Bure : c’est dans ce petit village de la Meuse que l’industrie nucléaire veut enfouir ses déchets les plus dangereux, qui resteront radioactifs pendant des centaines de milliers d’années.
23 juillet 2015 |
Le ton est donné dans les médias ce 23 juillet : France Inter s’interroge sur "un prochain Sivens dans la Meuse" tandis que France info voit dans Bure le futur "épicentre de la lutte anticapitaliste".. La valse des épouvantails est engagée : on plante des ZAD comme on sème du maïs, en long, en large et surtout de travers.
Une information rapide n’est décidément pas gage de qualité : une fois n’est pas coutume, on noue trois bouts de ficelle ensemble et on ligote l’actualité avec. Un reportage très lacunaire d’une correspondante locale, un mélange d’informations vite et mal glanées sur un moteur de recherche, le tweet d’un député et hop, on tient le buzz du matin.
Alors que personne n’a jamais appelé à une "ZAD" dans la Meuse, on agite le spectre des hordes zadistes qui déferleraient cet été pour occuper les terres comme à Notre-Dame-des-Landes. Chaque réalité est singulière et celle de la Meuse ne date pas d’hier : la contestation n’a pas attendu que le mot zadiste soit inscrit dans le dictionnaire par l’Académie française pour s’ancrer localement. Depuis dix ans une maison de la résistance, achetée et restaurée à Bure par les opposants au projet d’enfouissement nucléaire relaie les initiatives très diverses qui concourent à dénoncer et empêcher le projet CIGÉO. Et les campements de cet été (au nombre de deux, pas trois) viennent s’inscrire dans la continuité de cette dynamique : installés sur un terrain acquis il y a près de dix ans par des sympathisants de la lutte locale, le campement des Amis de la revue Silence (du 20 juillet au 3 août) et celui, anticapitaliste (du 1er au 10 août) du collectif VMC sont pensés comme des moments de rencontre et de renforcement de la lutte locale.
À ces initiatives est spontanément venue s’ajouter celle d’occupation du terrain devant l’ANDRA, par un groupe de musiciens engagés, les BURE Haleurs. Et s’ils proclamment une Zone à protéger par la paix (ZAPP), c’est dans une démarche ironique qui n’aura pas échappée à toutes les personnes présentes. Le meilleur succès de la dérision c’est quand ses interlocuteurs se prennent trop au sérieux. Que les journalistes voient dans nos 7 amis qui campent joyeusement devant les grilles du laboratoire, un nouveau Sivens, la ZAD de demain, nous laisse penser qu’il doit y avoir bien peu de sujets croustillants à se mettre sous la dent en Lorraine en cet été ensoleillé.
Qu’un journaliste, isolément, puisse se laisser aller à quelques approximations dans un format toujours trop étroit pour retranscrire les réalités, on le déplore mais on peut le concevoir. Mais que la presse nationale s’en empare, le répète, l’amplifie et le déforme davantage, c’est à se demander si c’est l’information ou son apparence qui prime. Si nous avions eu autant de contacts téléphoniques ou physiques que nous lisons d’articles qui prétendent nous donner la parole, on s’épargnerait quelques raccourcis et confusions qui frisent la malhonnêteté intellectuelle et journalistique. Il nous semblait pourtant qu’un des fondements du travail d’enquête reposait dans la vérification de ses sources. Notre site internet en est une : il est alimenté quotidiennement en informations et précise nos intentions à travers plusieurs textes. Et si des questions subsistaient après lecture, nous avons mis à disposition un contact téléphonique dédié aux médias.
Dans ces temps où l’information circule à la vitesse d’un tweet, les conséquences d’une mauvaise presse peuvent s’avérer regrettables et difficilement réparables.
L’équipe automedia du campement autogéré qui se déroulera du 1er au 10 août 23 juillet 2015
Note Bene : Notre campement commençant le 1er août, nous sommes joignables par téléphone jusqu’à cette date et ne sommes donc ni présents sur le terrain de Luméville-en-Ornois, ni à la Maison de la Résistance, ni même devant l’ANDRA, auparavant.
vmc@riseup.net
https://www.vmc.camp
Téléphone presse : 07.58.23.08.97
Une information rapide n’est décidément pas gage de qualité : une fois n’est pas coutume, on noue trois bouts de ficelle ensemble et on ligote l’actualité avec. Un reportage très lacunaire d’une correspondante locale, un mélange d’informations vite et mal glanées sur un moteur de recherche, le tweet d’un député et hop, on tient le buzz du matin.
Alors que personne n’a jamais appelé à une "ZAD" dans la Meuse, on agite le spectre des hordes zadistes qui déferleraient cet été pour occuper les terres comme à Notre-Dame-des-Landes. Chaque réalité est singulière et celle de la Meuse ne date pas d’hier : la contestation n’a pas attendu que le mot zadiste soit inscrit dans le dictionnaire par l’Académie française pour s’ancrer localement. Depuis dix ans une maison de la résistance, achetée et restaurée à Bure par les opposants au projet d’enfouissement nucléaire relaie les initiatives très diverses qui concourent à dénoncer et empêcher le projet CIGÉO. Et les campements de cet été (au nombre de deux, pas trois) viennent s’inscrire dans la continuité de cette dynamique : installés sur un terrain acquis il y a près de dix ans par des sympathisants de la lutte locale, le campement des Amis de la revue Silence (du 20 juillet au 3 août) et celui, anticapitaliste (du 1er au 10 août) du collectif VMC sont pensés comme des moments de rencontre et de renforcement de la lutte locale.
À ces initiatives est spontanément venue s’ajouter celle d’occupation du terrain devant l’ANDRA, par un groupe de musiciens engagés, les BURE Haleurs. Et s’ils proclamment une Zone à protéger par la paix (ZAPP), c’est dans une démarche ironique qui n’aura pas échappée à toutes les personnes présentes. Le meilleur succès de la dérision c’est quand ses interlocuteurs se prennent trop au sérieux. Que les journalistes voient dans nos 7 amis qui campent joyeusement devant les grilles du laboratoire, un nouveau Sivens, la ZAD de demain, nous laisse penser qu’il doit y avoir bien peu de sujets croustillants à se mettre sous la dent en Lorraine en cet été ensoleillé.
Qu’un journaliste, isolément, puisse se laisser aller à quelques approximations dans un format toujours trop étroit pour retranscrire les réalités, on le déplore mais on peut le concevoir. Mais que la presse nationale s’en empare, le répète, l’amplifie et le déforme davantage, c’est à se demander si c’est l’information ou son apparence qui prime. Si nous avions eu autant de contacts téléphoniques ou physiques que nous lisons d’articles qui prétendent nous donner la parole, on s’épargnerait quelques raccourcis et confusions qui frisent la malhonnêteté intellectuelle et journalistique. Il nous semblait pourtant qu’un des fondements du travail d’enquête reposait dans la vérification de ses sources. Notre site internet en est une : il est alimenté quotidiennement en informations et précise nos intentions à travers plusieurs textes. Et si des questions subsistaient après lecture, nous avons mis à disposition un contact téléphonique dédié aux médias.
Dans ces temps où l’information circule à la vitesse d’un tweet, les conséquences d’une mauvaise presse peuvent s’avérer regrettables et difficilement réparables.
L’équipe automedia du campement autogéré qui se déroulera du 1er au 10 août 23 juillet 2015
Note Bene : Notre campement commençant le 1er août, nous sommes joignables par téléphone jusqu’à cette date et ne sommes donc ni présents sur le terrain de Luméville-en-Ornois, ni à la Maison de la Résistance, ni même devant l’ANDRA, auparavant.
vmc@riseup.net
https://www.vmc.camp
Téléphone presse : 07.58.23.08.97
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