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Sortir du nucléaire n°29



Décembre 2005

Polémique

AIEA : Un Prix Nobel indécent

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°29 - Décembre 2005

 Lobby nucléaire
Article publié le : 1er décembre 2005


Le prix Nobel de la Paix a été attribué à l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA). Voici la Tribune de nos porte-parole parue dans le journal Le Monde du 15 octobre 2005.



Selon ses statuts, adoptés en 1957, l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA) "a pour but d’accélérer et d’élargir la contribution de l’énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité à travers le monde".


L’AIEA est donc une instance qui agit pour la prolifération nucléaire, et non contre

Chaque pays disposant aujourd’hui de l’arme nucléaire la doit au fait qu’il possède également un ou plusieurs réacteurs nucléaires dits "civils". Par ailleurs, les réacteurs nucléaires actuels (projet EPR compris) sont les héritiers directs des piles atomiques de Hanford (USA) dont la seule utilité était de produire le plutonium nécessaire à la bombe de 1945.

De fait, si les antinucléaires, et bien des pacifistes, protestent aujourd’hui contre l’attribution du prix Nobel de la Paix à l’AIEA, ce n’est pas seulement parce que cette agence agit en faveur de l’industrie nucléaire dite "civile", mais parce qu’elle porte en réalité une grande part de responsabilité dans la prolifération nucléaire à des fins militaires.


La mission première de l’AIEA est hélas de promouvoir l’industrie nucléaire sur la planète, et son discours aux gouvernements d’un certain nombre de pays est celui-ci : "Nous allons vous aider à développer une industrie nucléaire, mais vous devez promettre de ne pas en profiter pour faire des bombes atomiques".


Officiellement, seuls cinq pays - les USA, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et la France - se sont arrogé le droit de posséder des armes nucléaires. Ce privilège est considéré comme inacceptable par beaucoup de pays d’autant que, c’est un secret de polichinelle, l’Inde, le Pakistan et Israël ont de leur propre initiative rejoint le "club de la bombe". Ce pourrait être bientôt, si ce n’est déjà fait, le cas de l’Iran, la Corée du Nord, et certainement d’autres pays comme le Brésil.


Et, lors de chaque essai nucléaire prouvant la possibilité de détourner à des fins militaires l’énergie nucléaire dite pacifique, c’est par son silence que le nouveau prix Nobel de la Paix a salué la démonstration... de son inefficacité.


De même, il a fallu des mois pour que, dans un Irak pourtant dévasté par la première guerre du Golfe et le blocus économique, les inspecteurs de l’AIEA puissent estimer que le dictateur Saddam Hussein n’était pas parvenu à mettre au point des armes nucléaires. On comprend alors que la vérité est pratiquement impossible à établir pour des pays en bien meilleur état que l’Irak.


M. El Baradei a certes pris position contre l’invasion de l’Irak par les USA, mais ce n’était en rien un engagement pacifiste : il s’agissait de promouvoir l’AIEA dans un contexte aussi rare que favorable puisqu’il lui suffisait... de ne rien trouver.

Il serait autrement plus probant, de la part de l’AIEA, de mettre à jour l’utilisation à des fins militaires du plutonium issu de centrales "civiles". Or, malgré de nombreuses inspections menées dans les pays a priori suspects, l’AIEA est toujours restée bredouille.

L’AIEA abuse de l’opinion publique

En prétendant indûment être en capacité d’empêcher la prolifération nucléaire à des fins militaires, l’AIEA abuse l’opinion publique et laisse l’humanité s’enfoncer vers l’irréparable. Et en aidant des pays à développer une industrie nucléaire, l’AIEA est un pompier pyromane qui aggrave le risque∑ qu’elle est par ailleurs incapable de contrôler.


A cela, il faut ajouter que l’AIEA s’est souvent signalée en cachant la vérité sur le nucléaire et ses conséquences. Ce fut ainsi le cas le 5 septembre dernier avec la publication d’un scandaleux rapport qui minimise considérablement les conséquences réelles de la catastrophe de Tchernobyl.


D’ailleurs, en vertu d’un texte de 1959, hélas toujours en vigueur, l’AIEA interdit carrément à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en plein accord avec cette organisation, de s’exprimer sans son accord sur les conséquences sanitaires du nucléaire, qu’il s’agisse d’Hiroshima, Nagasaki, Tchernobyl, ou de toute autre affaire atomique.


On voit bien par là que l’AIEA, bien loin de participer au bonheur de l’humanité ou même de tendre vers une humanité pacifiée, a d’abord pour objectif de contribuer efficacement à la prospérité d’une industrie qui a commencé son règne sur les décombres de Hiroshima et Nagasaki.


Le Prix Nobel de la Paix est censé récompenser une activité favorable à "la défense des droits de l’homme, la médiation dans les conflits internationaux, le contrôle des arsenaux et le désarmement" (déclaration de Comité norvégien du Prix Nobel). A travers l’activité passée et présente de l’AIEA, on pourra vainement chercher la justification de la présence de cette agence aux côtés de figures telles que Martin Luther King, Mère Thérésa ou René Cassin.

Il y a déjà eu, par le passé, des controverses quant à l’attribution du Prix Nobel de la Paix. Mais jamais ce prix n’avait été attribué à un organisme dont l’action ou les buts ne correspondent même pas aux critères d’attribution.

Le comité Nobel avait pourtant la possibilité de récompenser des gens qui agissent réellement pour la Paix : à l’occasion du 60ème anniversaire d’Hiroshima et Nagasaki, des survivants de ces bombardements auraient fait de dignes lauréats. C’est aussi le cas des millions de citoyens qui ont manifesté de par le monde contre la guerre en Irak.
Prix Nobel à L’AIEA : ils applaudissent ou ils dénoncent

- Criirad (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) : “L’institution suédoise se décrédibilise à grande vitesse. Cela devient une "Star ac" pour politiciens ou organismes en mal de crédibilité...” (…) “l’AIEA pratique depuis près de 20 ans une désinformation intense sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. En tout état de cause, la Criirad considère que l’écrasante responsabilité de cette agence dans le dossier Tchernobyl est incompatible avec l’obtention du prix Nobel de la Paix et constitue un affront pour toutes les victimes des contaminations radioactives.”

- Jacques Chirac : “L’AIEA et M. El Baradei ont apporté une contribution déterminante à la recherche de la paix et de la sécurité dans le monde d’aujourd’hui”.

- Dominique de Villepin, Premier ministre :

“Ce prix récompense vos efforts visant à empêcher que l’énergie nucléaire ne soit utilisée à des fins militaires. Je salue l’engagement sans faille du responsable en faveur de la satisfaction des besoins énergétiques de la planète par le développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive”.

- Greenpeace : “L’AIEA contrôle la dissémination des armes nucléaires tout en étant responsable de la dissémination des technologies de fabrication de ces armes. (...) C’est seulement lorsque cette double casquette sera supprimée que l’AIEA pourra se concentrer sur les menaces immédiates de dissémination de la technologie nucléaire à des fins civiles et militaires. On peut s’interroger sur la sagesse de faire de M. ElBaradei un lauréat du prix Nobel de la paix dans la mesure où il dirige l’AIEA

pro-nucléaire”.

- Philippe Douste-Blazy : “C’est un succès personnel pour un homme, un homme de paix qui a pour religion l’objectivité et qui a pour philosophie la transparence”.

- Senji Yamaguchi, survivant de Nagasaki :

“Il critique le choix de l’AIEA comme prix Nobel de la paix, un choix destiné selon lui à ne pas offenser les Etats-Unis”.

- Condoleezza Rice, secrétaire d’Etat américaine :

“En attribuant cet honneur bien mérité à l’AIEA, le Comité Nobel a noté : A une époque où les armes nucléaires risquent de s’étendre à la fois aux Etats et aux groupes terroristes, et où la menace nucléaire parait jouer un rôle croissant, le travail de l’AIEA est d’une importance incalculable”.

- Alexeï Iablokov, écologiste russe : “Je suis

choqué. L’AIEA est une organisation qui, en 1986, trois mois après Tchernobyl, disait : rien de grave, un Tchernobyl peut se produire tous les ans, l’énergie nucléaire y survivra. C’est une organisation inhumaine et on lui décerne un prix”.

- Tony Blair, Premier ministre britannique :

“Ce prix démontre très clairement l’importance du travail fait dans le sens de la paix et de la sécurité dans le monde”.

- Ecodéfense, ONG écologiste russe : “L’attribution du Prix de la Paix à l’AIEA est la plus grosse erreur historique du Comité Nobel. L’annonce de l’attribution (...) a suscité une profonde perplexité qui s’est muée en choc. Jamais le Nobel de la Paix n’avait été donné à une organisation aussi compromise, œuvrant à la prolifération des technologies nucléaires à double destination (civile et militaire). Ecodefense accuse notamment l’AIEA de vouloir faire de la Russie une décharge nucléaire internationale”.

Et vous, qu’en dites-vous ?
Jean-Marie Brom

(Chercheur en physique nucléaire au CNRS)

et Stéphane Lhomme, pour le Réseau Sortir du nucléaire

Selon ses statuts, adoptés en 1957, l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA) "a pour but d’accélérer et d’élargir la contribution de l’énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité à travers le monde".


L’AIEA est donc une instance qui agit pour la prolifération nucléaire, et non contre

Chaque pays disposant aujourd’hui de l’arme nucléaire la doit au fait qu’il possède également un ou plusieurs réacteurs nucléaires dits "civils". Par ailleurs, les réacteurs nucléaires actuels (projet EPR compris) sont les héritiers directs des piles atomiques de Hanford (USA) dont la seule utilité était de produire le plutonium nécessaire à la bombe de 1945.

De fait, si les antinucléaires, et bien des pacifistes, protestent aujourd’hui contre l’attribution du prix Nobel de la Paix à l’AIEA, ce n’est pas seulement parce que cette agence agit en faveur de l’industrie nucléaire dite "civile", mais parce qu’elle porte en réalité une grande part de responsabilité dans la prolifération nucléaire à des fins militaires.


La mission première de l’AIEA est hélas de promouvoir l’industrie nucléaire sur la planète, et son discours aux gouvernements d’un certain nombre de pays est celui-ci : "Nous allons vous aider à développer une industrie nucléaire, mais vous devez promettre de ne pas en profiter pour faire des bombes atomiques".


Officiellement, seuls cinq pays - les USA, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et la France - se sont arrogé le droit de posséder des armes nucléaires. Ce privilège est considéré comme inacceptable par beaucoup de pays d’autant que, c’est un secret de polichinelle, l’Inde, le Pakistan et Israël ont de leur propre initiative rejoint le "club de la bombe". Ce pourrait être bientôt, si ce n’est déjà fait, le cas de l’Iran, la Corée du Nord, et certainement d’autres pays comme le Brésil.


Et, lors de chaque essai nucléaire prouvant la possibilité de détourner à des fins militaires l’énergie nucléaire dite pacifique, c’est par son silence que le nouveau prix Nobel de la Paix a salué la démonstration... de son inefficacité.


De même, il a fallu des mois pour que, dans un Irak pourtant dévasté par la première guerre du Golfe et le blocus économique, les inspecteurs de l’AIEA puissent estimer que le dictateur Saddam Hussein n’était pas parvenu à mettre au point des armes nucléaires. On comprend alors que la vérité est pratiquement impossible à établir pour des pays en bien meilleur état que l’Irak.


M. El Baradei a certes pris position contre l’invasion de l’Irak par les USA, mais ce n’était en rien un engagement pacifiste : il s’agissait de promouvoir l’AIEA dans un contexte aussi rare que favorable puisqu’il lui suffisait... de ne rien trouver.

Il serait autrement plus probant, de la part de l’AIEA, de mettre à jour l’utilisation à des fins militaires du plutonium issu de centrales "civiles". Or, malgré de nombreuses inspections menées dans les pays a priori suspects, l’AIEA est toujours restée bredouille.

L’AIEA abuse de l’opinion publique

En prétendant indûment être en capacité d’empêcher la prolifération nucléaire à des fins militaires, l’AIEA abuse l’opinion publique et laisse l’humanité s’enfoncer vers l’irréparable. Et en aidant des pays à développer une industrie nucléaire, l’AIEA est un pompier pyromane qui aggrave le risque∑ qu’elle est par ailleurs incapable de contrôler.


A cela, il faut ajouter que l’AIEA s’est souvent signalée en cachant la vérité sur le nucléaire et ses conséquences. Ce fut ainsi le cas le 5 septembre dernier avec la publication d’un scandaleux rapport qui minimise considérablement les conséquences réelles de la catastrophe de Tchernobyl.


D’ailleurs, en vertu d’un texte de 1959, hélas toujours en vigueur, l’AIEA interdit carrément à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en plein accord avec cette organisation, de s’exprimer sans son accord sur les conséquences sanitaires du nucléaire, qu’il s’agisse d’Hiroshima, Nagasaki, Tchernobyl, ou de toute autre affaire atomique.


On voit bien par là que l’AIEA, bien loin de participer au bonheur de l’humanité ou même de tendre vers une humanité pacifiée, a d’abord pour objectif de contribuer efficacement à la prospérité d’une industrie qui a commencé son règne sur les décombres de Hiroshima et Nagasaki.


Le Prix Nobel de la Paix est censé récompenser une activité favorable à "la défense des droits de l’homme, la médiation dans les conflits internationaux, le contrôle des arsenaux et le désarmement" (déclaration de Comité norvégien du Prix Nobel). A travers l’activité passée et présente de l’AIEA, on pourra vainement chercher la justification de la présence de cette agence aux côtés de figures telles que Martin Luther King, Mère Thérésa ou René Cassin.

Il y a déjà eu, par le passé, des controverses quant à l’attribution du Prix Nobel de la Paix. Mais jamais ce prix n’avait été attribué à un organisme dont l’action ou les buts ne correspondent même pas aux critères d’attribution.

Le comité Nobel avait pourtant la possibilité de récompenser des gens qui agissent réellement pour la Paix : à l’occasion du 60ème anniversaire d’Hiroshima et Nagasaki, des survivants de ces bombardements auraient fait de dignes lauréats. C’est aussi le cas des millions de citoyens qui ont manifesté de par le monde contre la guerre en Irak.
Prix Nobel à L’AIEA : ils applaudissent ou ils dénoncent

- Criirad (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) : “L’institution suédoise se décrédibilise à grande vitesse. Cela devient une "Star ac" pour politiciens ou organismes en mal de crédibilité...” (…) “l’AIEA pratique depuis près de 20 ans une désinformation intense sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. En tout état de cause, la Criirad considère que l’écrasante responsabilité de cette agence dans le dossier Tchernobyl est incompatible avec l’obtention du prix Nobel de la Paix et constitue un affront pour toutes les victimes des contaminations radioactives.”

- Jacques Chirac : “L’AIEA et M. El Baradei ont apporté une contribution déterminante à la recherche de la paix et de la sécurité dans le monde d’aujourd’hui”.

- Dominique de Villepin, Premier ministre :

“Ce prix récompense vos efforts visant à empêcher que l’énergie nucléaire ne soit utilisée à des fins militaires. Je salue l’engagement sans faille du responsable en faveur de la satisfaction des besoins énergétiques de la planète par le développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive”.

- Greenpeace : “L’AIEA contrôle la dissémination des armes nucléaires tout en étant responsable de la dissémination des technologies de fabrication de ces armes. (...) C’est seulement lorsque cette double casquette sera supprimée que l’AIEA pourra se concentrer sur les menaces immédiates de dissémination de la technologie nucléaire à des fins civiles et militaires. On peut s’interroger sur la sagesse de faire de M. ElBaradei un lauréat du prix Nobel de la paix dans la mesure où il dirige l’AIEA

pro-nucléaire”.

- Philippe Douste-Blazy : “C’est un succès personnel pour un homme, un homme de paix qui a pour religion l’objectivité et qui a pour philosophie la transparence”.

- Senji Yamaguchi, survivant de Nagasaki :

“Il critique le choix de l’AIEA comme prix Nobel de la paix, un choix destiné selon lui à ne pas offenser les Etats-Unis”.

- Condoleezza Rice, secrétaire d’Etat américaine :

“En attribuant cet honneur bien mérité à l’AIEA, le Comité Nobel a noté : A une époque où les armes nucléaires risquent de s’étendre à la fois aux Etats et aux groupes terroristes, et où la menace nucléaire parait jouer un rôle croissant, le travail de l’AIEA est d’une importance incalculable”.

- Alexeï Iablokov, écologiste russe : “Je suis

choqué. L’AIEA est une organisation qui, en 1986, trois mois après Tchernobyl, disait : rien de grave, un Tchernobyl peut se produire tous les ans, l’énergie nucléaire y survivra. C’est une organisation inhumaine et on lui décerne un prix”.

- Tony Blair, Premier ministre britannique :

“Ce prix démontre très clairement l’importance du travail fait dans le sens de la paix et de la sécurité dans le monde”.

- Ecodéfense, ONG écologiste russe : “L’attribution du Prix de la Paix à l’AIEA est la plus grosse erreur historique du Comité Nobel. L’annonce de l’attribution (...) a suscité une profonde perplexité qui s’est muée en choc. Jamais le Nobel de la Paix n’avait été donné à une organisation aussi compromise, œuvrant à la prolifération des technologies nucléaires à double destination (civile et militaire). Ecodefense accuse notamment l’AIEA de vouloir faire de la Russie une décharge nucléaire internationale”.

Et vous, qu’en dites-vous ?
Jean-Marie Brom

(Chercheur en physique nucléaire au CNRS)

et Stéphane Lhomme, pour le Réseau Sortir du nucléaire



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