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Nos communiqués de presse

"Sortir du nucléaire" presse le gouvernement français d’abandonner le projet ITER

Communiqué du 28 juin 2005



Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 711 associations
Communiqué 28 juin 2005 - Contact : 06.64.100.333

Probable retrait des USA
Compensations pharaoniques accordées au Japon

Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l’aveuglement européen et particulièrement français sur ITER : alors que les USA préparent un probable retrait du projet (voir document ci-dessous), et que les japonais n’en finissent plus d’obtenir des compensations en échange de leur désistement, il apparaît plus que jamais que le projet ITER est une impasse dans laquelle les européens se sont engagés de façon irresponsable. Avant que de trop importantes sommes financières n’aient été gaspillées, il est encore temps pour la France de renoncer.

Probable retrait des USA
Une commission d’attribution du Congrès a déclaré dans un rapport sur ses recommandations de financement, que soutenir ITER aux dépens d’autres projets de recherche sur la fusion était "déraisonnable, inacceptable, et peu clairvoyant". Elle a ajouté que les Etats-Unis "avaient besoin de maintenir des programmes domestiques de recherche très solides et de garder des installations susceptibles de former la nouvelle génération de chercheurs et d’ingénieurs en fusion nucléaire." La Commission du Congrès chargée de l’attribution des budgets dit qu’elle "est prête à refuser tout financement américain au projet ITER à l’avenir"

Compensations pharaoniques pour le Japon*
Les japonais ont très certainement déjà décidé d’abandonner le projet ITER, d’ores et déjà dépassé, pour un autre : l’accélérateur de particules linéaire international" (ILC) sur lequel travaillent depuis des années des équipes asiatiques, européennes et américaines. Cependant, le Japon a bien compris qu’il pouvait obtenir de l’Union européenne et de la France d’immenses compensations
- Le 27 mai , on apprenait qu’en échange de son désistement, le Japon obtiendrait le poste de secrétaire général du projet, fournirait 20% des effectifs (financés par l’ensemble des partenaires), et hébergerait des laboratoires de recherche liés à Iter (accord technique signé le 5 mai à Genève entre l’UE et le Japon)
- Le 30 mai, on apprenait que le Japon posait deux nouvelles exigences :
* le budget Iter financerait des travaux du site japonais de fusion nucléaire de Naka
* le réacteur "Iter 2" serait implanté au Japon et financé à 50% par l’Union européenne !
- Le 6 juin, le Japon demandait un statut de "co-hôte" entraînant vraisemblablement des dédommagements (payés par l’Union européenne) en faveur... de la Corée du Sud.

Jusqu’où iront la Commission européenne et le gouvernement français pour obtenir Iter, un réacteur qui ne produira jamais d’électricité, et dont se détournent tous les pays : Canada (retrait effectif), USA (retrait probable), Japon (participation en échange de compensations pharaoniques)…

Le Réseau "Sortir du nucléaire" presse le gouvernement français d’abandonner le projet ITER et d’investir massivement dans les plans d’économie d’énergie et de développement des énergies renouvelables. C’est la seule voie pour sauver l’environnement, assurer la sécurité énergétique, et développer des emplois nombreux (5 fois plus que le nucléaire) et non délocalisables.

* Il faut par ailleurs rappeler que l’Espagne, dont le site de Vendellos était en concurrence avec Cadarache, a elle aussi obtenu de fortes compensations pour son désistement

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26 May 2005 - NewScientist.com - Maggie McKee
Incertitudes sur la participation américaine au financement du réacteur ITER

Le Congrès américain est divisé sur la part de financement à accorder par les Etats-Unis au plus grand réacteur à fusion du monde, ce qui traduit une véritable divergence de vue entre certains scientifiques et le Département de l’Energie. Cet affrontement pourrait conduire les Etats-Unis à se retirer du projet, au moment où il semblait repartir après le blocage occasionné par les désaccords sur son lieu de construction.

Le projet ITER (Réacteur Thermonucléaire Expérimental International) vise à établir les bases de l’utilisation de la fusion nucléaire comme énergie inépuisable et propre. Mais les travaux sur ITER se sont arrêtés en décembre 2003 parce que les six intéressés ne parvenaient par à s’entendre sur le lieu de construction de l’installation principale, en France ou au Japon. La presse récente suggère que des tentatives sont en cours pour parvenir à un accord et des observateurs attendaient même une décision sur le choix du site dès le mois de juin. Mais il se trouve qu’aujourd’hui des conflits au sein du Congrès américain menacent de faire dérailler cette avancée. Les Etats-Unis doivent théoriquement prendre à leur charge 10% du coût d’ITER, soit une part estimée à 1,12 milliards de dollars, à investir d’ici à 2013. L’Administration Bush a réclamé qu’une somme augmentée de 49,5 millions de dollars soit votée pour 2006, afin de financer ITER par le biais du Département de l’Energie (DOE).

Mais la Commission des attributions des budgets, qui a la possibilité de suggérer des changements dans des projets de loi avant que ceux-ci ne soient débattus au Sénat, a émis des objections sur la source du financement. Elle a souligné que deux-tiers de l’augmentation destinée à ITER proviendraient de coupes sombres effectuées sur d’autres projets américains de recherche sur la fusion, en totale contradiction avec les demandes formulées auparavant par cette même commission. Si ces réductions budgétaires étaient effectuées, trois grands établissements de recherche sur la fusion se verraient contrainte à ne fonctionner au total que 17 semaines en 2006 au lieu des 48 semaines initialement prévues.

"Déraisonnable et inacceptable." Dans un projet de loi sur le budget 2006 du DOE, voté par l’intégralité du Congrès, la Commission a relevé le financement, le ramenant au niveau de celui de 2005, en prenant sur les fonds que le DOE projetait d’investir dans ITER. Une sous-commission d’attribution du Congrès a déclaré dans un rapport sur ses recommandations de financement, que soutenir ITER aux dépens d’autre projets de recherche sur la fusion était déraisonnable, inacceptable, et peu clairvoyant. Elle a ajouté que les Etats-Unis "avaient besoin de maintenir des programmes domestiques de recherche très solides et de garder des installations susceptibles de former la nouvelle génération de chercheurs et d’ingénieurs en fusion nucléaire."

"Alors que des changements vont être nécessaires, c’est absurde de sacrifier les programmes domestiques," déclare Raymond Fonck, un physicien de l’Université du Wisconsin, à Madison (USA), co-président d’une commission de l’Académie des Sciences américaine qui établit les grandes lignes de la recherche sur la fusion. "On a besoin d’un bon programme chez nous pour profiter de notre participation à ITER." La Commission d’attribution des budgets dit qu’elle utilisera tout le contrôle qu’elle peut avoir sur les ficelles du budget du DOE pour permettre à ce programme de recherche domestique de rester en vie. Si dans son budget 2007, le DOE veut retirer de l’argent à d’autres programmes sur la fusion pour payer ITER, "la Commission est prête à refuser tout financement américain au projet ITER à l’avenir," lit-on dans le rapport.

Mais une autre commission scientifique du Congrès a des vues totalement opposées sur le financement. David Goldston, chef des membres de la Commission scientifique du Congrès, a confié à la revue New Scientist : " Nous pensons, comme le Département de l’Energie, qu’on ne peut pas conserver en l’état la recherche sur la fusion et faire aussi ITER… On ne peut pas faire ITER comme un simple projet de plus. " Alors Sherwood Boehlert, président de la Commission scientifique a proposé un amendement au projet de financement pour essayer d’en faire sortir une décision. L’amendement, approuvé par le Congrès, et qui doit maintenant recevoir l’approbation du Sénat, empêcherait les Etats-Unis de parvenir à un accord sur ITER avant le 1er mars 2006. "Je veux m’assurer qu’avant de consacrer un centime à ITER, nous avons un consensus sur sa source de financement," a affirmé Boehlert devant le Congrès. "Je ferai tout mon possible pour empêcher les Etats-Unis de s’engager si personne n’a envie de faire les sacrifices pour investir dans ce projet."

Le Sénat aura désormais une chance de modifier le projet de financement, puis Sénat et Congrès devront ensemble forger un accord sur le budget du DOE. Mais Goldston dit, qu’à moins qu’on ne parvienne à un compromis, "la participation des Etats-Unis dans le projet ITER est peu vraisemblable."

Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 711 associations
Communiqué 28 juin 2005 - Contact : 06.64.100.333

Probable retrait des USA
Compensations pharaoniques accordées au Japon

Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l’aveuglement européen et particulièrement français sur ITER : alors que les USA préparent un probable retrait du projet (voir document ci-dessous), et que les japonais n’en finissent plus d’obtenir des compensations en échange de leur désistement, il apparaît plus que jamais que le projet ITER est une impasse dans laquelle les européens se sont engagés de façon irresponsable. Avant que de trop importantes sommes financières n’aient été gaspillées, il est encore temps pour la France de renoncer.

Probable retrait des USA
Une commission d’attribution du Congrès a déclaré dans un rapport sur ses recommandations de financement, que soutenir ITER aux dépens d’autres projets de recherche sur la fusion était "déraisonnable, inacceptable, et peu clairvoyant". Elle a ajouté que les Etats-Unis "avaient besoin de maintenir des programmes domestiques de recherche très solides et de garder des installations susceptibles de former la nouvelle génération de chercheurs et d’ingénieurs en fusion nucléaire." La Commission du Congrès chargée de l’attribution des budgets dit qu’elle "est prête à refuser tout financement américain au projet ITER à l’avenir"

Compensations pharaoniques pour le Japon*
Les japonais ont très certainement déjà décidé d’abandonner le projet ITER, d’ores et déjà dépassé, pour un autre : l’accélérateur de particules linéaire international" (ILC) sur lequel travaillent depuis des années des équipes asiatiques, européennes et américaines. Cependant, le Japon a bien compris qu’il pouvait obtenir de l’Union européenne et de la France d’immenses compensations
- Le 27 mai , on apprenait qu’en échange de son désistement, le Japon obtiendrait le poste de secrétaire général du projet, fournirait 20% des effectifs (financés par l’ensemble des partenaires), et hébergerait des laboratoires de recherche liés à Iter (accord technique signé le 5 mai à Genève entre l’UE et le Japon)
- Le 30 mai, on apprenait que le Japon posait deux nouvelles exigences :
* le budget Iter financerait des travaux du site japonais de fusion nucléaire de Naka
* le réacteur "Iter 2" serait implanté au Japon et financé à 50% par l’Union européenne !
- Le 6 juin, le Japon demandait un statut de "co-hôte" entraînant vraisemblablement des dédommagements (payés par l’Union européenne) en faveur... de la Corée du Sud.

Jusqu’où iront la Commission européenne et le gouvernement français pour obtenir Iter, un réacteur qui ne produira jamais d’électricité, et dont se détournent tous les pays : Canada (retrait effectif), USA (retrait probable), Japon (participation en échange de compensations pharaoniques)…

Le Réseau "Sortir du nucléaire" presse le gouvernement français d’abandonner le projet ITER et d’investir massivement dans les plans d’économie d’énergie et de développement des énergies renouvelables. C’est la seule voie pour sauver l’environnement, assurer la sécurité énergétique, et développer des emplois nombreux (5 fois plus que le nucléaire) et non délocalisables.

* Il faut par ailleurs rappeler que l’Espagne, dont le site de Vendellos était en concurrence avec Cadarache, a elle aussi obtenu de fortes compensations pour son désistement

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26 May 2005 - NewScientist.com - Maggie McKee
Incertitudes sur la participation américaine au financement du réacteur ITER

Le Congrès américain est divisé sur la part de financement à accorder par les Etats-Unis au plus grand réacteur à fusion du monde, ce qui traduit une véritable divergence de vue entre certains scientifiques et le Département de l’Energie. Cet affrontement pourrait conduire les Etats-Unis à se retirer du projet, au moment où il semblait repartir après le blocage occasionné par les désaccords sur son lieu de construction.

Le projet ITER (Réacteur Thermonucléaire Expérimental International) vise à établir les bases de l’utilisation de la fusion nucléaire comme énergie inépuisable et propre. Mais les travaux sur ITER se sont arrêtés en décembre 2003 parce que les six intéressés ne parvenaient par à s’entendre sur le lieu de construction de l’installation principale, en France ou au Japon. La presse récente suggère que des tentatives sont en cours pour parvenir à un accord et des observateurs attendaient même une décision sur le choix du site dès le mois de juin. Mais il se trouve qu’aujourd’hui des conflits au sein du Congrès américain menacent de faire dérailler cette avancée. Les Etats-Unis doivent théoriquement prendre à leur charge 10% du coût d’ITER, soit une part estimée à 1,12 milliards de dollars, à investir d’ici à 2013. L’Administration Bush a réclamé qu’une somme augmentée de 49,5 millions de dollars soit votée pour 2006, afin de financer ITER par le biais du Département de l’Energie (DOE).

Mais la Commission des attributions des budgets, qui a la possibilité de suggérer des changements dans des projets de loi avant que ceux-ci ne soient débattus au Sénat, a émis des objections sur la source du financement. Elle a souligné que deux-tiers de l’augmentation destinée à ITER proviendraient de coupes sombres effectuées sur d’autres projets américains de recherche sur la fusion, en totale contradiction avec les demandes formulées auparavant par cette même commission. Si ces réductions budgétaires étaient effectuées, trois grands établissements de recherche sur la fusion se verraient contrainte à ne fonctionner au total que 17 semaines en 2006 au lieu des 48 semaines initialement prévues.

"Déraisonnable et inacceptable." Dans un projet de loi sur le budget 2006 du DOE, voté par l’intégralité du Congrès, la Commission a relevé le financement, le ramenant au niveau de celui de 2005, en prenant sur les fonds que le DOE projetait d’investir dans ITER. Une sous-commission d’attribution du Congrès a déclaré dans un rapport sur ses recommandations de financement, que soutenir ITER aux dépens d’autre projets de recherche sur la fusion était déraisonnable, inacceptable, et peu clairvoyant. Elle a ajouté que les Etats-Unis "avaient besoin de maintenir des programmes domestiques de recherche très solides et de garder des installations susceptibles de former la nouvelle génération de chercheurs et d’ingénieurs en fusion nucléaire."

"Alors que des changements vont être nécessaires, c’est absurde de sacrifier les programmes domestiques," déclare Raymond Fonck, un physicien de l’Université du Wisconsin, à Madison (USA), co-président d’une commission de l’Académie des Sciences américaine qui établit les grandes lignes de la recherche sur la fusion. "On a besoin d’un bon programme chez nous pour profiter de notre participation à ITER." La Commission d’attribution des budgets dit qu’elle utilisera tout le contrôle qu’elle peut avoir sur les ficelles du budget du DOE pour permettre à ce programme de recherche domestique de rester en vie. Si dans son budget 2007, le DOE veut retirer de l’argent à d’autres programmes sur la fusion pour payer ITER, "la Commission est prête à refuser tout financement américain au projet ITER à l’avenir," lit-on dans le rapport.

Mais une autre commission scientifique du Congrès a des vues totalement opposées sur le financement. David Goldston, chef des membres de la Commission scientifique du Congrès, a confié à la revue New Scientist : " Nous pensons, comme le Département de l’Energie, qu’on ne peut pas conserver en l’état la recherche sur la fusion et faire aussi ITER… On ne peut pas faire ITER comme un simple projet de plus. " Alors Sherwood Boehlert, président de la Commission scientifique a proposé un amendement au projet de financement pour essayer d’en faire sortir une décision. L’amendement, approuvé par le Congrès, et qui doit maintenant recevoir l’approbation du Sénat, empêcherait les Etats-Unis de parvenir à un accord sur ITER avant le 1er mars 2006. "Je veux m’assurer qu’avant de consacrer un centime à ITER, nous avons un consensus sur sa source de financement," a affirmé Boehlert devant le Congrès. "Je ferai tout mon possible pour empêcher les Etats-Unis de s’engager si personne n’a envie de faire les sacrifices pour investir dans ce projet."

Le Sénat aura désormais une chance de modifier le projet de financement, puis Sénat et Congrès devront ensemble forger un accord sur le budget du DOE. Mais Goldston dit, qu’à moins qu’on ne parvienne à un compromis, "la participation des Etats-Unis dans le projet ITER est peu vraisemblable."


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