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Nos communiqués de presse

Fuite sur l’un des réacteurs nucléaires EPR de la centrale de Taishan : nos inquiétudes et nos questions

Communiqué du 14 juin 2021



Un problème d’une gravité encore indéterminée s’est produit à la centrale nucléaire chinoise de Taishan, conçue par EDF et exploitée conjointement par China General Nuclear et EDF. Nous restons en alerte pour essayer d’analyser la situation.



Malgré l’implication d’exploitants nucléaires français (EDF et Framatome), les informations les plus détaillées viennent étrangement des États-Unis. Selon CNN, la filiale américaine de Framatome aurait communiqué le 8 juin au Department of Energy une note avertissant d’une "menace radiologique imminente pour le site et le public" nécessitant une intervention pour un retour à un "fonctionnement normal". Selon les éléments cités par CNN, l’autorité de sûreté nucléaire chinoise aurait déjà relevé le seuil de rejets radioactifs tolérables à l’extérieur à plus du double du seuil initial afin que le réacteur puisse rester autorisé à fonctionner.

Dans un communiqué laconique publié le 14 juin 2021, EDF, actionnaire de la centrale, déclare avoir été "informée de l’augmentation de la concentration de certains gaz rares dans le circuit primaire du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Taishan" et sollicité la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire.

Malgré l’obligation d’avertir les autorités internationales (AIEA), l’autorité de sûreté chinoise n’a communiqué aucune information sur le sujet, ce qui soulève de lourdes questions :

- Quelle est l’étendue et la gravité du problème ? Depuis quand dure-t-il ? Quel est le niveau des rejets radioactifs dans l’environnement ?

- Quels sont les composants en cause ? L’augmentation des gaz rares dans le circuit primaire serait-elle liée à un problème sur les gaines de combustible, ou d’autres équipements sont-ils concernés ?

- Qu’en est-il du sort du personnel de la centrale et des riverain.es ?

Même si aucun élément ne permet d’affirmer s’il existe ou non un lien avec ce qui se passe, il faut rappeler que la centrale de Taishan est déjà concernée par plusieurs malfaçons. Il s’agit de réacteurs EPR, équipés de cuves affectées du même défaut de fabrication que celui de Flamanville. Par ailleurs, en 2017, une fissure a été détectée sur un composant lors de tests effectués sur le réacteur n°1.

En attente de plus d’informations, nous ne pouvons que manifester notre vive inquiétude.

Il est déjà permis d’exprimer des doutes sur la gestion d’un accident en France, au vu du passif de l’industrie nucléaire hexagonale (fraudes et malfaçons dissimulées, déclarations tardives d’incidents, "transparence" relevant plus de la communication...). A fortiori, qu’en est-il en Chine, pays non démocratique, où les contre-pouvoirs sont écrasés et où règne la censure ? Quid du rôle de l’autorité de sûreté et de ses liens avec le pouvoir ? Le fait qu’elle ait accepté de relever les seuils de détection de la radioactivité pour éviter l’arrêt du réacteur ne peut que nous alerter.

Cette situation doit également nous interpeller concernant les futurs projets de développement du nucléaire en Chine, certains scénarios envisageant carrément que le pays se dote d’un parc nucléaire équivalent à la puissance nucléaire installée mondiale. Le nucléaire est une technologie dangereuse - et plus encore quand elle est implantée dans un État autoritaire - dont le monde doit absolument se passer pour garantir un futur vivable.

Contact presse :

Martial Chateau - 06 45 30 74 66

Malgré l’implication d’exploitants nucléaires français (EDF et Framatome), les informations les plus détaillées viennent étrangement des États-Unis. Selon CNN, la filiale américaine de Framatome aurait communiqué le 8 juin au Department of Energy une note avertissant d’une "menace radiologique imminente pour le site et le public" nécessitant une intervention pour un retour à un "fonctionnement normal". Selon les éléments cités par CNN, l’autorité de sûreté nucléaire chinoise aurait déjà relevé le seuil de rejets radioactifs tolérables à l’extérieur à plus du double du seuil initial afin que le réacteur puisse rester autorisé à fonctionner.

Dans un communiqué laconique publié le 14 juin 2021, EDF, actionnaire de la centrale, déclare avoir été "informée de l’augmentation de la concentration de certains gaz rares dans le circuit primaire du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Taishan" et sollicité la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire.

Malgré l’obligation d’avertir les autorités internationales (AIEA), l’autorité de sûreté chinoise n’a communiqué aucune information sur le sujet, ce qui soulève de lourdes questions :

- Quelle est l’étendue et la gravité du problème ? Depuis quand dure-t-il ? Quel est le niveau des rejets radioactifs dans l’environnement ?

- Quels sont les composants en cause ? L’augmentation des gaz rares dans le circuit primaire serait-elle liée à un problème sur les gaines de combustible, ou d’autres équipements sont-ils concernés ?

- Qu’en est-il du sort du personnel de la centrale et des riverain.es ?

Même si aucun élément ne permet d’affirmer s’il existe ou non un lien avec ce qui se passe, il faut rappeler que la centrale de Taishan est déjà concernée par plusieurs malfaçons. Il s’agit de réacteurs EPR, équipés de cuves affectées du même défaut de fabrication que celui de Flamanville. Par ailleurs, en 2017, une fissure a été détectée sur un composant lors de tests effectués sur le réacteur n°1.

En attente de plus d’informations, nous ne pouvons que manifester notre vive inquiétude.

Il est déjà permis d’exprimer des doutes sur la gestion d’un accident en France, au vu du passif de l’industrie nucléaire hexagonale (fraudes et malfaçons dissimulées, déclarations tardives d’incidents, "transparence" relevant plus de la communication...). A fortiori, qu’en est-il en Chine, pays non démocratique, où les contre-pouvoirs sont écrasés et où règne la censure ? Quid du rôle de l’autorité de sûreté et de ses liens avec le pouvoir ? Le fait qu’elle ait accepté de relever les seuils de détection de la radioactivité pour éviter l’arrêt du réacteur ne peut que nous alerter.

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