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Sortir du nucléaire n°102



Été 2024
Crédit photo : Didier Sibourg - AdobeStock

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Sortie scolaire à la centrale du Bugey pour en connaître un rayon sur le nucléaire

Pierre et Juliette sont en 3ème au collège Paul Sixdenier (Hauteville). Avec d’autres élèves, ils ont visité la centrale nucléaire du Bugey dans le cadre d’un projet sur l’énergie visant à sensibiliser les collégiens aux questions environnementales. Voici le récit de leur tour.

Sites nucléaires Bugey

La visite a commencé par une conférence sur le fonctionnement des centrales et de l’énergie atomique. Ils nous ont parlé du réacteur Bugey 1 en déconstruction depuis 40 ans, mais qu’ils n’arrivent pas à démanteler. Nous avons pu poser des questions :

"Que deviennent les déchets radioactifs ?
 Ceux qui sont hautement radioactifs sont coulés avec de la pâte de verre, mis sous terre et ça ne pollue pas. Pour les déchets moins radioactifs le métal est récupéré pour en faire des objets."

"Y a-t-il déjà eu des accidents majeurs en France ?
 Il y a beaucoup de petits incidents, cela arrive souvent."
… Mais pas de réponse sur les accidents graves. Nous avons eu l’impression qu’ils évitaient le sujet en recadrant la question.

Pour nous rendre dans l’enceinte de la centrale, nous nous sommes équipés de gilets fluo, de chaussures de sécurité, de casque à visière et d’un badge pour passer les portiques. Nous avons dû passer au détecteur de métaux pour empêcher l’intrusion d’armes mais aussi de téléphones, car il est interdit de prendre des photos. Pierre n’a pas non plus été autorisé à enregistrer de sons.

Sur le chemin de la salle des turbines, nous avons constaté que la centrale est extrêmement surveillée : grillage, barbelés, vigiles, pics pour empêcher les hélicoptères de se poser... Ils nous ont également dit que les bâtiments ont été construits pour résister à toute sortes de catastrophes naturelles.

Arrivés à la salle des machines numéro 3, nous avons commencé par visiter l’étage du haut où sont situées les turbines et les alternateurs. Il faisait très chaud à côté de la seule turbine qui fonctionnait. On avait l’impression qu’il faisait au moins 45°C. Un élève s’est même évanoui à cause de la chaleur.

Ils nous ont dit qu’ils pouvaient arrêter la réaction nucléaire d’un coup. C‘est ce qu’ils font en cas d’accident grave, « ce qui n’arrive pas souvent ».

Deux étages plus bas se trouvent les pompes en liaison avec le Rhône. À un moment nous avons aperçu des fuites de vapeurs et nous leur avons demandé si c’était normal. Ils ont répondu que ce n’était pas bien grave et ont dévié le sujet.

Ce qui nous a choqué c’est que normalement, en dessous d’un certain niveau, la centrale ne peut pas puiser de l’eau dans le fleuve. C’était le cas l’an dernier du fait de la sécheresse, mais ils ont quand même eu les autorisations pour le faire.

À la sortie nous avons vu une gaine dans laquelle se trouve une poutre métallique servant à conduire le courant. Ils nous ont expliqué que tout fil en cuivre de moins de 3 mètres de diamètre fondrait instantanément à cause de l’intensité du courant. La poutre chauffe énormément, c’est l’effet Joule. EDF dit qu’ils pourraient produire deux tiers d’énergie en plus par réacteur si l’effet Joule n’existait pas...

Puis nous nous sommes rendus vers les tours aéroréfrigérantes. Elles ont été raccourcies de 60m pour ne pas « dénaturer le paysage ». Ce qui est un peu absurde puisque la centrale est très imposante, qu’on la voit à des kilomètres à la ronde et surtout qu’ils ont dû construire 4 tours au lieu de 2 à cause de ça. Ils nous ont assuré que la vapeur d’eau n’était pas un gaz à effet de serre et que la centrale n’avait pas de rejet direct de CO2.

À la fin de notre visite nous avons dû passer au détecteur de radioactivité. Ça ressemble juste à une sorte de portique comme on en trouve dans les aéroports. Quand on passe, une petite voix nous dit : « Un, deux, trois, vous pouvez passer. » C’était drôle.

De retour au collège nous allons travailler sur un podcast expliquant la visite à destination de tous les élèves du collège.

  • Juliette et Pierre

La visite a commencé par une conférence sur le fonctionnement des centrales et de l’énergie atomique. Ils nous ont parlé du réacteur Bugey 1 en déconstruction depuis 40 ans, mais qu’ils n’arrivent pas à démanteler. Nous avons pu poser des questions :

"Que deviennent les déchets radioactifs ?
 Ceux qui sont hautement radioactifs sont coulés avec de la pâte de verre, mis sous terre et ça ne pollue pas. Pour les déchets moins radioactifs le métal est récupéré pour en faire des objets."

"Y a-t-il déjà eu des accidents majeurs en France ?
 Il y a beaucoup de petits incidents, cela arrive souvent."
… Mais pas de réponse sur les accidents graves. Nous avons eu l’impression qu’ils évitaient le sujet en recadrant la question.

Pour nous rendre dans l’enceinte de la centrale, nous nous sommes équipés de gilets fluo, de chaussures de sécurité, de casque à visière et d’un badge pour passer les portiques. Nous avons dû passer au détecteur de métaux pour empêcher l’intrusion d’armes mais aussi de téléphones, car il est interdit de prendre des photos. Pierre n’a pas non plus été autorisé à enregistrer de sons.

Sur le chemin de la salle des turbines, nous avons constaté que la centrale est extrêmement surveillée : grillage, barbelés, vigiles, pics pour empêcher les hélicoptères de se poser... Ils nous ont également dit que les bâtiments ont été construits pour résister à toute sortes de catastrophes naturelles.

Arrivés à la salle des machines numéro 3, nous avons commencé par visiter l’étage du haut où sont situées les turbines et les alternateurs. Il faisait très chaud à côté de la seule turbine qui fonctionnait. On avait l’impression qu’il faisait au moins 45°C. Un élève s’est même évanoui à cause de la chaleur.

Ils nous ont dit qu’ils pouvaient arrêter la réaction nucléaire d’un coup. C‘est ce qu’ils font en cas d’accident grave, « ce qui n’arrive pas souvent ».

Deux étages plus bas se trouvent les pompes en liaison avec le Rhône. À un moment nous avons aperçu des fuites de vapeurs et nous leur avons demandé si c’était normal. Ils ont répondu que ce n’était pas bien grave et ont dévié le sujet.

Ce qui nous a choqué c’est que normalement, en dessous d’un certain niveau, la centrale ne peut pas puiser de l’eau dans le fleuve. C’était le cas l’an dernier du fait de la sécheresse, mais ils ont quand même eu les autorisations pour le faire.

À la sortie nous avons vu une gaine dans laquelle se trouve une poutre métallique servant à conduire le courant. Ils nous ont expliqué que tout fil en cuivre de moins de 3 mètres de diamètre fondrait instantanément à cause de l’intensité du courant. La poutre chauffe énormément, c’est l’effet Joule. EDF dit qu’ils pourraient produire deux tiers d’énergie en plus par réacteur si l’effet Joule n’existait pas...

Puis nous nous sommes rendus vers les tours aéroréfrigérantes. Elles ont été raccourcies de 60m pour ne pas « dénaturer le paysage ». Ce qui est un peu absurde puisque la centrale est très imposante, qu’on la voit à des kilomètres à la ronde et surtout qu’ils ont dû construire 4 tours au lieu de 2 à cause de ça. Ils nous ont assuré que la vapeur d’eau n’était pas un gaz à effet de serre et que la centrale n’avait pas de rejet direct de CO2.

À la fin de notre visite nous avons dû passer au détecteur de radioactivité. Ça ressemble juste à une sorte de portique comme on en trouve dans les aéroports. Quand on passe, une petite voix nous dit : « Un, deux, trois, vous pouvez passer. » C’était drôle.

De retour au collège nous allons travailler sur un podcast expliquant la visite à destination de tous les élèves du collège.

  • Juliette et Pierre


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