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Projet Cigéo à Bure : non à l’enfouissement des déchets radioactifs !

Bure : c’est dans ce petit village de la Meuse que l’industrie nucléaire veut enfouir ses déchets les plus dangereux, qui resteront radioactifs pendant des centaines de milliers d’années.


Compte rendu de l’audience des 2 personnes jugées pour "dégradations" et refus de fichage ADN

2 novembre 2016 |




Ne pas se trahir. Ne pas les trahir. Ne pas se laisser faire.

18 octobre 2016, premiers frottements avec la justice. 9h. Le ciel lourd de sens abrite sur la place prison église et tribunal. Le billet n’est pas cher, il est même gratuit pour rentrer dans le palais crème qui abritent ceux et celles qui décident de vos vies. Le petit escalier propret y mène sûrement. Des policiers l’encadrent et nous toisent, insipides grisailles du regard. Leurs postures rigides portent les ruines d’un monde, bien loin enfouies dans leur front plissé. Dans des moments comme celui-ci, cette familiarité des corpulences est toujours gênante : encore une fois nous nous sommes reconnu-es. Nous fréquentons toujours les mêmes endroits, mais pas pour les mêmes raisons. Aucun bonjour, les dents serrées. Il nous faut baisser la tête pour passer la haute porte du tribunal. Des mains distraites plongent dans nos sacs dans l’espoir d’y trouver quelques lames. On ne pleurera pas. Quelques gros marqueurs tout au plus. Un carnet de dessin dont les feuillets resteront collés. Un portique clignote rouge, nous aussi. Un œil amusé sur le portant de prospectus sur papier glacé : il est vide. En souvenir d’une foule en colère qui, sortant du tribunal, enragée du verdict, les envoyaient valser sur le sol froid des couloirs émoussés du pouvoir.

La salle est déjà comble, les oiseaux de mauvais augure sont de sortie, avec leur longue robe noire boursouflée aux épaules et leurs pantalons qui gondolent piteusement en grande pompe. Çà virevolte dans l’air vicié de la justice, pendant qu’au mur des prolétaires crèvent de faim sur une vieille croûte peinte par un illustre inconnu, sûrement un fidèle ami de magistrat à qui l’on n’osa rien refuser.

Les ami-es proches et lointains sont là, le sourire attentif. Les reports s’amoncellent sous le couperet des voix blafardes, un juge visqueux s’épanche sur son pupitre haut perché. Son menton tremble à chaque mouvement de bouche comme un dessert anglais, et ses dents papier de cigarette jauni écrasent sa purée de mots. A sa gauche, un homme boite de conserve à la pupille torve et métallique pointille ses haussements de sourcils inquisiteurs. A sa droite, un petit homme replet, blanc et repassé comme une chemise du dimanche, porte une grosse médaille dorée de vache primée au salon de l’agriculture. Ils sont de hauts, et donc disgracieux.

Le juge lève un œil vers nous à la réception du dossier. L’avocate nous clapote l’épaule pour que l’on s’avance à la barre. Il est juste là, devant, omnipotent et ridicule, et dans nos ventres craquent déjà le bois sec du feu qui n’attend que de prendre. L’idée est pourtant de ne pas s’emporter dans le vent d’étaler leurs vices, l’espace est trop étriqué et la ligne de départ faussée.

« Mademoiselle X ? C’est bien vous ? Daigne adresser l’un de nos maîtres de cérémonie l’air affaissé.

– Hmmm oui. Hochement de tête qui se veut haut vers les moulures auréolées de l’institution.

Monsieur X. C’est vous ?

Sourcils noirs dressés en forêts orageuses.

 Oui.

– Rappel des faits. Vous êtes accusé-es d’avoir dégradé légèrement un bâtiment appartenant à l’Agence Nationale de déchets radioactifs, par ailleurs en très mauvais état. Vous êtes également accusé-es d’avoir refusé de donner vos empreintes ainsi que des photos pour alimenter les fichiers de police. » L’autre assène les questions habituelles pour évaluer le degré de marginalité dont nous sommes capables, testant également notre aisance à voguer sur les instants gênants de la confrontation entre l’institution écrasante et les individus diminués :

« – Est-ce que vous travaillez ? Quelles sont vos ressources ? Vous avez des projets ?

 je ne crois pas que ce soit le lieu et le contexte pour en discuter.

– J’occupe mon temps à une multitude d’activités et de projets non marchands. »

L’autre jubile, ironique :

« – On aura tous noté que vous avez des projets passionnants et enrichissants ! Si je vous demande cela, c’est pour comprendre qui vous êtes. On appelle ça un principe de personnalisation de la peine, c’est un progrès ! la justice jauge votre intégration, quelle est votre personnalité, elle ne juge pas comme un robot ! »

Il poursuit, contrit de plaisir bien qu’asséché comme une crotte oubliée :

« – Alors, qui tenait la bombe, qui tenait l’échelle, je n’sais pas !? vous teniez l’échelle mademoiselle ?

[TA GUEULE AVEC TES MADEMOISELLES malheureux magistrat masculin myso et vermoulu]

 Le travail était également partagé monsieur, ma vocation née n’est pas de tenir des échelles.

 Vous avez été interrompus, qu’est ce que vous vouliez mettre après « ANDRA » ?

 le fait d’avoir été coupé-es dans notre élan nous a fait perdre l’inspiration.

 ah oui, il ne faut jamais couper un artiste dans son inspiration..

 Bon, qu’est ce que vous pensez de tout ça ?

– c’est un peu vaste comme question.

 qu’est ce que vous pensez de votre geste ?

– C’est un peu vexant que notre œuvre soit taxée de dégradation. Je ne vois pas comment nous aurions pu dégrader le bâtiment plus que l’Andra qui l’a acheté pour le détruire.

 Au sujet des empreintes, pourquoi vous avez refusé ?

 je refuse d’apparaître dans un fichier de police. Je suis contre toute forme de stockage, que ce soit des déchets aux empreintes et photos.

– j’ai écrit un texte afin de vous répondre, cela fait quelques lignes.

– Quelques lignes ? Et bien allez-y !

 Le fichier qui regroupe les empreintes digitales de toutes celles et ceux qui se frottent à l’encre indélébile de la répression se servirait du bout de mes doigts pour mesurer, quantifier, tracer, contrôler, suivre, punir, surveiller, enfermer, cloisonner, analyser. Mes mains sont façonnées pour construire, tourner des pages, coudre, sculpter, peindre, caresser, cueillir des fruits, cuisiner.

Politiquement, je refuse d’alimenter un fichier qui dira de moi ce que le monde que je veux combattre veut dire de moi. Je refuse que les sillons de ma peau soit chargés d’une histoire que la prévention du crime m’aura inventée, composée mécaniquement des objets que j’effleurerai quelque part, assemblée par le fil rouge de ce que l’on suppose de moi par ma façon de vivre. Les gens qui me connaissent sur le bout des doigts sont mes ami-es, voilà pourquoi je n’ai pas donné mes empreintes aux gendarmes.

 Merci pour ce poème ! » marmonne enjoué le poisson-juge, se croyant capable de tout réduire en une poêlée de médiocres mots.

La procureur enchaîne, juchée dans sa cage de bois, aride dans sa chair et dans sa bouche :

« – s’il y a un principe important en France, c’est le droit de propriété. La liberté d’expression oui, mais encadrée et limitée. Imaginez monsieur le juge, que vous ayez une maison et que ces jeunes gens viennent tagger vos murs, vous seriez content ? Je me demande quel serait leur discours s’ils étaient victime d’un crime grave requérant ADN. »

Les deux avocates finissent en guacamole fade. L’une sussurant à l’oreille du juge se voit prier d’hausser le ton et pérore de ne pas être dans un théâtre : ah bon ? Elle pleurniche en virevoltant pour que l’Andra, grande prêtresse du harcèlement des locaux meusiens et de l’accaparemment du sol, puisse récupérer quelques sesterces et sa dignité.

L’autre se courbe mollement sous l’effet de la courtoisie. Ses mots ne trépignent même pas sous sa langue, on sent l’ennui poindre et se reflètent dans les mauvaises boiseries. Nous avions pourtant tout prévu, tout prémâché. elle hachure quelques mots sur le fait que l’Andra tenta d’effacer seulement une partie de la fresque « Andra gare à toi, tout est à nous rien est à toi » et laissa le joli dessin, à croire que la sensibilité artistique de l’agence passait avant le droit français.

Le juge tourne mollement la tête dans un bruit de vide d’elles à nous :

« Vous savez ce que c’est des TIG ?

 oui.

 Alors ? Demande t-il avec le mouvement du menton caractéristique de l’instituteur paternaliste qui ordonne la récitation à un enfant.

Je rappelle que c’est un substitut à l’emprisonnement. Il s’agit de travailler de manière non rémunérée dans des associations ou des collectivités pour réparer votre acte. Ce n’est pas le bagne non plus, la France a évolué depuis !

Alors, vous acceptez ? Je rappelle que c’est un substitut à l’emprisonnement ! Insiste l’homme étalé.

 non. »

L’audience est levée. Les bras ballants restent ballants. Le papier de cigarette colle aux doigts. La fumée s’accroche aux cœurs. Retour au nœud du spectacle : les voix sont comme détachées des gorges, le velours rouge du fauteuil se dessine derrière le corps du juge ectoplasmique qui se prononce :

« vous êtes condamnés à verser 400€ d’amende chacun avec sursis, 500€ à l’Andra pour couvrir les frais de justice, et 2 mois de prison avec sursis. »

Coup de marteau sans faucille.

Fin du spectacle.

Ne pas se trahir. Ne pas les trahir. Ne pas se laisser faire.

18 octobre 2016, premiers frottements avec la justice. 9h. Le ciel lourd de sens abrite sur la place prison église et tribunal. Le billet n’est pas cher, il est même gratuit pour rentrer dans le palais crème qui abritent ceux et celles qui décident de vos vies. Le petit escalier propret y mène sûrement. Des policiers l’encadrent et nous toisent, insipides grisailles du regard. Leurs postures rigides portent les ruines d’un monde, bien loin enfouies dans leur front plissé. Dans des moments comme celui-ci, cette familiarité des corpulences est toujours gênante : encore une fois nous nous sommes reconnu-es. Nous fréquentons toujours les mêmes endroits, mais pas pour les mêmes raisons. Aucun bonjour, les dents serrées. Il nous faut baisser la tête pour passer la haute porte du tribunal. Des mains distraites plongent dans nos sacs dans l’espoir d’y trouver quelques lames. On ne pleurera pas. Quelques gros marqueurs tout au plus. Un carnet de dessin dont les feuillets resteront collés. Un portique clignote rouge, nous aussi. Un œil amusé sur le portant de prospectus sur papier glacé : il est vide. En souvenir d’une foule en colère qui, sortant du tribunal, enragée du verdict, les envoyaient valser sur le sol froid des couloirs émoussés du pouvoir.

La salle est déjà comble, les oiseaux de mauvais augure sont de sortie, avec leur longue robe noire boursouflée aux épaules et leurs pantalons qui gondolent piteusement en grande pompe. Çà virevolte dans l’air vicié de la justice, pendant qu’au mur des prolétaires crèvent de faim sur une vieille croûte peinte par un illustre inconnu, sûrement un fidèle ami de magistrat à qui l’on n’osa rien refuser.

Les ami-es proches et lointains sont là, le sourire attentif. Les reports s’amoncellent sous le couperet des voix blafardes, un juge visqueux s’épanche sur son pupitre haut perché. Son menton tremble à chaque mouvement de bouche comme un dessert anglais, et ses dents papier de cigarette jauni écrasent sa purée de mots. A sa gauche, un homme boite de conserve à la pupille torve et métallique pointille ses haussements de sourcils inquisiteurs. A sa droite, un petit homme replet, blanc et repassé comme une chemise du dimanche, porte une grosse médaille dorée de vache primée au salon de l’agriculture. Ils sont de hauts, et donc disgracieux.

Le juge lève un œil vers nous à la réception du dossier. L’avocate nous clapote l’épaule pour que l’on s’avance à la barre. Il est juste là, devant, omnipotent et ridicule, et dans nos ventres craquent déjà le bois sec du feu qui n’attend que de prendre. L’idée est pourtant de ne pas s’emporter dans le vent d’étaler leurs vices, l’espace est trop étriqué et la ligne de départ faussée.

« Mademoiselle X ? C’est bien vous ? Daigne adresser l’un de nos maîtres de cérémonie l’air affaissé.

– Hmmm oui. Hochement de tête qui se veut haut vers les moulures auréolées de l’institution.

Monsieur X. C’est vous ?

Sourcils noirs dressés en forêts orageuses.

 Oui.

– Rappel des faits. Vous êtes accusé-es d’avoir dégradé légèrement un bâtiment appartenant à l’Agence Nationale de déchets radioactifs, par ailleurs en très mauvais état. Vous êtes également accusé-es d’avoir refusé de donner vos empreintes ainsi que des photos pour alimenter les fichiers de police. » L’autre assène les questions habituelles pour évaluer le degré de marginalité dont nous sommes capables, testant également notre aisance à voguer sur les instants gênants de la confrontation entre l’institution écrasante et les individus diminués :

« – Est-ce que vous travaillez ? Quelles sont vos ressources ? Vous avez des projets ?

 je ne crois pas que ce soit le lieu et le contexte pour en discuter.

– J’occupe mon temps à une multitude d’activités et de projets non marchands. »

L’autre jubile, ironique :

« – On aura tous noté que vous avez des projets passionnants et enrichissants ! Si je vous demande cela, c’est pour comprendre qui vous êtes. On appelle ça un principe de personnalisation de la peine, c’est un progrès ! la justice jauge votre intégration, quelle est votre personnalité, elle ne juge pas comme un robot ! »

Il poursuit, contrit de plaisir bien qu’asséché comme une crotte oubliée :

« – Alors, qui tenait la bombe, qui tenait l’échelle, je n’sais pas !? vous teniez l’échelle mademoiselle ?

[TA GUEULE AVEC TES MADEMOISELLES malheureux magistrat masculin myso et vermoulu]

 Le travail était également partagé monsieur, ma vocation née n’est pas de tenir des échelles.

 Vous avez été interrompus, qu’est ce que vous vouliez mettre après « ANDRA » ?

 le fait d’avoir été coupé-es dans notre élan nous a fait perdre l’inspiration.

 ah oui, il ne faut jamais couper un artiste dans son inspiration..

 Bon, qu’est ce que vous pensez de tout ça ?

– c’est un peu vaste comme question.

 qu’est ce que vous pensez de votre geste ?

– C’est un peu vexant que notre œuvre soit taxée de dégradation. Je ne vois pas comment nous aurions pu dégrader le bâtiment plus que l’Andra qui l’a acheté pour le détruire.

 Au sujet des empreintes, pourquoi vous avez refusé ?

 je refuse d’apparaître dans un fichier de police. Je suis contre toute forme de stockage, que ce soit des déchets aux empreintes et photos.

– j’ai écrit un texte afin de vous répondre, cela fait quelques lignes.

– Quelques lignes ? Et bien allez-y !

 Le fichier qui regroupe les empreintes digitales de toutes celles et ceux qui se frottent à l’encre indélébile de la répression se servirait du bout de mes doigts pour mesurer, quantifier, tracer, contrôler, suivre, punir, surveiller, enfermer, cloisonner, analyser. Mes mains sont façonnées pour construire, tourner des pages, coudre, sculpter, peindre, caresser, cueillir des fruits, cuisiner.

Politiquement, je refuse d’alimenter un fichier qui dira de moi ce que le monde que je veux combattre veut dire de moi. Je refuse que les sillons de ma peau soit chargés d’une histoire que la prévention du crime m’aura inventée, composée mécaniquement des objets que j’effleurerai quelque part, assemblée par le fil rouge de ce que l’on suppose de moi par ma façon de vivre. Les gens qui me connaissent sur le bout des doigts sont mes ami-es, voilà pourquoi je n’ai pas donné mes empreintes aux gendarmes.

 Merci pour ce poème ! » marmonne enjoué le poisson-juge, se croyant capable de tout réduire en une poêlée de médiocres mots.

La procureur enchaîne, juchée dans sa cage de bois, aride dans sa chair et dans sa bouche :

« – s’il y a un principe important en France, c’est le droit de propriété. La liberté d’expression oui, mais encadrée et limitée. Imaginez monsieur le juge, que vous ayez une maison et que ces jeunes gens viennent tagger vos murs, vous seriez content ? Je me demande quel serait leur discours s’ils étaient victime d’un crime grave requérant ADN. »

Les deux avocates finissent en guacamole fade. L’une sussurant à l’oreille du juge se voit prier d’hausser le ton et pérore de ne pas être dans un théâtre : ah bon ? Elle pleurniche en virevoltant pour que l’Andra, grande prêtresse du harcèlement des locaux meusiens et de l’accaparemment du sol, puisse récupérer quelques sesterces et sa dignité.

L’autre se courbe mollement sous l’effet de la courtoisie. Ses mots ne trépignent même pas sous sa langue, on sent l’ennui poindre et se reflètent dans les mauvaises boiseries. Nous avions pourtant tout prévu, tout prémâché. elle hachure quelques mots sur le fait que l’Andra tenta d’effacer seulement une partie de la fresque « Andra gare à toi, tout est à nous rien est à toi » et laissa le joli dessin, à croire que la sensibilité artistique de l’agence passait avant le droit français.

Le juge tourne mollement la tête dans un bruit de vide d’elles à nous :

« Vous savez ce que c’est des TIG ?

 oui.

 Alors ? Demande t-il avec le mouvement du menton caractéristique de l’instituteur paternaliste qui ordonne la récitation à un enfant.

Je rappelle que c’est un substitut à l’emprisonnement. Il s’agit de travailler de manière non rémunérée dans des associations ou des collectivités pour réparer votre acte. Ce n’est pas le bagne non plus, la France a évolué depuis !

Alors, vous acceptez ? Je rappelle que c’est un substitut à l’emprisonnement ! Insiste l’homme étalé.

 non. »

L’audience est levée. Les bras ballants restent ballants. Le papier de cigarette colle aux doigts. La fumée s’accroche aux cœurs. Retour au nœud du spectacle : les voix sont comme détachées des gorges, le velours rouge du fauteuil se dessine derrière le corps du juge ectoplasmique qui se prononce :

« vous êtes condamnés à verser 400€ d’amende chacun avec sursis, 500€ à l’Andra pour couvrir les frais de justice, et 2 mois de prison avec sursis. »

Coup de marteau sans faucille.

Fin du spectacle.



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