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Sortir du nucléaire n°99

Crédit photo : Guy Jeannesson - Réseau "Sortir du nucléaire"

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Les antinucléaires au festival des Résistantes

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°99 -

 Luttes et actions  Organisations antinucléaires françaises


Du 3 au 6 août 2023 s’est tenue sur les terres du Larzac la première édition du festival des Résistantes – Rencontres des luttes locales et globales. Un événement co-organisé par l’association Terres de Luttes, la Confédération Paysanne Aveyron, les Faucheurs volontaires d’OGM et des bénévoles du Larzac et d’ailleurs. Retour sur cette expérience inédite.



L’objectif des Résistantes était simple : créer un espace de rencontres et d’échanges afin que des associations, des syndicats, des collectifs et des militant·es provenant de différentes luttes et territoires se rencontrent, partagent leurs expériences et renforcent leurs liens. Et la mission est accomplie ! Le festival a rassemblé 150 collectifs de luttes locales diverses, et près de 7 500 personnes ont participé aux 175 temps de formations, ateliers, tables rondes et spectacles proposés sur les quatre jours du festival.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" n’a pas manqué à l’appel et était présent aux côtés d’autres associations antinucléaires afin de présenter leur combat aux acteur·ices d’autres luttes écologistes. Un temps de rencontre précieux, qui a permis de rappeler que les enjeux de la lutte antinucléaire se retrouvent dans d’autres luttes, que ce soit pour la défense de la démocratie, la préservation de nos ressources en eau ou simplement dans la construction d’une société prônant la paix et l’égalité. Un moment de convergence important pour montrer que le combat contre le nucléaire est plus systémique qu’on ne le pense.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" a commencé par afficher ses couleurs par la tenue d’un stand dans le village associatif, afin de présenter la fédération d’associations qu’elle représente et d’expliquer son rôle, au service de la lutte antinucléaire. Cela aura permis d’exposer les arguments antinucléaires à un public jeune et écologiste, souvent peu averti des impacts négatifs du nucléaire. Ce travail d’information a été mené avec d’autres associations antinucléaires membres du Réseau "Sortir du nucléaire", comme BureStop 55 et Abolition des armes nucléaires – Maison de vigilance, également présentes sur le village associatif.

Au cours du festival, les chargées de mobilisations, de campagnes et de communication grand public du Réseau ont présenté en exclusivité leur jeu de sensibilisation « Comment comprendre et dénoncer les impacts du nucléaire sur nos ressources en eau ? » lors d’un atelier ouvert à tous et à toutes. Dans ce jeu les participant·es sont réparti·es en groupes et incarnent différents collectifs : des associations de protection et de défense de l’environnement, des associations de pêcheurs ou encore des associations de riverain·es vivant proche d’une installation nucléaire. Chacun de ces groupes est confronté à un impact négatif de l’industrie nucléaire sur la ressource en eau (pollutions chimiques, thermiques, radioactives de cours d’eau ou de nappes phréatiques) et doit proposer des actions ciblées pour dénoncer cette pollution afin d’y mettre un terme. Vous souhaitez en apprendre davantage sur ce jeu ? Contactez-nous à cette adresse : mobilisations@sortirdunucleaire.org

Le même jour, le mouvement antinucléaire a de nouveau fait parler de lui lors d’une table ronde sur la relance à laquelle ont participé Marion Rivet, chargée des relations médias et du plaidoyer au Réseau « Sortir du nucléaire », Angélique Huguin de la coordination Stop Cigéo, Stéphane Lhomme de l’Observatoire du nucléaire, Pauline Boyer de Greenpeace France et Didier Latorre d’Arrêt du nucléaire 34. L’occasion de présenter en détail le plan de relance du gouvernement et de revenir sur les nombreuses raisons pour lesquelles ce projet n’est pas une solution pour d’atteindre nos objectifs climatiques.

Plusieurs membres de la coordination antinucléaire mettent un carton rouge au nucléaire, lors du festival Les Résistantes, août 2023.
Guy Jeannesson - Réseau "Sortir du nucléaire"

Puis, le dimanche 6 août, jour de clôture du festival, s’est tenue l’assemblée des luttes antinucléaires, menée par la nouvelle Coordination antinucléaire et qui a réuni plus de 200 personnes, aussi bien des antinucléaires convaincu·es que de jeunes curieux et curieuses. Les groupes de cette coordination se réunissent régulièrement dans l’objectif d’organiser des événements locaux et nationaux contre la relance du nucléaire. Aussi, un temps a été dédié à la préparation des actions du 22 octobre 2023 et à la réflexion quant aux mobilisations à organiser en 2024.

Vous souhaitez en savoir plus sur l’agenda de la coordination antinucléaire ? Rendez-vous sur : https://coordantinucleaire.noblogs.org/

Marie Liger

Chargée de mobilisation au Réseau "Sortir du nucléaire"

Au Larzac, l’opposition au nucléaire militaire

Initié dans la foulée des actions notamment contre les bassines de Soulaines et de la dissolution du « Soulèvement de la terre », la lutte contre les armes atomiques ne figurait pas au premier chef des préoccupations des organisateurs des Résistantes 2023. Mais tant le lieu que la date ne pouvait que venir interroger et bousculer les commémorations en solidarité avec les victimes des bombardements atomiques sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki.

Déjà, la symbolique du plateau du Larzac, haut lieu de la lutte durant toute la décennie des années 1970 contre la volonté d’emprise de l’armée sur le territoire par l’accaparement de terres nourricières et la convergence des luttes sur le plan national comme international qui s’était alors opéré, notamment avec les victimes japonaises comme polynésiennes de la bombe. Ensuite la date, du 3 au 6 août : les Résistantes se terminant le jour où les États-Unis ont lancé la première bombe atomique sur une ville, marquant à tout jamais l’humanité, « dernier degré de sauvagerie » de la « civilisation mécanique », comme l’a écrit Albert Camus dans le journal Combat.

Le 5 août, une table ronde s’est tenue pour dresser un état des lieux de la reprise du nucléaire en France. Même si les intervenants n’ont traité que du nucléaire civil, l’importance du militaire et le lien avec le civil fut présent dans le débat dès la première question posée par l’une des participants, et elle ne fut pas la seule. C’est lors de la dernière journée, le 6 août, que l’opposition au nucléaire militaire fut vraiment mise en avant. Le matin, durant l’assemblée générale de la nouvelle coordination antinucléaire, l’une des premières actions collectives a été la confirmation de participer aux « Marche pour un monde sans armes nucléaires » le 23 septembre. Mais c’est surtout avec l’organisation d’une déambulation parmi les quelques 7 000 participants aux Résistantes, avec musique, prises de paroles, lectures notamment de poèmes de survivants de la bombe, minute de silence, que notre solidarité a pu être marquée avec toutes les victimes de la bombe, japonaises mais aussi celles des plus de 2 000 essais nucléaires réalisés par les puissances nucléaires pour rendre leurs armes toujours plus terrifiantes.

Patrice Bouveret

Observatoire des armements (www.obsarm.org)

L’objectif des Résistantes était simple : créer un espace de rencontres et d’échanges afin que des associations, des syndicats, des collectifs et des militant·es provenant de différentes luttes et territoires se rencontrent, partagent leurs expériences et renforcent leurs liens. Et la mission est accomplie ! Le festival a rassemblé 150 collectifs de luttes locales diverses, et près de 7 500 personnes ont participé aux 175 temps de formations, ateliers, tables rondes et spectacles proposés sur les quatre jours du festival.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" n’a pas manqué à l’appel et était présent aux côtés d’autres associations antinucléaires afin de présenter leur combat aux acteur·ices d’autres luttes écologistes. Un temps de rencontre précieux, qui a permis de rappeler que les enjeux de la lutte antinucléaire se retrouvent dans d’autres luttes, que ce soit pour la défense de la démocratie, la préservation de nos ressources en eau ou simplement dans la construction d’une société prônant la paix et l’égalité. Un moment de convergence important pour montrer que le combat contre le nucléaire est plus systémique qu’on ne le pense.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" a commencé par afficher ses couleurs par la tenue d’un stand dans le village associatif, afin de présenter la fédération d’associations qu’elle représente et d’expliquer son rôle, au service de la lutte antinucléaire. Cela aura permis d’exposer les arguments antinucléaires à un public jeune et écologiste, souvent peu averti des impacts négatifs du nucléaire. Ce travail d’information a été mené avec d’autres associations antinucléaires membres du Réseau "Sortir du nucléaire", comme BureStop 55 et Abolition des armes nucléaires – Maison de vigilance, également présentes sur le village associatif.

Au cours du festival, les chargées de mobilisations, de campagnes et de communication grand public du Réseau ont présenté en exclusivité leur jeu de sensibilisation « Comment comprendre et dénoncer les impacts du nucléaire sur nos ressources en eau ? » lors d’un atelier ouvert à tous et à toutes. Dans ce jeu les participant·es sont réparti·es en groupes et incarnent différents collectifs : des associations de protection et de défense de l’environnement, des associations de pêcheurs ou encore des associations de riverain·es vivant proche d’une installation nucléaire. Chacun de ces groupes est confronté à un impact négatif de l’industrie nucléaire sur la ressource en eau (pollutions chimiques, thermiques, radioactives de cours d’eau ou de nappes phréatiques) et doit proposer des actions ciblées pour dénoncer cette pollution afin d’y mettre un terme. Vous souhaitez en apprendre davantage sur ce jeu ? Contactez-nous à cette adresse : mobilisations@sortirdunucleaire.org

Le même jour, le mouvement antinucléaire a de nouveau fait parler de lui lors d’une table ronde sur la relance à laquelle ont participé Marion Rivet, chargée des relations médias et du plaidoyer au Réseau « Sortir du nucléaire », Angélique Huguin de la coordination Stop Cigéo, Stéphane Lhomme de l’Observatoire du nucléaire, Pauline Boyer de Greenpeace France et Didier Latorre d’Arrêt du nucléaire 34. L’occasion de présenter en détail le plan de relance du gouvernement et de revenir sur les nombreuses raisons pour lesquelles ce projet n’est pas une solution pour d’atteindre nos objectifs climatiques.

Plusieurs membres de la coordination antinucléaire mettent un carton rouge au nucléaire, lors du festival Les Résistantes, août 2023.
Guy Jeannesson - Réseau "Sortir du nucléaire"

Puis, le dimanche 6 août, jour de clôture du festival, s’est tenue l’assemblée des luttes antinucléaires, menée par la nouvelle Coordination antinucléaire et qui a réuni plus de 200 personnes, aussi bien des antinucléaires convaincu·es que de jeunes curieux et curieuses. Les groupes de cette coordination se réunissent régulièrement dans l’objectif d’organiser des événements locaux et nationaux contre la relance du nucléaire. Aussi, un temps a été dédié à la préparation des actions du 22 octobre 2023 et à la réflexion quant aux mobilisations à organiser en 2024.

Vous souhaitez en savoir plus sur l’agenda de la coordination antinucléaire ? Rendez-vous sur : https://coordantinucleaire.noblogs.org/

Marie Liger

Chargée de mobilisation au Réseau "Sortir du nucléaire"

Au Larzac, l’opposition au nucléaire militaire

Initié dans la foulée des actions notamment contre les bassines de Soulaines et de la dissolution du « Soulèvement de la terre », la lutte contre les armes atomiques ne figurait pas au premier chef des préoccupations des organisateurs des Résistantes 2023. Mais tant le lieu que la date ne pouvait que venir interroger et bousculer les commémorations en solidarité avec les victimes des bombardements atomiques sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki.

Déjà, la symbolique du plateau du Larzac, haut lieu de la lutte durant toute la décennie des années 1970 contre la volonté d’emprise de l’armée sur le territoire par l’accaparement de terres nourricières et la convergence des luttes sur le plan national comme international qui s’était alors opéré, notamment avec les victimes japonaises comme polynésiennes de la bombe. Ensuite la date, du 3 au 6 août : les Résistantes se terminant le jour où les États-Unis ont lancé la première bombe atomique sur une ville, marquant à tout jamais l’humanité, « dernier degré de sauvagerie » de la « civilisation mécanique », comme l’a écrit Albert Camus dans le journal Combat.

Le 5 août, une table ronde s’est tenue pour dresser un état des lieux de la reprise du nucléaire en France. Même si les intervenants n’ont traité que du nucléaire civil, l’importance du militaire et le lien avec le civil fut présent dans le débat dès la première question posée par l’une des participants, et elle ne fut pas la seule. C’est lors de la dernière journée, le 6 août, que l’opposition au nucléaire militaire fut vraiment mise en avant. Le matin, durant l’assemblée générale de la nouvelle coordination antinucléaire, l’une des premières actions collectives a été la confirmation de participer aux « Marche pour un monde sans armes nucléaires » le 23 septembre. Mais c’est surtout avec l’organisation d’une déambulation parmi les quelques 7 000 participants aux Résistantes, avec musique, prises de paroles, lectures notamment de poèmes de survivants de la bombe, minute de silence, que notre solidarité a pu être marquée avec toutes les victimes de la bombe, japonaises mais aussi celles des plus de 2 000 essais nucléaires réalisés par les puissances nucléaires pour rendre leurs armes toujours plus terrifiantes.

Patrice Bouveret

Observatoire des armements (www.obsarm.org)



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