Accident nucléaire de Mayak : 60 ans après, la catastrophe est toujours à l’œuvre
Le 29 septembre 1957, s’est produit un des plus graves accidents nucléaires de l’histoire : l’explosion d’un conteneur de déchets radioactifs sur le complexe nucléaire de Mayak, dans l’Oural. 60 ans après, les conséquences de cette catastrophe méconnue continuent de se déployer. À l’occasion du 60ème anniversaire de cette catastrophe, le Réseau “Sortir du nucléaire“ manifeste sa solidarité avec ses victimes et ceux qui les défendent.
Communiqué du 26 septembre 2017
Un accident nucléaire méconnu
C’est sur le complexe nucléaire de Mayak, près de la ville secrète d’Oziersk, dans l’Oural, que l’URSS a développé sa première bombe au plutonium juste après la seconde guerre mondiale. Le 29 septembre 1957, un réservoir contenant près de 80 tonnes de déchets radioactifs explose. Du Césium, du Strontium et du Plutonium sont projetés sur une bande de 300 km de long sur 30 à 50 km de large, contaminant un territoire d’une superficie équivalente à la Bretagne. Le rejet radioactif dans l’atmosphère s’élève à 20 millions de curies.
250 000 personnes vivaient dans cette zone. 23 villages seront évacués, des milliers de « liquidateurs », parfois très jeunes, seront réquisitionnés pour nettoyer les lieux, mais l’ampleur de la catastrophe sera tenue secrète. Les séquelles sanitaires feront l’objet d’un véritable déni, les résultats des examens menés par les autorités russes sur les malades n’étant pas rendus publics. Ce n’est qu’en 1976 que le biologiste dissident Jaurès Medvedev en évoquera pour la première fois l’existence hors URSS.
L’ensemble des contaminations produites par le centre nucléaire de Mayak ne pourra probablement jamais être connu, d’autant plus qu’il faut ajouter aux conséquences de l’accident de 1957 celles d’autres accidents survenus en 1949 et 1967 (qui ont également nécessité d’évacuer de nombreux villages)… ainsi que celles des rejets chroniques. Plus d’un demi-million de personnes pourraient avoir été touchées par cette pollution.
60 ans après, la catastrophe sanitaire continue… et les ONGs sont persécutées
60 ans après, le complexe nucléaire de Mayak est toujours en activité et continue de « retraiter » des déchets, poursuivant ses déversements hautement radioactifs dans le lac Karachai et la rivière Techa, affluent de l’Ob…
60 ans après, 5000 personnes vivent toujours sur des territoires contaminés, dont certains présentent un taux de radioactivité encore plus élevé que dans la zone d’évacuation de Tchernobyl. Parmi les anciens liquidateurs, mais aussi leurs enfants et leurs petits-enfants, on recense de très nombreux cas de cancer. Très peu d’entre eux ont droit à l’indemnité qui leur serait due.
Pire, l’association « Planète des espoirs », qui œuvrait à la reconnaissance des droits des victimes depuis 2014, a dû cesser ses activités suite aux pressions des autorités russes, qui l’ont classée sur la liste des « agents de l’étranger » en raison de son action et du soutien qu’elle recevait de la part d’ONG occidentales. Nadezhda Kutepova, directrice de l’association, a fait face en 2015 à un véritable harcèlement. Accusée d’« espionnage industriel » et victime d’une campagne de diffamation, elle a dû fuir en France, où elle a obtenu l’asile politique.
Le Réseau “Sortir du nucléaire“ réaffirme sa solidarité avec les victimes de la catastrophe et invite à participer à la conférence-débat organisée vendredi 29 à la Mairie du 2ème arrondissement par Nadezhda Kutepova et Yves Lenoir, président de l’association Enfants de Tchernobyl Belarus.
Conférence-débat au 8, rue de la Banque (M° Bourse), de 18h à 21h. La projection du film « City 40 », sur la ville secrète de Mayak, sera suivie de deux exposés par Nadezhda Kutepova et Yves Lenoir. Plus d’informations.
Un accident nucléaire méconnu
C’est sur le complexe nucléaire de Mayak, près de la ville secrète d’Oziersk, dans l’Oural, que l’URSS a développé sa première bombe au plutonium juste après la seconde guerre mondiale. Le 29 septembre 1957, un réservoir contenant près de 80 tonnes de déchets radioactifs explose. Du Césium, du Strontium et du Plutonium sont projetés sur une bande de 300 km de long sur 30 à 50 km de large, contaminant un territoire d’une superficie équivalente à la Bretagne. Le rejet radioactif dans l’atmosphère s’élève à 20 millions de curies.
250 000 personnes vivaient dans cette zone. 23 villages seront évacués, des milliers de « liquidateurs », parfois très jeunes, seront réquisitionnés pour nettoyer les lieux, mais l’ampleur de la catastrophe sera tenue secrète. Les séquelles sanitaires feront l’objet d’un véritable déni, les résultats des examens menés par les autorités russes sur les malades n’étant pas rendus publics. Ce n’est qu’en 1976 que le biologiste dissident Jaurès Medvedev en évoquera pour la première fois l’existence hors URSS.
L’ensemble des contaminations produites par le centre nucléaire de Mayak ne pourra probablement jamais être connu, d’autant plus qu’il faut ajouter aux conséquences de l’accident de 1957 celles d’autres accidents survenus en 1949 et 1967 (qui ont également nécessité d’évacuer de nombreux villages)… ainsi que celles des rejets chroniques. Plus d’un demi-million de personnes pourraient avoir été touchées par cette pollution.
60 ans après, la catastrophe sanitaire continue… et les ONGs sont persécutées
60 ans après, le complexe nucléaire de Mayak est toujours en activité et continue de « retraiter » des déchets, poursuivant ses déversements hautement radioactifs dans le lac Karachai et la rivière Techa, affluent de l’Ob…
60 ans après, 5000 personnes vivent toujours sur des territoires contaminés, dont certains présentent un taux de radioactivité encore plus élevé que dans la zone d’évacuation de Tchernobyl. Parmi les anciens liquidateurs, mais aussi leurs enfants et leurs petits-enfants, on recense de très nombreux cas de cancer. Très peu d’entre eux ont droit à l’indemnité qui leur serait due.
Pire, l’association « Planète des espoirs », qui œuvrait à la reconnaissance des droits des victimes depuis 2014, a dû cesser ses activités suite aux pressions des autorités russes, qui l’ont classée sur la liste des « agents de l’étranger » en raison de son action et du soutien qu’elle recevait de la part d’ONG occidentales. Nadezhda Kutepova, directrice de l’association, a fait face en 2015 à un véritable harcèlement. Accusée d’« espionnage industriel » et victime d’une campagne de diffamation, elle a dû fuir en France, où elle a obtenu l’asile politique.
Le Réseau “Sortir du nucléaire“ réaffirme sa solidarité avec les victimes de la catastrophe et invite à participer à la conférence-débat organisée vendredi 29 à la Mairie du 2ème arrondissement par Nadezhda Kutepova et Yves Lenoir, président de l’association Enfants de Tchernobyl Belarus.
Conférence-débat au 8, rue de la Banque (M° Bourse), de 18h à 21h. La projection du film « City 40 », sur la ville secrète de Mayak, sera suivie de deux exposés par Nadezhda Kutepova et Yves Lenoir. Plus d’informations.
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