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Transparence de la sûreté nucléaire ? Peut mieux faire !

Lettre ouverte à l’ASN 2

Publié le 19 octobre 2010



La transparence du nucléaire ? Plus on en parle... et moins on la voit !
Lettre ouverte de quatre organisations antinucléaires au directeur de l’ASN



Monsieur,

Nous venons d’obtenir des informations d’un salarié travaillant sur le site EDF de Golfech, nous signalant un incident grave survenu récemment au sein de ce centre de production nucléaire. Selon ces informations, de l’eau qui était en contact avec les barres de combustible, et qui a donc été contaminée en radioéléments, a été déversée dans l’environnement de cette centrale. Il y aurait eu, suite à ce déversement, une contamination radioactive de la nappe phréatique, essentiellement en tritium (hydrogène radioactif). Pour obtenir davantage d’informations sur ce problème, nous nous sommes tournés naturellement vers votre site internet... où nous n’avons rien trouvé. Le site internet d’EDF n’apporte également aucune information sur cet incident. Nous avons téléphoné à la centrale de Golfech le 26 avril à 16 h 30 : nous attendons depuis plus de 48 heures maintenant d’être rappelés par le service communication.

IMG/flv/20100503-F3Golfech.flv

Reportage de France 3 Midi-Pyrénées du 3 mai

Depuis plusieurs mois, nous constatons sur votre site internet un déficit de transparence au sujet des incidents survenus sur le parc d’EDF dont vous devez assurer le contrôle et l’expertise. En particulier, nous n’avons rien trouvé concernant 3 évènements survenus sur le site de Cattenom :

Ces trois informations nous sont parvenues via des médias de pays frontaliers, que notre parc nucléaire inquiète de plus en plus. Nous nous interrogeons pour savoir s’il s’agit, de la part de l’ASN, d’une méconnaissance de ces faits, ou bien de rétention d’information.

Nous sommes les témoins de la détérioration des conditions de travail des opérateurs et employés du site de Golfech, et plus généralement dans l’ensemble des sites de production d’EDF (nombreuses grèves, actes de désespérance…). Vous savez comme nous que le management actuel fait peser une pression de plus en plus insupportable sur les équipes de conduite et de maintenance. La pression est si forte à l’intérieur d’EDF qu’elle déborde à l’extérieur. Et c’est dans cette période d’instabilité que le nucléaire est prié de produire un maximum : « l’ordre national étant « production toute », chaque site est prié de s’organiser au mieux pour… produire au plus. »

Source : https://www.republicain-lorrain.fr/fr/france-monde/GRDC_URWeb_Detail.aspx?iCategorieRedactionnelle=80&iURWeb=2924060

Suite à ces constats, nous vous interrogeons sur la réalité de l’indépendance de l’ASN vis-à-vis des opérateurs de l’atome, et sur votre poids effectif (cf. l’arrêté du 5 mai 2009, pris par le gouvernement en contradiction avec votre avis, et qui permet l’incorporation de radioactivité dans les biens de consommation courante). La réalité aujourd’hui est que des salariés se tournent vers des associations pour faire passer ce type d’informations. Nous souhaitons savoir ce qu’il en est de l’instance que vous aviez mise en place afin que des salariés puissent dénoncer auprès de vos services les graves dysfonctionnements du nucléaire. Ces dénonciations étaient prévues sous couvert de l’anonymat, pour protéger l’emploi des informateurs, mais cette instance, à l’évidence, ne fonctionne pas.

Tous ces éléments nous paraissent en contradiction avec votre affirmation d’indépendance, reprise la semaine dernière dans les colonnes du Figaro « L’ASN entend bien témoigner de son indépendance vis-à-vis de l’opérateur historique ».

https://www.lefigaro.fr/societes/2010/04/08/04015-20100408ARTFIG00388-le-gendarme-du-nucleaire-met-en-garde-edf-.php

Nos convictions affirmées pour la sortie du nucléaire, vers une société plus sobre et des productions énergétiques plus diversifiées, ne peuvent s’accommoder de cette situation actuellement dégradée, dont l’issue ne peut être que fatale.

Dans l’attente d’éclaircissements de votre part sur le débordement présumé à Golfech, les incidents à répétition à Cattenom, et d’une manière générale, sur la sûreté du parc nucléaire français, nous vous adressons nos salutations respectueuses,

Réseau "Sortir du nucléaire"
Stop Golfech
initiative civile Cattenom - Non Merci
Association pour la Sauvegarde de la Vallée de la Moselle

28 avril 2010

> Voir aussi une lettre de l’initiative civile allemande « Cattenom – non merci ».

Monsieur,

Nous venons d’obtenir des informations d’un salarié travaillant sur le site EDF de Golfech, nous signalant un incident grave survenu récemment au sein de ce centre de production nucléaire. Selon ces informations, de l’eau qui était en contact avec les barres de combustible, et qui a donc été contaminée en radioéléments, a été déversée dans l’environnement de cette centrale. Il y aurait eu, suite à ce déversement, une contamination radioactive de la nappe phréatique, essentiellement en tritium (hydrogène radioactif). Pour obtenir davantage d’informations sur ce problème, nous nous sommes tournés naturellement vers votre site internet... où nous n’avons rien trouvé. Le site internet d’EDF n’apporte également aucune information sur cet incident. Nous avons téléphoné à la centrale de Golfech le 26 avril à 16 h 30 : nous attendons depuis plus de 48 heures maintenant d’être rappelés par le service communication.

IMG/flv/20100503-F3Golfech.flv

Reportage de France 3 Midi-Pyrénées du 3 mai

Depuis plusieurs mois, nous constatons sur votre site internet un déficit de transparence au sujet des incidents survenus sur le parc d’EDF dont vous devez assurer le contrôle et l’expertise. En particulier, nous n’avons rien trouvé concernant 3 évènements survenus sur le site de Cattenom :

Ces trois informations nous sont parvenues via des médias de pays frontaliers, que notre parc nucléaire inquiète de plus en plus. Nous nous interrogeons pour savoir s’il s’agit, de la part de l’ASN, d’une méconnaissance de ces faits, ou bien de rétention d’information.

Nous sommes les témoins de la détérioration des conditions de travail des opérateurs et employés du site de Golfech, et plus généralement dans l’ensemble des sites de production d’EDF (nombreuses grèves, actes de désespérance…). Vous savez comme nous que le management actuel fait peser une pression de plus en plus insupportable sur les équipes de conduite et de maintenance. La pression est si forte à l’intérieur d’EDF qu’elle déborde à l’extérieur. Et c’est dans cette période d’instabilité que le nucléaire est prié de produire un maximum : « l’ordre national étant « production toute », chaque site est prié de s’organiser au mieux pour… produire au plus. »

Source : https://www.republicain-lorrain.fr/fr/france-monde/GRDC_URWeb_Detail.aspx?iCategorieRedactionnelle=80&iURWeb=2924060

Suite à ces constats, nous vous interrogeons sur la réalité de l’indépendance de l’ASN vis-à-vis des opérateurs de l’atome, et sur votre poids effectif (cf. l’arrêté du 5 mai 2009, pris par le gouvernement en contradiction avec votre avis, et qui permet l’incorporation de radioactivité dans les biens de consommation courante). La réalité aujourd’hui est que des salariés se tournent vers des associations pour faire passer ce type d’informations. Nous souhaitons savoir ce qu’il en est de l’instance que vous aviez mise en place afin que des salariés puissent dénoncer auprès de vos services les graves dysfonctionnements du nucléaire. Ces dénonciations étaient prévues sous couvert de l’anonymat, pour protéger l’emploi des informateurs, mais cette instance, à l’évidence, ne fonctionne pas.

Tous ces éléments nous paraissent en contradiction avec votre affirmation d’indépendance, reprise la semaine dernière dans les colonnes du Figaro « L’ASN entend bien témoigner de son indépendance vis-à-vis de l’opérateur historique ».

https://www.lefigaro.fr/societes/2010/04/08/04015-20100408ARTFIG00388-le-gendarme-du-nucleaire-met-en-garde-edf-.php

Nos convictions affirmées pour la sortie du nucléaire, vers une société plus sobre et des productions énergétiques plus diversifiées, ne peuvent s’accommoder de cette situation actuellement dégradée, dont l’issue ne peut être que fatale.

Dans l’attente d’éclaircissements de votre part sur le débordement présumé à Golfech, les incidents à répétition à Cattenom, et d’une manière générale, sur la sûreté du parc nucléaire français, nous vous adressons nos salutations respectueuses,

Réseau "Sortir du nucléaire"
Stop Golfech
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Association pour la Sauvegarde de la Vallée de la Moselle

28 avril 2010

> Voir aussi une lettre de l’initiative civile allemande « Cattenom – non merci ».



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