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Sortir du nucléaire n°98



Été 2023
Crédit photo : purrlicious - Pixabay

Dossier : Nucléaire à l’international

« Pas de deux » décalé franco-japonais au retour du nucléaire

En France comme au Japon, l’énergie nucléaire fait son grand retour, poussée par des gouvernements à la mémoire courte, qui placent en l’atome une foi aveugle et se moquent de l’opposition.

Politique énergétique

En décembre 2020, puis en février 2022, le président Macron a prononcé deux discours importants dans lesquels il a clairement résumé son intention pour le retour du nucléaire, en précisant que la filière vit de ses complémentarités entre civil et militaire. Suite à ces déclarations, le 24 août 2022, lors de la deuxième réunion du Conseil exécutif GX (Green Transformation), le premier ministre japonais, Fumio Kishida a demandé au ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI) et au parti au pouvoir d’examiner, d’ici à la fin de l’année, quatre thèmes pour la politique nucléaire :

  • le développement et la construction de réacteurs innovants de la prochaine génération,
  • le redémarrage des réacteurs existants,
  • la prolongation de la durée de vie des réacteurs,
  • l’accélération du processus de retraitement, de démantèlement et d’élimination définitive des déchets.

Kishida avait déjà sollicité, le 14 juillet 2022, la remise en route de neuf réacteurs.

Le gouvernement japonais actuel a positionné ce conseil GX comme une instance stratégique pour une nouvelle transition énergétique à la sauce verte, mais la majorité des membres de ce conseil sont pro-nucléaires ou sympathisants. Le secrétaire général du Centre citoyen d’information du nucléaire (CNIC), seule personne contre l’atome, sert simplement à se défouler, en faisant comme si l’opposition était entendue. Cette instance est utilisée comme levier pour positionner l’énergie nucléaire comme colonne vertébrale et pour créer un chemin de retour au nucléaire.

Mémorial de la paix d’Hiroshima (Dôme de Genbaku) © Eggbank - Unsplash

Après avoir été en discussion courte, moins d’un mois au Parlement, ce projet de lois regroupées a été adopté successivement par la Chambre des représentants et par celle des conseillers de la Diète, et il a été promulgué à la fin mai 2023.

La position pro-nucléaire des gouvernements français et japonais est commune et on ne saurait trop insister sur le fait qu’il s’agit d’une tentative de promouvoir l’énergie nucléaire à long terme, en ignorant la volonté du peuple et les leçons de l’accident de Fukushima. Au fond, ce sont des soutiens juridiques absolus de l’État à l’industrie nucléaire sur le long terme. Pour ce qui est de prolonger la durée de l’exploitation des centrales, les nouvelles lois permettront d’aller jusqu’à plus de soixante ans !

Historiquement, et même aujourd’hui, le gouvernement dirigé par le Parti libéral-démocrate a voulu acquérir le savoir-faire de la technologie de production d’armes nucléaires, et a donc maintenu la coopération en matière de technologie nucléaire avec la France.

Lors du dernier sommet du G7, à Hiroshima, Kishida a fait visiter le musée de la bombe A aux représentants de chaque pays. Ensuite, le gouvernement japonais a falsifié la traduction japonaise du communiqué commun des ministres de l’Environnement publié en anglais, pour faire croire aux Japonais que le G7 considérait le rejet d’eau contaminée et l’épandage de terre contaminée également comme essentiels à la reconstruction.

Kolin Kobayashi

Écho-Échanges

En décembre 2020, puis en février 2022, le président Macron a prononcé deux discours importants dans lesquels il a clairement résumé son intention pour le retour du nucléaire, en précisant que la filière vit de ses complémentarités entre civil et militaire. Suite à ces déclarations, le 24 août 2022, lors de la deuxième réunion du Conseil exécutif GX (Green Transformation), le premier ministre japonais, Fumio Kishida a demandé au ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI) et au parti au pouvoir d’examiner, d’ici à la fin de l’année, quatre thèmes pour la politique nucléaire :

  • le développement et la construction de réacteurs innovants de la prochaine génération,
  • le redémarrage des réacteurs existants,
  • la prolongation de la durée de vie des réacteurs,
  • l’accélération du processus de retraitement, de démantèlement et d’élimination définitive des déchets.

Kishida avait déjà sollicité, le 14 juillet 2022, la remise en route de neuf réacteurs.

Le gouvernement japonais actuel a positionné ce conseil GX comme une instance stratégique pour une nouvelle transition énergétique à la sauce verte, mais la majorité des membres de ce conseil sont pro-nucléaires ou sympathisants. Le secrétaire général du Centre citoyen d’information du nucléaire (CNIC), seule personne contre l’atome, sert simplement à se défouler, en faisant comme si l’opposition était entendue. Cette instance est utilisée comme levier pour positionner l’énergie nucléaire comme colonne vertébrale et pour créer un chemin de retour au nucléaire.

Mémorial de la paix d’Hiroshima (Dôme de Genbaku) © Eggbank - Unsplash

Après avoir été en discussion courte, moins d’un mois au Parlement, ce projet de lois regroupées a été adopté successivement par la Chambre des représentants et par celle des conseillers de la Diète, et il a été promulgué à la fin mai 2023.

La position pro-nucléaire des gouvernements français et japonais est commune et on ne saurait trop insister sur le fait qu’il s’agit d’une tentative de promouvoir l’énergie nucléaire à long terme, en ignorant la volonté du peuple et les leçons de l’accident de Fukushima. Au fond, ce sont des soutiens juridiques absolus de l’État à l’industrie nucléaire sur le long terme. Pour ce qui est de prolonger la durée de l’exploitation des centrales, les nouvelles lois permettront d’aller jusqu’à plus de soixante ans !

Historiquement, et même aujourd’hui, le gouvernement dirigé par le Parti libéral-démocrate a voulu acquérir le savoir-faire de la technologie de production d’armes nucléaires, et a donc maintenu la coopération en matière de technologie nucléaire avec la France.

Lors du dernier sommet du G7, à Hiroshima, Kishida a fait visiter le musée de la bombe A aux représentants de chaque pays. Ensuite, le gouvernement japonais a falsifié la traduction japonaise du communiqué commun des ministres de l’Environnement publié en anglais, pour faire croire aux Japonais que le G7 considérait le rejet d’eau contaminée et l’épandage de terre contaminée également comme essentiels à la reconstruction.

Kolin Kobayashi

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