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Paluel : des hydrocarbures déversés dans la mer suite à un incendie dans la centrale


En cours / Installation : Paluel


Le 30 mai 2024, la centrale de Paluel a déversé un réservoir de 691 m3 d’eau polluée dans la Manche sans savoir exactement ce qu’il contenait.

Retour sur cet incident passé quasiment inaperçu pour lequel le Réseau "Sortir du nucléaire" a porté plainte le 2 mai 2025.



Un incendie sur le transformateur principal du réacteur 3

Le 28 mai 2024, un incendie s’est déclaré à la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime), sur le transformateur principal de l’unité de production n°3, situé hors zone nucléaire.

Ce transformateur joue un rôle crucial :il permet l’évacuation de l’électricité produite par le réacteur vers le réseau électrique national. L’incendie a donc entraîné l’arrêt automatique du réacteur.

Le Plan d’Urgence Interne a été déclenché à 2h14, les équipements incendie se sont mis en service et les équipes d’intervention de la centrale ont été mobilisées, ainsi que des secours extérieurs à la centrale. Le feu a pu être éteint vers 3h20.

À ce moment-là, EDF affirmait qu’« il n’y a pas d’impact sur l’environnement », assurant que les eaux d’extinction avaient été collectées dans une rétention dédiée. Une version officielle qui s’est finalement révélée fausse.

Une gestion des eaux d’extinction d’incendie à revoir

En réalité, en raison de la saturation des réservoirs de rétention, les eaux utilisées pour éteindre l’incendie ont été stockées dans plusieurs espaces non prévus à cet effet — sans que toutes les équipes de la centrale en soient informées. Ce manque de coordination a eu des conséquences graves.

Le 30 mai, des analyses préalables au rejet d’un des réservoirs sont effectuées. Mais, faute d’avoir identifié qu’il contenait potentiellement des eaux d’extinction contaminées, la présence d’hydrocarbures n’est pas recherchée. Le rejet est autorisé et déversé directement dans la Manche.

Une analyse a posteriori met en évidence la gravité de l’événement : le réservoir contenait des résidus d’eau d’extinction chargés en hydrocarbures, à hauteur de 46 mg/l pour un volume rejeté de 691 m³.

Au total c’est presque 32 kg d’hydrocarbures qui ont été déversés dans la mer.

Mais ce n’est pas tout car l’eau contenait aussi des produits chimiques (émulseurs) et des résidus issus de la combustion du transformateur électrique.

Un accident évitable, des risques persistants

L’événement n’a été déclaré que le 24 juillet 2024 par la centrale de Paluel comme événement significatif pour l’environnement. L’inspection de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), menée en septembre 2024, a révélé de nombreuses lacunes dans la gestion des effluents. Rien ne garantit aujourd’hui que ce type de situation ne se reproduira pas.

Face à cette pollution évitable et au constat dressé par l’ASN, le Réseau "Sortir du nucléaire" a déposé plainte le 2 mai 2025.

Dans l’hypothèse où l’ASN aurait déjà saisi le parquet de Rouen pour les mêmes faits, nous demandons que les deux procédures soient jointes afin d’assurer un traitement cohérent et rigoureux de cette affaire.

 

Téléchargez la plainte
Plainte hydrocarbures Paluel
Un incendie sur le transformateur principal du réacteur 3

Le 28 mai 2024, un incendie s’est déclaré à la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime), sur le transformateur principal de l’unité de production n°3, situé hors zone nucléaire.

Ce transformateur joue un rôle crucial :il permet l’évacuation de l’électricité produite par le réacteur vers le réseau électrique national. L’incendie a donc entraîné l’arrêt automatique du réacteur.

Le Plan d’Urgence Interne a été déclenché à 2h14, les équipements incendie se sont mis en service et les équipes d’intervention de la centrale ont été mobilisées, ainsi que des secours extérieurs à la centrale. Le feu a pu être éteint vers 3h20.

À ce moment-là, EDF affirmait qu’« il n’y a pas d’impact sur l’environnement », assurant que les eaux d’extinction avaient été collectées dans une rétention dédiée. Une version officielle qui s’est finalement révélée fausse.

Une gestion des eaux d’extinction d’incendie à revoir

En réalité, en raison de la saturation des réservoirs de rétention, les eaux utilisées pour éteindre l’incendie ont été stockées dans plusieurs espaces non prévus à cet effet — sans que toutes les équipes de la centrale en soient informées. Ce manque de coordination a eu des conséquences graves.

Le 30 mai, des analyses préalables au rejet d’un des réservoirs sont effectuées. Mais, faute d’avoir identifié qu’il contenait potentiellement des eaux d’extinction contaminées, la présence d’hydrocarbures n’est pas recherchée. Le rejet est autorisé et déversé directement dans la Manche.

Une analyse a posteriori met en évidence la gravité de l’événement : le réservoir contenait des résidus d’eau d’extinction chargés en hydrocarbures, à hauteur de 46 mg/l pour un volume rejeté de 691 m³.

Au total c’est presque 32 kg d’hydrocarbures qui ont été déversés dans la mer.

Mais ce n’est pas tout car l’eau contenait aussi des produits chimiques (émulseurs) et des résidus issus de la combustion du transformateur électrique.

Un accident évitable, des risques persistants

L’événement n’a été déclaré que le 24 juillet 2024 par la centrale de Paluel comme événement significatif pour l’environnement. L’inspection de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), menée en septembre 2024, a révélé de nombreuses lacunes dans la gestion des effluents. Rien ne garantit aujourd’hui que ce type de situation ne se reproduira pas.

Face à cette pollution évitable et au constat dressé par l’ASN, le Réseau "Sortir du nucléaire" a déposé plainte le 2 mai 2025.

Dans l’hypothèse où l’ASN aurait déjà saisi le parquet de Rouen pour les mêmes faits, nous demandons que les deux procédures soient jointes afin d’assurer un traitement cohérent et rigoureux de cette affaire.

 

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