Greenpeace et le Réseau "Sortir du nucléaire" ont saisi le tribunal administratif de Lille le 9 avril 2025 pour qu’un nouveau Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) soit adopté à Gravelines car l’actuel ne prend pas en compte le risque de submersion des terrains d’implantation du CNPE de Gravelines, pourtant situés dans une zone concernée par cet aléa. La question de cette intégration est d’autant plus essentielle qu’un projet de construction de deux réacteurs nucléaires y est en discussion. La question de l’impact de la centrale dans le PPRL se poserait donc encore pendant de nombreuses années.
Le CNPE de Gravelines situé en zone inondable
Gravelines est une commune du département du Nord dans la région Hauts-de-France, en bordure de la mer du Nord sur la côte dʼOpale. C’est sur cette zone côtière exposée au risque de submersion marine quʼa été construite la centrale nucléaire de Gravelines. Elle se situe sur ce quʼon appelle un polder, une terre asséchée artificiellement par un réseau très dense de canaux et protégée par un système d’endiguement.
La commune de Gravelines se situe dans un secteur susceptible d’être affecté par plusieurs modes de submersions spécifiques : la rupture du cordon dunaire du Platier d’Oye, des brèches dans le cordon dunaire de Petit-Fort-Philippe, les digues Taaf et 1925, ainsi que le débordement depuis les berges du chenal de l’Aa.
L’État responsable de réglementer les zones concernées par le risque d’inondation
L’État, responsable de protéger la population lorsqu’elle est confrontée au risque d’inondation, doit édicter un Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) pour les territoires concernés par cet aléa.
Le PPRL est un outil de gestion des risques naturels qui cartographie les risques de submersion marine. Il réglemente également l’urbanisation des zones exposées et définit les actions de prévention individuelles ou collectives.
Les préfets du Nord (Gravelines et Grand-Fort-Philippe) et du Pas-de-Calais (Oye-Plage) sont responsables de la prescription et de l’approbation du PPRL. Ils ont certes validé un plan mais ce dernier n’a pas pris en compte la centrale nucléaire, pourtant implantée au cœur du périmètre du PPRL Gravelines – Oye-Plage.
Ce plan a été soumis à la population dans une enquête publique en 2016. Mais il ne permettait donc pas aux habitant·es de prendre connaissance du risque auquel est exposée la centrale ni de celui qu’elle pourrait générer. Il mentionne spécifiquement que « La centrale de Gravelines n’est pas concernée par l’aléa de submersion marine » (page 54), alors que ce périmètre est identifié comme un secteur particulièrement vulnérable au risque de submersion marine [1].
Au regard de l’importance des risques littoraux, aggravés par le dérèglement climatique, et du risque nucléaire intrinsèque à la centrale, les organisations s’étonnent de cette exclusion. La documentation d’EDF relève elle-même que le risque de submersion marine est « identifié depuis la construction » de la centrale de Gravelines. La mise en place par EDF de barrières de protection autour de la centrale en témoigne directement.
Par ailleurs, nos associations ont aussi relevé que les scénarios sur lesquels se fondent les préfets pour modéliser la hausse du niveau de la mer et le risque de submersion marine sont obsolètes. Ils ne correspondent en effet pas au dernier état des connaissances scientifiques disponibles.
Le plan adopté en 2017 apparaît donc doublement insuffisant.
Greenpeace et le Réseau "Sortir du nucléaire" ont demandé aux préfets du Nord et du Pas-de-Calais de rectifier ces erreurs en décembre 2024. Sans réponse de leur part, les associations ont saisi le tribunal administratif de Lille le 9 avril 2025 pour qu’un nouveau PPRL respectant le cadre juridique applicable soit adopté.
Téléchargez la requête
Requête PPRL TA Lille
Notes
[1] la centrale se situe dans un « territoire à risque important d’inondation » (TRI), au sens de la directive 2007/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2007 relative à l’évaluation et à la gestion des risques d’inondation.
Le CNPE de Gravelines situé en zone inondable
Gravelines est une commune du département du Nord dans la région Hauts-de-France, en bordure de la mer du Nord sur la côte dʼOpale. C’est sur cette zone côtière exposée au risque de submersion marine quʼa été construite la centrale nucléaire de Gravelines. Elle se situe sur ce quʼon appelle un polder, une terre asséchée artificiellement par un réseau très dense de canaux et protégée par un système d’endiguement.
La commune de Gravelines se situe dans un secteur susceptible d’être affecté par plusieurs modes de submersions spécifiques : la rupture du cordon dunaire du Platier d’Oye, des brèches dans le cordon dunaire de Petit-Fort-Philippe, les digues Taaf et 1925, ainsi que le débordement depuis les berges du chenal de l’Aa.
L’État responsable de réglementer les zones concernées par le risque d’inondation
L’État, responsable de protéger la population lorsqu’elle est confrontée au risque d’inondation, doit édicter un Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) pour les territoires concernés par cet aléa.
Le PPRL est un outil de gestion des risques naturels qui cartographie les risques de submersion marine. Il réglemente également l’urbanisation des zones exposées et définit les actions de prévention individuelles ou collectives.
Les préfets du Nord (Gravelines et Grand-Fort-Philippe) et du Pas-de-Calais (Oye-Plage) sont responsables de la prescription et de l’approbation du PPRL. Ils ont certes validé un plan mais ce dernier n’a pas pris en compte la centrale nucléaire, pourtant implantée au cœur du périmètre du PPRL Gravelines – Oye-Plage.
Ce plan a été soumis à la population dans une enquête publique en 2016. Mais il ne permettait donc pas aux habitant·es de prendre connaissance du risque auquel est exposée la centrale ni de celui qu’elle pourrait générer. Il mentionne spécifiquement que « La centrale de Gravelines n’est pas concernée par l’aléa de submersion marine » (page 54), alors que ce périmètre est identifié comme un secteur particulièrement vulnérable au risque de submersion marine [1].
Au regard de l’importance des risques littoraux, aggravés par le dérèglement climatique, et du risque nucléaire intrinsèque à la centrale, les organisations s’étonnent de cette exclusion. La documentation d’EDF relève elle-même que le risque de submersion marine est « identifié depuis la construction » de la centrale de Gravelines. La mise en place par EDF de barrières de protection autour de la centrale en témoigne directement.
Par ailleurs, nos associations ont aussi relevé que les scénarios sur lesquels se fondent les préfets pour modéliser la hausse du niveau de la mer et le risque de submersion marine sont obsolètes. Ils ne correspondent en effet pas au dernier état des connaissances scientifiques disponibles.
Le plan adopté en 2017 apparaît donc doublement insuffisant.
Greenpeace et le Réseau "Sortir du nucléaire" ont demandé aux préfets du Nord et du Pas-de-Calais de rectifier ces erreurs en décembre 2024. Sans réponse de leur part, les associations ont saisi le tribunal administratif de Lille le 9 avril 2025 pour qu’un nouveau PPRL respectant le cadre juridique applicable soit adopté.
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