Communiqué du 4 mai 2006
1) Nucléaire - Crash suicide : le réacteur EPR vulnérable
2) EPR : mobilisation explosive contre les lignes THT !
3) EPR : risques dexplosion induits par le "cendrier" de récupération du cur en cas de fusion
4) Alternatives : 15 fois plus d’emplois avec l’argent prévu pour l’EPR
5) EPR : avant même sa construction, un grave défaut de conception
6) Réacteur EPR : un déni de démocratie
7) Recalé en Chine, l’EPR ne doit pas être construit en France !
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Réseau " Sortir du nucléaire " - Fédération de 720 associations
Communiqué du jeudi 4 mai 2006
Nucléaire - Crash suicide : le réacteur EPR vulnérable
Le Réseau "Sortir du nucléaire" détient un document CONFIDENTIEL DEFENSE, issu d’EDF, qui reconnaît que le réacteur nucléaire EPR sera tout aussi vulnérable que les réacteurs actuels face à un crash suicide. C’est absolument inacceptable pour un réacteur nucléaire qui, s’il est construit, sera le premier réacteur à être construit APRES LE 11 SEPTEMBRE 2001.
Considérant que Mme Lauvergeon, PDG d’Areva, constructeur de l’EPR, prétend systématiquement que ce réacteur est "prévu pour résister à un crash suicide avec un avion de ligne", le Réseau "Sortir du nucléaire" se doit de faire connaître la vérité en révélant le contenu du document "Confidentiel défense". Extraits :
1) Une couverture "raisonnable" du risque
Extrait : "Les hypothèses relatives à l’impact doivent assurer une couverture « raisonnable » du risque et ne peuvent prétendre envelopper toutes les éventualités"
Commentaire du Réseau "Sortir du nucléaire" : une couverture "raisonnable" du risque en cas d’impact signifie bien une couverture incomplète du risque. Un crash suicide sur l’EPR peut donc clairement aboutir à une catastrophe nucléaire.
2) Cacher la vérité aux citoyens
Extrait : "Les hypothèses, règles utilisées, et analyses associées ne devraient pas figurer dans les rapports de sûreté accessibles ou susceptibles dêtre accessibles publiquement"
Commentaire du Réseau "Sortir du nucléaire" : les dirigeants d’EDF veulent cacher la vérité aux citoyens. L’information est pourtant fondamentale : s’il est construit, l’EPR sera le premier réacteur "post 11 septembre 2001". Il est impensable qu’il ne soit pas conçu pour résister à un crash suicide.
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Réseau " Sortir du nucléaire " - Fédération de 720 associations
Communiqué du jeudi 4 mai 2006
EPR : mobilisation explosive contre les lignes THT !
Sur le modèle des "faucheurs d’OGM", bientôt des "déboulonneurs de pylônes" !
Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que le site de Flamanville a été choisi par EDF et le gouvernement car la Manche est une zone ultra nucléarisée, d’autant plus acquise au nucléaire que toutes les autres activités économiques ont disparu !
Par contre, si l’EPR est construit, il faudra construire 200 à 300 km de lignes électriques THT qui vont défigurer la Mayenne et les Pays de Loire.
D’ores et déjà, la mobilisation est "explosive" contre ces couloirs de lignes THT. Sur le modèle des "faucheurs d’OGM", des "déboulonneurs de pylônes" s’organisent déjà.
Si les lignes THT venaient néanmoins à être construites, elles occasionneraient des graves problèmes :
Ø Sur le tourisme vert,
Ø Sur la réhabilitation de lhabitat et la construction ;
Ø Sur la santé publique : des études ont démontré les effets des champs électromagnétiques (CEM) et les risques accrus de modifications comportementales (agressivité, asthénie, sommeil), des troubles immunitaires, des risques de cancers, leucémies et cancers du cerveau notamment. (Cf. Étude sur les leucémies plus nombreuses près des lignes THT publiée en Grande Bretagne par le British Medical journal du 4 juin 2005)
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Réseau " Sortir du nucléaire " - Fédération de 720 associations
Communiqué du jeudi 4 mai 2006
EPR : risques dexplosion induits par le "cendrier" de récupération du cur en cas de fusion
Le réacteur nucléaire EPR présente une "innovation" par rapport aux réacteurs actuels : une sorte de "cendrier" ("Core catcher"), placé sous le réacteur, censé récupérer le cur en fusion ("Corium") en cas d’accident grave.
Or, il est probable que ce système conduise à des très graves explosions de vapeur, capables de détruire l’enceinte de confinement du réacteur et d’aboutir à un véritable Tchernobyl français :
Ce problème a été reconnu "entre les lignes" par l’Autorité de sûreté française (ASN) dans son document de synthèse publié le 5 octobre 2004 :
"La quantité deau qui pourrait être présente dans le puits de cuve et dans la chambre détalement au moment de la percée de la cuve doit être limitée par conception. La possibilité dune explosion de vapeur importante pendant le noyage du corium doit être évitée et les chargements résultant dinteractions eau-cur fondu doivent être pris en compte dans la conception."
(Voir ici : www.asn.gouv.fr/data/information/TG_EPR_fr.pdf )
En fin de compte, sil est construit, lEPR sera
encore plus dangereux avec linnovation du "core catcher" que sans !
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Réseau " Sortir du nucléaire " - Fédération de 720 associations
Communiqué du jeudi 4 mai 2006
Alternatives : 15 fois plus d’emplois avec l’argent prévu pour l’EPR
Avec les 3 milliards d’euros prévus pour le prototype de réacteur nucléaire EPR, que pourrait-on faire dans la région "Grand Ouest" de la France, dans le domaine de la maîtrise de la demande d’énergie et des énergies renouvelable, et pour l’emploi ?
Le Réseau "Sortir du nucléaire" a chargé les experts du bureau d’étude "Les 7 Vents du Cotentin" de se pencher sur cette question.
Cette étude montre quavec 3 milliards deuros :
le nombre demplois pérennes dépasse les 10000 dans le domaine de la maîtrise de lénergie et les énergies renouvelables. Le projet EPR quant à lui comptera jusquà 2300 personnes en phase de construction. Sur quinze ans, la moyenne cumulée est de 600 emplois créés. Leffectif permanent serait de 250 à 300 emplois
on obtient une capacité de réponse aux besoins électriques deux fois supérieure à celle de lEPR, en ajoutant la production délectricité à celle qui est évitée.
Cette alternative, par le biais de propositions concrètes, incite chaque personne, chaque collectivité territoriale à devenir un acteur de la politique énergétique, pour le respect des générations futures.
Téléchargez la synthèse de l’étude (brochure grand public) sur www.sortirdunucleaire.org
Brochure grand public en couleur : 2,5 euros (prix port compris).
Etude complète : 12 euros (port compris).
Commande à adresser à : Réseau "Sortir du nucléaire" - 9, rue Dumenge - 69317 Lyon Cedex 09
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Réseau " Sortir du nucléaire " - Fédération de 720 associations
Communiqué du jeudi 4 mai 2006
EPR : avant même sa construction, un grave défaut de conception
LAutorité de sûreté nucléaire finlandaise sinterroge sérieusement sur ce grave défaut du réacteur nucléaire EPR.
Le Réseau « Sortir du nucléaire révèle que lEPR, avant même dêtre construit, présente le même grave défaut que les 58 réacteur nucléaires français actuels !
Le 7 janvier 2004, EDF reconnaissait lexistence dun grave défaut générique affectant le circuit de recirculation de leau de refroidissement des réacteurs nucléaires avec le risque, dans certaines situations accidentelles, dun colmatage des filtres des puisards du circuit de recirculation de lensemble de ses réacteurs nucléaires à eau sous pression
(cf : www.asn.gouv.fr/data/information/02_2004_colmat.asp )
Ces puisards, situés au fond du bâtiment réacteur, ont pour fonction de collecter leau qui séchapperait en cas de fuite importante du circuit primaire, afin notamment de la renvoyer dans le circuit dinjection de sécurité et dassurer le refroidissement du réacteur. En cas de colmatage, cette fonction serait indisponible et les conséquences pourraient être dramatiques (accident majeur).
Dans sa parution Nucleonics Week, du 11 mars 2004 lagence Platts (première agence mondiale dinformation sur lénergie) rapporte que lAutorité de sûreté finlandaise met sérieusement en cause la sûreté de lEPR du fait du risque de colmatage des filtres des puisards du circuit de recirculation (« sump strainer clogging ») :
Nucleonics Week, Volume 45, Number 11 - March 11, 2004
Sump clogging will be issue for EPR with Finnish regulator
Framatome ANP will soon have to prove to Finnish, and likely French, nuclear safety authorities that its EPR advanced PWR will provide protection against the sump strainer clogging risk that has emerged as one of the most acute problems of todays LWRs, officials in both countries say. TVO, the Finnish utility, has ordered a 1,600-MW EPR from Framatome, a subsidiary of Areva, but its not known today how Framatome will design the reactor to preclude sump strainer clogging.
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Réseau " Sortir du nucléaire " - Fédération de 720 associations
Communiqué du jeudi 4 mai 2006
Réacteur EPR : un déni de démocratie
La décision de construction prise AVANT le "Débat public"
En juin 2005, la Commission nationale du débat public (CNDP) avait annoncé et publié les dates du Débat public sur le réacteur EPR, qui devait débuter en septembre.
Or le 13 juillet 2005, en plein été, et avant que le Débat ne commence, les parlementaires ont adopté la construction de l’EPR (dans le cadre de la Loi d’orientation sur l’énergie)
Le débat s’est donc tenu APRES la prise de décision !
Qui plus est, dans les documents diffusés à partir du 3 novembre par la Commission du Débat public, la contribution écrite du Réseau "Sortir du nucléaire" a été censurée : le passage qui évoque le document confidentiel défense était recouvert d’un autocollant indécollable !
Mais ce pseudo "débat public" n’est pas seulement marqué par la censure et le secret :
- le 24 octobre 2005, le premier ministre a déclaré : "Au vu des conclusions du débat public en cours, EDF construira le premier réacteur EPR à Flamanville." ( !!!)
- le 31 octobre 2005, le Réseau "Sortir du nucléaire" a rendu public un document qui montrait qu’EDF avait déjà lancé des appels d’offre pour la construction de l’EPR.
Les conclusions du débat public étaient donc connues... avant même son ouverture, et les appels d’offre sont déjà partis ! La Commission nationale du Débat public a été ouvertement humiliée et la démocratie bafouée.
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Réseau " Sortir du nucléaire " - Fédération de 720 associations
Communiqué du jeudi 4 mai 2006
Recalé en Chine, l’EPR ne doit pas être construit en France !
L’EPR français devait servir de "vitrine à l’exportation" vers la Chine
Il est quasiment acquis qu’Areva, constructeur de l’EPR, a été battu par son concurrent Westinghouse pour un marché de 4 réacteurs nucléaires en Chine. Or, le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que la construction en France de l’EPR a justement été décidée
pour conquérir le marché chinois.
De fait, la construction de l’EPR en France devient aussi inutile à l’exportation que pour la consommation intérieure française (surproduction).
Rappel : c’est au retour de son voyage en Chine - du 8 au 12 octobre 2004, accompagné des dirigeants du nucléaire français : EDF, Areva, CEA) que le Président Chirac avait décidé la construction de l’EPR en France (à Flamanville, Manche) : cette décision avait été annoncée le 21 octobre, soit quelques jours à peine après la fin de la visite en Chine.
De façon plus générale, il faut rappeler que le nucléaire est une énergie marginale et sur le déclin. Marginale car elle ne couvre que 6% de l’énergie consommée dans le monde : une part bien trop faible pour influer de façon quantifiable sur le réchauffement climatique.
Et une part sur le déclin : dans ses prévision (World Energy Outlook), l’Agence internationale pour l’énergie, pourtant favorable à l’atome, a reconnu qu’il descendrait à 4% vers 2030.
C’est que, dans les trente ans à venir, au moins 250 des 440 réacteurs actuellement en fonction sur Terre seront fermés car arrivés en fin de vie. Le nucléaire est donc marginal et déclinant, il est incapable d’empêcher le réchauffement climatique et de suppléer les énergies fossiles (pétrole gaz charbon)
Il ne faut donc pas construire de nouveaux réacteurs en France. Les 15 et 16 avril, une manifestation à Cherbourg a rassemblé 30 000 citoyens pour une autre politique énergétique
sans EPR !