Chroniques
Yggdrasil : le magazine de la colapsologie
Yggdrasil, l’arbre-monde de la tradition nordique…un symbole fort que l’on retrouve dans toutes les cultures sur Terre. Aux manettes d’Yggdrasil, Yvan Saint-Jours, fondateur de La Maison écologique et co-fondateur de Kaizen et Pablo Servigne, chercheur, animateur, pigiste, essayiste, conférencier... Ce “nouveau“ magazine tente face à l’effondrement civilisationnel de notre époque de vivre, relever des défis, montrer que l’on peut s’organiser et aller vers l’autre. Chaque saison c’est un nouveau magazine-livre, qui traite des questions liées à l’effondrement et à la résilience de notre civilisation. L’approche est délibérément pragmatique, scientifique et sensible, politique et spirituelle. 5 numéros sont déjà parus sur les 12 promis par la rédaction. Ils balayent tour à tour le néosurvivalisme, la batterie au lithium artisanale, les habitats alternatifs, l’éco-féminisme, la désobéissance civile ou encore l’autonomie énergétique… de quoi nourrir des discussions et des idées voire des vocations… Si l’aventure de trois ans génère des bénéfices, ceux-ci iront en majeure partie à des organisations (associations, initiatives) pour semer d’autres graines.
Magazine Yggdrasil effondrement & renouveau, pour s’abonner ou commander les premiers numéros : https://yggdrasil-mag.com/
BD : Petite histoire de l’énergie
Énergie partagée vient de sortir une bande dessinée (en ligne et version papier sur commande) pour comprendre l’évolution de l’énergie et pour agir ensemble. Très bien faite et accessible à tous cette bande dessinée nous rappelle la nécessité de changer nos habitudes et de revoir en profondeur nos besoins. Elle revient largement sur l’histoire de la production d’énergie et en particulier d’électricité pour permettre d’entrevoir les dynamiques à l’œuvre actuellement. La fossilisation et la financiarisation de l’énergie ne sont qu’une infime parenthèse dans la grande saga de l’énergie. Elle permet à tout un chacun de conclure qu’il n’appartient qu’à nous de nous la réapproprier pour reprendre le cours normal d’une évolution au service des citoyen·ne·s et de leurs territoires.
Ma propre énergie, pour lire la BD en ligne ou commander des exemplaires : https://mapropreenergie.fr/commander/
Complémentarité des pratiques
Dans cet ouvrage le chercheur suédois Andreas Malm défend une radicalisation des modes d’action contre le changement climatique. “Nous manifestons, nous bloquons, nous adressons des listes de revendications à des ministres, nous nous enchaînons aux grilles, nous nous collons au bitume, nous manifestons à nouveau le lendemain. Nous sommes toujours parfaitement, impeccablement pacifiques. (…) Et pourtant, les affaires continuent tout à fait comme avant – business as usual. À quel moment nous déciderons-nous à passer au stade supérieur ?“. La lutte contre l’apartheid, pour le droit de vote des femmes ou pour les droits civiques aux États-Unis, ont en commun d’avoir lutter contre LE système en place. Selon lui ces mouvements ont été victorieux car ils ont su conjuguer confrontation directe et stratégies pacifistes. Malm suggère, par ailleurs, que le mouvement pour le climat s’attaque directement aux biens de consommation les plus néfastes en termes d’émissions, aux “émissions de luxe“.
L’usage d’une violence sans discernement et envers les personnes comporte des risques, dont la perte du soutien populaire. Mais pour lui, il existe des formes de violence – contre certains types de biens – qui peuvent servir à catalyser les mobilisations populaires. “Le problème, bien sûr, c’est que faire sauter un pipeline dans un monde à six degrés de plus, ce serait agir un peu tard. Doit-on attendre un assentiment quasi général ? Celui de la majorité ? D’une importante minorité ?“.
Aux lectrices et lecteurs de juger…
Comment saboter un pipeline, de Andréas Malm. Traduit de l’anglais par Etienne Dobenesque, éd. La Fabrique, juin 2020, 216 pages, 14 euros