50 ans de mobilisation, 8 ans de reports et de marchandages. Et enfin ! La centrale nucléaire de Fessenheim est maintenant fermée.
Vieille, enchaînant les pannes, vulnérable car implantée en zone sismique et en contrebas du grand canal d’Alsace, la plus vieille centrale française cumulait les risques. Sa fermeture était attendue de longue date par l’ensemble du mouvement antinucléaire français et allemand.
Ne boudons pas notre plaisir de voir aboutir une mobilisation qui durait depuis si longtemps. Dans ce dossier, nous revenons sur la lutte lors de son implantation, aux prémices du mouvement antinucléaire.
Cette fermeture a été marquée par un déferlement d’idées reçues. Mais quoi qu’en dise EDF, le site n’aurait pas pu continuer à fonctionner pendant des années :
c’est ce que nous expliquons en faisant le point sur l’état de la centrale. Et contrairement à ce que soutient l’industrie, l’arrêt de Fessenheim n’est pas la catastrophe annoncée pour l’emploi et pour le climat ! Nous revenons dessus chiffres à l’appui.
Une fois arrêtée, Fessenheim laisse cependant un héritage empoisonné derrière elle. Sans parler de ce projet fou de “Technocentre“ promu par l’industrie nucléaire pour la reconversion du site…
Gardons en tête que malgré cette fermeture, à la fin de cette année, 13 réacteurs auront dépassés 40 années de fonctionnement. Et si 12 réacteurs devraient être arrêtés d’ici 2035, les 44 restants sont censés continuer à tourner, un fonctionnement à 50 ans, voire plus, étant désormais considéré comme la norme par le gouvernement !
L’arrêt de Fessenheim ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Il est nécessaire et urgent que d’autres fermetures suivent, pour engager enfin la sortie du nucléaire et une transition énergétique digne de ce nom.