelques années. Une ambiance loin de celle décrite par la préfecture qui voudrait réduire une colère populaire légitime, longtemps refoulée, à l’acte isolé d’une « cinquantaine d’individus cagoulés ». Mais l’éternel discours médiatico-policier de la minorité de casseurs ultraviolents n’a plus de prises face au réel : celui de la solidarité joyeuse et sans faille de l’ensemble de la manifestation pour attaquer directement le laboratoire, sur son terrain, pour la première fois depuis 25 ans . Si le monde qu’on nous promet est celui que promeut l’Andra quand elle s’impose par la résignation à une population méprisée, alors oui, nous sommes tout.e.s les casseur-heureuses de ce monde-là.

Face aux tombeur.ses de grilles, les gendarmes mobiles, répliquant par des charges aux grenades de désencerclement et assourdissantes ont blessé en quelques minutes une vingtaine de personnes, dont deux d’entre elles ont du être évacuées vers l’hôpital, tandis que plusieurs autres arboraient des plaies multiples dues aux éclats. Malgré la violence de cette réponse, qui est intervenue alors que les manifestant.es se retiraient peu à peu, tout le monde est rentré sereinement à Bure.

Le soir, ce sont des centaines de personnes qui, après s’être restaurées à la Maison de Résistance, ont rejoint un champ mis à disposition par un agriculteur, pour assister à un concert sous un chapiteau de cirque. Sur place, bar, infokiosque, tentes collectives et espace de premiers secours étaient prêts à accueillir tout ce beau monde enjoué. La folle ambiance de liesse s’est prolongée tard dans la nuit. De l’aveu de nombre de personnes, c’était une journée historique qui restera gravée dans les mémoires, un de ces moments où on effleure la réalité d’un autre monde possible, la possibilité d’une prise pour inverser le cours des choses.

Après la chute du mur de la honte l’été dernier, ce sont les grilles du laboratoire qui sont tombées ce samedi 18 février à Bure. En quelques mois le bastion qui se croyait immuable et intouchable s’est fissuré : suite à 25 ans de lutte qui ont vu des dizaines de milliers d’habitant.e.s de la Meuse et de la Haute-Marne manifester, pétitionner, organiser des campements puis céder progressivement à la résignation et la fatigue, l’espoir aujourd’hui renaît. On s’autorise à croire à nouveau à un autre avenir pour la Meuse et la Haute-Marne que celui d’intestin atomique militarisé.

Les opposant.e.s au projet CIGÉO

www.vmc.camp - contact presse : 07.53.54.07.31 - automedia.bure@riseup..net

facebook Bure à Cuire / twitter ZIRAdiées


Communiqué : ASODEDRA - BURE STOP 55 - BURE ZONE LIBRE - Les HABITANTS VIGILANTS DE GONDRECOURT LE CHATEAU

CIGEO/Bure : Soutien aux manifestants et aux habitants du Bois Lejuc

Depuis 1987, des milliers de personnes partout en France se sont opposées au sinistre projet d’enfouissement des déchets nucléaires. Cette longue lutte a pris de multiples formes, de la résistance très radicale des premières années à la résistance de longue haleine qui s’est ancrée autour de Bure où un hypocrite "laboratoire de recherche" s’est installé.

Depuis 23 ans à Bure, nous nous heurtons au mépris des pouvoirs publics qui refusent de prendre en compte notre opposition légitime, alors que nous sommes représentatifs d’une large majorité de nos concitoyens :
 Pouvoirs publics qui nous prennent pour des personnes incultes et malléables en organisant des pseudo débats publics sans aucune influence sur le déroulement du projet,
 Pouvoirs publics qui organisent un arrosage financier de l’économie locale sans précédent dans notre pays, afin de faire taire les consciences,
 Pouvoirs publics qui permettent à L’Andra de mentir sur le résultat de ses études, de taire les véritables impacts de la méga-poubelle nucléaire, de diffuser sa propagande jusque dans les écoles et de s’accaparer des milliers d’hectares de nos terres...

Face à des années de ce traitement indigne d’une démocratie, il est inévitable que la colère finisse par s’exprimer hors des espaces tolérés par les autorités et autrement qu’avec la fleur aux dents.

Ce samedi 18 février, à l’issue d’une manifestation joyeuse et festive où toutes les générations étaient réunies en soutien à l’occupation de la forêt et en réaction à l’édification du mur de la honte dans le Bois Lejuc, la colère populaire l’a emporté. Et, face à un dispositif policier une fois de plus impressionnant, voire démesuré, ce sont les grilles de "l’écothèque" de l’ANDRA, qui en ont fait les frais. Cette "écothèque", parfait symbole de l’hypocrisie du projet, est une sorte de musée qui prétend "préserver la mémoire de l’environnement ». Unique en France, ce bâtiment est la matérialisation parfaite du mépris dans lequel nous sommes tenus : "ne vous inquiétez pas braves gens, notre projet respecte l’écologie. »

Comprendre cette colère, conséquence directe d’une exaspération légitime, de la part d’habitant-es assimilé-es à de simples cobayes, est essentiel pour les pouvoirs publics car ils en sont responsables, de par leur politique antidémocratique et autoritaire. De plus en plus de gens rejoignent notre lutte avec fierté et détermination. Pour y mettre fin, une seule solution s’impose évidemment : stopper cette politique de mépris et mettre un terme à ce projet insensé, aux risques inacceptables pour l’humanité, comme le souhaite l’immense majorité de la population.

www.burestop.eu - https://burezonelibre.noblogs.org



Notes

[1C’est en ce lieu que l’Andra, l’été dernier, avait organisé une exposition sur la forêt... alors qu’elle rasait en même temps 7 hectares de feuillus

[2L’écothèque située en contrebas du laboratoire de l’Andra est le lieu où l’agence prétend conserver la biodiversité qui sera détruite par les travaux de CIGEO. En juin 2016, alors que l’Andra rasait plusieurs hectares dans le bois Lejuc, elle organisait dans ce bâtiment une exposition invitant à découvrir la forêt. Ce site est une illustration parfaite du greenwashing pratiqué par l’Andra.

Le 18 février, près de 700 personnes se sont rassemblées à Bure pour dire non à la poubelle nucléaire CIGÉO et refuser l’expulsion des militant.e.s qui occupent actuellement le Bois Lejuc pour le protéger de la destruction. Habitant.e.s du village et de la région, militant.e.s antinucléaires venus de partout en France et des pays voisins, sympathisant.e.s de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes, tous venaient témoigner que cette mobilisation ancrée localement trouve un écho national. En témoignaient également les actions de solidarité menées depuis quelques jours aux quatre coins du pays, de Montpellier aux Deux-Sèvres et de Valence à La Turballe.

Beaucoup étaient venus en famille pour découvrir le Bois Lejuc, cette forêt vieille de plusieurs siècles que l’Andra a acquis à l’issue d’un vote contesté et qu’elle veut raser pour construire CIGÉO. Chacun.e a pu admirer les cabanes construites dans le bois par les militants, au sol ou à la cime de grands chênes. Les participant.e.s étaient invité.e.s à nouer des rubans autour des branches des arbres menacés de destruction.

Après un repas convivial, un texte a été lu à l’orée de la forêt, dénonçant la menace d’expulsion qui pèse sur les habitant.e.s du Bois et réaffirmant la volonté collective, face au projet mortifère de l’Andra, de défendre ce territoire et le faire vivre.

Le long cortège coloré s’est ensuite mis en route au son de la batucada vers le laboratoire de l’Andra, dans l’objectif de déposer devant ses grilles des morceaux du mur érigé illégalement par l’agence l’été dernier, faisant résonner en rythme la balustrade qui longeait la route.

Un imposant dispositif policier était déployé tout autour du laboratoire et de son « écothèque », ce bâtiment où l’Andra prétend conserver des échantillons des espèces végétales et animales qui seront détruites par la construction de CIGÉO [1].

Tout en chantant « Gardez vos déchets, on garde la forêt ! », les manifestant.e.s se sont déployé.e.s dans les champs, devant le grillage des installations de l’Andra. En réponse à la progression des militants, les gardes mobiles retranchés derrière les grilles ont commencé à tirer des grenades lacrymogènes.

Refusant de reculer, les manifestant.e.s sont restés sur place. Dans ce face-à-face, trente ans de colère légitime face au projet imposé de l’Andra, à son mépris de la populations et aux violences policières se sont alors exprimés, chaque participant.e le traduisant à sa manière. Aux tirs de grenade, ont répondu des jets de pierre et le crépitement de feux d’artifice ; des dizaines de personnes se sont jetées sur les grillages, les faisant ployer ; d’autres ont enflammé un phénix de papier amenée en tête de cortège, censé représenter le renouveau de la lutte antinucléaire ; des slogans ont parsemé la route, tandis que résonnaient les chants et le son de la batucada et que des militants déployaient devant les gardes mobiles une banderole proclamant « Sortir du nucléaire, c’est urgent ! ».

Les manifestant.e.s ont cependant dû se replier après une charge des gardes mobiles, plusieurs personnes ayant été blessées par des grenades de désencerclement (et prises en charge par l’équipe médicale). Le cortège a repris la direction de la Maison de Bure. Un concert s’est ensuite tenu dans la forêt.

Dans leur diversité, les nombreuses personnes présentes ont exprimé un message fort : leur détermination est sans faille et elles ne laisseront pas s’installer ce projet dangereux et illégitime. Plus que jamais, il faut en finir avec l’industrie mortifère qui produit ces déchets !


Photos de la journée extraites du site de BureStop


communiqué du CEDRA 52 et de l’EODRA

BURE

Qui sème le vent...

EODRA et CEDRA apportent leur total soutien aux courageux résistants du bois Lejuc à Mandres-en-Barrois, que l’Andra tente de s’accaparer.

Ce samedi 18 février, dans un bel ensemble, toutes les générations étaient réunies pour crier leur révolte. Une révolte face au projet insensé, inutile et ruineux que les pouvoirs publics voudraient imposer pour se débarrasser honteusement, à Bure, des résidus-poisons de l’industrie nucléaire.

De très nombreux adhérents et sympathisants de nos associations étaient présents sur place, et ont pu vivre tout au long de la journée une manifestation colorée dans une ambiance des plus revigorantes. Ambiance plombée toutefois en fin de journée quand un imposant dispositif de gardes mobiles bloquait la route menant au faux « labo » de l’Andra devant lequel les manifestants venaient déposer les débris du « mur de la honte ».

Un tel déploiement de force, pour défendre quoi ? Et en réalité pour quel objectif non avoué ?

Perçu par les participants comme une pitoyable interdiction de manifester, ce blocage en a exaspéré plus d’un. Au point que lorsque les affrontements se sont produits, tous sont restés sur place pour témoigner de leur soutien.

EODRA et CEDRA condamnent la posture des « forces de l’ordre » - aux ordres de qui et pour quoi ? - et apportent leur soutien total aux militants présents dans leur combat pour le bon sens.

La colère qui s’est exprimée est la conséquence directe du comportement honteux des décideurs dans cette affaire. Hier comme depuis plus de vingt ans, c’est toujours le mépris face à des opposants pourtant de plus en plus nombreux.

Ceux qui ont semé l’exaspération récoltent aujourd’hui la tempête...

Et leur entêtement créerait les conditions de l’amplification de la révolte.


Communiqué Réseau "Sortir du nucléaire"

Suite aux journées de mobilisation contre le projet de poubelle nucléaire Cigéo qui ont été organisées du 14 au 18 février, le Réseau “Sortir du nucléaire“ réaffirme son soutien à toutes celles et ceux engagé-e-s dans la lutte à Bure et aux personnes arrêtées ce samedi.

L’appel à actions décentralisées lancé il y a quelques semaines, a reçu un large écho et de nombreuses actions ont été organisées partout en France (Valence, Montpellier, Grenoble, La Turballe...), marquant une amplification de la lutte contre l’enfouissement des déchets nucléaires au niveau national.

La manifestation du samedi 18 février, qui a rassemblé plus de 600 personnes au bois Lejuc puis devant l’écothèque [2] de l’ANDRA, a permis de montrer la détermination de l’ensemble du mouvement à défendre le bois Lejuc et à mettre fin en urgence au projet Cigéo ainsi qu’à la production de déchets radioactifs. Cette journée de mobilisation, qui a allié rassemblement grand public, découverte de la vie des occupant-es de la forêt, protestation devant l’écothèque et soirée festive dans le bois, a également permis d’affirmer une solidarité sans faille entre opposants, habitants, associations historiques et nouveaux arrivés dans la lutte.

Le Réseau “Sortir du nucléaire“ rappelle que CIGÉO, ce projet d’enfouissement démesuré, aux coûts ruineux et dont les risques ont été abondamment documentés (risque d’explosion et d’incendie souterrain, risque d’accident lors du transport de déchets, impacts environnementaux…), a été imposé aux habitants de la région. Ceux-ci n’ont jamais été consultés et leurs manifestations et demandes de référendum, pourtant motivées par des craintes fondées, ont été ignorées par les élus et les gouvernements successifs. Après plus de 20 années de mobilisation sans relâche et de juste colère contre un projet illégitime, c’est un message d’avertissement qui a été lancé à la filière nucléaire : « Gardez vos déchets, nous gardons la forêt ! ».

Alors que les jours à venir seront décisifs sur le plan juridique, nous appelons, en cas d’expulsion ou de répression à Bure, l’ensemble du mouvement antinucléaire à se tenir prêt à défendre le Bois Lejuc et à soutenir la lutte contre l’implantation du projet de méga-poubelle nucléaire CIGÉO, en venant sur place ou en organisant des actions de soutien décentralisées.


Communiqué VMC : Les grilles de l’ANDRA renversées par 20 ans de colère contenue !

" Si on avait fait ça il y a 25 ans ça ne se serait pas passé comme ça " Un ancien agriculteur de Mandres, passant en voiture pour saluer le cortège arrivant devant les grilles de l’Andra

Le 18 février devait être une journée de mobilisation contre l’expulsion prochaine du Bois Lejuc, elle aura au final été un nouveau grand moment de déconfiture infligé à l’Andra.

Sous un soleil frais et timide, à 11h du matin, une longue colonne chamarrée et joyeuse de près de 600 personnes s’est étirée entre Bure et le Bois Lejuc. L’occasion d’observer au passage, depuis le point de vue culminant du Chaufour, l’imposant laboratoire de l’Andra et les emplacements des futurs travaux liés à l’installation de la poubelle nucléaire CIGÉO. Le cortège a symboliquement suivi les pas des deux précédentes manifestations de réoccupation de la forêt, lors de l’été 2016, avant de s’y engouffrer, le temps de partager un repas servi par la cantine et de découvrir les différentes habitations. Une ambiance chaleureuse, tandis que 700 rubans jaunes distribués à chacun.e venaient décorer les branches pour symboliser la résistance du bois au désert nucléaire.

Vers 15h, chacun.e muni.e de morceaux de mur de l’Andra détruit en août dernier, un cortège de près de 700 personnes a repris la route en sens inverse pour rejoindre le laboratoire en repassant par Bure. Sur place, un important dispositif policier retranché derrière un mur de barbelés et des grilles anti-émeutes gardait tout le pourtour de la place forte. Une image aussi saisissante que celle d’un mur d’un kilomètre enserrant un bois : celle de l’industrie nucléaire acculée, retranchée derrière ses hautes murailles gardées par la soldatesque. La foule, unie, au pas rythmé par le son roulant de la batucada, le martèlement métallique des pierres sur les glissières de sécurité, et des hurlements de hiboux et de loups a poursuivi son chemin avec détermination,dans une ambiance électrique. Elle s’est déployée en arc-de-cercle depuis la route, tout au long du bâtiment de l’écothèque, et une bonne partie du cortège, avançant et reculant tour à tour vers les grilles, est finalement parvenue à renverser une grande partie de celles qui avaient réchappé à la virée nocturne de l’avant-veille, sous une pluie de grenades lacrymogènes. Hors de portée des tirs, le reste des manifestant.e.s de tous âges et horizons les encourageaient, enthousiastes, en cris et en musique, tout en peinturlurant la route et enflammant le grand phénix bariolé construit à cet effet, symbole d’une lutte populaire qui renaît de plus belle depuis quelques années. Une ambiance loin de celle décrite par la préfecture qui voudrait réduire une colère populaire légitime, longtemps refoulée, à l’acte isolé d’une « cinquantaine d’individus cagoulés ». Mais l’éternel discours médiatico-policier de la minorité de casseurs ultraviolents n’a plus de prises face au réel : celui de la solidarité joyeuse et sans faille de l’ensemble de la manifestation pour attaquer directement le laboratoire, sur son terrain, pour la première fois depuis 25 ans . Si le monde qu’on nous promet est celui que promeut l’Andra quand elle s’impose par la résignation à une population méprisée, alors oui, nous sommes tout.e.s les casseur-heureuses de ce monde-là.

Face aux tombeur.ses de grilles, les gendarmes mobiles, répliquant par des charges aux grenades de désencerclement et assourdissantes ont blessé en quelques minutes une vingtaine de personnes, dont deux d’entre elles ont du être évacuées vers l’hôpital, tandis que plusieurs autres arboraient des plaies multiples dues aux éclats. Malgré la violence de cette réponse, qui est intervenue alors que les manifestant.es se retiraient peu à peu, tout le monde est rentré sereinement à Bure.

Le soir, ce sont des centaines de personnes qui, après s’être restaurées à la Maison de Résistance, ont rejoint un champ mis à disposition par un agriculteur, pour assister à un concert sous un chapiteau de cirque. Sur place, bar, infokiosque, tentes collectives et espace de premiers secours étaient prêts à accueillir tout ce beau monde enjoué. La folle ambiance de liesse s’est prolongée tard dans la nuit. De l’aveu de nombre de personnes, c’était une journée historique qui restera gravée dans les mémoires, un de ces moments où on effleure la réalité d’un autre monde possible, la possibilité d’une prise pour inverser le cours des choses.

Après la chute du mur de la honte l’été dernier, ce sont les grilles du laboratoire qui sont tombées ce samedi 18 février à Bure. En quelques mois le bastion qui se croyait immuable et intouchable s’est fissuré : suite à 25 ans de lutte qui ont vu des dizaines de milliers d’habitant.e.s de la Meuse et de la Haute-Marne manifester, pétitionner, organiser des campements puis céder progressivement à la résignation et la fatigue, l’espoir aujourd’hui renaît. On s’autorise à croire à nouveau à un autre avenir pour la Meuse et la Haute-Marne que celui d’intestin atomique militarisé.

Les opposant.e.s au projet CIGÉO

www.vmc.camp - contact presse : 07.53.54.07.31 - automedia.bure@riseup..net

facebook Bure à Cuire / twitter ZIRAdiées


Communiqué : ASODEDRA - BURE STOP 55 - BURE ZONE LIBRE - Les HABITANTS VIGILANTS DE GONDRECOURT LE CHATEAU

CIGEO/Bure : Soutien aux manifestants et aux habitants du Bois Lejuc

Depuis 1987, des milliers de personnes partout en France se sont opposées au sinistre projet d’enfouissement des déchets nucléaires. Cette longue lutte a pris de multiples formes, de la résistance très radicale des premières années à la résistance de longue haleine qui s’est ancrée autour de Bure où un hypocrite "laboratoire de recherche" s’est installé.

Depuis 23 ans à Bure, nous nous heurtons au mépris des pouvoirs publics qui refusent de prendre en compte notre opposition légitime, alors que nous sommes représentatifs d’une large majorité de nos concitoyens :
 Pouvoirs publics qui nous prennent pour des personnes incultes et malléables en organisant des pseudo débats publics sans aucune influence sur le déroulement du projet,
 Pouvoirs publics qui organisent un arrosage financier de l’économie locale sans précédent dans notre pays, afin de faire taire les consciences,
 Pouvoirs publics qui permettent à L’Andra de mentir sur le résultat de ses études, de taire les véritables impacts de la méga-poubelle nucléaire, de diffuser sa propagande jusque dans les écoles et de s’accaparer des milliers d’hectares de nos terres...

Face à des années de ce traitement indigne d’une démocratie, il est inévitable que la colère finisse par s’exprimer hors des espaces tolérés par les autorités et autrement qu’avec la fleur aux dents.

Ce samedi 18 février, à l’issue d’une manifestation joyeuse et festive où toutes les générations étaient réunies en soutien à l’occupation de la forêt et en réaction à l’édification du mur de la honte dans le Bois Lejuc, la colère populaire l’a emporté. Et, face à un dispositif policier une fois de plus impressionnant, voire démesuré, ce sont les grilles de "l’écothèque" de l’ANDRA, qui en ont fait les frais. Cette "écothèque", parfait symbole de l’hypocrisie du projet, est une sorte de musée qui prétend "préserver la mémoire de l’environnement ». Unique en France, ce bâtiment est la matérialisation parfaite du mépris dans lequel nous sommes tenus : "ne vous inquiétez pas braves gens, notre projet respecte l’écologie. »

Comprendre cette colère, conséquence directe d’une exaspération légitime, de la part d’habitant-es assimilé-es à de simples cobayes, est essentiel pour les pouvoirs publics car ils en sont responsables, de par leur politique antidémocratique et autoritaire. De plus en plus de gens rejoignent notre lutte avec fierté et détermination. Pour y mettre fin, une seule solution s’impose évidemment : stopper cette politique de mépris et mettre un terme à ce projet insensé, aux risques inacceptables pour l’humanité, comme le souhaite l’immense majorité de la population.

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