Macron au Creusot tente de manipuler les consciences : quand les mensonges sont proférés avec un sourire présidentiel
En visite à l’usine Framatome du Creusot pour annoncer la construction d’un nouveau porte-avion, Emmanuel Macron s’est encore livré à un plaidoyer vibrant pour le nucléaire, combinant rhétorique cocardière, clichés éculés et contre-vérités.
Communiqué du 9 décembre 2020
« Cette usine du Creusot est un concentré des qualités du nucléaire à la française », a-t-il déclaré, faisant même l’éloge de compétences « ancestrales » et se contentant d’évoquer pudiquement des « moments de doute ». Ce discours incantatoire est un appel à l’amnésie : c’est pourtant au Creusot qu’a été forgée la cuve défectueuse de l’EPR, malgré les avertissements de l’Autorité de sûreté nucléaire qui pointait déjà les mauvaises pratiques qui y régnaient. C’est ici que, de fil en aiguille, un scandale de falsification de dossiers de fabrication à grande échelle a été découvert en 2016. Nous avions alors déposé plainte et une instruction est toujours en cours. Fin 2018, outre la cuve de l’EPR, 2982 « constats d’anomalies » avaient été recensés sur des pièces fabriquées au Creusot. Et les problèmes n’appartiennent pas au passé : malgré un audit, en juillet 2020, un rapportde l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire signalait la persistance de certaines mauvaises pratiques (récurrence des « écarts », surveillance de la qualité toujours pas opérationnelle… ).
En faisant l’éloge de cette usine, effectivement emblématique d’une filière minée par la perte de compétence, Emmanuel Macron démontre que dès qu’il s’agit du nucléaire, les dirigeants français sont prêts à fermer les yeux sur tout et à mentir sans scrupules ...
"Notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire", a déclaré Emmanuel Macron. De manière prévisible, celui-ci a aligné les clichés sur un nucléaire prétendument garant de l’indépendance française (alors que tout l’uranium est désormais importé), et bon pour le climat. Pourtant, il ne suffit pas qu’une source d’énergie soit peu émettrice pour constituer un atout pour le climat : encore faut-il qu’elle soit déployable rapidement, à peu de frais, et sans risques. L’exemple de l’EPR le montre : engloutir des dizaines de milliards d’euros dans des chantiers de réacteurs qui accumulent retard sur retard, au détriment d’une véritable évolution de notre mode de consommation et de production, constituerait une faute monumentale face à l’urgence climatique.
Il est insupportable qu’Emmanuel Macron prétende ainsi donner des leçons d’écologie en faisant la promotion d’une fausse solution, tout en affichant son mépris pour celles et ceux qui exigent des mesures plus ambitieuses pour le climat.
La question des déchets radioactifs a été balayée avec désinvolture, Emmanuel Macron se contentant de déclarer que la France "progressait". Il est pourtant irresponsable d’envisager tranquillement de continuer à en produire pendant des décennies encore pour les laisser aux générations futures.
Alors que l’État doit encore débourser des centaines de millions d’euros pour éviter la cessation de paiement à Areva SA, il est déplorable de constater que les véritables coûts financiers et sociétaux de la filière nucléaire restent camouflés par des discours lénifiants et manipulateurs.
Nous dénonçons fermement cette novlangue insupportable, destinée à présenter comme inéluctables la construction de nouveaux réacteurs et la poursuite de programmes militaires nucléaires.
Au milieu de cette novlangue, Emmanuel Macron a cependant énoncé une vérité : "Sans nucléaire civil, pas de nucléaire militaire ; sans nucléaire militaire, pas de nucléaire civil". Une reconnaissance cynique de l’interdépendance entre les centrales et la bombe...
« Cette usine du Creusot est un concentré des qualités du nucléaire à la française », a-t-il déclaré, faisant même l’éloge de compétences « ancestrales » et se contentant d’évoquer pudiquement des « moments de doute ». Ce discours incantatoire est un appel à l’amnésie : c’est pourtant au Creusot qu’a été forgée la cuve défectueuse de l’EPR, malgré les avertissements de l’Autorité de sûreté nucléaire qui pointait déjà les mauvaises pratiques qui y régnaient. C’est ici que, de fil en aiguille, un scandale de falsification de dossiers de fabrication à grande échelle a été découvert en 2016. Nous avions alors déposé plainte et une instruction est toujours en cours. Fin 2018, outre la cuve de l’EPR, 2982 « constats d’anomalies » avaient été recensés sur des pièces fabriquées au Creusot. Et les problèmes n’appartiennent pas au passé : malgré un audit, en juillet 2020, un rapportde l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire signalait la persistance de certaines mauvaises pratiques (récurrence des « écarts », surveillance de la qualité toujours pas opérationnelle… ).
En faisant l’éloge de cette usine, effectivement emblématique d’une filière minée par la perte de compétence, Emmanuel Macron démontre que dès qu’il s’agit du nucléaire, les dirigeants français sont prêts à fermer les yeux sur tout et à mentir sans scrupules ...
"Notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire", a déclaré Emmanuel Macron. De manière prévisible, celui-ci a aligné les clichés sur un nucléaire prétendument garant de l’indépendance française (alors que tout l’uranium est désormais importé), et bon pour le climat. Pourtant, il ne suffit pas qu’une source d’énergie soit peu émettrice pour constituer un atout pour le climat : encore faut-il qu’elle soit déployable rapidement, à peu de frais, et sans risques. L’exemple de l’EPR le montre : engloutir des dizaines de milliards d’euros dans des chantiers de réacteurs qui accumulent retard sur retard, au détriment d’une véritable évolution de notre mode de consommation et de production, constituerait une faute monumentale face à l’urgence climatique.
Il est insupportable qu’Emmanuel Macron prétende ainsi donner des leçons d’écologie en faisant la promotion d’une fausse solution, tout en affichant son mépris pour celles et ceux qui exigent des mesures plus ambitieuses pour le climat.
La question des déchets radioactifs a été balayée avec désinvolture, Emmanuel Macron se contentant de déclarer que la France "progressait". Il est pourtant irresponsable d’envisager tranquillement de continuer à en produire pendant des décennies encore pour les laisser aux générations futures.
Alors que l’État doit encore débourser des centaines de millions d’euros pour éviter la cessation de paiement à Areva SA, il est déplorable de constater que les véritables coûts financiers et sociétaux de la filière nucléaire restent camouflés par des discours lénifiants et manipulateurs.
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