13 juillet 2023
Le lundi 3 juillet 2023, l’unité de production n°1 de la centrale de Dampierre-en-Burly (Centre - Val de Loire) est en fonctionnement. À 14h40, une fuite est détectée sur une pompe du circuit d’appoint en eau et bore. Ce circuit permet d’injecter du bore dans le cœur du réacteur, donc d’en contrôler la puissance. Comme tout circuit important, il est constitué de 2 voies indépendantes. Mais le seconde voie était elle aussi indisponible. EDF a mis 8 heures à s’en rendre compte.
L.B.
Non-respect d’une spécification technique d’exploitation (STE)
Publié le 13/07/2023
Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.
Le lundi 3 juillet 2023, l’unité de production n°1 de la centrale de Dampierre-en-Burly est en fonctionnement. À 14h40, un défaut d’étanchéité est détecté sur une pompe du circuit d’appoint en eau et bore (REA). Ce circuit permet d’assurer l’appoint en eau et en bore [1] du réacteur.
L’équipe de pilotage de la centrale prévoit alors les activités permettant de retrouver sa disponibilité.
À 22h, il apparaît que la seconde pompe qui permet d’assurer les appoints est utilisée pour mélanger les réserves d’eau borée. Elle n’est alors pas considérée comme disponible pour assurer la fonction d’appoint au réacteur. La conduite à tenir prévue par les STE dans cette situation est de retrouver à minima la disponibilité d’une pompe ou à défaut, de mettre à l’arrêt le réacteur sous une heure.
Les équipes réalisent alors les manœuvres permettant d’utiliser la seconde pompe et à 22h47, la fonction d’appoint est à nouveau disponible.
Cet événement n’a pas eu d’impact réel sur la sûreté de l’installation, la fonction d’appoint en eau borée pouvant être assurée par un circuit de sauvegarde.
Toutefois, compte tenu de la mise en œuvre tardive de la conduite à tenir, la centrale de Dampierre-en-Burly a déclaré ce non-respect des spécifications techniques d’exploitation le 12 juillet 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire comme un événement significatif de sûreté de niveau 1 (anomalie) sur l’échelle INES, qui en compte 7.
Non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation
Publié le 18/07/2023
Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly Réacteurs de 900 MWe - EDF
Le 12 juillet 2023, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté relatif au non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly concernant la durée d’indisponibilité du circuit d’injection de bore dans le circuit primaire.
Les règles générales d’exploitation sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.
Pour contrôler la réaction nucléaire dans le cœur du réacteur et assurer ainsi la maîtrise de la réactivité, l’exploitant dispose de deux moyens principaux :
Dans le cas où l’un de ces moyens n’est pas disponible, les règles générales d’exploitation imposent à l’exploitant d’initier le repli [2] du réacteur sous une heure.
Le 3 juillet 2023 à 14h40, alors que le réacteur 1 était en puissance, une fuite a été détectée sur une pompe REA. La voie REA correspondante a été immédiatement considérée indisponible par l’exploitant. Dans ces conditions, les règles générales d’exploitation imposent la réparation sous sept jours.
Cependant, l’exploitant n’a pas identifié que la seconde voie du circuit REA n’était pas disponible dans la configuration de l’installation au moment de cet événement. Le circuit REA, et donc la fonction borication, devait donc être considéré comme totalement indisponible..
L’exploitant n’a identifié l’indisponibilité totale de la fonction borication qu’aux environs de 22h30 soit après une période d’environ 8 heures. Les règles générales d’exploitation, qui prévoient le repli du réacteur sous une heure en cas d’indisponibilité de la fonction borication lorsque le réacteur est en puissance, n’ont donc pas été respectées.
Cet évènement n’a pas eu de conséquence pour les personnes et l’environnement.
Néanmoins, en raison de sa détection tardive, cet événement qui a affecté la fonction de sûreté maîtrise de la réactivité du réacteur a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Dès la détection de l’écart, l’exploitant a remis en conformité l’installation et a engagé une analyse approfondie de cet événement. Les grappes de commande sont restées disponibles pendant toute la durée de l’événement.
[1] Le bore est un minéral présent à l’état naturel dans le sol et l’eau. Il a pour particularité physique d’être neutrophage, d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire. Il permet de contrôler et d’arrêter la réaction nucléaire.
[2] Le repli d’un réacteur consiste à abaisser la pression et la température de son circuit primaire en application de ses règles générales d’exploitation