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Nos communiqués de presse

34 ans après, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl n’est pas terminée

Communiqué du 24 avril 2020



Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl explosait, rejetant dans l’atmosphère européenne d’impressionnantes quantités de radionucléides.

34 ans plus tard, la catastrophe sanitaire est toujours en cours, comme le rappellent les récents incendies dans la zone contaminée.

Rien ne peut garantir qu’un accident de type Tchernobyl n’arrivera jamais en France. Dans un monde de plus en plus incertain, il est urgent de changer de cap et renoncer à l’énergie nucléaire.



Tchernobyl, la catastrophe sans fin

34 ans après le début de l’accident, la catastrophe de Tchernobyl continue de se déployer : certaines substances radioactives resteront encore présentes dans les sols pendant plusieurs siècles. Plus de 5 millions de personnes - parmi lesquelles des enfants et des femmes enceintes – vivent dans des territoires contaminés et ingèrent quotidiennement des substances radioactives. Les conséquences sanitaires de cette exposition chronique sont lourdes et les effets délétères sur le génome humain ne se résorbent pas : ils augmentent, perdurant de génération en génération. Comme le montrent les données collectées par l’association Enfants de Tchernobyl Belarus, le taux de morbidité a continué d’augmenter ces dernières années.

Contrairement au cliché d’une nature qui "reprendrait ses droits", la faune et la flore sont également touchées. Des malformations ont été observées sur les oiseaux et rongeurs [1] et la croissance des arbres est affectée [2] .

En outre, l’impact des radiations ralentit la décomposition des végétaux [3]. Combiné à la sécheresse, ce problème accroît considérablement le risque d’incendie. Les feux de forêts observés ces dernières semaines, les plus puissants observés depuis l’accident, ont contribué à remettre en circulation dans l’air les éléments radioactifs contenus dans les arbres et le sol. Le dépôt de ces nuages de cendres radioactives génèrera probablement de nouveaux impacts sanitaires pour les populations locales [4]. Ce phénomène, dont la fréquence risque malheureusement de s’accroître avec le changement climatique, nous rappelle amèrement que la radioactivité n’est pas confinée et que l’accident ne peut être considéré comme terminé.

Un accident est possible en France

Rien ne permet d’affirmer qu’un accident de type Tchernobyl ne surviendra pas en France, comme le répète régulièrement l’Autorité de sûreté nucléaire. Celle-ci vient d’ailleurs de lancer un site dédié au "post-accidentel", qui propose aux élu·es, entreprises et associations de se renseigner sur le rôle qu’ils seraient appelés à endosser dans de telles circonstances... et qu’ils n’ont jamais demandé à jouer.

Les plans d’interventions en cas d’accident restent dérisoires, la distribution de pastilles d’iode et l’évacuation n’étant prévue que dans un périmètre de 20 km autour du site nucléaire accidenté. Pourtant, Tchernobyl a démontré qu’un panache radioactif pouvait se déplacer sur des milliers de kilomètres. Une simulation réalisée par l’institut genevois Biosphère souligne qu’en cas d’accident à la centrale nucléaire du Bugey, près de Lyon, selon les conditions météorologiques, de larges parties du territoire français et européen pouvaient être touchées.

Changeons de cap pour un système énergétique plus sûr et plus résilient !

Ce 34ème anniversaire de l’accident de Tchernobyl survient dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19, qui risque d’aggraver une situation déjà préoccupante sur les sites nucléaires. Depuis plusieurs années, l’Autorité de sûreté nucléaire alerte sur une perte de compétence au sein de la filière ; quant aux travailleurs sous-traitants en charge des opérations de maintenance, nombre d’entre eux dénoncent des conditions dégradées qui ne leur permettent plus d’effectuer correctement leur travail.

Nous nous inquiétons vivement de la poursuite du fonctionnement des réacteurs en période épidémique. Stress dû à l’insuffisance des protections pour les prestataires, effectifs réduits, journées de travail allongées dans le cadre du plan pandémie, contrôles de sûreté effectués à distance : la situation est propice à un risque accru de maintenance mal faite, de fraudes et d’erreurs humaines.

Cette crise sanitaire ne doit pas éclipser le risque nucléaire : au contraire, elle plaide pour passer à un autre système de production et consommation d’énergie, plus sobre, relocalisé et reposant sur les énergies renouvelables. Moins complexe, moins dangereux, exigeant moins d’opérations sur place, un tel système serait infiniment plus résilient à toute crise (sanitaire, sécuritaire...) que notre parc nucléaire.

Et alors que la France s’achemine vers une récession majeure, il est temps d’arrêter de gaspiller des milliards dans un hypothétique rafistolage d’installations vieillissantes, et surtout dans des projets chimériques de nouveaux réacteurs EPR. Faisons les bons choix et évitons de nous enfermer dans les énergies du passé !

En savoir plus sur Tchernobyl :

 Lire notre article 34 ans plus tard, l’Europe subit toujours les conséquences de Tchernobyl

 Communiqués de la CRIIRAD sur l’évolution de la situation après les incendies

 Informations de l’AIPRI

Tchernobyl, la catastrophe sans fin

34 ans après le début de l’accident, la catastrophe de Tchernobyl continue de se déployer : certaines substances radioactives resteront encore présentes dans les sols pendant plusieurs siècles. Plus de 5 millions de personnes - parmi lesquelles des enfants et des femmes enceintes – vivent dans des territoires contaminés et ingèrent quotidiennement des substances radioactives. Les conséquences sanitaires de cette exposition chronique sont lourdes et les effets délétères sur le génome humain ne se résorbent pas : ils augmentent, perdurant de génération en génération. Comme le montrent les données collectées par l’association Enfants de Tchernobyl Belarus, le taux de morbidité a continué d’augmenter ces dernières années.

Contrairement au cliché d’une nature qui "reprendrait ses droits", la faune et la flore sont également touchées. Des malformations ont été observées sur les oiseaux et rongeurs [1] et la croissance des arbres est affectée [2] .

En outre, l’impact des radiations ralentit la décomposition des végétaux [3]. Combiné à la sécheresse, ce problème accroît considérablement le risque d’incendie. Les feux de forêts observés ces dernières semaines, les plus puissants observés depuis l’accident, ont contribué à remettre en circulation dans l’air les éléments radioactifs contenus dans les arbres et le sol. Le dépôt de ces nuages de cendres radioactives génèrera probablement de nouveaux impacts sanitaires pour les populations locales [4]. Ce phénomène, dont la fréquence risque malheureusement de s’accroître avec le changement climatique, nous rappelle amèrement que la radioactivité n’est pas confinée et que l’accident ne peut être considéré comme terminé.

Un accident est possible en France

Rien ne permet d’affirmer qu’un accident de type Tchernobyl ne surviendra pas en France, comme le répète régulièrement l’Autorité de sûreté nucléaire. Celle-ci vient d’ailleurs de lancer un site dédié au "post-accidentel", qui propose aux élu·es, entreprises et associations de se renseigner sur le rôle qu’ils seraient appelés à endosser dans de telles circonstances... et qu’ils n’ont jamais demandé à jouer.

Les plans d’interventions en cas d’accident restent dérisoires, la distribution de pastilles d’iode et l’évacuation n’étant prévue que dans un périmètre de 20 km autour du site nucléaire accidenté. Pourtant, Tchernobyl a démontré qu’un panache radioactif pouvait se déplacer sur des milliers de kilomètres. Une simulation réalisée par l’institut genevois Biosphère souligne qu’en cas d’accident à la centrale nucléaire du Bugey, près de Lyon, selon les conditions météorologiques, de larges parties du territoire français et européen pouvaient être touchées.

Changeons de cap pour un système énergétique plus sûr et plus résilient !

Ce 34ème anniversaire de l’accident de Tchernobyl survient dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19, qui risque d’aggraver une situation déjà préoccupante sur les sites nucléaires. Depuis plusieurs années, l’Autorité de sûreté nucléaire alerte sur une perte de compétence au sein de la filière ; quant aux travailleurs sous-traitants en charge des opérations de maintenance, nombre d’entre eux dénoncent des conditions dégradées qui ne leur permettent plus d’effectuer correctement leur travail.

Nous nous inquiétons vivement de la poursuite du fonctionnement des réacteurs en période épidémique. Stress dû à l’insuffisance des protections pour les prestataires, effectifs réduits, journées de travail allongées dans le cadre du plan pandémie, contrôles de sûreté effectués à distance : la situation est propice à un risque accru de maintenance mal faite, de fraudes et d’erreurs humaines.

Cette crise sanitaire ne doit pas éclipser le risque nucléaire : au contraire, elle plaide pour passer à un autre système de production et consommation d’énergie, plus sobre, relocalisé et reposant sur les énergies renouvelables. Moins complexe, moins dangereux, exigeant moins d’opérations sur place, un tel système serait infiniment plus résilient à toute crise (sanitaire, sécuritaire...) que notre parc nucléaire.

Et alors que la France s’achemine vers une récession majeure, il est temps d’arrêter de gaspiller des milliards dans un hypothétique rafistolage d’installations vieillissantes, et surtout dans des projets chimériques de nouveaux réacteurs EPR. Faisons les bons choix et évitons de nous enfermer dans les énergies du passé !

En savoir plus sur Tchernobyl :

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