Faire un don

Des accidents nucléaires partout

Grande Bretagne : Sellafield : « Niveaux élevés de radioactivité » sur un site nucléaire en Angleterre




31 janvier 2014


Selon les opérateurs du site, les niveaux de radioactivité seraient "naturels"... Mais quel crédit accorder à ces affirmations de par la nature de ceux qui les formulent, de par l’activité du site, de par les révélations sur l’histoire délictuelle du site ?


« Niveaux élevés de radioactivité » sur un site nucléaire d’Angleterre

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 31.01.2014 à 10h09 • Mis à jour le 31.01.2014 à 12h28

Un « niveau élevé de radioactivité » a été détecté sur l’un des moniteurs de radiation du site de retraitement nucléaire de Sellafield, dans le nord-ouest de l’Angleterre, vendredi 31 janvier. Par « mesure de prudence et de précaution », le site, utilisé pour le stockage des déchets nucléaires et le retraitement des déchets hydrocarbures, « opère normalement mais avec moins de personnel aujourd’hui », a précisé l’opérateur.

Toujours selon la direction du site, le niveau mesuré est supérieur à la radioactivité normale, mais bien inférieur au seuil à partir duquel des mesures doivent être prises par les employés sur les lieux et en dehors.

Sellafield a été la première centrale nucléaire dans le monde à fournir de l’électricité au public, mais elle a cessé d’en produire en 2003. Le site, en activité depuis 68 ans, est désormais utilisé pour le stockage des déchets nucléaires et le retraitement du combustible usé. En mars 2013, il avait été momentanément fermé « par précaution » à cause d’intempéries.

CRITIQUÉ PAR LE PARLEMENT

Au début de l’année 2013, le Public Accounts Committee (qui dépend de la Chambre des députés et examine la dépense publique) a critiqué l’administration du site par le consortium privé qui en assure la gestion.

Il accusait Nuclear Management Partners (NMP), composé d’Amec en Grande-Bretagne, Areva en France et la firme américaine URS, d’avoir échoué à endiguer la hausse des coûts et les retards dans le traitement des déchets et le démantèlement des installations.


Source : Le Monde

https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/11/22/scandale-au-complexe-nucleaire-de-sellafield_1443322_3214.html

Scandale au complexe nucléaire de Sellafield

LEMONDE | 22.11.10 | 16h04 • Mis à jour le 22.11.10 | 16h05

Londres Correspondante - "Des méthodes de travail inacceptables" et "ignorantes de la loi" : c’est en ces termes que le ministre de l’environnement britannique, Chris Huhne, a qualifié les pratiques qui étaient de mise à Sellafield, au nord-ouest de l’Angleterre, il n’y a pas si longtemps. Elles ont permis aux services de recherche de British Nuclear Fuel (BNFL), l’exploitant du complexe nucléaire local, de prélever des organes et des os sur soixante-quatre de leurs employés décédés entre 1961 et 1992, sans en informer les familles.

Dans un rapport de 650 pages remis au gouvernement, mardi 16 novembre, après trois ans et demi d’enquête, on apprend comment des morceaux de corps des anciens salariés de Sellafield - des langues, des fémurs, des foies, des cerveaux, des coeurs, ou encore des ganglions - étaient prélevés à l’hôpital de West Cumberland pour être remis dans une glacière au médecin en chef de BNFL.

Ils étaient ensuite pesés, étiquetés et entreposés dans un congélateur des laboratoires de Sellafield avant d’être analysés puis détruits.

Il y avait "un accord informel", regrette le rapport, entre les spécialistes du service national de santé (National Health Service) et ceux du centre nucléaire pour faire avancer la science. Les résultats de ces études sur les liens entre certaines maladies comme les cancers et les émissions de radiation faisaient ensuite l’objet de colloques et d’articles dans des revues spécialisées - au mépris de toute considération morale.

Des substitutions grossières

Ce n’est que plusieurs années après le décès de leurs proches que la plupart des familles ont découvert les faits. Dans certains cas, des os avaient même été remplacés par des manches à balai pour que les familles ne se rendent pas compte, à l’occasion des funérailles, des prélèvements qui avaient pu être effectués.

A l’époque des faits, la législation (datant de 1961) autorisait le prélèvement d’organes post mortem dès lors que la personne décédée ne s’y était pas opposée de son vivant ou que ses proches n’y voyaient aucune objection. Les scientifiques n’avaient donc pas besoin d’une autorisation en bonne et due forme, mais de la simple absence de contestation.

Les choses ont changé après le scandale de l’hôpital Alder Hey : les corps de 850 enfants avaient été mutilés pour les besoins de la science sans que leurs parents en soient informés. Depuis 2004, ce genre de pratique nécessite un accord plein et entier des proches des victimes.

"Le rapport reconnaît que (les études menées par Sellafield) ont aidé à améliorer les procédures de protection des employés face aux radiations", souligne Peter Furness, le président du Collège royal des pathologistes. Pour lui, ces faits se sont déroulés "il y a longtemps, quand les règles actuelles n’existaient pas".

Virginie Malingre Article paru dans l’édition du 23.11.10


La surveillance des installations nucléaires au quotidien ? C’est grâce à vos dons que nous pouvons la mener !
Pour surveiller au jour le jour les incidents dans les installations nucléaires, les décrypter et dénoncer les risques permanents qui sont trop souvent minimisés - voire cachés par les exploitants, nous mobilisons tout au long de l’année des moyens humains et techniques.
Pour continuer ce travail de lanceur d’alerte et donner, au plus proche de leur survenue, des informations sur les inquiétants dysfonctionnements d’un parc nucléaire vieillissant, nous avons besoin de votre soutien financier !

Faire un don