27 novembre 2023
Sur le site Orano du Tricastin (Rhône-Alpes), des transports de déchets nucléaires sont fréquents. Mais l’industriel semble avoir des difficultés à contrôler la radioactivité des colis qu’il expédie. Communication sibylline sur un incident survenu ... on ne sait pas quand.
Crédit photo : André Paris
Avec un communiqué aussi laconique que celui publié par Orano le 27 novembre 2023, difficile de comprendre l’incident qui s’est produit sur son site du Tricastin. Des déchets nucléaires ("matières uranifère"), issus du démantèlement d’un "atelier historique", ont été expédiés vers une installation d’entreposage, sans que les contrôles obligatoires de mesure de radioactivité ne soient effectués correctement ("réalisés dans des conditions non prévues dans le référentiel de l’installation pour ce type d’opération").
Une fois passée la phase de nécessaire traduction du langage lissé utilisé par l’exploitant nucléaire, on ne peut que constater que l’essentiel des faits, les circonstances et les enjeux de l’incident sont littéralement absents de son communiqué "d’information du public".
Que contenait ces colis de déchets nucléaires ? Quand le transport a-t-il eu lieu ? Où allait le convoi radioactif ? Qu’est-ce qui n’a pas été vérifié ? Pourquoi la procédure réglementaire n’a pas été appliquée ? Comment s’en est-on rendu compte ? On ne sait pas. À dire vrai, avec le communiqué d’Orano, on ne sait rien. L’industriel spécialiste du combustible et des déchets nucléaires ne précise même pas la date de l’incident. Tout ce qu’on sait, c’est que les faits ont été déclarés à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) le 27 novembre 2023. Quand les problèmes surviennent et qu’il est pris en défaut sur le cœur de son soit-disant savoir-faire, Orano sait parfaitement à la fois communiquer et se taire.
L.B.
Communiqué
Non-respect d’un référentiel d’exploitation lors d’une opération de contrôle
27/11/2023
Dans le cadre des activités de démantèlement d’un atelier historique du site, des opérations de contrôle sur des colis sont réalisées avant tout transfert de matières uranifères vers une installation d’entreposage adaptée.
Lors de la préparation d’une expédition d’un colis, des contrôles radiologiques complémentaires ont été réalisés dans des conditions non prévues dans le référentiel de l’installation pour ce type d’opération.
Dès la détection de cet écart lié à un non-respect des règles applicables pour ce type de contrôle, une information et une déclaration ont été réalisées auprès de l’Autorité de sûreté suivies d’une étude détaillée qui a été transmise par l’exploitant le 27 novembre 2023.
A l’issue de l’analyse de l’exploitant, l’Autorité de sûreté a validé le classement de cet écart, sans conséquence sur le personnel et l’environnement, au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale de classement des événements nucléaires) qui en compte 7.