26 juin 2018
Le 16 juin 2018, alors que le réacteur 2 est en phase de redémarrage après un arrêt d’un plusieurs années, un système qui permet la surveillance de la pression et de la température de l’eau du circuit primaire tombe en panne. L’ébulliomètre* qui permet de mesurer le niveau d’eau dans la cuve, ainsi que l’écart entre la température de l’eau de la cuve et la température d’ébullition à la pression correspondante est envoyé en réparation. Celle-ci est réalisé en moins de 24h,le délai maximum autorisé par les règles générales d’exploitation. Mais 2 jours plus tard, il dysfonctionne de nouveau. La réparation prendra cette fois-ci beaucoup plus de temps, trop par rapport au délai autorisé. Il sera remis en service 3 jours plus tard, plusieurs cartes électroniques ayant été remplacées.
Le réacteur 2 de Paluel a été mis à l’arrêt en mai 2015. Il devait être la vitrine du grand carénage d’EDF, ce programme de grands travaux lancé pour entretenir les installations nucléaires et éventuellement permettre la prolongation de leur fonctionnement. Mais la chute d’un générateur de vapeur (GV) de plus de 300 tonnes de 20 mètres de haut lors de son remplacement le 31 mars 2016 a causé de tels dégâts que son redémarrage est depuis sans cesse repoussé (voir notre article sur la chute du GV).
L.B.
Dépassement d’un délai de réparation sur un dispositif de contrôle
Le 26/06/18
Sur une centrale nucléaire, tous les systèmes de secours du réacteur sont doublés et situés sur deux « voies »indépendantes, A et B, séparées physiquement l’une de l’autre.
Le 16 juin 2018 à 23h50, l’unité de production n°2 de la centrale de Paluel est en cours de redémarrage. Les équipes de la centrale constatent plusieurs défauts sur un dispositif de contrôle (ébulliomètre [1]) de la voie A de cette unité.
L’information est prise en compte par la salle de commandes. Après analyses, il est constaté que cet appareil doit être mis à l’arrêt pour réparation. Les procédures demandent une réparation sous 24 heures.
Le 17 juin 2018 à 19 h, le matériel est remis en service sans défaut. Le 18 juin à 21h10, plusieurs défauts sont à nouveau constatés sur l’ébulliomètre de la voie A. Conformément aux procédures, la conduite à tenir est une réparation sous 24 heures. Or, le délai des 24 heures n’a pu être respecté et l’appareil a été remis en service le 21 juin 2018 à 14h.
Cet écart n’a eu aucune conséquence sur la sûreté de l’installation. En effet, l’ébulliomètre de la voie B était pleinement disponible et en mesure d’assurer ses fonction.
Cependant, compte tenu du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, il a été déclaré par la Direction de la centrale de Paluel, le 22 juin 2018, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), comme événement significatif sûreté de niveau 1 sur l’échelle INES, qui en compte 7
Dépassement du délai de réparation du système de surveillance des valeurs de pression et température du circuit primaire du réacteur 2
Le 27/06/18
Le 22 juin 2018, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif relatif au dépassement du délai de réparation de l’ébulliomètre, qui permet la surveillance de la pression et de la température du circuit primaire, du réacteur 2.
Le 16 juin 2018 à 23h50, alors que le réacteur est en phase de préparation au redémarrage, une perte de la redondance de plusieurs informations est observée au niveau de l’ébulliomètre. L’ébulliomètre est mis à l’arrêt pour réparation le 17 juin, puis remis en service dans un délai inférieur au délai maximal de 24 heures requis par les règles générales d’exploitation (RGE).
Le 18 juin 2018, l’ébulliomètre présente à nouveau des problèmes de fonctionnement et doit être arrêté pour réparation. Il n’est remis en service que le 21 juin 2018, après remplacement de plusieurs cartes électroniques.
Sa durée d’indisponibilité a été supérieure au délai de réparation de 24 heures fixé par les RGE.
Cet écart n’a pas eu de conséquence sur le personnel ni sur l’environnement. Toutefois, en raison du dépassement du délai de réparation de l’ébulliomètre prescrit par les RGE, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.
[1] L’ébulliomètre sert à surveiller la température du cœur et à contrôler le niveau d’eau dans la cuve du circuit primaire principal