11 octobre 2018
La découverte date du 14 août 2018. Au moment de redémarrer le réacteur 3 de la centrale du Blayais un mauvais paramétrage de certaines sondes de mesure du réacteur a été décelé. Ce paramétrage est le résultat de mesures et de calculs théoriques des paramètres du cœur du réacteur. Et ces mesures et calculs sont définis dans les Règles générales d’exploitation (RGE). Ces RGE, validées par l’Autorité de sûreté nucléaire, définissent les domaines autorisés de fonctionnement des installations nucléaires et les modes de conduites qui y sont associés. Ces règles générales sont ensuite déclinées au plan opérationnel, et toutes les centrales d’une même puissance ont le même mode opérationnel. L’erreur de paramétrage des sondes du réacteur 3 du Blayais venait d’une mauvaise déclinaison des calculs prescrits par les RGE. Ces règles ont donc été mal transcrites au plan opérationnel. Et comme le mode opérationnel est le même pour tous les réacteurs de même puissance, l’erreur est en fait générique, c’est-à-dire commune aux 28 réacteurs de 900MWe.
Blayais, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines, Saint-Laurent et Tricastin sont concernés. L’évènement a été déclaré comme générique et significatif pour la sûreté le 24 septembre 2018. Il a cependant été classé au niveau zéro de l’échelle INES (donc considéré comme un simple "écart"). Vérifications faites par EDF, les valeurs implantées pour le paramétrage des sondes étaient conformes partout sauf au Blayais. Pour mémoire, la dernière anomalie générique en date a été déclarée 3 jours avant, le 21 septembre 2018, et concernait exactement ces mêmes 28 réacteurs. Classée au niveau 1 cette fois ("incident"), les locaux électriques auraient surchauffés en cas de séismes.
L.B.
Déclaration d’un événement significatif sûreté générique de niveau 0 concernant une déclinaison inadaptée des règles générales d’exploitation dans les modes opératoires des centrales du palier CPY
Publié le 11/10/2018
Sur chaque centrale, des mesures et calculs théoriques des paramètres du cœur du réacteur sont réalisés régulièrement et permettent de paramétrer les sondes de mesure du réacteur. Pour effectuer ces calculs, les modalités génériques sont définies par les règles générales d’exploitation (qui régissent l’exploitation d’une centrale nucléaire) et sont déclinées dans des modes opératoires. Les centrales d’un même palier (niveau de puissance) sont régies par le même mode opératoire.
Le 14 août 2018, lors du redémarrage du réacteur n°3 de la centrale du Blayais, il a été constaté que les règles générales d’exploitation concernant les modalités génériques pour effectuer les calculs de paramètres du cœur du réacteur avaient été déclinées de manière inadaptée, entraînant le paramétrage inadéquat de certaines sondes de mesures dans le réacteur. L’analyse de l’événement a permis de conclure à son caractère générique pour les centrales du palier CPY [1]. Dès constatation de cet écart, les paramètres des sondes concernées ont été réimplantés conformément aux règles générales d’exploitation pour la centrale du Blayais. Pour les autres centrales du palier CPY, les valeurs implantées étaient conformes au référentiel.
Ces constats, sans impact sur la sûreté des installations concernées, ont fait l’objet le 24 septembre 2018, auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire, d’une déclaration d’événement significatif sûreté générique de niveau 0 sur l’échelle INES qui en compte 7.
[1] 28 réacteurs de 900 MWe (Les centrales de Blayais, Chinon, Cruas-Meysse, Dampierre-en-Burly, Gravelines, Saint-Laurent-des-Eaux et Tricastin)