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Le nucléaire et le gaz fossile inclus dans la taxonomie verte européenne : une victoire pour les lobbies, une défaite pour le climat et les populations

Communiqué du 6 janvier 2022



Voici quelques jours, le projet d’acte délégué censé régler le sort du nucléaire et du gaz dans la taxonomie verte européenne a fuité. Ceux-ci deviendraient désormais éligibles aux financements privés sous l’étiquette mensongère de technologies « de transition » - une classification que certains ne manqueront pas d’utiliser pour présenter l’atome comme une énergie "propre" ! Nous dénonçons la diplomatie atomique menée par la France depuis plusieurs années, qui a abouti à cette proposition absurde et dangereuse. Initialement destinée à lutter contre le greenwashing, la taxonomie serait vidée de son sens.



Le résultat des coups de pression de la France et du lobby nucléaire

Ce projet d’acte délégué constitue le dernier épisode d’un feuilleton navrant. Alors que le Parlement européen avait initialement exclu le nucléaire de la taxonomie, le lobby nucléaire européen a fait le siège de la Commission Européenne [1] et multiplié les manœuvres pour tenter de sauver cette industrie en déroute et la repeindre en vert. Il a même obtenu le rejet du rapport initial qui pointait le caractère non durable du nucléaire, et son remplacement par un autre, rédigé par des personnalités proches de l’industrie [2], qui parvenait à la conclusion surréaliste que le nucléaire ne pose pas plus de problèmes environnementaux que les énergies renouvelables !

Surtout, ce texte porte la marque de la diplomatie atomique insupportable menée par la France, qui a cumulé pressions, double discours et marchandages. Tout en se présentant comme la championne du climat,elle n’a pas hésité à s’allier avec des pays qui soutiennent activement les énergies fossiles pour qu’ils soutiennent en retour l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie, et a fini par plaider elle-même pour le gaz fossile. Pour Emmanuel Macron, tous les moyens ont été bons pour créer un rapport de force européen en faveur du nucléaire. Y compris rendre visite, le 13 décembre, à un chef de gouvernement ennemi des droits humains comme Viktor Orban pour renforcer le bloc pronucléaire !

Résultat de ces manœuvres : les nouveaux réacteurs ayant reçu un permis de construire avant 2045, tout comme les travaux destinés à prolonger le fonctionnement des réacteurs existants approuvés avant 2040, pourraient être éligibles aux financements. Un programme taillé sur mesure pour EDF, déjà encombrée d’une lourde dette et qui, sans soutien financier, ne serait pas en mesure de mener de front ses projets de construire 6 nouveaux réacteurs EPR et de faire perdurer son parc vieillissant jusqu’à 50 ans de fonctionnement et plus !

Le nucléaire n’est ni propre, ni bon pour le climat, ni une énergie "de transition" !

Nous dénonçons une situation orwellienne, où les mots n’ont plus aucun sens, et qui fait perdre toute crédibilité à un mécanisme initialement destiné à lutter contre le greenwashing. Dangereux, polluant même en fonctionnement régulier [3], producteur de déchets dont la dangerosité persiste sur des durées supérieures à celles des civilisations humaines, fortement consommateur d’eau, le nucléaire ne peut pas être considéré comme "ne provoquant pas de dommages".

Les faibles émissions du nucléaire ne suffisent pas à en faire une solution dans la lutte contre le changement climatique. Miser sur de nouveaux réacteurs, coûteux, lents à construire et sujets aux aléas, est une stratégie incompatible avec l’urgence climatique. Et même si cette nouvelle étiquette accordée au nucléaire ne suffirait pas à inciter les investisseurs privés à se tourner massivement vers des projets aussi risqués et hasardeux, chaque euro englouti dans cette technologie ferait cruellement défaut aux vraies filières d’avenir, notamment celles des économies d’énergie et des énergies renouvelables.

Enfin, comment pourrait-on parler d’activité « de transition » pour une technologie qui s’accompagne d’infrastructures aussi lourdes, destinées à perdurer pendant des décennies ? Sous couvert de « transition », il s’agirait en réalité de maintenir le plus longtemps possible un système énergétique dépassé, dangereux, vulnérable aux aléas climatiques et incompatible avec une Europe sobre, renouvelable et résiliente.

Ni le nucléaire, ni le gaz fossile ne devraient avoir de place dans cette taxonomie. Nous appelons les parlementaires européens à rejeter cet acte délégué et saluons les États qui, comme l’Autriche et le Luxembourg, ont annoncé leur intention de le contester en justice s’il devait être adopté.

L’attitude lamentable de la France sur ce sujet et sa complicité avec les lobbies industriels [4] laissent craindre le pire pour la présidence française de l’Union Européenne qui commence. Il est consternant que les intérêts privés prétendent ainsi dicter les décisions européennes, au mépris des populations et de la démocratie.

Contact presse : Martial Chateau - 06 45 30 74 66


Notes

[3Même en fonctionnement non accidentel, le nucléaire va de pair avec la pollution des mines d’uranium et d’importants rejets chimiques et radioactifs dans l’environnement. En un mois, l’usine de retraitement de La Hague rejette autant de radioactivité dans la Manche que celle contenue dans les eaux stockées sur le site de Fukushima depuis plus de 10 ans.

[4Voir l’enquête publiée par l’Observatoire des Multinationales : https://multinationales.org/IMG/pdf/sous_influence.pdf

Le résultat des coups de pression de la France et du lobby nucléaire

Ce projet d’acte délégué constitue le dernier épisode d’un feuilleton navrant. Alors que le Parlement européen avait initialement exclu le nucléaire de la taxonomie, le lobby nucléaire européen a fait le siège de la Commission Européenne [1] et multiplié les manœuvres pour tenter de sauver cette industrie en déroute et la repeindre en vert. Il a même obtenu le rejet du rapport initial qui pointait le caractère non durable du nucléaire, et son remplacement par un autre, rédigé par des personnalités proches de l’industrie [2], qui parvenait à la conclusion surréaliste que le nucléaire ne pose pas plus de problèmes environnementaux que les énergies renouvelables !

Surtout, ce texte porte la marque de la diplomatie atomique insupportable menée par la France, qui a cumulé pressions, double discours et marchandages. Tout en se présentant comme la championne du climat,elle n’a pas hésité à s’allier avec des pays qui soutiennent activement les énergies fossiles pour qu’ils soutiennent en retour l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie, et a fini par plaider elle-même pour le gaz fossile. Pour Emmanuel Macron, tous les moyens ont été bons pour créer un rapport de force européen en faveur du nucléaire. Y compris rendre visite, le 13 décembre, à un chef de gouvernement ennemi des droits humains comme Viktor Orban pour renforcer le bloc pronucléaire !

Résultat de ces manœuvres : les nouveaux réacteurs ayant reçu un permis de construire avant 2045, tout comme les travaux destinés à prolonger le fonctionnement des réacteurs existants approuvés avant 2040, pourraient être éligibles aux financements. Un programme taillé sur mesure pour EDF, déjà encombrée d’une lourde dette et qui, sans soutien financier, ne serait pas en mesure de mener de front ses projets de construire 6 nouveaux réacteurs EPR et de faire perdurer son parc vieillissant jusqu’à 50 ans de fonctionnement et plus !

Le nucléaire n’est ni propre, ni bon pour le climat, ni une énergie "de transition" !

Nous dénonçons une situation orwellienne, où les mots n’ont plus aucun sens, et qui fait perdre toute crédibilité à un mécanisme initialement destiné à lutter contre le greenwashing. Dangereux, polluant même en fonctionnement régulier [3], producteur de déchets dont la dangerosité persiste sur des durées supérieures à celles des civilisations humaines, fortement consommateur d’eau, le nucléaire ne peut pas être considéré comme "ne provoquant pas de dommages".

Les faibles émissions du nucléaire ne suffisent pas à en faire une solution dans la lutte contre le changement climatique. Miser sur de nouveaux réacteurs, coûteux, lents à construire et sujets aux aléas, est une stratégie incompatible avec l’urgence climatique. Et même si cette nouvelle étiquette accordée au nucléaire ne suffirait pas à inciter les investisseurs privés à se tourner massivement vers des projets aussi risqués et hasardeux, chaque euro englouti dans cette technologie ferait cruellement défaut aux vraies filières d’avenir, notamment celles des économies d’énergie et des énergies renouvelables.

Enfin, comment pourrait-on parler d’activité « de transition » pour une technologie qui s’accompagne d’infrastructures aussi lourdes, destinées à perdurer pendant des décennies ? Sous couvert de « transition », il s’agirait en réalité de maintenir le plus longtemps possible un système énergétique dépassé, dangereux, vulnérable aux aléas climatiques et incompatible avec une Europe sobre, renouvelable et résiliente.

Ni le nucléaire, ni le gaz fossile ne devraient avoir de place dans cette taxonomie. Nous appelons les parlementaires européens à rejeter cet acte délégué et saluons les États qui, comme l’Autriche et le Luxembourg, ont annoncé leur intention de le contester en justice s’il devait être adopté.

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 Lobby nucléaire  Nucléaire et économie