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EPR de Flamanville : le fiasco industriel

Un réacteur "européen" très franco-français...

Article publié le 8 août 2016



"European Pressurized Reactor", le réacteur européen à eau pressurisée : ce nom en témoigne, les ambitions initiales étaient élevées. Il s’agissait rien moins que de mettre sur le marché le premier réacteur nucléaire "de 3e génération" et d’en faire le modèle leader en Europe et sur le marché mondial.

Européen, l’EPR le fut au moins tant qu’il resta un projet franco-allemand. Le réacteur a en effet été conçu conjointement par Framatome (intégrée dans Areva à partir de 2001) et Siemens, dans une perspective "évolutionnaire" basée sur le modèle allemand Konvoi et sur le palier N4 français (les quatre réacteurs les plus récents du parc hexagonal, construits à Chooz et Civaux).

La coopération entre les autorités de sûreté française et allemande s’est arrêtée en 1998, lorsque l’Allemagne a amorcé sa politique de sortie du nucléaire [1]. Mais Siemens a toujours été contraint à une position minoritaire dans le groupe créé en 2000 pour fusionner les activités nucléaires des deux entreprises (d’abord Framatome ANP, renommé ensuite Areva NP), ce qui a poussé le groupe allemand à annoncer en 2009 sa volonté de se retirer d’Areva NP [2]. Un retrait qui devient effectif lors du rachat de ses parts par Areva au prix de 1,62 milliards d’euros le 18 mars 2011... sept jours après le début de la catastrophe de Fukushima [3].

Au lendemain de Fukushima, le gouvernement allemand arrête définitivement 8 réacteurs nucléaires et confirme un plan de sortie totale du nucléaire à échéance 2022. En septembre 2011, Siemens en tire les conclusions : l’entreprise annonce abandonner définitivement toute activité spécifiquement liée à l’énergie nucléaire, et vouloir se concentrer sur les énergies renouvelables [4]. L’ambition européenne de l’EPR a vécu.


Notes

[1Jean-Michel Évrard, IRSN, La sûreté du réacteur EPR, présentation du 13 septembre 2007

[3Ana Lutzky, Areva a déboursé 1,62 milliard d’euros pour Areva NP, L’Usine Nouvelle, 11 avril 2011

[4Rémy Maucourt, Siemens abandonne le nucléaire, L’Usine Nouvelle, 19 septembre 2011

"European Pressurized Reactor", le réacteur européen à eau pressurisée : ce nom en témoigne, les ambitions initiales étaient élevées. Il s’agissait rien moins que de mettre sur le marché le premier réacteur nucléaire "de 3e génération" et d’en faire le modèle leader en Europe et sur le marché mondial.

Européen, l’EPR le fut au moins tant qu’il resta un projet franco-allemand. Le réacteur a en effet été conçu conjointement par Framatome (intégrée dans Areva à partir de 2001) et Siemens, dans une perspective "évolutionnaire" basée sur le modèle allemand Konvoi et sur le palier N4 français (les quatre réacteurs les plus récents du parc hexagonal, construits à Chooz et Civaux).

La coopération entre les autorités de sûreté française et allemande s’est arrêtée en 1998, lorsque l’Allemagne a amorcé sa politique de sortie du nucléaire [1]. Mais Siemens a toujours été contraint à une position minoritaire dans le groupe créé en 2000 pour fusionner les activités nucléaires des deux entreprises (d’abord Framatome ANP, renommé ensuite Areva NP), ce qui a poussé le groupe allemand à annoncer en 2009 sa volonté de se retirer d’Areva NP [2]. Un retrait qui devient effectif lors du rachat de ses parts par Areva au prix de 1,62 milliards d’euros le 18 mars 2011... sept jours après le début de la catastrophe de Fukushima [3].

Au lendemain de Fukushima, le gouvernement allemand arrête définitivement 8 réacteurs nucléaires et confirme un plan de sortie totale du nucléaire à échéance 2022. En septembre 2011, Siemens en tire les conclusions : l’entreprise annonce abandonner définitivement toute activité spécifiquement liée à l’énergie nucléaire, et vouloir se concentrer sur les énergies renouvelables [4]. L’ambition européenne de l’EPR a vécu.



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