Faire un don

Agenda

8
jui
Actions

Action de protestation et de sensibilisation lors du meeting Areva

Saint Ouen (93) - Ile-de-France


Vendredi 8 juillet 2011


Action de protestation et de sensibilisation lors du meeting Areva du 8 juillet prochain au stade de France, afin de dénoncer le financement de l’athlétisme français par AREVA, grand champion de la pollution radioactive.

RDV à 15h au bar La Rotonde, 2 place de la République 93400 Saint Ouen (Métro : Mairie de St Ouen).

Sur place, nous vous expliquerons la marche à suivre et vous distribuerons du matériel.

Nous avons besoin de vous pour être suffisamment nombreux pour informer les spectateurs et dénoncer ce partenariat scandaleux.

Contacts et informations :
François Mativet 0603922013 - lapining@free.fr
Laura Hameaux 0685230511 - mobilisations@sortirdunucleaire.fr

STOP AU SPONSOR PAR AREVA DE LA FFA

Alors que le réacteur n°3 de la centrale du Fukushima Daiichi, qui contenait du MOX (combustible à base d’uranium et de plutonium) (*) produit par AREVA, se trouve toujours dans une situation alarmante et que plusieurs accidents nucléaires majeurs sont toujours en cours, l’entreprise poursuit son partenariat contre-nature avec la Fédération Française d’Athlétisme. Cette année encore, elle finance le meeting AREVA, aux frais du contribuable (**). Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce le financement de l’athlétisme français par AREVA, et le partenariat qui lie la Fédération Française d’Athlétisme (FFA) et l’industriel, grand champion de la pollution radioactive. Partenariat par lequel AREVA tente de banaliser l’industrie nucléaire française.

Un message tronqué et mensonger

AREVA justifie ce financement en se targuant de valeurs communes entre l’athlétisme et l’industrie nucléaire : « progrès continu, excellence, (…), enthousiasme, énergie ». Une éthique que le leader du nucléaire s’approprie un peu vite. AREVA déclare en outre s’attacher à ne financer que des sports non émetteurs de gaz à effet de serre, tels la voile ou l’athlétisme. AREVA en grand champion de la lutte contre le changement climatique ? On n’ose y croire.

En agissant de la sorte, l’industriel profite honteusement de l’image positive du sport : il faut rappeler qu’AREVA est responsable de contaminations irréversibles de l’homme et de son environnement, contaminations soigneusement passées sous silence. Plus soucieux de sa rentabilité que de santé publique, AREVA cherche à exporter à tout prix (**) son EPR, alors même que les experts soulignent les différents défauts de sûreté et de sécurité. Et contrairement à ce qu’AREVA se plaît à clamer, l’industrie nucléaire génère une grande quantité de CO2 et est bien loin de son image « propre ». L’entreprise exploite des mines d’uranium au Niger, au mépris des populations locales et dans des conditions sanitaires insupportables. Il est donc bien difficile de trouver des valeurs similaires entre les activités d’AREVA et l’athlétisme.

Un sponsoring aux frais des Français

L’Etat français étant actionnaire à 93% de l’entreprise, les contribuables français financent donc directement cette campagne massive de désinformation : 20 millions d’euros rien que pour le budget du spot publicitaire !

Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce cette gigantesque opération de désinformation aux frais du contribuable qui entache fortement l’image de l’athlétisme, et presse les dirigeants de la FFA à rompre tout lien avec AREVA.

* Combustible encore plus polluant et beaucoup plus dangereux en cas d’accident
** EDF a confirmé en juillet 2010 un retard de deux ans dans la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville. L’entrée en service commercial de ce réacteur n’aura pas lieu avant 2014. Ce retard s’accompagne d’un surcoût d’au moins 2 milliards d’euros. L’EPR français coûtera donc au bas mot 5 milliards, au lieu des 3,3 milliards annoncés initialement. Par ailleurs, l’EPR en construction en Finlande accuse plus de 44 mois de retard pour un surcoût de 3 milliards, soit un doublement du coût prévu au départ. Au total, ce sont donc déjà 5 milliards d’euros de surcoût qui seront à la charge des contribuables français.


Compte Rendu : "La police à la solde d’AREVA - Quand la liberté d’informer devient un délit "
Les militants s’étaient donné rendez-vous dans l’après-midi à la mairie de St Ouen, ils se sont séparés en petits groupes pour éviter de se faire contrôler et de se faire confisquer le matériel. Malheureusement des policiers en civil étaient déjà présents à St Ouen et ont rapidement identifié les équipes se dirigeant vers le Stade de France. Quelques instants plus tard un cordon de CRS a immobilisé une partie des militants et ils se sont immédiatement mis à les fouiller alors que le tractage n’avait même pas commencé.

Photos : Martin Leers

Sans même leur donner le choix de quitter les lieux les CRS ont ensuite forcé les personnes arrêtées à monter dans un car pour les conduire au commissariat de Saint Denis avec le chauffage monté à fond (en plein été) et les écoutilles d’aération fermées.

Photos : Martin Leers

Une partie des militants ont ensuite été placé en interrogatoire pendant lesquels un « gardien de la Paix » aurait froidement fait savoir à un ressortissant japonais qu’il aurait mieux fait de rester à Fukushima... Les autres personnes arrêtées ont été conduites dans un autre bus au commissariat d’Aubervilliers pour subir un contrôle d’identité avant d’être relâchées sans audition.

Fort heureusement 2 groupes de militants ont réussi à passer les barrages policiers et ont rapidement écoulé le stock de tracts avec un public plutôt accueillant et désireux de s’informer sur leur contestation.

Témoignage de Xavier


Publié sur https://www.sortirdunucleaire75.org/2011-07-08_la_police_nationale_aux_ordres_d_areva.html « Les faits : après avoir rejoint quelques personnes du "Réseau sortir du nucléaire" dont le but est ce jour mener une action de communication en distribuant des tracts autour du stade de France où doit se dérouler le "Meeting Areva" nous faisons route vers ce lieu. A la sortie du métro nous marchons par petits groupes de 2 ou 3. Seules 2 personnes ont mis un T-shirt "Nucléaire Dégage" aux couleurs du Réseau. Pas de drapeau ni de pancarte. Au moment de passer sur la passerelle au-dessus du canal, une bonne vingtaine de CRS qui attendaient tranquillement appuyés sur la rambarde nous barre le passage. Pourquoi nous ? simple contrôle, nous répondent-ils. On ouvre les sacs comme ils le demandent. Il n’y a rien dans le mien, que des affaires personnelles. "Attendez là", me dit-on. "Pourquoi ? quel est le problème ?", pas de réponse. Très vite on nous encercle. Plein de personnes passent à côté sans être arrêtées. Nous, on attend.

A ce moment j’enfile aussi un T-shirt "Nucléaire Dégage".

A l’écart, un gradé est en longue conversation radio. Impossible de savoir quoi que ce soit. Par contre on voit bien les 3 RG qui nous ont signalés à côté d’un pilonne en béton en arrière et qui communiquent aussi par leur radio.

Après 20 minutes d’attente, on nous demande de nous déplacer et de descendre de la passerelle. Là, un bus de la police arrive. Les CRS forment un couloir pour nous faire monter dedans. "Pourquoi doit-on monter dans ce bus ? Où nous emmène-t-on ? - avancez monsieur ! - est-ce qu’on a fait quelque chose d’illégal ?", pas de réponse et on me prend par le bras pour me faire avancer.

Tout le monde finit par monter, l’un d’entre nous se faisant un peu assister se fait égratigner le poignet au passage.

Une fois dans le bus on attend encore.

L’ambiance est bon enfant. Les uns prennent des photos, d’autres communiquent via Tweetter, Facebook, SMS.

Après avoir bien pris la chaleur du soleil le bus démarre enfin. 20 minutes de trajet environ et nous arrivons devant le commissariat de Saint-Denis. Sur le trajet on essaie d’attirer l’attention des passants en montrant nous tracts contre les vitres.

Devant le commissariat, longue attente encore. En faisant le tour des effectifs (tout le monde ne se connaissait pas avant d’arriver là) on se rend compte qu’ils ont embarqué avec nous une jeune femme qui n’a rien à voir avec nous : elle avait reçu une invitation au meeting par Areva, elle vit en foyer et ne doit pas rentrer trop tard au risque d’être refusée. Elle a avec elle son billet d’entrée, les documents de présentation des différentes épreuves avec le Logo "Areva" imprimé partout.

Par contre 2 petits groupes ont réussi à s’approcher du stade sans être stoppés et sont entrain de distribuer les tracts comme prévu.

Dans le bus la température monte, et pour cause : on est en plein soleil, aucune aération ouverte, mais ce n’est pas tout, on nous a mis un peu de chauffage. Lorsqu’on s’en rend compte on demande aux policiers de l’arrêter, réponse de l’un d’entre eux en riant : "ah mais moi j’ai un peu froid". A l’aide d’adhésif emporté par l’un d’entre nous, celui-ci colmate donc les arrivées d’air du chauffage. Puis un femme finit par signaler qu’elle a déjà eu des problèmes cardiaques. Un gradé en civil intervient alors et demande que la trappe d’aération au plafond soit ouverte et la ventilation mise en marche, mais faisant comme s’il ne savait pas. Il s’excuse. on attend encore un peu et ce faisant on échange diverses informations et en particulier sur la conduite à tenir. Les plus expérimentés essayant de "raisonner" les plus nerveux en conseillant de garder son calme et en expliquant comment cela pouvait se passer.

Enfin on demande à 10 d’entre nous de descendre du bus. "Pourquoi seulement 10 ? Pour quoi faire ?", pas de réponse. On désigne la jeune femme "invitée d’Areva" en premier espérant qu’ils la libèrent au plus vite. Puis huit autres (les plus proches de la sortie du bus), puis la dame "cardiaque". "Mais je ne suis pas seule, je suis avec mon fils. - Ah... bon, votre fils vient avec vous alors". 2 mn plus tard "3 de plus", puis "encore 2", et puis on finit tous dans le commissariat.

Pas assez de place pour tous s’assoir sur les quelques bancs. "Asseyez-vous par terre !", ça tombe bien le carrelage est crade, mais frais !

On continue comme dans le bus à téléphoner, photographier, filmer, envoyer sms, tweets, mails... un "petit chef" s’en aperçoit : "Vous éteignez vos téléphones ! Et puis, vous allez tous vider vos poches et nous donner vos téléphones ! - ah non pourquoi ? - parce que ici vous êtes chez moi et c’est moi qui commande ! - Euh... le commissariat il est un peu à nous aussi, et puis d’abord dites nous pourquoi on est là ? - on le sait pas, c’est pas nous qui vous avons arrêtés ! - on vous a rien dit ? vous en savez rien !? elles marchent pas bien vos radios !! - on peut rien vous dire on sait rien". Les 3 ou 4 policiers présents esquivent et se détournent (genre "tiens j’avais pas un truc à vérifier sur la peinture du mur du fond de la salle moi ?").

Après 1/4 d’heure à me rafraichir sur le carrelage : "Y’en a 10 qui repartent dans le bus !". Re-belote, où ? Pourquoi ? pourquoi faire ? Questions sans réponse. J’en suis et la pauvre "invitée au Meeting par Areva" aussi. Avant de monter dans le bus on le signale une nouvelle fois : "Elle allait tranquillement au meeting, elle a sa place, elle n’était pas avec nous, laissez-la partir !". Un policier interpelle alors son capitaine, qui accepte de traiter son cas de suite : Ouf ! je remercie le policier en question qui vient de reconnaitre "Nous mais attend c’est n’importe quoi là !".

Une femme nous fait monter dans un bus plus petit (panier à salade "normal") , avant de refermer la porte : "Mais je les emmène pas toute seule moi ! - (hilarité générale) Mais pourquoi madame, on est gentils nous !". Un autre policier d’un ton sec : "Fermez la porte et descendez de là !". Explications à l’extérieur du bus, on vérifie que les portes arrières ne peuvent pas s’ouvrir : c’est nous qui confirmons "oui, oui, c’est bon c’est bien fermé !" (rigolades) puis elle finit par se mettre au volant avec un collègue masculin comme passager.

On continue à faire les clowns en essayant de voir vers où on se dirige. Grand coup de frein. "Asseyez vous pour ne pas vous faire mal", trop tard, ma voisine qui s’était levée, vient de s’éclater le coude contre la paroi (petite plaie sans gravité, elle aura un beau bleu demain). Puis "tiens, si on demandait la sirène ?!!" et tous en chœur : "La sirène ! la sirène !", on continue de rouler puis on arrive à un feu où ça bloque. La conductrice, met en route le "deux tons" : acclamation générale : "Ouaaiiis !!!!!!" bref on s’amuse comme on peut. Dans ce bus toujours pas de ventilation.

Enfin, arrivée au commissariat d’Aubervilliers 2h après notre interpellation. A notre descente un policier à son collègue : "C’est une manif anti-nucléaire - Ah non ! ce n’est pas une manif, on a strictement rien fait !".

On nous invite à prendre place dans la grande cellule vitrée. Comme tout le monde continue à téléphoner, filmer, etc... un nouveau "petit chef" intervient : "Vous éteignez tous vous téléphones ! - ça y est c’est bon on l’a fait - montrez-le moi - Bon ok, je vais l’éteindre alors, mais d’abord est-ce que vous pourriez nous dire ce qu’on fait là ? Pourquoi on a été amenés ici ? - ok vous, je crois qu’on va bien s’entendre, on va commencer par vous ! - mais dites nous pourquoi on est là !" il tourne les talons et la jeune policière adjointe referme la porte : "on n’en sait rien."

Enfin entre un homme en civil, le Lieutenant "machinchose" : "vous allez présenter un par un à mon collègue une pièce d’identité. Est-ce que vous en avez tous une ?" deux mains se lèvent : "on n’en a pas - bon, mettez vous de côté".

Je présente ma pièce d’identité au policier qui note sur un grand cahier ; question à son collègue : "on peut se connecter au fichier là ? - non ça marche pas. - bon ok, monsieur c’est bon, bon après midi". Il est presque 19h et nous avons été privés de liberté de circulation depuis 16h environ.

Les autres suivent. En les attendant devant le commissariat j’observe le ballet des jeunes en scooters qui vont et viennent en faisant des acrobaties et zigzaguent entre les voitures, sans casque bien sûr.... »

Xavier

Action de protestation et de sensibilisation lors du meeting Areva du 8 juillet prochain au stade de France, afin de dénoncer le financement de l’athlétisme français par AREVA, grand champion de la pollution radioactive.

RDV à 15h au bar La Rotonde, 2 place de la République 93400 Saint Ouen (Métro : Mairie de St Ouen).

Sur place, nous vous expliquerons la marche à suivre et vous distribuerons du matériel.

Nous avons besoin de vous pour être suffisamment nombreux pour informer les spectateurs et dénoncer ce partenariat scandaleux.

Contacts et informations :
François Mativet 0603922013 - lapining@free.fr
Laura Hameaux 0685230511 - mobilisations@sortirdunucleaire.fr

STOP AU SPONSOR PAR AREVA DE LA FFA

Alors que le réacteur n°3 de la centrale du Fukushima Daiichi, qui contenait du MOX (combustible à base d’uranium et de plutonium) (*) produit par AREVA, se trouve toujours dans une situation alarmante et que plusieurs accidents nucléaires majeurs sont toujours en cours, l’entreprise poursuit son partenariat contre-nature avec la Fédération Française d’Athlétisme. Cette année encore, elle finance le meeting AREVA, aux frais du contribuable (**). Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce le financement de l’athlétisme français par AREVA, et le partenariat qui lie la Fédération Française d’Athlétisme (FFA) et l’industriel, grand champion de la pollution radioactive. Partenariat par lequel AREVA tente de banaliser l’industrie nucléaire française.

Un message tronqué et mensonger

AREVA justifie ce financement en se targuant de valeurs communes entre l’athlétisme et l’industrie nucléaire : « progrès continu, excellence, (…), enthousiasme, énergie ». Une éthique que le leader du nucléaire s’approprie un peu vite. AREVA déclare en outre s’attacher à ne financer que des sports non émetteurs de gaz à effet de serre, tels la voile ou l’athlétisme. AREVA en grand champion de la lutte contre le changement climatique ? On n’ose y croire.

En agissant de la sorte, l’industriel profite honteusement de l’image positive du sport : il faut rappeler qu’AREVA est responsable de contaminations irréversibles de l’homme et de son environnement, contaminations soigneusement passées sous silence. Plus soucieux de sa rentabilité que de santé publique, AREVA cherche à exporter à tout prix (**) son EPR, alors même que les experts soulignent les différents défauts de sûreté et de sécurité. Et contrairement à ce qu’AREVA se plaît à clamer, l’industrie nucléaire génère une grande quantité de CO2 et est bien loin de son image « propre ». L’entreprise exploite des mines d’uranium au Niger, au mépris des populations locales et dans des conditions sanitaires insupportables. Il est donc bien difficile de trouver des valeurs similaires entre les activités d’AREVA et l’athlétisme.

Un sponsoring aux frais des Français

L’Etat français étant actionnaire à 93% de l’entreprise, les contribuables français financent donc directement cette campagne massive de désinformation : 20 millions d’euros rien que pour le budget du spot publicitaire !

Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce cette gigantesque opération de désinformation aux frais du contribuable qui entache fortement l’image de l’athlétisme, et presse les dirigeants de la FFA à rompre tout lien avec AREVA.

* Combustible encore plus polluant et beaucoup plus dangereux en cas d’accident
** EDF a confirmé en juillet 2010 un retard de deux ans dans la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville. L’entrée en service commercial de ce réacteur n’aura pas lieu avant 2014. Ce retard s’accompagne d’un surcoût d’au moins 2 milliards d’euros. L’EPR français coûtera donc au bas mot 5 milliards, au lieu des 3,3 milliards annoncés initialement. Par ailleurs, l’EPR en construction en Finlande accuse plus de 44 mois de retard pour un surcoût de 3 milliards, soit un doublement du coût prévu au départ. Au total, ce sont donc déjà 5 milliards d’euros de surcoût qui seront à la charge des contribuables français.


Compte Rendu : "La police à la solde d’AREVA - Quand la liberté d’informer devient un délit "
Les militants s’étaient donné rendez-vous dans l’après-midi à la mairie de St Ouen, ils se sont séparés en petits groupes pour éviter de se faire contrôler et de se faire confisquer le matériel. Malheureusement des policiers en civil étaient déjà présents à St Ouen et ont rapidement identifié les équipes se dirigeant vers le Stade de France. Quelques instants plus tard un cordon de CRS a immobilisé une partie des militants et ils se sont immédiatement mis à les fouiller alors que le tractage n’avait même pas commencé.

Photos : Martin Leers

Sans même leur donner le choix de quitter les lieux les CRS ont ensuite forcé les personnes arrêtées à monter dans un car pour les conduire au commissariat de Saint Denis avec le chauffage monté à fond (en plein été) et les écoutilles d’aération fermées.

Photos : Martin Leers

Une partie des militants ont ensuite été placé en interrogatoire pendant lesquels un « gardien de la Paix » aurait froidement fait savoir à un ressortissant japonais qu’il aurait mieux fait de rester à Fukushima... Les autres personnes arrêtées ont été conduites dans un autre bus au commissariat d’Aubervilliers pour subir un contrôle d’identité avant d’être relâchées sans audition.

Fort heureusement 2 groupes de militants ont réussi à passer les barrages policiers et ont rapidement écoulé le stock de tracts avec un public plutôt accueillant et désireux de s’informer sur leur contestation.

Témoignage de Xavier


Publié sur https://www.sortirdunucleaire75.org/2011-07-08_la_police_nationale_aux_ordres_d_areva.html « Les faits : après avoir rejoint quelques personnes du "Réseau sortir du nucléaire" dont le but est ce jour mener une action de communication en distribuant des tracts autour du stade de France où doit se dérouler le "Meeting Areva" nous faisons route vers ce lieu. A la sortie du métro nous marchons par petits groupes de 2 ou 3. Seules 2 personnes ont mis un T-shirt "Nucléaire Dégage" aux couleurs du Réseau. Pas de drapeau ni de pancarte. Au moment de passer sur la passerelle au-dessus du canal, une bonne vingtaine de CRS qui attendaient tranquillement appuyés sur la rambarde nous barre le passage. Pourquoi nous ? simple contrôle, nous répondent-ils. On ouvre les sacs comme ils le demandent. Il n’y a rien dans le mien, que des affaires personnelles. "Attendez là", me dit-on. "Pourquoi ? quel est le problème ?", pas de réponse. Très vite on nous encercle. Plein de personnes passent à côté sans être arrêtées. Nous, on attend.

A ce moment j’enfile aussi un T-shirt "Nucléaire Dégage".

A l’écart, un gradé est en longue conversation radio. Impossible de savoir quoi que ce soit. Par contre on voit bien les 3 RG qui nous ont signalés à côté d’un pilonne en béton en arrière et qui communiquent aussi par leur radio.

Après 20 minutes d’attente, on nous demande de nous déplacer et de descendre de la passerelle. Là, un bus de la police arrive. Les CRS forment un couloir pour nous faire monter dedans. "Pourquoi doit-on monter dans ce bus ? Où nous emmène-t-on ? - avancez monsieur ! - est-ce qu’on a fait quelque chose d’illégal ?", pas de réponse et on me prend par le bras pour me faire avancer.

Tout le monde finit par monter, l’un d’entre nous se faisant un peu assister se fait égratigner le poignet au passage.

Une fois dans le bus on attend encore.

L’ambiance est bon enfant. Les uns prennent des photos, d’autres communiquent via Tweetter, Facebook, SMS.

Après avoir bien pris la chaleur du soleil le bus démarre enfin. 20 minutes de trajet environ et nous arrivons devant le commissariat de Saint-Denis. Sur le trajet on essaie d’attirer l’attention des passants en montrant nous tracts contre les vitres.

Devant le commissariat, longue attente encore. En faisant le tour des effectifs (tout le monde ne se connaissait pas avant d’arriver là) on se rend compte qu’ils ont embarqué avec nous une jeune femme qui n’a rien à voir avec nous : elle avait reçu une invitation au meeting par Areva, elle vit en foyer et ne doit pas rentrer trop tard au risque d’être refusée. Elle a avec elle son billet d’entrée, les documents de présentation des différentes épreuves avec le Logo "Areva" imprimé partout.

Par contre 2 petits groupes ont réussi à s’approcher du stade sans être stoppés et sont entrain de distribuer les tracts comme prévu.

Dans le bus la température monte, et pour cause : on est en plein soleil, aucune aération ouverte, mais ce n’est pas tout, on nous a mis un peu de chauffage. Lorsqu’on s’en rend compte on demande aux policiers de l’arrêter, réponse de l’un d’entre eux en riant : "ah mais moi j’ai un peu froid". A l’aide d’adhésif emporté par l’un d’entre nous, celui-ci colmate donc les arrivées d’air du chauffage. Puis un femme finit par signaler qu’elle a déjà eu des problèmes cardiaques. Un gradé en civil intervient alors et demande que la trappe d’aération au plafond soit ouverte et la ventilation mise en marche, mais faisant comme s’il ne savait pas. Il s’excuse. on attend encore un peu et ce faisant on échange diverses informations et en particulier sur la conduite à tenir. Les plus expérimentés essayant de "raisonner" les plus nerveux en conseillant de garder son calme et en expliquant comment cela pouvait se passer.

Enfin on demande à 10 d’entre nous de descendre du bus. "Pourquoi seulement 10 ? Pour quoi faire ?", pas de réponse. On désigne la jeune femme "invitée d’Areva" en premier espérant qu’ils la libèrent au plus vite. Puis huit autres (les plus proches de la sortie du bus), puis la dame "cardiaque". "Mais je ne suis pas seule, je suis avec mon fils. - Ah... bon, votre fils vient avec vous alors". 2 mn plus tard "3 de plus", puis "encore 2", et puis on finit tous dans le commissariat.

Pas assez de place pour tous s’assoir sur les quelques bancs. "Asseyez-vous par terre !", ça tombe bien le carrelage est crade, mais frais !

On continue comme dans le bus à téléphoner, photographier, filmer, envoyer sms, tweets, mails... un "petit chef" s’en aperçoit : "Vous éteignez vos téléphones ! Et puis, vous allez tous vider vos poches et nous donner vos téléphones ! - ah non pourquoi ? - parce que ici vous êtes chez moi et c’est moi qui commande ! - Euh... le commissariat il est un peu à nous aussi, et puis d’abord dites nous pourquoi on est là ? - on le sait pas, c’est pas nous qui vous avons arrêtés ! - on vous a rien dit ? vous en savez rien !? elles marchent pas bien vos radios !! - on peut rien vous dire on sait rien". Les 3 ou 4 policiers présents esquivent et se détournent (genre "tiens j’avais pas un truc à vérifier sur la peinture du mur du fond de la salle moi ?").

Après 1/4 d’heure à me rafraichir sur le carrelage : "Y’en a 10 qui repartent dans le bus !". Re-belote, où ? Pourquoi ? pourquoi faire ? Questions sans réponse. J’en suis et la pauvre "invitée au Meeting par Areva" aussi. Avant de monter dans le bus on le signale une nouvelle fois : "Elle allait tranquillement au meeting, elle a sa place, elle n’était pas avec nous, laissez-la partir !". Un policier interpelle alors son capitaine, qui accepte de traiter son cas de suite : Ouf ! je remercie le policier en question qui vient de reconnaitre "Nous mais attend c’est n’importe quoi là !".

Une femme nous fait monter dans un bus plus petit (panier à salade "normal") , avant de refermer la porte : "Mais je les emmène pas toute seule moi ! - (hilarité générale) Mais pourquoi madame, on est gentils nous !". Un autre policier d’un ton sec : "Fermez la porte et descendez de là !". Explications à l’extérieur du bus, on vérifie que les portes arrières ne peuvent pas s’ouvrir : c’est nous qui confirmons "oui, oui, c’est bon c’est bien fermé !" (rigolades) puis elle finit par se mettre au volant avec un collègue masculin comme passager.

On continue à faire les clowns en essayant de voir vers où on se dirige. Grand coup de frein. "Asseyez vous pour ne pas vous faire mal", trop tard, ma voisine qui s’était levée, vient de s’éclater le coude contre la paroi (petite plaie sans gravité, elle aura un beau bleu demain). Puis "tiens, si on demandait la sirène ?!!" et tous en chœur : "La sirène ! la sirène !", on continue de rouler puis on arrive à un feu où ça bloque. La conductrice, met en route le "deux tons" : acclamation générale : "Ouaaiiis !!!!!!" bref on s’amuse comme on peut. Dans ce bus toujours pas de ventilation.

Enfin, arrivée au commissariat d’Aubervilliers 2h après notre interpellation. A notre descente un policier à son collègue : "C’est une manif anti-nucléaire - Ah non ! ce n’est pas une manif, on a strictement rien fait !".

On nous invite à prendre place dans la grande cellule vitrée. Comme tout le monde continue à téléphoner, filmer, etc... un nouveau "petit chef" intervient : "Vous éteignez tous vous téléphones ! - ça y est c’est bon on l’a fait - montrez-le moi - Bon ok, je vais l’éteindre alors, mais d’abord est-ce que vous pourriez nous dire ce qu’on fait là ? Pourquoi on a été amenés ici ? - ok vous, je crois qu’on va bien s’entendre, on va commencer par vous ! - mais dites nous pourquoi on est là !" il tourne les talons et la jeune policière adjointe referme la porte : "on n’en sait rien."

Enfin entre un homme en civil, le Lieutenant "machinchose" : "vous allez présenter un par un à mon collègue une pièce d’identité. Est-ce que vous en avez tous une ?" deux mains se lèvent : "on n’en a pas - bon, mettez vous de côté".

Je présente ma pièce d’identité au policier qui note sur un grand cahier ; question à son collègue : "on peut se connecter au fichier là ? - non ça marche pas. - bon ok, monsieur c’est bon, bon après midi". Il est presque 19h et nous avons été privés de liberté de circulation depuis 16h environ.

Les autres suivent. En les attendant devant le commissariat j’observe le ballet des jeunes en scooters qui vont et viennent en faisant des acrobaties et zigzaguent entre les voitures, sans casque bien sûr.... »

Xavier




Depuis plus de 20 ans Le Réseau "Sortir du nucléaire" apporte son soutien aux groupes antinucléaires. Ils sont le fondement de notre association et du mouvement antinucléaire en France. Chaque année, le Réseau relaie massivement leurs actions et les soutient financièrement. Nous souhaitons pouvoir continuer à impulser et amplifier cette dynamique d’actions contre le nucléaire, et ce sera grâce à votre soutien :

Faire un don


Ajoutez votre événement antinucléaire à l’agenda



Recevez par mail les infos sur les actions antinucléaires dans votre département :