Bure : c’est dans ce petit village de la Meuse que l’industrie nucléaire veut enfouir ses déchets les plus dangereux, qui resteront radioactifs pendant des centaines de milliers d’années.
13 février 2014 |
Communiqué de la coordination BURE-STOP - 12 février 2014
Comme on pouvait s’y attendre la Commission nationale du débat public a rendu ce matin des conclusions lénifiantes. Tout va "presque" bien et il faut revoir le calendrier en intégrant une "étape de stockage pilote".
Surprise quand même, le rapport ne fait pas l’unanimité de la moitié des membres de la commission particulière du débat public (CPDP) !
La Coordination BURESTOP met en garde :
▸ contre le déni, une fois de plus, de l’opposition argumentée, légitime et historique à l’enfouissement des déchets nucléaires,
▸ contre le nouvel écran de fumée "rassurant" -il est urgent d’attendre et de tester- qui n’a aucun pouvoir sur la réalité du chantier Cigeo/BURE, sur sa poursuite, ses enjeux et sa finalité..
Un rapport empreint de surdité totale qui ne reflète pas les rapports de force
Le rapport surfe sur la satisfaction du travail accompli et "innovant" : avoir sauvé le débat en le virtualisant totalement.
Le mouvement de boycott porté par 44 associations, qui a abouti à l’annulation de toutes les réunions publiques, a été à peine évoqué lors de la présentation des conclusions ce matin à Paris.
Réduire l’opposition à une poignée d’inconscients est une injure à la citoyenneté et à la démocratie.
Le malaise de certains membres de la CPDP qui se désolidarisent du rapport atteste bien des enjeux colossaux qui se jouent à BURE. Qui a tenu la plume ?
Tout donne raison aux détracteurs de ce débat public : il ne servait à rien, en terme de processus décisionnel, puisque rien ne peut être fondamentalement remis en cause.
Un projet pharaonique bourré d’incertitudes majeures
Ce débat-bidon a eu un seul mérite : faire parler du projet Cigeo/BURE.
Le fiasco de ce débat a mis en lumière les incertitudes majeures qui caractérisent le chantier le plus pharaonique et risqué du pays pour le siècle à venir.
L’Andra en présentant au public son dossier idyllique n’a pas convaincu grand monde. Schémas des transports inexistants et qui seront tenus secrets, conception casse-tête des galeries, construction/remplissage en simultané, impact radiologique réel des installations en surface et souterraines, risques multiples posés par les différents types de déchets, éthique de l’enfouissement et mémoire du site impossible, ressource géothermique locale niée.... sont, entre autres, les gros points noirs, non traités ou sans réponse probante, du dossier. L’impossible chiffrage financier de Cigeo/BURE qui en résulte est éloquent..
La CNDP veut restaurer la confiance entre tout le monde, semble promouvoir la prudence... mais de fait entérine la poursuite des travaux à Bure
Consensus diplomatique pour rassurer à la fois l’opinion publique et les promoteurs du nucléaire ?
Créer une nouvelle étape est un fait d’illusionniste. Rien n’empêchera l’Andra de continuer à lancer ses appels d’offres, acheter massivement des terres, préparer des galeries... L’idée soufflée à la conférence de citoyens - faire des "essais grandeur nature in situ"- est un paravent tranquillisant, qui ne change rien ni au calendrier ni aux échéances. L’arrivée des premiers colis est toujours programmée en 2025.
Pour la Coordination BURESTOP, la fracture entre décideurs sourds et populations jamais entendues s’amplifie, c’est grave pour la démocratie et pour la sécurité de la population.
La vraie urgence aujourd’hui : reconstruire les bases de véritables processus participatifs et... démanteler tous les réseaux d’influence qui prétendent faire du nucléaire, une source d’énergie incontournable, propre, sûre et pas chère. Tant que l’on ne remettra pas à plat l’ensemble de la question énergétique soumise au lobbies de la filière électro-nucléaire, il sera impossible de promouvoir une quelconque solution énergétique alternative et de décider des mesures pour gérer au moins pire les déchets atomiques.
Une filière industrielle qui menace la santé et la sécurité des populations et qui ne sait pas gérer ses déchets doit s’arrêter. Déchets nucléaires, surtout ne pas enfouir, arrêter d’en produire !
CONTACTS - BURESTOP 55 : 06 86 74 85 11 - 06 85 50 82 77 // EODRA : 06 22 05 09 24 // MIRABEL LNE : 09 81 98 30 12 - 03 29 75 19 72
COORDINATION BURESTOP : BureStop 55 (Collectif Meuse contre l’enfouissement des déchets nucléaires), Bure Zone Libre, EODRA (Association des élus opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs), Les Habitants vigilants de Gondrecourt-le-Château, Mirabel Lorraine Nature Environnement, Meuse Nature Environnement. Une quarantaine d’associations et organisations ont soutenu leur appel au boycott lancé en mai 2013.
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