En élargissant le périmètre des Plans Particuliers d’Intervention [1] à 20 km, Ségolène Royal a consenti un "petit geste" dont on ne saurait se satisfaire. Le périmètre de 10 km était certes dérisoire, mais 20 km restent notoirement insuffisants. En plein anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, Mme Royal oublie-t-elle que le nuage radioactif venu d’Ukraine a traversé toute l’Europe et n’a pas épargné la France ?
Rappelons également que les PPI existants sont loin d’être opérationnels et que les exercices de crise qui se sont déjà déroulés se sont révélés de véritable fiascos, a fortiori lorsqu’ils impliquaient d’autres pays.
En cet anniversaire de Tchernobyl et en pleine conférence environnementale, il y avait des mesures plus ambitieuses à adopter que de se contenter d’élargir de 10 km les PPI. L’urgence est de cesser d’exposer les Français et nos voisins à un risque d’accident qui leur est imposé par une industrie nucléaire en pleine déroute. Acter l’arrêt de Fessenheim en 2016, décider dès maintenant la fermeture des réacteurs les plus anciens, prévoir une sortie complète du nucléaire et une vraie transition énergétique, telles auraient dû être les annonces d’un gouvernement responsable. Repousser ces décisions à 2018 n’est pas acceptable.
Ségolène Royal a hier traité les antinucléaires d’"idéologues" et d’"obsessionnels". Or les problèmes qui se multiplient sur les centrales, comme la chute d’un générateur de vapeur de 465 tonnes à la centrale de Paluel, ne sont pas une idéologie mais des faits concrets. L’idéologie, n’est-ce pas plutôt de refuser de remettre en question une technologie dangereuse, ruineuse et dépassée ?