L’industrie nucléaire génère un cocktail de substances radioactives et chimiques. Cancers, malformations, stérilité... en cas d’accident, la liste des pathologies possibles est longue. Et même en fonctionnement “normal”, des risques existent pour les riverain·es et les travailleurs du nucléaire !
L’Autorité de sûreté nucléaire répète qu’on ne peut garantir qu’un accident nucléaire majeur ne survienne en France. Ce risque augmente avec l’âge des réacteurs... 33 ont plus de 35 ans et 8 ont passé le seuil des 40 années de fonctionnement. Certains équipements vitaux ne peuvent être réparés ou remplacés, de nombreuses malfaçons et fraudes sont régulièrement découvertes et la dégradation des conditions de travail entraîne un risque accru d’erreurs humaines... Peut-on raisonnablement penser que cette industrie est sans danger ?
Actuellement très endettée, EDF n’a pas provisionné sufisamment pour le démantèlement des centrales ni la gestion des déchets. L’enfouissement des déchets radioactifs à Bure devrait coûter, au bas mot, 36 milliards d’€ et risque d’être payé par les contribuables. Pourtant, EDF s’est lancée dans un couteux programme de rafistolage des réacteurs. Et alors que le coût initial de l’EPR de Flamanville a presque été multiplié par 4, EDF projette d’en construire six autres. La poursuite du nucléaire est économiquement absurde !
L’industrie nucléaire engloutit les investissements qui font défaut pour le développement des énergies renouvelables et de la rénovation énergétique. Pourtant, la transition est économiquement viable : elle créerait, d’ici 2030, plus de 700 000 emplois durables et répartis sur tout le territoire. Nos impôts ne seraient-ils pas plus utiles à construire ce monde nouveau ?
Lié au développement du nucléaire militaire, le programme nucléaire civil reste très opaque. Depuis sa création par des ingénieurs de l’École des Mines et une poignée de décideurs au sommet de l’État, le programme nucléaire français n’a jamais fait l’objet d’un vote. Ni les députés, ni les citoyens n’ont voix au chapitre. C’est un véritable déni de démocratie !
100% de l’uranium utilisé dans nos centrales vient de l’étranger. Son extraction ne va pas de pair avec le développement des pays concernés. Malgré les richesses de son sous-sol, le Niger reste l’un des pays les plus pauvres du monde. Les concessions minières octroyées aux multinationales sont situées sur les territoires des peuples autochtones. Dans les mines, les conditions de travail sont déplorables. L’exploitation minière devient synonyme d’exploitation humaine. Est-ce le monde solidaire que nous voulons ?
De Tchernobyl à Fukushima, les accidents nucléaires sont toujours synonymes de catastrophe écologique. De l’extraction de l’uranium à la gestion des déchets, l’industrie nucléaire contamine de manière irréversible la faune et la flore. C’est alors tout l’écosystème qui est contaminé pour des milliers d’années.
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, préoccupation première des mouvements écologistes passés et actuels, développer le nucléaire est une fausse solution. Il est trop lent, trop cher et vulnérable aux phénomènes climatiques extrêmes. Le nucléaire n’est ni une énergie propre, ni une alternative aux énergies fossiles. Les générations futures ne méritent- elles pas que l’on sorte de cette impasse et que nous leur léguions un système énergétique sobre, sûr et résilient ?