11 juillet 2024
Le 5 juillet 2024, la centrale nucléaire de Dampierre (Centre - Val de Loire) a rejeté dans l’air des gaz radioactifs sans le savoir, et sans le vouloir. Une fuite donc. Qui a duré une dizaine d’heures. En cause, deux vannes ouvertes sur le circuit de rejet des effluents gazeux produits par l’installation nucléaire.
Crédit photo : André Paris
Ces gaz radioactifs sont la conséquence du fonctionnement de la centrale nucléaire, leur production est inhérente à l’activité des réacteurs. Ces effluents gazeux sont donc des résidus de la production industrielle d’électricité par la centrale nucléaire. Ils sont toujours rejetés dans l’environnement, mais jamais sans contrôles préalables. Enfin, normalement...
Le 5 juillet 2024, de 9h54 à 19h05, le circuit de rejet des effluents gazeux du réacteur 3 de Dampierre a été ouvert. Par qui ? Pourquoi ? EDF ne livre aucune explication. Les gaz radioactifs produits par ce réacteur nucléaire ont donc été rejetés dans l’atmosphère durant une dizaine d’heures, alors que l’opération n’avait pas été autorisée. En effet, ces rejets doivent être précédés d’analyses, afin de mesurer leur niveau de radioactivité. Car si EDF a obtenu des autorités le droit de disperser des radioéléments dans l’air, l’industriel doit toutefois respecter certaines limites, et le faire dans certaines conditions.
L’exploitant nucléaire affirme que ces limites n’ont pas été dépassées, et que ce "rejet exceptionnel" n’a de ce fait eu aucun impact sur l’environnement. EDF ne précise cependant ni le volume total de gaz rejeté dans l’air, ni quels radioéléments ont été dispersés, ni l’activité globale déversée dans la nature lors de l’incident. Quant au pourquoi de cette mauvaise configuration du circuit de rejet des effluents gazeux radioactifs... Mystère. L’industriel ne s’est rendu compte du problème que lorsque les capteurs de radioactivité implantés dans la cheminée qui sert aux rejets se sont affolés. Pourquoi EDF a mis 10 heures à réagir, là encore, mystère.
Le contrôle et la surveillance des rejets de radioactivité dans l’air laissent décidément fortement à désirer à Dampierre. Il y a à peine 3 mois, EDF déclarait un autre incident du même genre, mais cette fois-ci les limites autorisées avaient été dépassées. La faute à un chantier de nettoyage d’outils contaminés, réalisé dans un sas qui n’était pas étanche. Et à un manque de surveillance.
Quand l’exploitant de réacteurs nucléaires n’est pas capable de maîtriser ce qui est déversé dans l’environnement, qu’il y ait dépassement des limites autorisées ou non, il y a un sérieux problème. Ces rejets incontrôlés démontrent que les compétences ne sont pas là, tant au plan technique (mise en configuration des circuits et des équipements et leurs contrôles, analyses et préparation des interventions) qu’au plan organisationnel (surveillance, communication, traçabilité des activités réalisées). EDF, exploitant nucléaire (in)compétent ?
L.B.
Rejets radioactifs gazeux non programmés sur l’unité de production n°3 de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly
Evénement Significatif Environnement
Publié le 11/07/2024
Le 5 juillet 2024, un rejet non programmé d’effluents gazeux radioactifs lié à des manœuvres d’exploitation s’est produit sur l’unité de production n°3 de la centrale, de 9h54 à 19h05.
Constatant une légère variation de l’activité radioactive au niveau de la cheminée de rejets atmosphériques de l’unité numéro 3, un diagnostic a été lancé par les équipes de conduite. Il a permis d’identifier la mauvaise position de deux vannes situées sur le circuit de rejet des effluents radioactifs gazeux de l’unité de production.
A aucun moment, les rejets atmosphériques n’ont atteint les seuils réglementaires autorisés. Ce rejet exceptionnel n’a pas eu d’impact sur l’environnement, aucune limite de rejet n’ayant été dépassée.
Cependant, le rejet ayant eu lieu, sans que des analyses n’aient été préalablement réalisées, comme le demande l’article 2.3.13 de la décision n° 2017-DC-0588 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 06 avril 2017, la direction de la centrale nucléaire de Dampierre en Burly a déclaré un événement significatif environnement à l’Autorité de sûreté nucléaire le 10 juillet 2024.