Ces derniers mois, l’expérience du confinement et les conséquences sanitaires de la pandémie du Covid-19 nous ont interpellé. Nous avons compris que l’impensable était possible. Le sujet de ce dossier, en ces temps de crises, nous a semblé évident. Quels sont les impacts à court, moyen et long termes de crises sanitaires, écologiques ou économiques sur l’industrie nucléaire et pour notre société ?
Au regard de la gestion de la crise du Covid-19, imaginons ce qui se passerait en cas de catastrophe nucléaire. L’origine humaine du risque, le brusque changement de nos habitudes de vie, l’économie en berne, les lois liberticides et les mensonges sont des phénomènes communs aux deux situations. Au-delà, cette pandémie a eu un impact sur la sûreté des installations nucléaires en France et sur la vie des travailleurs, notamment sous-traitants, pour lesquels cette situation a ajouté des inquiétudes supplémentaires.
Si certain·es, plus optimistes que d’autres, appellent ou prédisent un changement de modèle, la crise économique qui débute rebat les cartes de la bataille entre nucléaire et énergies renouvelables… Sans compter que le nucléaire est lui-même vulnérable aux bouleversements climatiques en cours.
En cas d’accident, l’État sera-t-il à la hauteur dans la prise en charge des victimes ? On peut craindre que non, à la lumière de plusieurs catastrophes où des motivations économiques ont entraîné des réponses très variables : militarisation ou encore déresponsabilisation. Comme nous le montrerons, face à la perspective d’un accident, États et industriels organisent depuis des années la protection de leurs budgets plutôt que de la santé des populations.
Nous proposons ainsi quelques éléments d’analyse non exhaustifs. Ils vous permettront de vous faire une idée des réflexions qui nous ont traversé pendant la période un peu particulière que nous venons de vivre.