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Scénarios nucléaires dans la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie : le gouvernement procrastine et cède aux caprices d’EDF

Communiqué du 20 novembre 2018



L’AFP vient de dévoiler trois scénarios concernant la réduction du nucléaire dans la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE). Du plus « ambitieux » au plus extrême, ces trois scénarios aboutissent tous à une inacceptable prolongation du risque nucléaire. Le Réseau “Sortir du nucléaire" appelle à se mobiliser pour empêcher ce risque imposé.



Alors qu’énormément de retard a déjà été pris pour réduire la part du nucléaire et que la fin de vie des réacteurs se rapproche [1], les trois scénarios étudiés par le gouvernement reviennent à procrastiner dangereusement et à perdre un temps précieux pour engager des transformations inévitables du système énergétique.

En faisant fuiter ces scénarios, le gouvernement a-t-il cherché à faire passer pour "ambitieux" celui attribué au Ministère de la Transition écologique, ou pour « raisonnable » le scénario intermédiaire ? Dans tous les cas, même le premier n’est en fait que la confirmation d’une reculade, repoussant la fermeture de réacteurs autres que Fessenheim après le quinquennat d’Emmanuel Macron et admettant la prolongation d’une grande partie des réacteurs jusqu’à 50 ans, voire plus. Le scénario « intermédiaire », lui, revient à prolonger la quasi totalité du parc à 50 ans, voire plus. Quant au plus extrême, dit de Bercy (donc d’EDF...) il semble postuler la prolongation à 60 ans d’une grande partie du parc nucléaire. Il ferait prendre 15 ans de retard à l’objectif initial de réduction de la part du nucléaire et perpétuerait le risque nucléaire pour des décennies, en envisageant de surcroît quatre nouveaux réacteurs.

Ces scénarios confirment que le gouvernement est sous l’emprise d’EDF, qui dicte ses volontés. Cette situation est d’autant plus grave que les projets de l’entreprise apparaissent déconnectés du monde réel. Comment imaginer prolonger massivement le parc au-delà de 40 ans, voire de 50 ans, alors que les réacteurs vieillissent et vont connaître de plus en plus d’avaries, que 1775 anomalies (au moins) affectent des composants importants pour la sûreté et que des problèmes récurrents de maintenance mal faite se multiplient ? Rappelons que certains composants, comme la cuve du réacteur, ne sont pas conçus pour dépasser une quarantaine d’année de fonctionnement et ne sont pas remplaçables ni réparables. Cédant à EDF, le gouvernement accepte-t-il la perspective d’un accident dans les prochaines années ?

Ces scénarios dangereux sont également profondément irréalistes. Comment EDF compte-t-elle réaliser des travaux lourds pour prolonger son parc alors que même la maintenance de ses installations n’est pas correctement assurée ? Et à moins de mettre l’État à contribution, comment compte-t-elle financer ces travaux (sans parler de la construction de nouveaux réacteurs) alors qu’elle fait déjà face à une dette colossale ? Le gouvernement demandera-t-il donc aux Français de financer les délires d’une entreprise qui leur impose un risque démesuré et une énergie du passé ? Et tout cela pour garantir d’hypothétiques profits d’EDF SA, qui table sur des exportations d’électricité démesurées à l’étranger [2] ?

Et quelle sera l’attitude de l’Autorité de sûreté nucléaire ? Va-t-elle mettre le holà à ces projets hors sol, ou finira-t-elle par accepter une sûreté au rabais, comme elle l’a déjà fait en dispensant EDF de travaux post-Fukushima à Fessenheim ?

Le Réseau “Sortir du nucléaire“ appelle les citoyens à protester massivement contre cette fuite en avant et contre la prolongation du risque nucléaire qu’on veut leur imposer.

Contacts presse :

 Philippe Lambersens - 06 83 53 89 82

Chargée de communication :

Charlotte Mijeon - 06 64 66 01 23


Notes

[1À ce jour, les 4/5 du parc ont dépassé 30 ans de fonctionnement. En 2028, une quarantaine de réacteurs aura dépassé les 40 ans et en 2035, une trentaine auront alors 50 ans ou plus.

[2On notera que les deux derniers scénarios paraissent s’inspirer des scénarios de RTE les plus exportateurs d’électricité (jusqu’à trois fois plus qu’aujourd’hui).

Alors qu’énormément de retard a déjà été pris pour réduire la part du nucléaire et que la fin de vie des réacteurs se rapproche [1], les trois scénarios étudiés par le gouvernement reviennent à procrastiner dangereusement et à perdre un temps précieux pour engager des transformations inévitables du système énergétique.

En faisant fuiter ces scénarios, le gouvernement a-t-il cherché à faire passer pour "ambitieux" celui attribué au Ministère de la Transition écologique, ou pour « raisonnable » le scénario intermédiaire ? Dans tous les cas, même le premier n’est en fait que la confirmation d’une reculade, repoussant la fermeture de réacteurs autres que Fessenheim après le quinquennat d’Emmanuel Macron et admettant la prolongation d’une grande partie des réacteurs jusqu’à 50 ans, voire plus. Le scénario « intermédiaire », lui, revient à prolonger la quasi totalité du parc à 50 ans, voire plus. Quant au plus extrême, dit de Bercy (donc d’EDF...) il semble postuler la prolongation à 60 ans d’une grande partie du parc nucléaire. Il ferait prendre 15 ans de retard à l’objectif initial de réduction de la part du nucléaire et perpétuerait le risque nucléaire pour des décennies, en envisageant de surcroît quatre nouveaux réacteurs.

Ces scénarios confirment que le gouvernement est sous l’emprise d’EDF, qui dicte ses volontés. Cette situation est d’autant plus grave que les projets de l’entreprise apparaissent déconnectés du monde réel. Comment imaginer prolonger massivement le parc au-delà de 40 ans, voire de 50 ans, alors que les réacteurs vieillissent et vont connaître de plus en plus d’avaries, que 1775 anomalies (au moins) affectent des composants importants pour la sûreté et que des problèmes récurrents de maintenance mal faite se multiplient ? Rappelons que certains composants, comme la cuve du réacteur, ne sont pas conçus pour dépasser une quarantaine d’année de fonctionnement et ne sont pas remplaçables ni réparables. Cédant à EDF, le gouvernement accepte-t-il la perspective d’un accident dans les prochaines années ?

Ces scénarios dangereux sont également profondément irréalistes. Comment EDF compte-t-elle réaliser des travaux lourds pour prolonger son parc alors que même la maintenance de ses installations n’est pas correctement assurée ? Et à moins de mettre l’État à contribution, comment compte-t-elle financer ces travaux (sans parler de la construction de nouveaux réacteurs) alors qu’elle fait déjà face à une dette colossale ? Le gouvernement demandera-t-il donc aux Français de financer les délires d’une entreprise qui leur impose un risque démesuré et une énergie du passé ? Et tout cela pour garantir d’hypothétiques profits d’EDF SA, qui table sur des exportations d’électricité démesurées à l’étranger [2] ?

Et quelle sera l’attitude de l’Autorité de sûreté nucléaire ? Va-t-elle mettre le holà à ces projets hors sol, ou finira-t-elle par accepter une sûreté au rabais, comme elle l’a déjà fait en dispensant EDF de travaux post-Fukushima à Fessenheim ?

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marion.rivet@sortirdunucleaire.fr
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 Politique énergétique