Avec sa campagne publicitaire de recrutement, Orano cherche à donner au nucléaire une image écolo, jeune et féministe, qui reste bien éloigné de la réalité malheureusement. Les risques associés au nucléaire sont bien évidemment occultés : risques d’accident, mais aussi risques de pollutions, risques pour les travailleurs, risques pour les générations futures avec l’insoluble question des déchets radioactifs, risques financiers pour l’État et le contribuable, risques démocratiques pour les populations rarement associées aux projets de nouveaux chantiers…
Faut-il rappeler qu’Orano ne vend pas des savons ou des aspirateurs et que l’entreprise détient le monopole français d’une des industries les plus dangereuses au monde ?
« Surprenez-vous, rejoignez nous », la nouvelle campagne de publicité mensongère d’Orano
Vu dans les journaux et sur les réseaux sociaux, les publicités contestées s’inscrivent dans une vaste campagne de recrutement lancée par le groupe Orano. Elles sont intitulées « Surprenez-vous, rejoignez-nous ! » et font la promotion de l’entreprise en valorisant le produit qu’elle fournit : l’énergie nucléaire.
Encore une fois Orano cherche à nous convaincre que le nucléaire est une source d’énergie respectueuse du climat et de l’environnement.
Un graphisme édulcoré pour camoufler les dessous d’une industrie polluante et dangereuse
En prenant la forme de bandes dessinées aux couleurs sucrées, ces publicités banalisent dangereusement le recours à l’énergie nucléaire.
La première publicité axe son argumentaire sur le faible impact carbone du nucléaire. L’uranium U235, l’isotope fissible de l’uranium qui est utilisé comme combustible nucléaire, est présenté comme un « caillou » massif et musculeux, ayant la force de lutter contre le dérèglement climatique. La publicité minimise le danger inhérent au procédé nucléaire en représentant le combustible comme un élément naturel. Il est bon de rappeler que « ce caillou », à l’état naturel, est en réalité un métal lourd radioactif qui nécessite la mise en place de diverses protections au moment de son extraction. L’extraction de l’uranium expose les travailleurs et la population environnante aux poussières radioactives issues des sites, usines et entreposages de résidus. Par ailleurs, le combustible nucléaire final doit subir de nombreuses transformations chimiques et ne peut plus vraiment être considéré comme un élément naturel.
La deuxième publicité présente le nucléaire comme une industrie à la pointe de l’économie circulaire grâce à son incroyable capacité de valorisation des matières radioactives. La publicité affirme en effet qu’Orano est capable de recycler 96 % des matières recyclables d’un combustible usé. C’est à se demander pourquoi 99% des matières issues d’un combustible usé ne font l’objet d’aucune réutilisation aujourd’hui. La plainte dénonce une “violation des règles de déontologie publicitaire”. Retraiter ne signifie pas recycler. Dans les faits, selon un rapport du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire, seulement 1% du combustible usé est ré-utilisé. [1]. Ce n’est pas tout, le Jury de déontologie publicitaire a déjà eu l’occasion de se positionner sur une publicité similaire. Le 4 mai 2020, il a donné raison aux associations Greenpeace et Réseau "Sortir du nucléaire" et a considéré que : "selon les éléments produits au dossier, le recyclage effectif ne porte que sur environ 1% des combustibles nucléaires usés, la possibilité de recyclage des déchets nucléaires faisant encore l’objet de recherches qui n’ont pas abouti à ce jour".
Ces petits dessins prétendent-ils faire oublier que le nucléaire, loin de constituer un allié dans la lutte pour la protection de l’environnement, est en réalité un poids pour la France ?
Vieillissement des réacteurs, découverte de nouvelles anomalies, impossible gestion des déchets : la situation réelle n’est pas plaisante, loin de là. Les pollutions et les risques d’incidents s’accentuent à mesure que les centrales vieillissent.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" a donc décidé de déposer une plainte auprès du Jury de Déontologie Publicitaire pour faire reconnaître le droit de chacun à la juste information.
Le Jury a examiné cette plainte lors d’une audience en visio le 1er avril 2022.
Si pour lui, la première publicité d’Orano « ne méconnaît pas les règles déontologiques », il a, en revanche, épinglé la seconde publicité qui vante les mérites d’un soi-disant recyclage du combustible à 96%.
« Sur ces 96 %, 1 % correspond au plutonium effectivement retraité sur le site de Melox de l’entreprise et réutilisé pour produire le combustible dénommé Mox, et 95 %, qualifiés d’« uranium de retraitement » (URT), sont entreposés sur un site dans la Drôme dans l’attente de leur éventuelle valorisation », pointe le Jury. Il ajoute « qu’Orano ne dispose pas, à l’heure actuelle, des moyens techniques de réutiliser les URT » et que « seuls des opérateurs étrangers, en particulier russes, sont en capacité de procéder à ces opérations d’amont nécessaires au recyclage ».
« Une telle approximation, qui aurait pu être aisément levée en précisant que seul 1 % du combustible usé est effectivement réutilisé à l’heure actuelle, est de nature à induire en erreur le public sur la réalité de l’ampleur du recyclage nucléaire auquel procède l’annonceur », conclut, par conséquent, le JDP.
Cette affaire a mis l’accent sur les liens de dépendance extrêmement problématiques de l’industrie nucléaire française avec la Russie, seul pays à posséder une usine de retraitement de l’URT.
Suite à l’avis du JDP, nous avons saisi le procureur de Nanterre pour pratique commerciale trompeuse le 15 décembre 2022.
Téléchargez la plainte auprès du Parquet de Nanterre
« Surprenez-vous, rejoignez nous », la nouvelle campagne de publicité mensongère d’Orano
Vu dans les journaux et sur les réseaux sociaux, les publicités contestées s’inscrivent dans une vaste campagne de recrutement lancée par le groupe Orano. Elles sont intitulées « Surprenez-vous, rejoignez-nous ! » et font la promotion de l’entreprise en valorisant le produit qu’elle fournit : l’énergie nucléaire.
Encore une fois Orano cherche à nous convaincre que le nucléaire est une source d’énergie respectueuse du climat et de l’environnement.
Un graphisme édulcoré pour camoufler les dessous d’une industrie polluante et dangereuse
En prenant la forme de bandes dessinées aux couleurs sucrées, ces publicités banalisent dangereusement le recours à l’énergie nucléaire.
La première publicité axe son argumentaire sur le faible impact carbone du nucléaire. L’uranium U235, l’isotope fissible de l’uranium qui est utilisé comme combustible nucléaire, est présenté comme un « caillou » massif et musculeux, ayant la force de lutter contre le dérèglement climatique. La publicité minimise le danger inhérent au procédé nucléaire en représentant le combustible comme un élément naturel. Il est bon de rappeler que « ce caillou », à l’état naturel, est en réalité un métal lourd radioactif qui nécessite la mise en place de diverses protections au moment de son extraction. L’extraction de l’uranium expose les travailleurs et la population environnante aux poussières radioactives issues des sites, usines et entreposages de résidus. Par ailleurs, le combustible nucléaire final doit subir de nombreuses transformations chimiques et ne peut plus vraiment être considéré comme un élément naturel.
La deuxième publicité présente le nucléaire comme une industrie à la pointe de l’économie circulaire grâce à son incroyable capacité de valorisation des matières radioactives. La publicité affirme en effet qu’Orano est capable de recycler 96 % des matières recyclables d’un combustible usé. C’est à se demander pourquoi 99% des matières issues d’un combustible usé ne font l’objet d’aucune réutilisation aujourd’hui. La plainte dénonce une “violation des règles de déontologie publicitaire”. Retraiter ne signifie pas recycler. Dans les faits, selon un rapport du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire, seulement 1% du combustible usé est ré-utilisé. [1]. Ce n’est pas tout, le Jury de déontologie publicitaire a déjà eu l’occasion de se positionner sur une publicité similaire. Le 4 mai 2020, il a donné raison aux associations Greenpeace et Réseau "Sortir du nucléaire" et a considéré que : "selon les éléments produits au dossier, le recyclage effectif ne porte que sur environ 1% des combustibles nucléaires usés, la possibilité de recyclage des déchets nucléaires faisant encore l’objet de recherches qui n’ont pas abouti à ce jour".
Ces petits dessins prétendent-ils faire oublier que le nucléaire, loin de constituer un allié dans la lutte pour la protection de l’environnement, est en réalité un poids pour la France ?
Vieillissement des réacteurs, découverte de nouvelles anomalies, impossible gestion des déchets : la situation réelle n’est pas plaisante, loin de là. Les pollutions et les risques d’incidents s’accentuent à mesure que les centrales vieillissent.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" a donc décidé de déposer une plainte auprès du Jury de Déontologie Publicitaire pour faire reconnaître le droit de chacun à la juste information.
Le Jury a examiné cette plainte lors d’une audience en visio le 1er avril 2022.
Si pour lui, la première publicité d’Orano « ne méconnaît pas les règles déontologiques », il a, en revanche, épinglé la seconde publicité qui vante les mérites d’un soi-disant recyclage du combustible à 96%.
« Sur ces 96 %, 1 % correspond au plutonium effectivement retraité sur le site de Melox de l’entreprise et réutilisé pour produire le combustible dénommé Mox, et 95 %, qualifiés d’« uranium de retraitement » (URT), sont entreposés sur un site dans la Drôme dans l’attente de leur éventuelle valorisation », pointe le Jury. Il ajoute « qu’Orano ne dispose pas, à l’heure actuelle, des moyens techniques de réutiliser les URT » et que « seuls des opérateurs étrangers, en particulier russes, sont en capacité de procéder à ces opérations d’amont nécessaires au recyclage ».
« Une telle approximation, qui aurait pu être aisément levée en précisant que seul 1 % du combustible usé est effectivement réutilisé à l’heure actuelle, est de nature à induire en erreur le public sur la réalité de l’ampleur du recyclage nucléaire auquel procède l’annonceur », conclut, par conséquent, le JDP.
Cette affaire a mis l’accent sur les liens de dépendance extrêmement problématiques de l’industrie nucléaire française avec la Russie, seul pays à posséder une usine de retraitement de l’URT.
Suite à l’avis du JDP, nous avons saisi le procureur de Nanterre pour pratique commerciale trompeuse le 15 décembre 2022.
Téléchargez la plainte auprès du Parquet de Nanterre
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