1er juillet 2021
Deux arrêts en urgence sur le site nucléaire normand de Paluel coup sur coup. Sur deux réacteurs différents. Après le réacteur 3 le 30 juin 2021, au tour du réacteur 4 le 1er juillet au matin. Pour l’un comme pour l’autre, EDF n’a pas identifié le problème qui a déclenché ces arrêts en urgence.
Les arrêts automatiques ne sont pas anodins puisqu’ils sont déclenchés lorsqu’il est nécessaire de "protéger" le réacteur (et les travailleurs, les populations et l’environnement d’un accident). Ce sont les systèmes de surveillance automatiques qui détectent un dysfonctionnement, un problème suffisamment sérieux pour stopper immédiatement la réaction nucléaire en cours dans la cuve du réacteur. Il n’est pas rare que les équipes de conduite d’EDF n’ait pas identifié le problème. C’est le cas pour cet arrêt en urgence du réacteur 4 survenu le 1er juillet 2021. Comme c’était le cas pour l’arrêt automatique du réacteur 3de la veille, le 30 juin. Mais EDF affirme que les les deux ne sont pas liés. Suggérant ainsi plusieurs problèmes, différents, sur ces deux réacteurs nucléaires.
En quelques semaines, la centrale EDF de Paluel a déjà déclaré de nombreux incidents, significatifs pour la sûreté et pour l’environnement. Pour ne citer que les déclarations faites par EDF en juin 2021 : Rejets de gaz à effet de serre au-delà du maximum autorisé, incendie qui impacte 2 réacteurs, chutes de pièces dans la cuve du réacteur remplie de combustible nucléaire à plusieurs reprises, source électrique de secours mal entretenue qui ne fonctionne plus, radioactivité dans les bouesde la station d’épuration qui est pourtant censée ne traiter que des eaux usées non contaminées... (voir à droite de cet article pour une revue des incidents les plus récents).
Une série noire d’incidents qui, avec ces arrêts en urgence coup sur coup de 2 réacteurs différents, ne semble pas s’arrêter. Rappelons que les réacteurs nucléaires, même à l’arrêt, sont de gros consommateurs d’eau (pour le refroidissement du combustible, qu’il soit dans la cuve ou pas) et d’électricité (pour faire tourner tous les systèmes de surveillance et de refroidissement). Un réacteur arrêté est un réacteur qui coûte cher : il consomme des ressources sans produire d’électricité. EDF annonce d’ailleurs que ses équipes font tout pour "redémarrer l’unité de production en toute sûreté, dans les meilleurs délais".
Avec les réacteurs 3 et 4 arrêtés soudainement pour des raisons inconnues mais synonymes de dysfonctionnements, le réacteur 1 étant lui aussi arrêté pour maintenance, il ne reste qu’un seul réacteur qui fonctionne sur le site nucléaire de Paluel. Un réacteur sur quatre, et beaucoup de problèmes.
Le réacteur 4 sera redémarré le 5 juillet. EDF a finalement trouvé le problème qui a provoqué cet arrêt en urgence : un "défaut lié à une ligne électrique".
L.B.
Publié le 01/07/2021
Le 1 juillet 2021, à 6h15, un arrêt automatique de l’unité de production n°4 de la centrale de Paluel s’est produit, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur.
Les équipes de la centrale ont appliqué immédiatement les procédures prévues. Elles sont actuellement mobilisées pour effectuer les contrôles et interventions qui permettront de déterminer l’origine exacte de l’événement et de redémarrer l’unité de production en toute sûreté, dans les meilleurs délais.
Cet arrêt n’a aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Les origines de cet arrêt ne sont pas liées à celui de l’unité de production n°3 arrêtée le 30 juin.
L’unité de production n°1 est en arrêt programmé pour maintenance. L’unité de production n°3 est à l’arrêt suite à un arrêt automatique survenu le 30 juin. L’unité de production n°2 est à la disposition du réseau électrique national.
Publié le 05/07/2021
Le 5 juillet à 5h, l’unité de production n°4 de la centrale nucléaire de Paluel a été reconnectée au réseau électrique national.
L’unité s’était arrêtée automatiquement le 1er juillet, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur, suite à un défaut lié à la ligne électrique. Après avoir effectué l’ensemble des contrôles nécessaires, les équipes de la centrale ont procédé au redémarrage de l’unité de production n°4. Cet arrêt n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement.
L’unité de production 2 est connectée au réseau électrique national. L’unité de production 1 est en arrêt programmé pour visite partielle. L’unité de production 3 est actuellement à l’arrêt pour réaliser des contrôles en vue de son redémarrage.