Article publié le 12 mai 2022
Enjeu central des élections Présidentielles, le nucléaire semble relégué au second plan des législatives. Pourtant les prochains députés joueront un rôle majeur dans la future Loi de Programmation Énergétique qui actera (ou non) la construction de nouvelles centrales en France. Or, parmi les candidats déjà déclarés, bon nombre continuent de défendre une vision dépassée et erronée, d’un nucléaire vert, performant et bon pour le climat. Pour dénoncer ces prises de position dangereuses, le réseau « Sortir du nucléaire » organise ce jeudi 12 mai à Lyon une cérémonie parodique pour dénoncer le greenwashing qui enrobe les discours pro-nucléaires. En arrière plan du Gros Caillou où se déroulera l’action, se trouve la centrale du Bugey. Il s’agit de l’un des quatre lieux pressentis pour accueillir deux nouveaux réacteurs nucléaires durant la prochaine mandature, si le plan d’Emmanuel Macron est voté par l’Assemblée Nationale.
Cette opération de sensibilisation s’inscrit dans le cadre de la campagne #PromessesBidons qui vise à dénoncer les propos fallacieux des candidats en matière de nucléaire qui serait, selon eux, doté de toutes les vertus - dont celle de répondre à la crise climatique. Or, nous le savons, le nucléaire ne sauvera pas le climat. Tabler sur des réacteurs lents à construire et sujets aux retards pour produire l’électricité « bas-carbone » de demain est le plus sûr moyen de rater nos objectifs climatiques ! N’oublions pas que cette industrie, présentée comme écologique, est une source importante de pollution chimique, thermique et radioactive des milieux, notamment aquatiques. Et les problèmes du nucléaire ne s’arrêtent pas à son incapacité à résoudre la crise climatique ! Fiasco de l’EPR de Flamanville, état consternant du parc nucléaire français, où près de la moitié des réacteurs sont à l’arrêt, centrales qui vieillissent et ne pourront pas être prolongées éternellement… Il serait temps d’acter que le nucléaire est une impasse, d’autant que de nombreux scénarios montrent qu’une sortie de l’atome est compatible avec nos objectifs climatiques !
De l’extrême droite à la République en Marche, on affiche un programme en faveur de l’atome. Certains candidats vont même plus loin en multipliant les courbettes au lobby du nucléaire. Parmi les plus pro-actifs en Rhône-Alpes : le député sortant du Rhône Thomas Gassilloud (Agir, 10e circo), auteur en 2021 d’un rapport recommandant de relancer la filière des réacteurs de 4ème génération, Alexandre Nanchi (LR) qui a fait modifier le SCOT de son territoire en vue de l’accueil de nouveaux réacteurs, Damien Abad (LR), Olga Givernet (Renaissance), Paul Bérard (LR) ou encore Alice Thourot (Renaissance).
Près de la centrale de Penly, mentionnons aussi le député Sébastien Jumel (PCF), qui souhaite ardemment accueillir de nouveaux réacteurs. Et que dire de Julien Aubert, député LR sortant du Vaucluse, fervent soutien de l’industrie nucléaire ? De Perrine Goulet, députée Renaissance sortante de la Nièvre, qui a suggéré de tirer sur les militant·es qui s’introduisaient dans les centrales ? De Claude de Ganay, député LR sortant du Loiret, à l’initiative d’une loi criminalisant lourdement les intrusions de militant·es dans les centrales nucléaires ? De Raphaël Schellenberger, député sortant du Haut-Rhin qui ne décolère toujours pas de la fermeture de Fessenheim et souhaite ardemment la construction de nouveaux réacteurs ? Évoquons enfin Marine Le Pen et ses projets aussi nuisibles qu’irréalistes de mettre en service 20 nouveaux réacteurs, les premiers dès 2031.
La composition de la prochaine Assemblée Nationale sera déterminante pour l’avenir énergétique de notre pays. Ne nous laissons pas confisquer cette question qui nous concerne toutes et tous très directement. Vous pouvez agir en interpellant vos candidats sur les réseaux sociaux ou par courrier. Ensemble, mobilisons-nous !