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Sortir du nucléaire n°27



Juillet 2005

Accident nucléaire

La population manque à l’appel

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°27 - Juillet 2005

 Risque nucléaire
Article publié le : 1er juillet 2005


Exercice en cas d’accident nucléaire ?

Les habitants des communes de Lhommaizé et Mazerolles, dans la Vienne ont été déçus par l’exercice de sécurité civile proposés. Très fatalistes, ils rejoignent assez souvent les arguments des antinucléaires et doutent notamment de l’efficacité des moyens mis en oeuvre.



“Si c’est comme aujourd’hui, le jour où il y aura vraiment un problème, ce ne sera pas terrible...”

La réaction - sous couvert d’anonymat - d’une conseillère municipale de Lhommaizé résumait assez bien le sentiment général des habitants de Lhommaizé et Mazerolles, les deux communes concernées par l’exercice de sécurité civile.

De l’avis de l’ensemble des habitants, l’ensemble n’a pas été brillant : sirènes inaudibles, haut-parleurs trop rapides, absence de messages cohérents sur les ondes FM pourtant réquisitionnées par la Préfecture. Tous savaient bien sûr qu’il s’agissait d’un exercice. Et si c’était vrai ? “Moi, j’étais dans mon atelier, je n’ai rien entendu”, affirme Laurent Jovanneau, le boulanger de Lhommaizé. “Je sais bien, ils font leur boulot. J’ai de l’iode dans mon camion et au magasin pour les clients. De toute façon, manoeuvres ou pas, le jour où il y aura vraiment un accident grave à Civaux, nous n’aurons pas à souffrir longtemps... Je ne sais même pas si les équipes de secours s’aventureront jusqu’ici.”

A quelques dizaines de mètres, Frank Mostosi, patron du bar “Les Bienvenus”, essaye de renseigner comme il peut les gendarmes. “Non, nous n’avons rien entendu. Le pompier commence sa phrase au bout de la rue et termine à l’autre bout. On ne comprend rien. Il faudrait qu’il s’arrête à plusieurs endroits. En plus, sur les trois fréquences FM, il n’y avait aucun message. Ce n’est pas assez explicite, pas assez martelé.”

Pastilles jetées

Une cliente, qui vient d’entrer pour acheter son journal, admet la part de fatalité dans l’entreprise. “Qu’est ce que vous voulez que l’on fasse ? Si ce truc pète... Moi, j’ai jeté mes pastilles d’iode, elles étaient périmées, je n’en ai plus.” À Mazerolles, les maçons à l’ouvrage au lieu-dit “La Contrie” n’ont pas compris le message des pompiers couvert par le bruit de la bétonnière. “Et si c’était vrai, on aurait laissé couler.” Quant au coureur de fond, au pêcheur isolé et au paysan installé dans son tracteur aperçus hier matin, ils n’ont même pas eu accès à l’information. Du coup, et sans vraiment s’en apercevoir, les positions d’une grande partie de la population rejoignent celles du Réseau “Sortir du nucléaire” (650 associations antinucléaires fédérées). Le Réseau dénonce notamment “l’hypocrisie des pouvoirs publics concernant les simulations d’accidents nucléaires comme celle de Civaux”. “Il est clair que rien ne se passera comme prévu en cas de véritable catastrophe”, rappelle le porte-parole Stéphane Lhomme. La consigne première donnée par l’autorité de sûreté nucléaire : “En cas d’alerte, il faut vous mettre à l’abri” -

montre l’impuissance des pouvoirs publics et le ridicule des mesures annoncées. “Une catastrophe nucléaire, c’est une région contaminée et évacuée pour des siècles (comme à Tchernobyl), des milliers de personnes gravement irradiées, des malformations génétiques pour les générations futures.”

Le Réseau estime que “les simulations d’accidents nucléaires, de même que les distributions d’iode, sont destinées à faire accepter à la population l’éventualité pourtant intolérable d’une catastrophe nucléaire. Le site de Civaux, comme les autres sites nucléaires, fait réellement courir à la population le risque d’une véritable catastrophe dont aucune simulation ni aucun exercice ne permettra de limiter les conséquences dramatiques”. Même avec un haut-parleur ?

Article paru dans la Nouvelle République du 6/7 décembre 2003

“Si c’est comme aujourd’hui, le jour où il y aura vraiment un problème, ce ne sera pas terrible...”

La réaction - sous couvert d’anonymat - d’une conseillère municipale de Lhommaizé résumait assez bien le sentiment général des habitants de Lhommaizé et Mazerolles, les deux communes concernées par l’exercice de sécurité civile.

De l’avis de l’ensemble des habitants, l’ensemble n’a pas été brillant : sirènes inaudibles, haut-parleurs trop rapides, absence de messages cohérents sur les ondes FM pourtant réquisitionnées par la Préfecture. Tous savaient bien sûr qu’il s’agissait d’un exercice. Et si c’était vrai ? “Moi, j’étais dans mon atelier, je n’ai rien entendu”, affirme Laurent Jovanneau, le boulanger de Lhommaizé. “Je sais bien, ils font leur boulot. J’ai de l’iode dans mon camion et au magasin pour les clients. De toute façon, manoeuvres ou pas, le jour où il y aura vraiment un accident grave à Civaux, nous n’aurons pas à souffrir longtemps... Je ne sais même pas si les équipes de secours s’aventureront jusqu’ici.”

A quelques dizaines de mètres, Frank Mostosi, patron du bar “Les Bienvenus”, essaye de renseigner comme il peut les gendarmes. “Non, nous n’avons rien entendu. Le pompier commence sa phrase au bout de la rue et termine à l’autre bout. On ne comprend rien. Il faudrait qu’il s’arrête à plusieurs endroits. En plus, sur les trois fréquences FM, il n’y avait aucun message. Ce n’est pas assez explicite, pas assez martelé.”

Pastilles jetées

Une cliente, qui vient d’entrer pour acheter son journal, admet la part de fatalité dans l’entreprise. “Qu’est ce que vous voulez que l’on fasse ? Si ce truc pète... Moi, j’ai jeté mes pastilles d’iode, elles étaient périmées, je n’en ai plus.” À Mazerolles, les maçons à l’ouvrage au lieu-dit “La Contrie” n’ont pas compris le message des pompiers couvert par le bruit de la bétonnière. “Et si c’était vrai, on aurait laissé couler.” Quant au coureur de fond, au pêcheur isolé et au paysan installé dans son tracteur aperçus hier matin, ils n’ont même pas eu accès à l’information. Du coup, et sans vraiment s’en apercevoir, les positions d’une grande partie de la population rejoignent celles du Réseau “Sortir du nucléaire” (650 associations antinucléaires fédérées). Le Réseau dénonce notamment “l’hypocrisie des pouvoirs publics concernant les simulations d’accidents nucléaires comme celle de Civaux”. “Il est clair que rien ne se passera comme prévu en cas de véritable catastrophe”, rappelle le porte-parole Stéphane Lhomme. La consigne première donnée par l’autorité de sûreté nucléaire : “En cas d’alerte, il faut vous mettre à l’abri” -

montre l’impuissance des pouvoirs publics et le ridicule des mesures annoncées. “Une catastrophe nucléaire, c’est une région contaminée et évacuée pour des siècles (comme à Tchernobyl), des milliers de personnes gravement irradiées, des malformations génétiques pour les générations futures.”

Le Réseau estime que “les simulations d’accidents nucléaires, de même que les distributions d’iode, sont destinées à faire accepter à la population l’éventualité pourtant intolérable d’une catastrophe nucléaire. Le site de Civaux, comme les autres sites nucléaires, fait réellement courir à la population le risque d’une véritable catastrophe dont aucune simulation ni aucun exercice ne permettra de limiter les conséquences dramatiques”. Même avec un haut-parleur ?

Article paru dans la Nouvelle République du 6/7 décembre 2003



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