L’EPR (Réacteur Pressurisé Européen) est souvent présenté comme l’avenir de la filière nucléaire. En réalité, il concentre les principales failles de l’industrie nucléaire. Retards, coûts colossaux, risques en matière de sûreté… Interpellons l’Autorité de sûreté nucléaire pour qu’elle ne valide pas la cuve défectueuse de l’EPR !
2 août 2016 |
Contre l’avis de ses représentants salariés et contre le plus élémentaire bon sens, le conseil d’administration d’EDF a décidé d’enfoncer l’entreprise dans un nouveau bourbier en donnant son feu vert aux projets de réacteurs d’Hinkley Point C. Les démissions de Thomas Piquemal, directeur financier, puis de Gérard Magnin, administrateur, tous deux conscients du désastre qui se profile, auraient pourtant dû amener les autres membres du conseil d’administration à la clairvoyance.
Déjà en quasi-faillite, EDF se prépare donc à reproduire le fiasco technique et financier d’Olkiluoto et Flamanville, animée par l’objectif illusoire de maintenir l’exportation de l’EPR. En pressant pour cette décision, le gouvernement a choisi d’accélérer la chute d’EDF. Alors que l’entreprise est déjà confrontée à des dépenses colossales dans le cadre du "grand carénage" (grands travaux de rafistolage de ses réacteurs vieillissants), où trouvera-t-elle les sommes nécessaires pour financer Hinkley Point C ? Dans les poches des contribuables et des clients d’EDF, qui sont souvent les mêmes personnes, ou encore va-t-elle rogner sur la sûreté des installations en fonctionnement pour grappiller quelques milliards ?
Il est révoltant que les Français soient condamnés à payer pour ces choix suicidaires. Le gouvernement peut se gargariser de ses "avancées" en matière de transition énergétique, celles-ci resteront dérisoires tant que la France continuera de gaspiller des milliards dans l’impasse nucléaire au détriment des économies d’énergie et des énergies renouvelables.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle le gouvernement britannique à refuser cet automne son soutien à Hinkley Point, qui est d’ailleurs bien loin d’être acquis et pourrait être remis en question au vu des débats en Grande-Bretagne, et appelle à amplifier la résistance contre ce projet et tous les chantiers de réacteurs EPR.
Contact presse :
Martial Chateau - 06 45 30 74 66
Interview de Charlotte Mijeon du "Réseau Sortir du nucléaire", Journal de 12h30 de France Culture du 29/07/2016
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