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Sortir du nucléaire n°60



Février 2014

Déchets nucléaires

Géothermie à Bure : oui, l’ANDRA a menti !

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°60 - Février 2014

 Déchets radioactifs  Bure


L’étude réalisée par le cabinet suisse expert en géothermie Géowatt, à la demande du CLIS de Bure, en octobre 2013, montre clairement qu’il y a de la géothermie économiquement exploitable sous Bure, celle-ci restant à quantifier.



Selon Géowatt, "Un débit de 5 m3/h n’est à notre sens pas du tout représentatif des débits pouvant être obtenus à partir de formations présentant de telles transmissivités." "Nous estimons qu’il est possible d’obtenir des débits du même ordre de grandeur que les débits d’exploitation obtenus en région parisienne." "Nous somme d’avis que les ressources géothermiques au Trias dans la région de Bure peuvent être exploitées de manière économique". Et, tout aussi important, "l’enfouissement des déchets radioactifs empêche l’accès aux ressources géothermiques dans une région donnée et crée ainsi une perte au niveau économique."

Des années de mensonges

Il y a donc sous Bure, tout comme en région parisienne, un bon potentiel géothermique exploitable. Cela fait plus de dix ans que des géologues indépendants ont lancé l’alerte. Ce potentiel était déjà annoncé dans les rapports du BRGM [1], établis entre 1976 et 1983 sur la base des données disponibles à l’époque. En vain. Il y a aujourd’hui une concordance parfaite entre ces travaux du BRGM à l’époque et les conclusions de Géowatt. Pourtant l’ANDRA [2] et l’ASN [3] l’ont toujours nié. Ce qui vaut à l’ANDRA d’être assignée en responsabilité pour faute par six associations (voir revue 57).

Petite tromperie et gros effets

Les artisans du projet Cigéo d’enfouissement de déchets hautement radioactifs à Bure communiquent exclusivement aujourd’hui avec un outil cartographique du BRGM qui traite du potentiel des "aquifères superficiels" pour "l’installation de pompes à chaleur". Cela n’a rien à voir avec la puissante géothermie profonde et trompe ainsi le public non averti. Et pourtant les cartes des années 1980 établies par le BRGM concernant la région Lorraine sont tout à fait valables et explicites. Tout est fait pour cacher cette ressource !

Le choix du site de Bure contraire aux règles de sûreté

L’installation d’un stockage nucléaire souterrain est soumise à des règles préalables et strictes : pas de ressources exploitables, ni de potentiel géothermique à l’aplomb du site, selon le guide de sûreté 2008 de l’ASN... Il faut, d’une part, préserver nos descendants à la recherche d’eau chaude souterraine, de possibles et dangereuses intrusions dans la poubelle nucléaire et préserver des ressources d’un intérêt inestimable, d’autre part.

La région de Bure doit préserver ses ressources !

À l’heure où l’énergie est au cœur d’enjeux majeurs, c’est une politique de l’absurde que de stériliser une ressource écologiquement remarquable par les déchets du nucléaire. La production d’énergie locale est un formidable potentiel de développement
 positif-, à court et à très long terme ; à mettre impérativement dans la balance des soi-disant retombées économiques de la poubelle nucléaire. Le choix de l’utilisation des sous-sols doit relever de la collectivité tout entière, pas d’une ANDRA seule, pressée d’enfouir au plus vite des déchets radioactifs encombrants pour la survie d’une industrie mortifère.

La Coordination BureStop demande :

  • La poursuite par le CLIS [4] des travaux d’investigations recommandés par le cabinet Géowatt, soit une étude de faisabilité technique et financière
  • La réalisation d’un nouveau forage pour caractériser précisément la ressource et l’évaluation complémentaire du potentiel géothermique du bassin Permien de 2800 mètres d’épaisseur qui existe sous la région de Bure
  • L’évaluation économique de la ressource géothermique
  • La mise en contre-expertise par des organismes indépendants non affiliés à l’industrie nucléaire de l’ensemble des travaux de l’ANDRA effectués à Bure depuis l’implantation du laboratoire.

L’arrêt des travaux à Bure devient une évidence !

À Bure ou ailleurs, enfouir les déchets nucléaires n’est pas tolérable. L’urgence : arrêter d’en produire !

Coordination BureStop


Notes

[1Bureau de Recherches Géologiques et Minières, l’expert français en géothermie

[2Agence nationale de gestion des déchets radioactifs

[3Autorité de Sûreté Nucléaire

[4Comité Local d’Information et de Suivi

Selon Géowatt, "Un débit de 5 m3/h n’est à notre sens pas du tout représentatif des débits pouvant être obtenus à partir de formations présentant de telles transmissivités." "Nous estimons qu’il est possible d’obtenir des débits du même ordre de grandeur que les débits d’exploitation obtenus en région parisienne." "Nous somme d’avis que les ressources géothermiques au Trias dans la région de Bure peuvent être exploitées de manière économique". Et, tout aussi important, "l’enfouissement des déchets radioactifs empêche l’accès aux ressources géothermiques dans une région donnée et crée ainsi une perte au niveau économique."

Des années de mensonges

Il y a donc sous Bure, tout comme en région parisienne, un bon potentiel géothermique exploitable. Cela fait plus de dix ans que des géologues indépendants ont lancé l’alerte. Ce potentiel était déjà annoncé dans les rapports du BRGM [1], établis entre 1976 et 1983 sur la base des données disponibles à l’époque. En vain. Il y a aujourd’hui une concordance parfaite entre ces travaux du BRGM à l’époque et les conclusions de Géowatt. Pourtant l’ANDRA [2] et l’ASN [3] l’ont toujours nié. Ce qui vaut à l’ANDRA d’être assignée en responsabilité pour faute par six associations (voir revue 57).

Petite tromperie et gros effets

Les artisans du projet Cigéo d’enfouissement de déchets hautement radioactifs à Bure communiquent exclusivement aujourd’hui avec un outil cartographique du BRGM qui traite du potentiel des "aquifères superficiels" pour "l’installation de pompes à chaleur". Cela n’a rien à voir avec la puissante géothermie profonde et trompe ainsi le public non averti. Et pourtant les cartes des années 1980 établies par le BRGM concernant la région Lorraine sont tout à fait valables et explicites. Tout est fait pour cacher cette ressource !

Le choix du site de Bure contraire aux règles de sûreté

L’installation d’un stockage nucléaire souterrain est soumise à des règles préalables et strictes : pas de ressources exploitables, ni de potentiel géothermique à l’aplomb du site, selon le guide de sûreté 2008 de l’ASN... Il faut, d’une part, préserver nos descendants à la recherche d’eau chaude souterraine, de possibles et dangereuses intrusions dans la poubelle nucléaire et préserver des ressources d’un intérêt inestimable, d’autre part.

La région de Bure doit préserver ses ressources !

À l’heure où l’énergie est au cœur d’enjeux majeurs, c’est une politique de l’absurde que de stériliser une ressource écologiquement remarquable par les déchets du nucléaire. La production d’énergie locale est un formidable potentiel de développement
 positif-, à court et à très long terme ; à mettre impérativement dans la balance des soi-disant retombées économiques de la poubelle nucléaire. Le choix de l’utilisation des sous-sols doit relever de la collectivité tout entière, pas d’une ANDRA seule, pressée d’enfouir au plus vite des déchets radioactifs encombrants pour la survie d’une industrie mortifère.

La Coordination BureStop demande :

  • La poursuite par le CLIS [4] des travaux d’investigations recommandés par le cabinet Géowatt, soit une étude de faisabilité technique et financière
  • La réalisation d’un nouveau forage pour caractériser précisément la ressource et l’évaluation complémentaire du potentiel géothermique du bassin Permien de 2800 mètres d’épaisseur qui existe sous la région de Bure
  • L’évaluation économique de la ressource géothermique
  • La mise en contre-expertise par des organismes indépendants non affiliés à l’industrie nucléaire de l’ensemble des travaux de l’ANDRA effectués à Bure depuis l’implantation du laboratoire.

L’arrêt des travaux à Bure devient une évidence !

À Bure ou ailleurs, enfouir les déchets nucléaires n’est pas tolérable. L’urgence : arrêter d’en produire !

Coordination BureStop



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