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Les "petits réacteurs modulaires" : une illusion qui ne doit tromper personne

Communiqué du 11 octobre 2021



Alors qu’Emmanuel Macron, selon certaines sources, s’apprête à annoncer le lancement de projets de "petits réacteurs modulaires", le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce le leurre et la perte de temps que représenteraient de tels investissements.



Mini-réacteurs, maxi-dégâts ...

Pour les défenseurs du nucléaire, ces réacteurs de plus petite taille (ou "SMR") seraient plus sûrs et plus facilement acceptés par la population. Pourtant, il ne s’agit pas de réacteurs "de poche" ! Avec 170 MWe, Nuward, le projet français dans les cartons, représente 40% de la puissance du réacteur 1 de Fukushima, ce qui est loin d’être dérisoire.

Si des réacteurs plus puissants sont effectivement plus dangereux, multiplier les installations de petite taille soulève d’autres problèmes : encore plus de sites nucléaires et des transports radioactifs potentiellement plus nombreux, qui accroissent la vulnérabilité du territoire français face au risque d’accident et au risque terroriste. 

Et malgré leur petite taille, ces nouveaux réacteurs continueront à générer des déchets radioactifs ingérables. Ils perpétueront la pollution des mines d’uranium et les rapports néocoloniaux de la France avec les pays producteurs de minerais.

Face à l’urgence climatique, le leurre des petits réacteurs 

Le fiasco de l’EPR, réacteur le plus puissant au monde, ne signifie pas pour autant que de petits réacteurs seraient une bonne affaire. Pour être rentables, ces réacteurs devraient être construits en série et nécessiteraient des commandes par dizaines d’unités. Or malgré les effets d’annonce, la demande pour de telles installations reste très faible, leur prix étant très élevé. Les quelques estimations pour différents projets de petits réacteurs modulaires suggèrent que le coût de leur électricité serait deux fois supérieur à celui des réacteurs les plus puissants [1]. Les retards et surcoûts rencontrés par les deux seuls SMR actuellement en fonctionnement et les différents modèles en projet dans le monde laissent penser qu’ils connaîtront les mêmes déboires que les réacteurs de grande taille.

Face à l’urgence climatique, le bon sens exigerait de miser fortement sur des options éprouvées, rapides à mettre en oeuvre et peu onéreuses, comme les énergies renouvelables et le soutien à la rénovation énergétique. À l’inverse, prétendre investir dans un réacteur qui n’existe actuellement que sur le papier, comme s’apprête apparemment à le faire Emmanuel Macron, représente tout simplement un gaspillage d’argent public. Ces réacteurs ne seraient d’ailleurs pas opérationnels avant 2035, donc hors délai pour la décennie à venir, décisive pour réduire de moitié nos émissions. 

Cette volonté de développer les SMR apparaît comme une ultime tentative pour sauver une industrie en difficultés techniques et financières, avec l’espoir fallacieux d’exporter cette technologie vers les pays émergents. 

Relancer le nucléaire au nom de la lutte contre le changement climatique est une dangereuse impasse, qu’il s’agisse de petits réacteurs ou de nouveaux EPR. La surenchère dans le soutien au nucléaire à laquelle se livre la majeure partie des candidat.es à la présidentielle, Emmanuel Macron compris, est tout simplement lamentable. Les générations futures - et actuelles ! - méritent mieux que ces propositions d’un autre âge poussées par un lobby industriel décomplexé.


Notes

[1Nous invitons à consulter à ce sujet les données compilées dans le World Nuclear Industry Status Report (voir le chapitre spécial sur les SMR, à partir de la page 280)

Mini-réacteurs, maxi-dégâts ...

Pour les défenseurs du nucléaire, ces réacteurs de plus petite taille (ou "SMR") seraient plus sûrs et plus facilement acceptés par la population. Pourtant, il ne s’agit pas de réacteurs "de poche" ! Avec 170 MWe, Nuward, le projet français dans les cartons, représente 40% de la puissance du réacteur 1 de Fukushima, ce qui est loin d’être dérisoire.

Si des réacteurs plus puissants sont effectivement plus dangereux, multiplier les installations de petite taille soulève d’autres problèmes : encore plus de sites nucléaires et des transports radioactifs potentiellement plus nombreux, qui accroissent la vulnérabilité du territoire français face au risque d’accident et au risque terroriste. 

Et malgré leur petite taille, ces nouveaux réacteurs continueront à générer des déchets radioactifs ingérables. Ils perpétueront la pollution des mines d’uranium et les rapports néocoloniaux de la France avec les pays producteurs de minerais.

Face à l’urgence climatique, le leurre des petits réacteurs 

Le fiasco de l’EPR, réacteur le plus puissant au monde, ne signifie pas pour autant que de petits réacteurs seraient une bonne affaire. Pour être rentables, ces réacteurs devraient être construits en série et nécessiteraient des commandes par dizaines d’unités. Or malgré les effets d’annonce, la demande pour de telles installations reste très faible, leur prix étant très élevé. Les quelques estimations pour différents projets de petits réacteurs modulaires suggèrent que le coût de leur électricité serait deux fois supérieur à celui des réacteurs les plus puissants [1]. Les retards et surcoûts rencontrés par les deux seuls SMR actuellement en fonctionnement et les différents modèles en projet dans le monde laissent penser qu’ils connaîtront les mêmes déboires que les réacteurs de grande taille.

Face à l’urgence climatique, le bon sens exigerait de miser fortement sur des options éprouvées, rapides à mettre en oeuvre et peu onéreuses, comme les énergies renouvelables et le soutien à la rénovation énergétique. À l’inverse, prétendre investir dans un réacteur qui n’existe actuellement que sur le papier, comme s’apprête apparemment à le faire Emmanuel Macron, représente tout simplement un gaspillage d’argent public. Ces réacteurs ne seraient d’ailleurs pas opérationnels avant 2035, donc hors délai pour la décennie à venir, décisive pour réduire de moitié nos émissions. 

Cette volonté de développer les SMR apparaît comme une ultime tentative pour sauver une industrie en difficultés techniques et financières, avec l’espoir fallacieux d’exporter cette technologie vers les pays émergents. 

Relancer le nucléaire au nom de la lutte contre le changement climatique est une dangereuse impasse, qu’il s’agisse de petits réacteurs ou de nouveaux EPR. La surenchère dans le soutien au nucléaire à laquelle se livre la majeure partie des candidat.es à la présidentielle, Emmanuel Macron compris, est tout simplement lamentable. Les générations futures - et actuelles ! - méritent mieux que ces propositions d’un autre âge poussées par un lobby industriel décomplexé.


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