Faire un don

Sortir du nucléaire n°27



Juillet 2005

Accident nucléaire

Un scénario catastrophe

Risque nucléaire

Un exercice local de sécurité civile a été organisé à Lhommaizé et Mazerolles, dans la Vienne, pour tester le plan particulier d’intervention de la centrale nucléaire de Civaux. Les dysfonctionnements constatés prouvent que l’exercice était utile, mais ils sont loin d’être rassurants. L’alerte a été donnée à 8 heures, ce vendredi matin. Un incident fictif à la centrale nucléaire de Civaux venait de déclencher la procédure d’alerte pour les communes de Lhommaizé et Mazerolles. Situés au sud-ouest de la centrale, les deux villages étaient censés se trouver sous un vent dominant soufflant du nord-est. D’où la nécessité d’alerter la population.

Les deux équipes municipales étaient déjà sur le qui-vive, prêtes à monter à bord des véhicules de pompiers équipés de haut-parleurs chargés de diffuser un messsage dans les bourgs et les hameaux alentour. Las, à 8h30, nulle voiture rouge ni aucun gyrophare n’était en vue à proximité de l’église de Lhommaizé (les pompiers de Poitiers étaient pourtant en pré-alerte depuis 6h30 !). Et le maire de la commune, Jacqueline Artus, désespérait de joindre le poste de commandement opérationnel installé à Chauvigny : la ligne était continuellement occupée. Même l’émissaire de la préfecture chargée d’accompagner les journalistes en était à se demander si l’exercice n’avait pas été purement et simplement annulé. Scénario catastrophe donc, mais pas celui qui était attendu ! A 8h52, enfin, la première voiture de pompiers est arrivée. Elle attendait en fait à la mairie - actuellement en chantier - alors qu’il était convenu que l’équipe municipale attendrait dans ses locaux provisoires situés dans l’ancien presbytère.... Après avoir attendu quelques minutes pour récupérer une cassette audio, l’estafette peut enfin partir faire la tournée des hameaux.

Il est 9h10. Premier arrêt au lieu-dit “Bel Air”, devant le portail de l’élevage de chiens Van Gravia. Les pompiers lisent une première fois le message suivant : “Dans le cadre de l’exercice de sécurité civile du CNPE de Civaux, ce message a pour objet de tester l’alerte des populations. Il vous est demandé d’écouter à la radio France Bleu Poitou-Charentes, sur 106,4 MHz, et Radio Accords, sur 94,7 à Poitiers et 90,3 à Montmorillon, pour connaître les consignes du préfet.” Enregistré, le message est diffusé une seconde fois, puis la voiture redémarre en direction du hameau suivant. Sans que l’on prenne soin de savoir si l’information est bien passée.

C’est ce que nous avons cherché à vérifier. Lorsque l’éleveuse nous a ouvert, elle a admis être au courant de l’exercice d’alerte (tous les habitants avaient été avertis par courrier), mais a assuré ne pas avoir entendu les pompiers. “Avec les cris des chiens vous savez, on n’entend pas grand chose...”

Un peu plus tard, au poste de commandement opérationnel (PCO) installé au gymnase du Peuron à Chauvigny, les dysfonctionnements constatés sur le terrain semblaient nettement moins perceptibles. “Nous avons commencé à délimiter le périmètre de sécurité de 2,5 km autour de la centrale à partir de 8h40 ; il est bouclé depuis 9h45”, expliquait le chef d’escadron Rosenplac, qui pilotait les forces de gendarmerie sur cette opération. “Il y a des choses à améliorer”.

Article paru dans la Nouvelle République du 6/7 décembre 2003

Un exercice local de sécurité civile a été organisé à Lhommaizé et Mazerolles, dans la Vienne, pour tester le plan particulier d’intervention de la centrale nucléaire de Civaux. Les dysfonctionnements constatés prouvent que l’exercice était utile, mais ils sont loin d’être rassurants. L’alerte a été donnée à 8 heures, ce vendredi matin. Un incident fictif à la centrale nucléaire de Civaux venait de déclencher la procédure d’alerte pour les communes de Lhommaizé et Mazerolles. Situés au sud-ouest de la centrale, les deux villages étaient censés se trouver sous un vent dominant soufflant du nord-est. D’où la nécessité d’alerter la population.

Les deux équipes municipales étaient déjà sur le qui-vive, prêtes à monter à bord des véhicules de pompiers équipés de haut-parleurs chargés de diffuser un messsage dans les bourgs et les hameaux alentour. Las, à 8h30, nulle voiture rouge ni aucun gyrophare n’était en vue à proximité de l’église de Lhommaizé (les pompiers de Poitiers étaient pourtant en pré-alerte depuis 6h30 !). Et le maire de la commune, Jacqueline Artus, désespérait de joindre le poste de commandement opérationnel installé à Chauvigny : la ligne était continuellement occupée. Même l’émissaire de la préfecture chargée d’accompagner les journalistes en était à se demander si l’exercice n’avait pas été purement et simplement annulé. Scénario catastrophe donc, mais pas celui qui était attendu ! A 8h52, enfin, la première voiture de pompiers est arrivée. Elle attendait en fait à la mairie - actuellement en chantier - alors qu’il était convenu que l’équipe municipale attendrait dans ses locaux provisoires situés dans l’ancien presbytère.... Après avoir attendu quelques minutes pour récupérer une cassette audio, l’estafette peut enfin partir faire la tournée des hameaux.

Il est 9h10. Premier arrêt au lieu-dit “Bel Air”, devant le portail de l’élevage de chiens Van Gravia. Les pompiers lisent une première fois le message suivant : “Dans le cadre de l’exercice de sécurité civile du CNPE de Civaux, ce message a pour objet de tester l’alerte des populations. Il vous est demandé d’écouter à la radio France Bleu Poitou-Charentes, sur 106,4 MHz, et Radio Accords, sur 94,7 à Poitiers et 90,3 à Montmorillon, pour connaître les consignes du préfet.” Enregistré, le message est diffusé une seconde fois, puis la voiture redémarre en direction du hameau suivant. Sans que l’on prenne soin de savoir si l’information est bien passée.

C’est ce que nous avons cherché à vérifier. Lorsque l’éleveuse nous a ouvert, elle a admis être au courant de l’exercice d’alerte (tous les habitants avaient été avertis par courrier), mais a assuré ne pas avoir entendu les pompiers. “Avec les cris des chiens vous savez, on n’entend pas grand chose...”

Un peu plus tard, au poste de commandement opérationnel (PCO) installé au gymnase du Peuron à Chauvigny, les dysfonctionnements constatés sur le terrain semblaient nettement moins perceptibles. “Nous avons commencé à délimiter le périmètre de sécurité de 2,5 km autour de la centrale à partir de 8h40 ; il est bouclé depuis 9h45”, expliquait le chef d’escadron Rosenplac, qui pilotait les forces de gendarmerie sur cette opération. “Il y a des choses à améliorer”.

Article paru dans la Nouvelle République du 6/7 décembre 2003



Soyez au coeur de l'information !

Tous les 3 mois, retrouvez 36 pages (en couleur) de brèves, interviews, articles, BD, alternatives concrètes, actions originales, luttes antinucléaires à l’étranger, décryptages, etc.

Je m'abonne à la revue du Réseau