Publié le 28 octobre 2007
Cette étude de 2007 est une actualisation complète du rapport sur l’état des lieux de l’industrie nucléaire dans le monde, publié en 2004 par les Verts au Parlement Européen. Mycle Schneider y contredit la soi-disant renaissance du nucléaire dans le monde.
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Bruxelles, le 21 novembre 2007
Energie nucléaire : pas de trace de la soi-disant renaissance du nucléaire dans le monde
Ce mercredi 21 novembre 2007, les Verts au Parlement européen ont présenté un nouveau rapport sur "L’Etat des lieux 2007 de l’industrie nucléaire dans le monde " (World Nuclear Industry Status Report 2007). Le rapport montre que la part du nucléaire dans la production d’électricité a baissé au cours des dernières années pour 21 des 31 pays exploitant des centrales nucléaires. Il y a aujourd’hui 5 réacteurs nucléaires de moins dans le monde qu’il y a encore 5 ans et les statistiques des unités en cours de construction ne recensent que 32 unités, soit 20 de moins qu’à la fin des années 1990. En même temps, l’âge moyen des centrales en exploitation est en augmentation constante et se situe actuellement à 23 ans.
Le rapport est une actualisation complète du rapport sur l’état des lieux de l’industrie nucléaire dans le monde, publié en 2004 par les Verts au Parlement Européen.
Mycle Schneider, auteur du rapport, souligne que :
" En contradiction flagrante avec la soi-disant ’Renaissance’ du nucléaire propagée partout dans le monde, la réalité est en fait à la perte d’importance de l’énergie nucléaire. Le déclin du nucléaire en Europe est ainsi réellement rapide, mais passe quasiment inaperçu. Depuis le dernier état des lieux en 2004, 10 unités ont été définitivement retirées du réseau, ceci pratiquement sans aucune attention médiatique. Divers scénarii qui prévoient une expansion grandiose du nucléaire dans le monde sont dénués de tout fondement industriel et sous-estiment le nombre d’installations vieillissantes qui vont atteindre leur fin de vie. "
Ce rapport met clairement en garde contre les conséquences de la campagne du lobby nucléaire :
▸ Les fausses promesses conduisent à des dépenses publiques en augmentation en faveur du nucléaire. Chaque euro investi dans un nouveau projet d’énergie nucléaire provoque un retard, voire même une barrière, à la mise en place de politiques énergétiques intelligentes. L’industrie est incapable de répondre à ses propres exigences. A cause de capacités de fabrication restreintes, il y a en fait concurrence entre la réalisation de nouvelles unités et maintenance des unités en exploitation.
▸ Le manque cruel et croissant de compétences et de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur du nucléaire entraîne une compétition pour les meilleurs candidats entre les nouveaux projets de construction, l’exploitation et surtout la surveillance et le contrôle. Et en corollaire des conséquences potentiellement catastrophiques : les centrales vieillissantes risquent d’être exploitées et surveillées par moins de personnel et/ou du personnel moins qualifié.
Rebecca Harms, vice-présidente du Groupe des Verts au Parlement Européen, précise quant à elle que :
"L’industrie nucléaire a régulièrement démontré son incapacité à répondre à ses propres exigences. Le premier nouveau projet de construction d’une centrale nucléaire en Europe depuis 15 ans, en Finlande, se révèle être une catastrophe. Au bout de deux ans de travaux, on annonce déjà un rallongement de la durée prévue de construction d’un tiers, une augmentation des coûts de 50 % avec au moins 1,5 milliards d’euro de perte, et un effrayant mépris des spécifications techniques. Les discours sur une renaissance de cette technologie à haut risque évitent d’aborder les vrais problèmes. Un parc vieillissant combiné à du personnel qualifié de plus en plus rare conduit à des risques toujours plus importants. Le monde politique doit revenir enfin à la réalité des faits. Du point de vue énergétique, le nucléaire représente un mirage et du point de vue social, un fardeau "
Les Verts au Parlement Européen ne comptent pas baisser la garde face aux risques nucléaires. Rebecca Harms précise que :
"Un débat ouvert sur les projets de rallongement des durées de vie des centrales, ainsi que de nouvelles centrales, est indispensable. L’utilisation de l’énergie nucléaire induit de très hauts risques qui ne perdent rien de leur menace même face à la problématique des changements climatiques. Dans le cadre du combat politique contre l’énergie nucléaire, il est bon de savoir que ceux qui s’activent en faveur d’une propagation du nucléaire civil dans le monde sont loin de rencontrer le succès qu’ils prétendent."
Contacts :
Rebecca Harms Téléphone : + 32 228 47695 E-mail : rebecca.harms@europarl.europa.eu
Mycle Schneider Tél. : +33 -1-69 83 23 79 Courriel : mycle@orange.fr
Mycle Schneider, Antony Frogatt, " World Nuclear Industry Status Report 2007 ", Paris, Londres, novembre 2007.
Plus d’information : Isabelle Zerrouk Bureau de Presse Les Verts/ALE au Parlement européen izerrouk@europarl.eu.int Tel : (Bxl) (+32) 02 284 2742 Mobile : +32 0477 319 474