Le Réseau "Sortir du nucléaire" attire l’attention sur l’évènement qui s’est produit dans la nuit du 9 au 10 avril à la centrale nucléaire de Dampierre (Loiret). Le réacteur n°3 de la centrale de Dampierre a été arrêté en urgence et est resté toute la nuit alimenté par un générateur de secours.
Présenté par EDF comme un simple incident, largement minimisé par l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) qui délivre le message habituel de langue de bois ("Cet incident n’a pas eu de conséquence sur la sûreté nucléaire et la radioprotection"), cet évènement pose au contraire de sérieuses questions.
En effet :
- EDF a déclenché le "plan d’urgence interne" (PUI) hier soir à 22h10.
- L’ASN a mis en place une organisation nationale de crise avec l’appui technique de l’IRSN
- EDF et l’ASN n’ont levé qu’à 8h15 ce matin l’organisation de crise
Pendant toute la nuit, les équipes de la centrale nucléaire ont agi en urgence, le réacteur n°3 ayant été privé de son alimentation extérieure. Heureusement, le générateur de secours a bien fonctionné, mais il arrive parfois, lors d’essais, que ce genre de générateur ne démarre pas.
On notera une certaine similitude avec le grave évènement survenu en juillet dernier à la centrale nucléaire de Forsmark (Suède) où la catastrophe n’a été évitée qu’à quelques minutes près. Il y a fort à craindre que le pire ne se produise tôt ou tard en France ou à l’étranger.
Par ailleurs, tout comme lors de la grave inondation de la centrale nucléaire du Blayais dans la nuit du 27 au 28 décembre 1999, des millions d’habitants n’ont pas su qu’ils étaient, dans leurs sommeil, menacés par un éventuel accident nucléaire.
Aujourd’hui encore, la quasi-totalité de la population n’est pas au courant de ce qui s’est réellement passé à Dampierre, les autorités se contentant de messages lénifiants. Il est plus que temps de sortir du nucléaire, le plus vite possible, avant l’irréparable.