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Programmation pluriannuelle de l’énergie : Emmanuel Macron veut maintenir la France dans l’impasse nucléaire !

Communiqué du 27 novembre 2018



Emmanuel Macron vient d’exposer les grandes orientations de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie. Présentés comme ambitieux et pragmatiques, ses projets constituent en réalité une nouvelle reculade, qui font fi du risque nucléaire comme des réalités économiques. Le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce la proposition de prolonger de nombreux réacteurs au-delà de leur durée de fonctionnement initialement prévue. Il dénonce également l’appel à des projets de « nouveau nucléaire » d’EDF SA, qui prolongerait pour de nombreuses décennies l’impasse nucléaire française.



Après un discours recyclant de nombreux clichés sur les bienfaits supposés du nucléaire (présenté comme garant de l’indépendance énergétique, « décarboné » [1] et « à bas coût ») et appelant à développer massivement l’électrification, Emmanuel Macron a annoncé la fermeture de 14 réacteurs d’ici à 2035. Cette annonce ne l’engage pas beaucoup, toutes ces fermetures (à part celle de Fessenheim) étant repoussées après son quinquennat. Loin d’être ambitieuse, sa déclaration acte 10 ans de retard sur les objectifs de la loi votée en 2015. Pire, en maintenant l’horizon d’un « nouveau nucléaire », elle va à l’encontre de toute transition énergétique digne de ce nom.

François de Rugy appelait à une « opération vérité » ? Rappelons que ce projet signifierait la prolongation de 20 réacteurs jusqu’à 50 ans et plus  [2]. Pourtant, certains composants essentiels à la sécurité ne sont pas conçus pour fonctionner plus d’une quarantaine d’années et 1775 anomalies ont déjà été recensées sur le parc nucléaire. Alors qu’EDF, actuellement, n’est même pas en mesure d’assurer une maintenance correcte de ses installations, un tel projet signifierait un accroissement inacceptable des risques. Il nécessiterait soit des investissements colossaux pour des travaux lourds et inédits avec un résultat incertain, soit une sûreté bradée.

Contrairement à ce que prétend Emmanuel Macron, le nucléaire est bien un verrou à une véritable transition énergétique. La France ne pourra pas « en même temps » développer les énergies renouvelables, maintenir en fonctionnement des centrales à bout de souffle et se lancer dans un « nouveau nucléaire », dont il est illusoire de croire qu’il sera peu coûteux [3]. S’entêter dans cette voie, c’est faire peser sur les Français un risque démesuré et une facture écrasante. Pourtant, ceux-ci y sont majoritairement opposés et l’ont exprimés à de nombreuses reprises [4] ; où est la démocratie ? Loin du « nouveau modèle axé sur les territoires, venant de la base » mentionné par Emmanuel Macron, il s’agit de donner des gages à EDF SA, dont un des objectifs majeurs est d’augmenter fortement ses exportations et ses ventes de réacteurs à l’étranger.

Ce n’est pas une transition que nous propose le gouvernement, mais une stagnation dans l’impasse nucléaire. Sans attendre 2021, c’est dès maintenant qu’il faut abandonner les projets de « nouveau nucléaire » - à commencer par l’EPR de Flamanville - et engager rapidement la fermeture de nombreux réacteurs.


Notes

[1Entre l’extraction de l’uranium, la fabrication du combustible et le retraitement des déchets,la filière nucléaire émet bel et bien des gaz à effet de serre. Par ailleurs, il est faux de prétendre que le nucléaire est une solution au dérèglement climatique, comme le sous-entend Emmanuel Macron.

[2En 2035, une cinquantaine de réacteurs auront atteint ou dépassé les 40 ans de fonctionnement, et une trentaine les 50 ans.

[3Rappelons que chaque génération de réacteurs a coûté plus cher que la précédente. L’EPR a vu ses coûts initiaux multipliés par 3. En revanche, les coûts des énergies renouvelables, eux, ne cessent de baisser.

[4Lors du débat public sur la PPE, les citoyens tirés au sort se sont massivement prononcés contre la prolongation de nombreux réacteurs au-delà de 50 ans et la construction de nouveaux réacteurs

Après un discours recyclant de nombreux clichés sur les bienfaits supposés du nucléaire (présenté comme garant de l’indépendance énergétique, « décarboné » [1] et « à bas coût ») et appelant à développer massivement l’électrification, Emmanuel Macron a annoncé la fermeture de 14 réacteurs d’ici à 2035. Cette annonce ne l’engage pas beaucoup, toutes ces fermetures (à part celle de Fessenheim) étant repoussées après son quinquennat. Loin d’être ambitieuse, sa déclaration acte 10 ans de retard sur les objectifs de la loi votée en 2015. Pire, en maintenant l’horizon d’un « nouveau nucléaire », elle va à l’encontre de toute transition énergétique digne de ce nom.

François de Rugy appelait à une « opération vérité » ? Rappelons que ce projet signifierait la prolongation de 20 réacteurs jusqu’à 50 ans et plus  [2]. Pourtant, certains composants essentiels à la sécurité ne sont pas conçus pour fonctionner plus d’une quarantaine d’années et 1775 anomalies ont déjà été recensées sur le parc nucléaire. Alors qu’EDF, actuellement, n’est même pas en mesure d’assurer une maintenance correcte de ses installations, un tel projet signifierait un accroissement inacceptable des risques. Il nécessiterait soit des investissements colossaux pour des travaux lourds et inédits avec un résultat incertain, soit une sûreté bradée.

Contrairement à ce que prétend Emmanuel Macron, le nucléaire est bien un verrou à une véritable transition énergétique. La France ne pourra pas « en même temps » développer les énergies renouvelables, maintenir en fonctionnement des centrales à bout de souffle et se lancer dans un « nouveau nucléaire », dont il est illusoire de croire qu’il sera peu coûteux [3]. S’entêter dans cette voie, c’est faire peser sur les Français un risque démesuré et une facture écrasante. Pourtant, ceux-ci y sont majoritairement opposés et l’ont exprimés à de nombreuses reprises [4] ; où est la démocratie ? Loin du « nouveau modèle axé sur les territoires, venant de la base » mentionné par Emmanuel Macron, il s’agit de donner des gages à EDF SA, dont un des objectifs majeurs est d’augmenter fortement ses exportations et ses ventes de réacteurs à l’étranger.

Ce n’est pas une transition que nous propose le gouvernement, mais une stagnation dans l’impasse nucléaire. Sans attendre 2021, c’est dès maintenant qu’il faut abandonner les projets de « nouveau nucléaire » - à commencer par l’EPR de Flamanville - et engager rapidement la fermeture de nombreux réacteurs.


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 Politique énergétique