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Nos communiqués de presse

Un transport de déchets italiens hautement radioactifs se prépare en secret

Communiqué du 23 juillet 2012



Communiqué de presse commun du Réseau “Sortir du nucléaire“ et du syndicat SUD-Rail - 23 juillet 2012

Le trafic de déchets radioactifs reprend entre l’Italie et la France - Alors que les arrivées de combustibles usés italiens sur le sol français avaient cessé depuis le mois de mai 2011, suite à de fortes mobilisations dans le Val de Suse et en France, une nouvelle expédition vers La Hague se prépare dans le plus grand secret. Nucléaire et transparence ne font décidément pas bon ménage !



Un train transportant du combustible usé italien hautement radioactif devrait quitter l’Italie dans les heures à venir pour rejoindre le terminal ferroviaire de Valognes (Manche). En France, il devrait traverser 12 départements (1), et emprunter une fois de plus les voies du RER en région parisienne. Une fois arrivés au terminal de Valognes, ces déchets seront acheminés par la route à l’usine AREVA de La Hague pour y être - selon le terme employé par l’industrie - "traités". Ils devraient ensuite retourner en Italie, probablement entre 2020 et 2025, où aucune solution n’existe pour les stocker. Plus de 20 ans après l’arrêt de son dernier réacteur, l’exploitation de l’énergie nucléaire dans les années 1980 laisse à l’Italie un lourd héritage...

Un transport à haut risque

Hautement radioactif, le combustible usé, composé majoritairement d’uranium, mais aussi de plutonium et de produits de fission et actinides mineurs, dégage énormément de chaleur et de radioactivité. Ce convoi comporte des risques importants en terme de sûreté et de sécurité. Il devrait en outre traverser des zones urbaines densément peuplées.

Les rayonnements radioactifs “Gamma“ émis par les conteneurs "CASTOR" (Cask for storage and transport of radioactive material) se propagent à plusieurs dizaines de mètres du wagon, entraînant un risque pour les personnes se trouvant à proximité, riverains comme cheminots. La réglementation, inique et obsolète, sur le transport des matières radioactives autorise des débits de dose pouvant aller jusqu’à 2 millisievert par heure au contact du wagon, soit un niveau de radiation environ 20 000 fois supérieur à la radioactivité naturelle (2). Il est impératif que les pouvoirs publics revoient ces normes de toute urgence.

Enfin, il s’avère que les normes de résistance aux chocs et au feu des "CASTOR" sont, en fait, ridiculement basses et ne prennent pas en compte bon nombres de situations qui pourraient se présenter en cas d’accident ferroviaire grave.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" et le syndicat SUD-Rail tiennent d’ailleurs à rappeler qu’il est conseillé aux agents et au public de se tenir éloignés d’un convoi hautement radioactif stoppé en gare, et incitent les cheminots à exercer leur droit de retrait en cas d’intervention sur ces convois.

Un transport tenu secret

Malgré ces risques, les autorités ne fournissent aucune information sur ce type de transports, et taisent leur existence et leur dangerosité pour les riverains, la population et les salariés concernés. Certains services de l’Etat et les collectivités et élus locaux, qui devraient être formés et avertis pour pouvoir réagir et mettre en œuvre un plan d’urgence en cas de problème, sont maintenus dans l’ignorance.

La situation a même empiré ces derniers mois ; les autorités mettent tout en œuvre pour qu’aucune information ne puissent filtrer sur l’existence de ces convois, quitte à employer des stratagèmes scabreux pour camoufler ces trains et les faire passer pour des trains classiques. Cela, afin d’éviter les mobilisations antinucléaires, en forte augmentation, qui pourraient attirer l’attention sur l’existence de ces transports et sur les risques.

Un transport inutile

L’industrie nucléaire produit chaque année des tonnes de déchets dont on ne sait que faire (3). Certains pays étrangers, dont l’Italie, envoient le combustible usé issu de leurs centrales – tel une patate chaude - à l’usine AREVA de La Hague pour qu’il y soit “traité“ : l’Hexagone est ainsi régulièrement traversé par ces déchets, qui s’ajoutent à ceux issus des réacteurs français, pour un volume dépassant les 500 convois par an.

Pourtant, loin d’être une solution, le “traitement“ des déchets engendre des risques et des transports supplémentaires. Il contamine de manière irréversible la pointe du Cotentin et la Mer du Nord en rejetant des effluents chimiques et radioactifs dans l’eau et l’environnement. Il est de surcroît inutile : le traitement à l’usine Areva de La Hague ne diminue pas la radioactivité des déchets, mais augmente au contraire leur volume.

En Italie comme en France une même impasse : on ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire" et le syndicat SUD-Rail, il faut sortir du nucléaire. En Italie comme en France, le nucléaire est une impasse : on ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires. En France, les autorités souhaiteraient les enfouir à 500m sous terre à Bure dans la Meuse ; en Italie, en attendant de trouver une hypothétique solution, on les envoie en France, afin de repousser la question de leur gestion dans le temps. Aujourd’hui une seule solution reste crédible : arrêter d’en produire en sortant au plus vite du nucléaire.

Le Réseau "Sortir du nucléaire", le syndicat SUD-Rail et l’association italienne "Legambiente Vallesusa" seront donc une fois encore mobilisés contre ce transport et appellent à des rassemblements tout au long du trajet.


Notes :

(1) La Savoie, l’Ain, la Saône-et-Loire, la Côte-d’Or, l’Yonne, la Seine-et-Marne, l’Essone, le Val-de-Marne, les Yvelines, l’Eure, le Calvados et la Manche.

(2) En 1998, le laboratoire de la CRIIRAD a mesur é, à 50 mètres d’un wagon transportant du combustible irradié, un flux de radiation gamma nettement supérieur à la normale. Le débit de dose gamma neutrons était plus de 500 fois supérieur au niveau naturel, à 1 mètre du wagon. Comme l’a régulièrement rappelé la Criirad, la réglementation autorise ainsi la circulation, en des lieux accessibles au public, de wagons dont le niveau de radiation au contact peut être si importante, qu’en seulement 30 minutes de présence, un individu peut recevoir la dose maximale annuelle admissible pour le public. Voir la note CRIIRAD N°11-20 Risques liés au transport des combustibles irradiés, Valence, 8 février 2011 : https://www.criirad.org/actualites/dossier2011/trains_italiens/risques_transport.html

(3) 1 200 tonnes par an, uniquement pour la France.

Retrouvez toutes les informations relatives à ce transport : trajet, horaires, mobilisations le long du parcours... https://www.sortirdunucleaire.org/Transport-Saluggia-LaHague

Contacts presse :

Réseau "Sortir du nucléaire"
Laura Hameaux – 06 85 23 05 11
François Mativet - 06 03 92 20 13

SUD-Rail
Philippe Guiter – 06 28 94 82 99

Un train transportant du combustible usé italien hautement radioactif devrait quitter l’Italie dans les heures à venir pour rejoindre le terminal ferroviaire de Valognes (Manche). En France, il devrait traverser 12 départements (1), et emprunter une fois de plus les voies du RER en région parisienne. Une fois arrivés au terminal de Valognes, ces déchets seront acheminés par la route à l’usine AREVA de La Hague pour y être - selon le terme employé par l’industrie - "traités". Ils devraient ensuite retourner en Italie, probablement entre 2020 et 2025, où aucune solution n’existe pour les stocker. Plus de 20 ans après l’arrêt de son dernier réacteur, l’exploitation de l’énergie nucléaire dans les années 1980 laisse à l’Italie un lourd héritage...

Un transport à haut risque

Hautement radioactif, le combustible usé, composé majoritairement d’uranium, mais aussi de plutonium et de produits de fission et actinides mineurs, dégage énormément de chaleur et de radioactivité. Ce convoi comporte des risques importants en terme de sûreté et de sécurité. Il devrait en outre traverser des zones urbaines densément peuplées.

Les rayonnements radioactifs “Gamma“ émis par les conteneurs "CASTOR" (Cask for storage and transport of radioactive material) se propagent à plusieurs dizaines de mètres du wagon, entraînant un risque pour les personnes se trouvant à proximité, riverains comme cheminots. La réglementation, inique et obsolète, sur le transport des matières radioactives autorise des débits de dose pouvant aller jusqu’à 2 millisievert par heure au contact du wagon, soit un niveau de radiation environ 20 000 fois supérieur à la radioactivité naturelle (2). Il est impératif que les pouvoirs publics revoient ces normes de toute urgence.

Enfin, il s’avère que les normes de résistance aux chocs et au feu des "CASTOR" sont, en fait, ridiculement basses et ne prennent pas en compte bon nombres de situations qui pourraient se présenter en cas d’accident ferroviaire grave.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" et le syndicat SUD-Rail tiennent d’ailleurs à rappeler qu’il est conseillé aux agents et au public de se tenir éloignés d’un convoi hautement radioactif stoppé en gare, et incitent les cheminots à exercer leur droit de retrait en cas d’intervention sur ces convois.

Un transport tenu secret

Malgré ces risques, les autorités ne fournissent aucune information sur ce type de transports, et taisent leur existence et leur dangerosité pour les riverains, la population et les salariés concernés. Certains services de l’Etat et les collectivités et élus locaux, qui devraient être formés et avertis pour pouvoir réagir et mettre en œuvre un plan d’urgence en cas de problème, sont maintenus dans l’ignorance.

La situation a même empiré ces derniers mois ; les autorités mettent tout en œuvre pour qu’aucune information ne puissent filtrer sur l’existence de ces convois, quitte à employer des stratagèmes scabreux pour camoufler ces trains et les faire passer pour des trains classiques. Cela, afin d’éviter les mobilisations antinucléaires, en forte augmentation, qui pourraient attirer l’attention sur l’existence de ces transports et sur les risques.

Un transport inutile

L’industrie nucléaire produit chaque année des tonnes de déchets dont on ne sait que faire (3). Certains pays étrangers, dont l’Italie, envoient le combustible usé issu de leurs centrales – tel une patate chaude - à l’usine AREVA de La Hague pour qu’il y soit “traité“ : l’Hexagone est ainsi régulièrement traversé par ces déchets, qui s’ajoutent à ceux issus des réacteurs français, pour un volume dépassant les 500 convois par an.

Pourtant, loin d’être une solution, le “traitement“ des déchets engendre des risques et des transports supplémentaires. Il contamine de manière irréversible la pointe du Cotentin et la Mer du Nord en rejetant des effluents chimiques et radioactifs dans l’eau et l’environnement. Il est de surcroît inutile : le traitement à l’usine Areva de La Hague ne diminue pas la radioactivité des déchets, mais augmente au contraire leur volume.

En Italie comme en France une même impasse : on ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire" et le syndicat SUD-Rail, il faut sortir du nucléaire. En Italie comme en France, le nucléaire est une impasse : on ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires. En France, les autorités souhaiteraient les enfouir à 500m sous terre à Bure dans la Meuse ; en Italie, en attendant de trouver une hypothétique solution, on les envoie en France, afin de repousser la question de leur gestion dans le temps. Aujourd’hui une seule solution reste crédible : arrêter d’en produire en sortant au plus vite du nucléaire.

Le Réseau "Sortir du nucléaire", le syndicat SUD-Rail et l’association italienne "Legambiente Vallesusa" seront donc une fois encore mobilisés contre ce transport et appellent à des rassemblements tout au long du trajet.


Notes :

(1) La Savoie, l’Ain, la Saône-et-Loire, la Côte-d’Or, l’Yonne, la Seine-et-Marne, l’Essone, le Val-de-Marne, les Yvelines, l’Eure, le Calvados et la Manche.

(2) En 1998, le laboratoire de la CRIIRAD a mesur é, à 50 mètres d’un wagon transportant du combustible irradié, un flux de radiation gamma nettement supérieur à la normale. Le débit de dose gamma neutrons était plus de 500 fois supérieur au niveau naturel, à 1 mètre du wagon. Comme l’a régulièrement rappelé la Criirad, la réglementation autorise ainsi la circulation, en des lieux accessibles au public, de wagons dont le niveau de radiation au contact peut être si importante, qu’en seulement 30 minutes de présence, un individu peut recevoir la dose maximale annuelle admissible pour le public. Voir la note CRIIRAD N°11-20 Risques liés au transport des combustibles irradiés, Valence, 8 février 2011 : https://www.criirad.org/actualites/dossier2011/trains_italiens/risques_transport.html

(3) 1 200 tonnes par an, uniquement pour la France.

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SUD-Rail
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