Surveillance citoyenne des installations nucléaires
Appel de scientifiques contre un nouveau programme nucléaire
Publié le 9 juin 2023
Le 11 Février 1975 dans les colonnes du Monde, 400 scientifiques invitaient la population française à refuser l’installation des centrales nucléaires « tant qu’elle n’aura pas une claire conscience des risques et des conséquences ». Rappelant le caractère potentiellement effroyable d’un accident nucléaire, ils constataient que « le problème des déchets est traité avec légèreté », et que : « systématiquement, on minimise les risques, on cache les conséquences possibles, on rassure ».
La pertinence de cet appel, qui pourrait être repris quasiment mot pour mot aujourd’hui, a été largement confirmée dans les dernières décennies :
Présentés à l’époque comme impossibles, les accidents graves ou majeurs se sont multipliés, entraînant des rejets massifs de matières radioactives. Ils ont touché aussi bien des cœurs de réacteurs (Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima) que des dépôts de déchets radioactifs ou des usines de combustible (Mayak, Tokaimura, WIPP, Asse).
De vastes zones géographiques ont été ainsi rendues toxiques pour tous les êtres vivants et les irradiations et les contaminations radioactives continuent de faire de nombreuses victimes, y compris autour des installations en fonctionnement « normal ».
L’industrie du nucléaire a officiellement accumulé en France plus de 2 millions de tonnes de déchets radioactifs, dont 200 000 tonnes dangereuses sur de longues périodes, un volume très sous estimé qui ne comptabilise ni les stériles et déchets miniers abandonnés à l’étranger, ni les « matières » destinées à un hypothétique réemploi (combustibles usés, uranium appauvri, uranium de retraitement…).
Le démantèlement et la dépollution des sites déjà contaminés sont à peine engagés, s’annoncent excessivement longs et coûteux, et vont encore aggraver le bilan des déchets.
Force est de constater qu’après un demi-siècle de développement industriel, nous ne maîtrisons toujours pas les dangers de l’atome, et n’avons fait que repousser des problèmes annoncés de longue date.
Pourtant, hors de tout débat démocratique, et sans avoir procédé à un réel bilan des choix passés et des options qui s’offrent aujourd’hui, nos gouvernants s’apprêtent à relancer un nouveau programme électronucléaire. Sous prétexte d’urgence climatique, et sur la base d’arguments tronqués, simplistes, voire lourdement erronés, des lobbyistes disposant d’importants relais médiatiques s’emploient à organiser l’amnésie.
Rappelons que, pour stocker une fraction seulement des déchets les plus dangereux produits à ce jour en France, déchets qui selon certains « tiendraient dans une piscine olympique », on s’apprête à creuser 300 km de galeries sous un site de 250 km2, pour un coût provisoirement estimé entre 25 et 35 milliards d’euros, et ce sans certitude sur la durabilité de ce stockage aux échelles géologiques requises, de l’ordre d’au moins 100 000 ans.
Rappelons que les conséquences d’accidents majeurs tels que Tchernobyl et Fukushima ne peuvent se réduire à un petit nombre de morts « officiels ». Le fait qu’un bilan sanitaire et économique sérieux du drame de Tchernobyl ne soit toujours pas établi devrait interpeller tout esprit scientifique. Un large éventail de morbidités affecte les habitants des territoires contaminés : conditions de vie dégradées, paupérisation et stigmatisation seront leur lot pour des siècles.
Deux faits majeurs de notre actualité devraient plus que jamais nous alerter : le dérèglement climatique qui s’accélère, et la guerre en Ukraine. La raréfaction de l’eau douce et la réduction du débit des fleuves liés à une sécheresse bientôt chronique en France, tout autant que les risques de submersion des zones côtières dûs à l’élévation du niveau des océans et à la multiplication d’évènements climatiques extrêmes vont rendre très problématique l’exploitation des installations nucléaires. Miser sur de nouveaux réacteurs dont le premier serait au mieux mis en service en 2037 ne permettra en rien de réduire dès aujourd’hui et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, comme l’urgence climatique l’exige. Par ailleurs, au-delà des horreurs de la guerre, la vulnérabilité de la centrale de Zaporijia menace l’Europe entière. Dans un tel contexte d’instabilité géopolitique, comment allons nous garantir la paix éternelle requise par le nucléaire ?
Dans l’immédiat, l’effort industriel et financier que représenterait ce nouveau programme détournerait pour longtemps les moyens nécessaires pour affronter les défis conjugués de la crise climatique, de l’effondrement du vivant, des pollutions généralisées et de l’épuisement des ressources. Le système électronucléaire est au contraire indissociable d’un modèle économique basé sur le productivisme et le gaspillage, qui doit prioritairement être revu.
Aujourd’hui, toute critique de la technologie nucléaire, soumise au double secret industriel et militaire, est devenue extrêmement difficile au sein des écoles, laboratoires et instituts qui lui sont liés. Mais les sciences de l’ingénieur n’ont le monopole ni du savoir ni de la légitimité pour décider de notre avenir. Les sciences de la terre et du vivant, de la santé, les sciences sociales et économiques, les humanités et les lettres produisent des enquêtes, des analyses et des contre-récits sans lesquels nous ne saurions rien aujourd’hui des véritables conséquences de l’atome sur les sociétés, les milieux de vie et les populations, humaines et autres qu’humaines.
C’est pourquoi nous, femmes et hommes scientifiques, médecins, enseignants, ingénieurs, universitaires et chercheurs lançons cet appel à refuser tout nouveau programme nucléaire. A un choix imposé qui engagerait notre avenir sur le très long terme, nous opposons la nécessité d’élaborer démocratiquement et de manière décentralisée, à partir des territoires et des besoins, des propositions de rupture pour des politiques de sobriété, de transition énergétique, et de justice écologique.
Télécharger l’appel en format pdf :
« Appel de scientifiques contre un nouveau programme nucléaire »
Jean ADAM, Ingénieur Tassadit AMGHAR, Maitresse de Conférences en Informatique Marie AUGENDRE, Geographe. Université de Lyon 2 Geneviève AZAM, Enseignante-Chercheur honoraire, Économiste Igor BABOU, Enseignant-chercheur à l’Université de Paris en Sciences de l’information et de la communication Laure BARTHÉLEMY, Docteure en Psychologie environnementale et sociale, Chargée de recherches et de surveillance citoyenne des installations nucléaires Abraham BEHAR, Médecin honoraire des hôpitaux de Paris. Président de l’Association des médecins français pour la prévention de la guerre nucléaire Domi BERNARD, Maitre de Conférences, Physique Yves BERTRAN ALVAREZ, Docteur en géologie Guillaume BLAVETTE , Enseignant diplômé de troisième cycle, membre de FNE et du GSIEN Marie BONNIN, Enseignant-chercheur en génie des procédés et de l’environnement Anne-Marie BONNISSEAU, Professeure en Sciences Physiques Bertile BOUCARD, professeure de microbiologie retraitée Philippe BOURSIER, Professeur de sciences économiques et sociales Pauline BOYER, Docteur en pharmacie et ingénierie des installations chimiques, diplômée personne compétente en radioprotection Jean-Marie BROM, directeur de recherches émérite en physique des particules au CNRS Xavier BROUT, enseignant physique chimie Jean BRÉHÉRET, Dr ès Sciences Géologie Professeur émérite Claude CALAME, Directeur d’études EHESS , Paris, historien, anthropologue
Thierry CANALS, Georges CANIAC, Spécialiste en Radioprotection : Centre Esssais du Pacifique- Médecine Nucléaire- CERN Francis CHATEAURAYNAUD, sociologue, Directeur de recherche à l’EHESS, Directeur du Groupe de sociologie pragmatique et réflexive Boris CHENAUD, Enseignent chercheur en physique quantique, Université Montpellier Gildas CHERBONNIER, Ingénieur en génie électrique, responsable du parcours Électricité et Maitrise de l’Énergie de l’IUT d’Angers-Cholet Aurélien Gabriel COHEN, Chercheur en géographie environnementale et en philosophie des sciences Annie COLLOMBET, Professeure de mathématiques retraitée Jean-Paul COSTE, Physicien Universitaire (Maître de Conférences, retraité) Bernard COTTIER, Enseignant en électrotechnique et énergies renouvelables, agrégé de Sciences physiques Romain COUILLET, Professeur des Universités, Chercheur transdisciplinaire. Valérie D’ACREMONT, Médecin, prof universitaire de santé globale Jean-Marie DARBON, DR INSERM retraité Thierry de LAROCHELAMBERT, Physicien énergéticien, chercheur émérite département énergie de l’Institut FEMTO-ST Raoul de SAINT-VENANT, Polytechnicien (1973), conseil en stratégie Anne DELABALLE, anthropologue, direction UGA Design Factory Marc DELEPOUVE, Mathématicien CNAM Marc DENIS, Docteur Physique atomique et moléculaire , GSIEN Lucien DESCHARMES, cadre industrie Adrien DICKELÉ, Professeur agrégé de physique-chimie option physique Jean-Marie DOLLAT, Retraité ingénieur de l’industrie chimique Jean-Marc DOLLET, Medecin Philippe ENCLOS, Maître de conférences en droit privé, retraité, université de Lille Jean-Pierre ESCOFIER, Maître de conférences mathématiques Jacques FERRAT, Universitaire retraité Pierre FETET, archéologue Karin FISHER, Professeure des Universités, Orléans Antoine FORT, Ingénieur Michèle FOUCHÉ, ancienne chimiste retraitée Anny FRADIN, Docteure en Biologie Franck GAUDICHAUD, Historien, Professeur des universités, Université Toulouse Jean Jaurès François GHINET, Ingénieur CERN, retraité. Jean-Christophe GIMEL, Chercheur Gaël GINOT, Physicien Jean-Luc GODET, Maître de conférences de physique émérite Massimo GRANATA, Docteur – Ingénieur de Recherches CNRS Jean GUENOT, technicien en electronique et en automatisme industriel / infirmier éducation nationale Joël GUERRY, Ingénieur du Centre d’Etudes Supérieures des Techniques Industrielles (CESTI), docteur-ingénieur en Energie et Pollution (Paris VII) Bernard GUIBERT, Polytechnicien, Docteur en économie, Statisticien, Retraité Pouny GUILLE, Médecin Marie-Elise HANNE, Médecin biologiste honoraire Jean-Marie HARRIBEY, Economiste, Université de Bordeaux Aline HIBON , Enseignante Retraitée Stéphane HIS, HEC, UTC, Université d’Orsay, consultant indépendant Sophie HOUDART, Ethnologie et sociologie comparative. Directrice de recherche CNRS Sylvain HOUPERT, Docteur en sciences de l’ingénieur, thèse CNRS Christian JAUTROU, médecin retraité Paul JOBIN, Sociologue, Institute of Sociology, Academia Sinica Elise JULIEN, Maîtresse de conférences, Sciences Po Lille Michel LABROUSSE, Arts et Métiers, ex-ingénieur CEA et consultant en maîtrise de l’énergie, retraité Jean-Paul LACOTE, Vice-président de l’ANCCLI Meriem LALIDJI, Master – Enseignante Biotechnologies Bernard LAPONCHE, Polytechnicien, physicien nucléaire Hubert LE BOZEC, Dr sciences physiques, DR CNRS retraité Alain LE COMTE, Maître de Conférences en Physique Joëlle LE MAREC, Professeure, Museum d’histoire naturelle de Paris Yves LENOIR, Ingénieur de recherche à l’Ecole des Mines de Paris (1971-2010) Marianne LIGOU, maitre de conférence retraitée Alain LIPIETZ, Economiste Hervé LOQUAIS, Ingénieur Arts et Métiers, professeur certifié de mathématiques Philippe LÉVY, Professeur des Universités Praticien Hospitalier Jean-Luc MABILLON, médecin Jean MALIFAUD, Maitre de conférence mathématiques Mathieu MANGEOT, Enseignant-chercheur en sciences de la soutenabilité Philippe MARMOTTANT, Physicien, CNRS et Univ. Grenoble Alpes André MARQUET, Ingénieur, chercheur à EDF, Etudes et Recherches, retraité Gustave MASSIAH, Ingénieur, économiste, ancien professeur à l’École nationale supérieure d’architecture Jean-Philippe MELCHIOR, MCF HDR en sociologie, Le Mans Université Jeanne MERMET, Ingénieure Polytechnicienne Philippe MUSSI, Chargé de recherche Inria (retraité) Fabienne MÉROLA, Biophysicienne, directrice recherche CNRS Emmanuel NEGRO, Dr, physicien, chercheur ENR et transition énergétique Nhan NGUYEN KHAC, Ancien Professeur a l’Institut National Polytechnique de Grenoble Gérard PAGET, Ingénieur de recherche INRIA retraité. Philippe PELLETIER, Geographe. Université de Lyon 2 Evelyne PERRIN, économiste directrice de recherches retraitée du PUCA, Ministère de l’Equipement Roland PFEFFERKORN, professeur émérite de sociologie, université de Strasbourg Jean-Luc POITOUX, Ingénieur INSA Lyon Génie électrique Jacques PRADES, Economiste Yves RENAUD, GSIEN / Gazette Nucléaire, CUEPE Uni de Genève Claire REVOL, Docteure en philosophie, maîtresse de conférence à l’Université Grenoble-Alpes Thierry RIBAULT, chercheur au CNRS Université de Lille Jean-Michel RISSE, Expert en sûreté HP/BP Sara RODRIGUES MILHAO, Médecin généraliste Jacques ROTURIER, Docteur ès sciences physiques, professeur des universités, retraité Erica SANDFORD, Hydrogéologue Raymond SENÉ, Physicien nucléaire CNRS, cofondateur GSIEN Kurumi SUGITA, socio-anthropologue, chercheuse retraitée de CNRS Geneviève TEIL, Sociologue INRA Jacques TERRACHER, Officier mécanicien navigant de l’aviation civile, retraité Jacques TESTART, Biologiste Tristan URTIZBEREA, Ingénieur François VALLET, Ingénieur en génie climatique, énergétique et environnement Philippe VERDIER, sociologue et urbaniste (retraité) Aurélie VILLARD , Enseignante SII Alain ZANARDO, Ingénieur Jean Claude ZERBIB, Ingénieur en radioprotection (retraité) ...
La pertinence de cet appel, qui pourrait être repris quasiment mot pour mot aujourd’hui, a été largement confirmée dans les dernières décennies :
Présentés à l’époque comme impossibles, les accidents graves ou majeurs se sont multipliés, entraînant des rejets massifs de matières radioactives. Ils ont touché aussi bien des cœurs de réacteurs (Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima) que des dépôts de déchets radioactifs ou des usines de combustible (Mayak, Tokaimura, WIPP, Asse).
De vastes zones géographiques ont été ainsi rendues toxiques pour tous les êtres vivants et les irradiations et les contaminations radioactives continuent de faire de nombreuses victimes, y compris autour des installations en fonctionnement « normal ».
L’industrie du nucléaire a officiellement accumulé en France plus de 2 millions de tonnes de déchets radioactifs, dont 200 000 tonnes dangereuses sur de longues périodes, un volume très sous estimé qui ne comptabilise ni les stériles et déchets miniers abandonnés à l’étranger, ni les « matières » destinées à un hypothétique réemploi (combustibles usés, uranium appauvri, uranium de retraitement…).
Le démantèlement et la dépollution des sites déjà contaminés sont à peine engagés, s’annoncent excessivement longs et coûteux, et vont encore aggraver le bilan des déchets.
Force est de constater qu’après un demi-siècle de développement industriel, nous ne maîtrisons toujours pas les dangers de l’atome, et n’avons fait que repousser des problèmes annoncés de longue date.
Pourtant, hors de tout débat démocratique, et sans avoir procédé à un réel bilan des choix passés et des options qui s’offrent aujourd’hui, nos gouvernants s’apprêtent à relancer un nouveau programme électronucléaire. Sous prétexte d’urgence climatique, et sur la base d’arguments tronqués, simplistes, voire lourdement erronés, des lobbyistes disposant d’importants relais médiatiques s’emploient à organiser l’amnésie.
Rappelons que, pour stocker une fraction seulement des déchets les plus dangereux produits à ce jour en France, déchets qui selon certains « tiendraient dans une piscine olympique », on s’apprête à creuser 300 km de galeries sous un site de 250 km2, pour un coût provisoirement estimé entre 25 et 35 milliards d’euros, et ce sans certitude sur la durabilité de ce stockage aux échelles géologiques requises, de l’ordre d’au moins 100 000 ans.
Rappelons que les conséquences d’accidents majeurs tels que Tchernobyl et Fukushima ne peuvent se réduire à un petit nombre de morts « officiels ». Le fait qu’un bilan sanitaire et économique sérieux du drame de Tchernobyl ne soit toujours pas établi devrait interpeller tout esprit scientifique. Un large éventail de morbidités affecte les habitants des territoires contaminés : conditions de vie dégradées, paupérisation et stigmatisation seront leur lot pour des siècles.
Deux faits majeurs de notre actualité devraient plus que jamais nous alerter : le dérèglement climatique qui s’accélère, et la guerre en Ukraine. La raréfaction de l’eau douce et la réduction du débit des fleuves liés à une sécheresse bientôt chronique en France, tout autant que les risques de submersion des zones côtières dûs à l’élévation du niveau des océans et à la multiplication d’évènements climatiques extrêmes vont rendre très problématique l’exploitation des installations nucléaires. Miser sur de nouveaux réacteurs dont le premier serait au mieux mis en service en 2037 ne permettra en rien de réduire dès aujourd’hui et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, comme l’urgence climatique l’exige. Par ailleurs, au-delà des horreurs de la guerre, la vulnérabilité de la centrale de Zaporijia menace l’Europe entière. Dans un tel contexte d’instabilité géopolitique, comment allons nous garantir la paix éternelle requise par le nucléaire ?
Dans l’immédiat, l’effort industriel et financier que représenterait ce nouveau programme détournerait pour longtemps les moyens nécessaires pour affronter les défis conjugués de la crise climatique, de l’effondrement du vivant, des pollutions généralisées et de l’épuisement des ressources. Le système électronucléaire est au contraire indissociable d’un modèle économique basé sur le productivisme et le gaspillage, qui doit prioritairement être revu.
Aujourd’hui, toute critique de la technologie nucléaire, soumise au double secret industriel et militaire, est devenue extrêmement difficile au sein des écoles, laboratoires et instituts qui lui sont liés. Mais les sciences de l’ingénieur n’ont le monopole ni du savoir ni de la légitimité pour décider de notre avenir. Les sciences de la terre et du vivant, de la santé, les sciences sociales et économiques, les humanités et les lettres produisent des enquêtes, des analyses et des contre-récits sans lesquels nous ne saurions rien aujourd’hui des véritables conséquences de l’atome sur les sociétés, les milieux de vie et les populations, humaines et autres qu’humaines.
C’est pourquoi nous, femmes et hommes scientifiques, médecins, enseignants, ingénieurs, universitaires et chercheurs lançons cet appel à refuser tout nouveau programme nucléaire. A un choix imposé qui engagerait notre avenir sur le très long terme, nous opposons la nécessité d’élaborer démocratiquement et de manière décentralisée, à partir des territoires et des besoins, des propositions de rupture pour des politiques de sobriété, de transition énergétique, et de justice écologique.
Télécharger l’appel en format pdf :
« Appel de scientifiques contre un nouveau programme nucléaire »
Jean ADAM, Ingénieur Tassadit AMGHAR, Maitresse de Conférences en Informatique Marie AUGENDRE, Geographe. Université de Lyon 2 Geneviève AZAM, Enseignante-Chercheur honoraire, Économiste Igor BABOU, Enseignant-chercheur à l’Université de Paris en Sciences de l’information et de la communication Laure BARTHÉLEMY, Docteure en Psychologie environnementale et sociale, Chargée de recherches et de surveillance citoyenne des installations nucléaires Abraham BEHAR, Médecin honoraire des hôpitaux de Paris. Président de l’Association des médecins français pour la prévention de la guerre nucléaire Domi BERNARD, Maitre de Conférences, Physique Yves BERTRAN ALVAREZ, Docteur en géologie Guillaume BLAVETTE , Enseignant diplômé de troisième cycle, membre de FNE et du GSIEN Marie BONNIN, Enseignant-chercheur en génie des procédés et de l’environnement Anne-Marie BONNISSEAU, Professeure en Sciences Physiques Bertile BOUCARD, professeure de microbiologie retraitée Philippe BOURSIER, Professeur de sciences économiques et sociales Pauline BOYER, Docteur en pharmacie et ingénierie des installations chimiques, diplômée personne compétente en radioprotection Jean-Marie BROM, directeur de recherches émérite en physique des particules au CNRS Xavier BROUT, enseignant physique chimie Jean BRÉHÉRET, Dr ès Sciences Géologie Professeur émérite Claude CALAME, Directeur d’études EHESS , Paris, historien, anthropologue
Thierry CANALS, Georges CANIAC, Spécialiste en Radioprotection : Centre Esssais du Pacifique- Médecine Nucléaire- CERN Francis CHATEAURAYNAUD, sociologue, Directeur de recherche à l’EHESS, Directeur du Groupe de sociologie pragmatique et réflexive Boris CHENAUD, Enseignent chercheur en physique quantique, Université Montpellier Gildas CHERBONNIER, Ingénieur en génie électrique, responsable du parcours Électricité et Maitrise de l’Énergie de l’IUT d’Angers-Cholet Aurélien Gabriel COHEN, Chercheur en géographie environnementale et en philosophie des sciences Annie COLLOMBET, Professeure de mathématiques retraitée Jean-Paul COSTE, Physicien Universitaire (Maître de Conférences, retraité) Bernard COTTIER, Enseignant en électrotechnique et énergies renouvelables, agrégé de Sciences physiques Romain COUILLET, Professeur des Universités, Chercheur transdisciplinaire. Valérie D’ACREMONT, Médecin, prof universitaire de santé globale Jean-Marie DARBON, DR INSERM retraité Thierry de LAROCHELAMBERT, Physicien énergéticien, chercheur émérite département énergie de l’Institut FEMTO-ST Raoul de SAINT-VENANT, Polytechnicien (1973), conseil en stratégie Anne DELABALLE, anthropologue, direction UGA Design Factory Marc DELEPOUVE, Mathématicien CNAM Marc DENIS, Docteur Physique atomique et moléculaire , GSIEN Lucien DESCHARMES, cadre industrie Adrien DICKELÉ, Professeur agrégé de physique-chimie option physique Jean-Marie DOLLAT, Retraité ingénieur de l’industrie chimique Jean-Marc DOLLET, Medecin Philippe ENCLOS, Maître de conférences en droit privé, retraité, université de Lille Jean-Pierre ESCOFIER, Maître de conférences mathématiques Jacques FERRAT, Universitaire retraité Pierre FETET, archéologue Karin FISHER, Professeure des Universités, Orléans Antoine FORT, Ingénieur Michèle FOUCHÉ, ancienne chimiste retraitée Anny FRADIN, Docteure en Biologie Franck GAUDICHAUD, Historien, Professeur des universités, Université Toulouse Jean Jaurès François GHINET, Ingénieur CERN, retraité. Jean-Christophe GIMEL, Chercheur Gaël GINOT, Physicien Jean-Luc GODET, Maître de conférences de physique émérite Massimo GRANATA, Docteur – Ingénieur de Recherches CNRS Jean GUENOT, technicien en electronique et en automatisme industriel / infirmier éducation nationale Joël GUERRY, Ingénieur du Centre d’Etudes Supérieures des Techniques Industrielles (CESTI), docteur-ingénieur en Energie et Pollution (Paris VII) Bernard GUIBERT, Polytechnicien, Docteur en économie, Statisticien, Retraité Pouny GUILLE, Médecin Marie-Elise HANNE, Médecin biologiste honoraire Jean-Marie HARRIBEY, Economiste, Université de Bordeaux Aline HIBON , Enseignante Retraitée Stéphane HIS, HEC, UTC, Université d’Orsay, consultant indépendant Sophie HOUDART, Ethnologie et sociologie comparative. Directrice de recherche CNRS Sylvain HOUPERT, Docteur en sciences de l’ingénieur, thèse CNRS Christian JAUTROU, médecin retraité Paul JOBIN, Sociologue, Institute of Sociology, Academia Sinica Elise JULIEN, Maîtresse de conférences, Sciences Po Lille Michel LABROUSSE, Arts et Métiers, ex-ingénieur CEA et consultant en maîtrise de l’énergie, retraité Jean-Paul LACOTE, Vice-président de l’ANCCLI Meriem LALIDJI, Master – Enseignante Biotechnologies Bernard LAPONCHE, Polytechnicien, physicien nucléaire Hubert LE BOZEC, Dr sciences physiques, DR CNRS retraité Alain LE COMTE, Maître de Conférences en Physique Joëlle LE MAREC, Professeure, Museum d’histoire naturelle de Paris Yves LENOIR, Ingénieur de recherche à l’Ecole des Mines de Paris (1971-2010) Marianne LIGOU, maitre de conférence retraitée Alain LIPIETZ, Economiste Hervé LOQUAIS, Ingénieur Arts et Métiers, professeur certifié de mathématiques Philippe LÉVY, Professeur des Universités Praticien Hospitalier Jean-Luc MABILLON, médecin Jean MALIFAUD, Maitre de conférence mathématiques Mathieu MANGEOT, Enseignant-chercheur en sciences de la soutenabilité Philippe MARMOTTANT, Physicien, CNRS et Univ. Grenoble Alpes André MARQUET, Ingénieur, chercheur à EDF, Etudes et Recherches, retraité Gustave MASSIAH, Ingénieur, économiste, ancien professeur à l’École nationale supérieure d’architecture Jean-Philippe MELCHIOR, MCF HDR en sociologie, Le Mans Université Jeanne MERMET, Ingénieure Polytechnicienne Philippe MUSSI, Chargé de recherche Inria (retraité) Fabienne MÉROLA, Biophysicienne, directrice recherche CNRS Emmanuel NEGRO, Dr, physicien, chercheur ENR et transition énergétique Nhan NGUYEN KHAC, Ancien Professeur a l’Institut National Polytechnique de Grenoble Gérard PAGET, Ingénieur de recherche INRIA retraité. Philippe PELLETIER, Geographe. Université de Lyon 2 Evelyne PERRIN, économiste directrice de recherches retraitée du PUCA, Ministère de l’Equipement Roland PFEFFERKORN, professeur émérite de sociologie, université de Strasbourg Jean-Luc POITOUX, Ingénieur INSA Lyon Génie électrique Jacques PRADES, Economiste Yves RENAUD, GSIEN / Gazette Nucléaire, CUEPE Uni de Genève Claire REVOL, Docteure en philosophie, maîtresse de conférence à l’Université Grenoble-Alpes Thierry RIBAULT, chercheur au CNRS Université de Lille Jean-Michel RISSE, Expert en sûreté HP/BP Sara RODRIGUES MILHAO, Médecin généraliste Jacques ROTURIER, Docteur ès sciences physiques, professeur des universités, retraité Erica SANDFORD, Hydrogéologue Raymond SENÉ, Physicien nucléaire CNRS, cofondateur GSIEN Kurumi SUGITA, socio-anthropologue, chercheuse retraitée de CNRS Geneviève TEIL, Sociologue INRA Jacques TERRACHER, Officier mécanicien navigant de l’aviation civile, retraité Jacques TESTART, Biologiste Tristan URTIZBEREA, Ingénieur François VALLET, Ingénieur en génie climatique, énergétique et environnement Philippe VERDIER, sociologue et urbaniste (retraité) Aurélie VILLARD , Enseignante SII Alain ZANARDO, Ingénieur Jean Claude ZERBIB, Ingénieur en radioprotection (retraité) ...
Le saviez-vous ?
Le Réseau "Sortir du nucléaire" est un véritable contre-pouvoir citoyen. Totalement indépendants de l’État, nous dépendons exclusivement du soutien de nos donateur⋅ices. C’est grâce à votre soutien financier que nous pouvons nous permettre de tout mettre en œuvre pour offrir aux générations futures l’espoir d’un avenir sans risques nucléaires. Aidez-nous à obtenir cet objectif et à nous permettre de continuer la lutte au quotidien contre cette énergie mortifère et pour promouvoir la sobriété énergétique et les alternatives renouvelables.