L’antinucléaire au rendez-vous des Résistantes
La lutte antinucléaire s’est invitée aux Résistantes, et elle est entrée par la grande porte ! Pendant ces quatre jours de rencontres entre luttes locales et globales, les participant·es pouvaient (re)découvrir la lutte antinucléaire sous de nombreux formats : ateliers, tables rondes, expositions, avec comme point d’orgue la commémoration des 80 ans des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki.
Une présence visible dans le village associatif et la programmation du festival
Sur un événement qui réunit des centaines de collectifs, il y avait un enjeu fort de visibilité pour les luttes antinucléaires, civiles comme militaires.
Un espace antinucléaire au sein du village associatif a permis de regrouper les stands d’une douzaine d’associations. Quant à la programmation, des tables rondes généralistes aux ateliers spécialisés, il y en avait pour tous les goûts pour découvrir ou approfondir la lutte antinucléaire et ses enjeux actuels.
Une table ronde sur les grands enjeux de la relance du nucléaire, animée par Amélie Mougey, rédactrice en cheffe de Reporterre, a réuni des militant·es de Bure, de La Hague, d’ICAN France et de Greenpeace.
Pour poursuivre les réflexions sur le nucléaire militaire, l’Obsarm [1] et la chercheuse Japonaise Hiroko Takahashi, qui mène des travaux sur les victimes des essais nucléaires dans le monde, ont pris la parole lors d’une table ronde très suivie sur la remilitarisation du monde.
Sous des formats participatifs, deux ateliers ont attiré un large public
Animé par le Réseau « Sortir du nucléaire », Greenpeace, et un militant, l’atelier Comment répondre à son tonton pro-nucléaire a réuni plus d’une centaine de personnes venues s’outiller face aux arguments pronucléaires des repas de famille.
Sur un autre registre, l’atelier Organiser une résistance avant la construction d’un projet : le cas déterminant des expropriations a permis aux participant·es de mieux comprendre les rouages de cette procédure. Animé par des militant·es issu·es des luttes contre le nucléaire, l’A69 et le Lyon-Turin, cet atelier illustre la réussite de la convergence des luttes écologistes.
Côté programmation culturelle
La lutte antinucléaire n’était pas en reste, avec la projection du documentaire Silent Fallout de Hideaki Ito, suivie d’un temps d’échanges animé par Kurumi Sugita, en présence de Hiroko Takahashi et d’ICAN [2] France.
Enfin, le vendredi soir, sous un chapiteau comble, le collectif artistique militant Planète Boum Boum a performé sur scène son tube antinucléaire Au cœur du Réacteur. Une grande première pour un événement de cette ampleur.
Commémoration des 80 ans des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki
Les dates du festival coïncidaient avec les 80 ans des bombardements japonais. L’événement a donc permis de commémorer ces dates importantes pour les victimes des bombardements et des essais nucléaires.
Organisée par Yosomono Net, une exposition de dessins d’Hibakushas (victimes des bombardements) était installée sur le site du festival, tandis que le samedi 9 août, l’Obsarm avait organisé une déambulation commémorative, clôturée par une performance émouvante de butō [3], réalisée par une danseuse Japonaise.
Le samedi soir, un lâcher de lanternes arborant des messages de paix, organisé par les Rallumeureuses d’étoiles, a eu lieu au moment où Hiroko Takahashi montait sur la scène queer du festival, entre deux concerts du groupe Fierce Faces, pour commémorer les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki.
Son discours juste et engagé a déclenché à plusieurs reprises les acclamations du public : tout un symbole de convergence des résistances.
Notes
[1] Obsarm : Observatoire des Armements, centre indépendant d’expertise et de documentation
[2] ICAN : International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (Campagne Internationale pour l’Abolition des Armes Nucléaires), coalition d’ONG militant pour le désarmement nucléaire. Elle a obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2017.
[3] butō : « danse du corps obscur », danse-théâtre japonaise des années 1960






