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Sortir du nucléaire n°66



Août 2015

Armes nucléaires

Justice pour les Polynésiens !

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°66 - Août 2015

 Luttes et actions  Nucléaire militaire


Le 2 juillet 2015, le 49ème anniversaire de la première bombe française à Moruroa a été commémoré avec solennité. Au moins 600 personnes avec beaucoup de jeunes étaient présentes. Nous reproduisons ci-dessous un extrait du discours du président de la nouvelle association polynésienne "193" devant le monument à la mémoire des victimes des essais nucléaires à Papeete. Dans un an, ce sera le 50ème anniversaire du 2 juillet 1966 : les Polynésiens veulent en faire un événement marquant en même temps les 30 ans de Tchernobyl et les 5 ans de Fukushima.



Il y a 49 ans, explosait la première bombe atomique en Polynésie. La première d’une très longue série, 193 en tout. 193 essais nucléaires perpétrés sur cette terre que nous aimons et qui nous a vus naître. Dans ces îles, nos ancêtres avaient trouvé refuge et de quoi vivre en harmonie avec cette nature généreuse qui les accueillait. 193 essais nucléaires en 30 ans, soit en moyenne, 1 essai nucléaire tous les 2 mois, et cela pendant 30 ans. Il n’y a pas une région en France ou en Outre-mer qui n’ait été autant souillée que la Polynésie. La France peut être fière de ce qu’elle a fait dans nos Îles.

Commémoration à Papeete le 2 juillet 2015 devant le monument à la mémoire des victimes des essais nucléaires.

Aucun Polynésien, quelle que soit sa couleur politique et au nom d’une quelconque raison, ne devrait cautionner une telle page de son histoire. Au contraire, tous les Polynésiens et tous ceux qui aiment ce Pays devraient s’unir pour, qu’enfin, une seule voix puisse être entendue : "justice !" Nous ne faisons aucun amalgame dans ce combat. Nous nous battons pour une "justice" au nom de cette même France qui aime à défendre une telle valeur. Durant ces 30 années d’essais nucléaires, il y a un "coupable", l’État français, et une "victime", le peuple polynésien. Pas de confusion dans nos propos, mais une volonté pour qu’enfin, cette page dramatique de notre histoire soit reconnue objectivement, sans fausse culpabilité, ni compromission pouvant conduire au chantage.

Il fut une époque où l’on pouvait entendre dire "qu’on ne savait pas", ou bien encore, "qu’on nous a menti" ; aujourd’hui, malgré toutes les preuves des conséquences irrémédiables des essais nucléaires sur la santé de Polynésiens, il est encore difficile pour un certain nombre d’accueillir cette vérité. On aime à faire semblant dans notre pays. Peur de qui, peur de quoi ? Quel manque de courage ! Surtout lorsque l’on sait aujourd’hui que la France doit sa grandeur, sa puissance nucléaire, aux malheurs des Polynésiens.

L’association 193 se veut être une petite pierre dans la reconstruction de notre pays, à partir de ce tournant historique douloureux : "Il y a un avant et un après 2 juillet 1966." Et nous croyons que des paradigmes fantômes freinent le développement de ce pays, parce que justement, le silence assourdissant qui règne autour de ces actes criminels commis par la France dans nos Îles est si paralysant que rien n’avancera vraiment tant que la France ne les reconnaîtra pas, ne demandera pas pardon aux Polynésiens et ne procèdera pas à la réparation des préjudices afférents.

L’association 193, apolitique et fondée sur le respect des valeurs chrétiennes, a été créée en août 2014 et est composée de 500 membres et 1000 pétitionnaires répartis sur cinq sections (Mangareva, Tureia, Tatakoto, Fakarava et Pamatai). Elle est reconnais- sante envers l’association "Moruroa e tatou", de l’accueillir comme partenaire humble, d’un combat qui demande courage et unité. Aujourd’hui, nous signons ce partenariat avec l’espoir que nous serons de plus en plus nombreux pour faire entendre notre voix. Merci à "Moruroa e tatou".

Enfin, nous émettons un souhait, qu’à la veille de fêter le triste anniversaire des 50 ans de la 1ère explosion nucléaire, le 2 juillet 2016, un référendum soit organisé pour que tous les Polynésiens puissent donner leur avis en toute conscience. Les essais nucléaires ont été préparés par un référendum manipulé et truqué, faisons en sorte, dans la mesure du possible, de ramener ce tourment qui nous rassemble aujourd’hui sur cette place au sein de nos populations, par un référendum.

P. Auguste Uebe-Carlson Président de l’association 193

Il y a 49 ans, explosait la première bombe atomique en Polynésie. La première d’une très longue série, 193 en tout. 193 essais nucléaires perpétrés sur cette terre que nous aimons et qui nous a vus naître. Dans ces îles, nos ancêtres avaient trouvé refuge et de quoi vivre en harmonie avec cette nature généreuse qui les accueillait. 193 essais nucléaires en 30 ans, soit en moyenne, 1 essai nucléaire tous les 2 mois, et cela pendant 30 ans. Il n’y a pas une région en France ou en Outre-mer qui n’ait été autant souillée que la Polynésie. La France peut être fière de ce qu’elle a fait dans nos Îles.

Commémoration à Papeete le 2 juillet 2015 devant le monument à la mémoire des victimes des essais nucléaires.

Aucun Polynésien, quelle que soit sa couleur politique et au nom d’une quelconque raison, ne devrait cautionner une telle page de son histoire. Au contraire, tous les Polynésiens et tous ceux qui aiment ce Pays devraient s’unir pour, qu’enfin, une seule voix puisse être entendue : "justice !" Nous ne faisons aucun amalgame dans ce combat. Nous nous battons pour une "justice" au nom de cette même France qui aime à défendre une telle valeur. Durant ces 30 années d’essais nucléaires, il y a un "coupable", l’État français, et une "victime", le peuple polynésien. Pas de confusion dans nos propos, mais une volonté pour qu’enfin, cette page dramatique de notre histoire soit reconnue objectivement, sans fausse culpabilité, ni compromission pouvant conduire au chantage.

Il fut une époque où l’on pouvait entendre dire "qu’on ne savait pas", ou bien encore, "qu’on nous a menti" ; aujourd’hui, malgré toutes les preuves des conséquences irrémédiables des essais nucléaires sur la santé de Polynésiens, il est encore difficile pour un certain nombre d’accueillir cette vérité. On aime à faire semblant dans notre pays. Peur de qui, peur de quoi ? Quel manque de courage ! Surtout lorsque l’on sait aujourd’hui que la France doit sa grandeur, sa puissance nucléaire, aux malheurs des Polynésiens.

L’association 193 se veut être une petite pierre dans la reconstruction de notre pays, à partir de ce tournant historique douloureux : "Il y a un avant et un après 2 juillet 1966." Et nous croyons que des paradigmes fantômes freinent le développement de ce pays, parce que justement, le silence assourdissant qui règne autour de ces actes criminels commis par la France dans nos Îles est si paralysant que rien n’avancera vraiment tant que la France ne les reconnaîtra pas, ne demandera pas pardon aux Polynésiens et ne procèdera pas à la réparation des préjudices afférents.

L’association 193, apolitique et fondée sur le respect des valeurs chrétiennes, a été créée en août 2014 et est composée de 500 membres et 1000 pétitionnaires répartis sur cinq sections (Mangareva, Tureia, Tatakoto, Fakarava et Pamatai). Elle est reconnais- sante envers l’association "Moruroa e tatou", de l’accueillir comme partenaire humble, d’un combat qui demande courage et unité. Aujourd’hui, nous signons ce partenariat avec l’espoir que nous serons de plus en plus nombreux pour faire entendre notre voix. Merci à "Moruroa e tatou".

Enfin, nous émettons un souhait, qu’à la veille de fêter le triste anniversaire des 50 ans de la 1ère explosion nucléaire, le 2 juillet 2016, un référendum soit organisé pour que tous les Polynésiens puissent donner leur avis en toute conscience. Les essais nucléaires ont été préparés par un référendum manipulé et truqué, faisons en sorte, dans la mesure du possible, de ramener ce tourment qui nous rassemble aujourd’hui sur cette place au sein de nos populations, par un référendum.

P. Auguste Uebe-Carlson Président de l’association 193



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